DETOX
Auteur : Sganzy
Disclaimers : Pas à moi, pas de sous.
Spoiler : Post-3x19 « Act your age », ne prends pas en compte les épisodes qui suivent.
Genre: Angst, Dark, Drame, Huddy.
Résumé: Elle avait gâché sa vie. Durant toutes ces années, il avait souffert le martyr, convaincue qu'elle parviendrait à lui épargner plus de peine, mais il réalisait à présent que c'était elle la responsable de la majorité de ses maux. Huddy
N/A :
Cette histoire vient directement après l'épisode 3x19 « Act your age » et ne prend pas en compte tout ce qui suit.
Je suis consciente que le titre de cette fic ne veut rien dire, mais j'trouvais que ça sonnait bien
Merci à Semper pour son avis et ses conseils
La fic me paraît un peu…rapide. J'ai l'impression de pas assez détailler ou…je sais pas trop, mais j'espère que ça ne se sentira pas trop et que vous apprécierez quand même parce que j'ai carrément pas le courage de tout reprendre maintenant que les scènes s'enchaînent logiquement.
Fic classée NC-17 pour le sujet choisi, certaines scènes difficiles et/ou à caractère sexuel. Risque de heurter les personnalités les plus sensibles.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
« Il vous reste trois heures et trente-six minutes », annonça House en se laissant tomber sur la chaise en face du bureau de sa patronne.
Comme d'habitude, il n'avait pas pris la peine de frapper. Comme souvent, elle n'avait aucune idée de ce dont il était en train de lui parler. Elle l'interrogea du regard, mais celui du diagnosticien restait résolument fixé sur les rebonds de sa canne sur le tapis.
« Avant quoi? », demanda-t-elle entre agacement et curiosité.
« La pièce commence à vingt-heures trente ».
Elle fronça les sourcils.
« La pièce à laquelle j'ai dit que je ne vous accompagnerais pas ? »
« Vous ne m'avez pas donné d'excuse valable, je ne vois pas de raison de prendre votre refus en considération. »
« Parce qu'il est définitif. »
« Pourquoi ? », interrogea-t-il finalement, la scrutant de ses yeux océans.
Elle se retrouva soudain incapable de soutenir son regard et sentit ses joues se rosir.
« Pourquoi me l'avez-vous demandé ? », répondit-elle.
« Pourquoi acceptez-vous d'aller au théâtre avec Wilson, et pas avec moi ? »
« Vous êtes jaloux ? »
« Non. Intrigué. »
Elle réfléchit une seconde.
« Wilson est quelqu'un de décent »
« Je suis plus sexy. »
« Wilson est plus sûr. »
« Sûr ? Parce que vous ne risquez pas de finir les jambes… »
« Parce que je n'ai pas à me demander de quelle façon il va essayer de m'humilier », interrompit-elle.
Il détourna le regard une seconde avant de hausser les épaules.
« Je ne vous humilierais pas ce soir », annonça-t-il en se levant. « C'est bon, on peut y aller ? »
« House… »
« Rhhaaa ! C'est une pièce Cuddy ! Pas une demande en mariage ! », s'emporta-t-il.
Elle l'observa d'une façon qui le mit mal à l'aise.
« Qu'est ce que vous attendez de cette soirée ? », s'enquit-elle soudain.
Il baissa les yeux. Pour être franc, lui-même ne comprenait pas vraiment pourquoi il donnait tant d'importance à cette soirée. Il ne savait pas pourquoi le refus de Cuddy le touchait autant. Il ne voulait pas y réfléchir, il voulait juste aller au théâtre avec elle, peu importaient les raisons.
Lui, Gregory House, ne sut pas quoi répondre. Aucun sarcasme ne lui vint.
« Wilson m'a expliqué que pour vous, emmener quelqu'un au théâtre revenait à avouer que l'on veut voir la personne nue… », avoua-t-elle difficilement.
« Ça vous surprend ? »
Elle sourit légèrement, réalisant que sa remarque était, en effet, stupide. Evidemment que House voulait la voir nue, il passait son temps à le lui faire savoir !
« Je ne coucherais pas avec vous. »
« Je peux me contenter de regarder », ajouta-t-il avec haussement suggestif des sourcils.
« Bonsoir, House », dit-elle en lui faisant signe de sortir.
Il se retourna et elle prépara un soupir de soulagement en réalisant qu'il n'allait pas insister plus que ça. Elle grogna quand, après un court moment d'hésitation, il fit volte face vers elle, les sourcils froncés, intrigué.
« Qu'est ce qu'il faut que je fasse pour que vous acceptiez ? »
Cuddy haussa les sourcils à ça, prise de court. Il paraissait sérieux. Serait-il possible que sa demande ne soit pas juste une mise au défi de Wilson ?
« Je…Je ne sais pas », avoua-t-elle finalement.
