Bonjour à tous !

Je reviens en force avec une nouvelle fic !

Principe : Une journée vue, à chaque chapitre (ce sont des OS), par des personnages différents. Il y aura donc de nombreux recoupements.

Il s'agit de ce que j'appellerais un "post préliminaire". Il est très possible que la fin de l'histoire change, mais dans ce cas, je vous préviendrais. La deuxième chose c'est que les temps d'attente entre chaque chapitre seront très variables. Je privilégie avant tout ma fiction You and me it could