« Je peux être décent si je le veux. »
« Les gens ne changent pas, House. Vous me l'avez assez répété. »
« Je ne suis pas les gens. Allez-y demandez moi ce que vous voulez », la défia-t-il.
« Non », affirma-t-elle en secouant la tête. « Vous ne pouvez donc pas accepter un refus ? Il faut toujours que vous compliquiez les choses. Je ne sortirais pas avec vous et… »
« Pourquoi ? »
Elle grogna de frustration et eut brusquement envie de se frapper la tête contre le bureau. Elle se leva et commença à marcher dans la pièce, espérant que ça la calmerait.
« Pourquoi pas? », insista-t-il.
Elle se figea en face de lui et le scruta un instant. Il était toujours sérieux. Il voulait vraiment une réponse. Elle se mordit la langue.
« Parce que c'est la pire idée que vous n'ayez jamais eu. Vous savez très bien que ça ne pourrait jamais marcher, c'est juste une nouvelle façon de… »
« P-o-u-r-q-u-o-i ? », répéta-t-il lentement.
« Parce que vous êtes insupportable ! Parce que vous vous droguez ! Parce que je suis votre boss et que vous me compliquez déjà bien assez la vie sans que je ne vous implique dans ma vie privée ! »
Elle ferma les yeux en réalisant qu'elle avait perdu son calme.
« Donc, vous avouez que vous êtes attirée par moi ? »
« Quoi ?! », cria-t-elle légèrement.
Elle ouvrit les yeux sous le choc et fut surprise de remarquer qu'il s'était approché d'elle. Son visage n'était plus qu'à quelques centimètres du sien, son regard, intense. Il se pencha un peu plus vers elle et elle secoua la tête, refermant résolument les yeux pour ne pas se laisser tenter. Elle sentit son souffle contre ses lèvres et posa une main sur sa poitrine. Elle voulait le repousser, mais la force lui manquait autant que la volonté.
« Non, House », murmura-t-elle sans pouvoir le regarder.
« Pourquoi ? », souffla-t-il.
Sa voix était grave, presque un grognement, et elle frissonna. Elle se concentra sur les battements de cœur qu'elle sentait sous sa main, surtout pas sur la bouche qui frôlait la sienne. Le contact de ses lèvres s'accentua, la caressant sans vraiment l'embrasser. Malgré elle, elle gémit, frustrée. Elle tentait de se convaincre que c'était parce que personne n'avait été aussi proche d'elle depuis bien trop longtemps. Elle tentait de se convaincre que ça n'avait rien à voir avec l'identité de la personne dont les mains venaient de se poser sur ses hanches, dont les doigts glissaient sous le rebord de son haut, chatouillant, électrisant sa peau de leur chaleur. Sans qu'elle ne le réalisa vraiment, elle entrouvrit les lèvres. Elle sentit celles de l'homme se redresser en un sourire une seconde avant qu'il ne l'embrasse enfin. Elle n'hésita pas une seconde, répondant pleinement à son baiser. Il goutta les lèvres de la jeune femme une à une avant de se glisser dans sa bouche. Elle émit un son qu'il prit comme une invitation et intensifia le baiser. Elle fut soudain ravie que les mains de House agrippent ses hanches parce qu'elle n'était pas sûre que ses jambes parviendraient à la soutenir plus longtemps.
Il s'approcha un peu plus d'elle et elle sentit quelque chose contre sa cuisse. Elle fronça les sourcils une seconde, son esprit divergeant soudain vers des pensées toutes nouvelles et elle retrouva la force de le repousser.
« Vicodin », énonça-t-elle sans vraiment le réaliser, le souffle court.
Il vacilla un moment, se rattrapant au mur derrière lui pour ne pas basculer. Il ne s'attendait certainement pas à une telle réaction et parut sonné pendant quelques secondes. Il releva les yeux juste à temps pour la voir filer derrière son bureau, les mains sur les tempes. Il hésita à parler, ne sut pas quoi dire. Elle semblait paniquer, ses yeux plus brillants que d'habitude. Il ne sut dire si c'était l'effet de la passion ou des larmes.
« Cuddy… », soupira-t-il, n'ayant aucune idée de ce qu'il allait ou devait dire.
« Je…Je ne peux pas », répondit-elle, la voix tremblante. « Pas avec vous. Vous êtes… »
Elle fit glisser son regard sur lui, évitant soigneusement ses yeux.
« Dangereux », lâcha-t-elle finalement.
Il ouvrit la bouche, mais fut coupé quand elle se releva et commença à faire des aller-retour derrière son bureau.
« Quoique vous attendiez de moi, je ne peux pas vous le donner. Pas à vous. Pas à… »
Elle jeta un rapide coup d'œil vers sa cuisse. Par automatisme, il porta sa main là où était posé son regard. Il sentit le flacon de Vicodin dans sa poche. Ses doigts se resserrèrent autour de la bouteille, il sentait qu'après cette discussion, il allait en avoir grandement besoin.
« Pas à un drogué », finit-elle à mi-voix.
Il fronça les sourcils à cela. Il voulut contester, lui dire pour la millième fois que la Vicodin était là pour diminuer la douleur de sa cuisse, mais il réalisa, qu'il y a quelques secondes à peine, ses pensées le trahissait. La Vicodin était là pour bien plus que sa jambe.
HHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH
Ce week-end là, il le passa allongé dans son fauteuil. La pièce était silencieuse et ses pensées trop bruyantes. Un flacon de Vicodin serré dans sa main droite, sa jambe le faisait souffrir mais il ne parvenait pas à se décider d'avaler la petite pilule qui l'avait tant de fois soulagé. Elle avait gâché sa vie. Durant toutes ces années, il avait souffert le martyr, convaincu qu'elle parviendrait à lui épargner plus de peine, mais il réalisait à présent que c'était elle la responsable de la majorité de ses maux. La Vicodin avait détruit bien plus qu'elle ne l'avait guéri.
House n'avait jamais été quelqu'un de particulièrement agréable, il n'avait jamais été charmant ou altruiste, mais la Vicodin l'avait enfermé dans ses défauts. Elle l'avait amené à repousser tous les gens qui tenaient à lui et elle faisait fuir tout ceux à qui House tenait. Il avait failli perdre son travail. Il avait failli perdre la vie. Il avait failli perdre Wilson. Elle lui faisait perdre Cuddy.
Il avait toujours considéré ces inconvénients comme légitimes en considération de toute la douleur que le médicament lui épargnait. Aujourd'hui, il n'était plus si sûr.
Pour la première fois, il considérait réellement l'éventualité d'arrêter de prendre ces pilules. Pas juste pour Cuddy, non, il ne mettrait jamais une décision si cruciale sur les épaules de la jeune femme. Il ne lui imposerait pas le poids de ce choix. Il voulait arrêter pour lui. Ce baiser avec Cuddy…Cela avait fait si longtemps qu'une femme ne l'avait pas embrassé sans rien attendre en retour, que ça soit pour de l'argent, un échantillon de sang ou par culpabilité.
Cuddy l'avait embrassé juste pour lui. Il avait aimé ça. Il avait réalisé qu'il avait envie de cela. Il s'était toujours convaincu qu'il se moquait de ce que les gens pouvaient penser de lui, mais aujourd'hui il voyait le monde sous une nouvelle perspective. Il réalisait qu'il avait envie qu'on l'apprécie. Il voulait quelqu'un à ses côtés. Il voulait que cette personne n'ait pas à avoir honte de lui, qu'elle n'ait pas à le regretter, que ça ne soit pas toujours une bataille.
Cuddy avait raison, être auprès de lui, c'était s'exposer à une humiliation. En y réfléchissant, il ne comprenait même pas comment Wilson pouvait le supporter. House l'avait toujours considéré comme le plus sensible, mais Wilson devait être particulièrement résistant pour continuer à s'accrocher à lui malgré le comportement du diagnosticien. Sa patience et son indulgence devaient être sans limite pour continuer à considérer un homme qui lui avait fait tant de mal comme un ami. Parce qu'il lui avait fait du mal. House l'avait nié pendant longtemps, mais il était à présent conscient que ses actes avaient des conséquences sur autrui. Il avait détruit au moins deux des mariages de son meilleur ami par son comportement. Wilson avait, certes, sa part de responsabilité dans ses divorces, mais House savait qu'il avait poussé ses femmes à bout. Une amitié avec lui n'était pas une partie de plaisir, c'était loin d'être facile et était, d'une certaine façon, exclusive. Une amitié avec House rendait difficile une quelconque relation avec quelqu'un d'autre. Il harcelait, fouillait et rejetait égoïstement tous les potentiels adversaires qui pourraient éloigner son seul ami de lui. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Il ne pouvait pas supporter l'idée que Wilson s'éloigne de lui. Il ne supportait pas l'idée que les choses puissent changer.
Jusqu'à maintenant.
Cuddy lui avait souvent répété que le changement pouvait être une bonne chose. Il se demandait aujourd'hui si, contrairement à tout ce qu'il avait toujours cru, les gens pouvaient changer. Pourrait-il changer ?
Ses désintoxications passées avaient été horribles, mais il n'avait jamais vraiment eu la volonté d'arrêter la Vicodin. A présent qu'il l'avait, serait-ce plus facile ? Etait-il prêt à se faire ça ?
TBC..
La suite est disponible sur mon LiveJournal dont l'adresse est dans mon profil. Je la posterais ici aussi, mais là ça me soule de mettre des guillemets partout…
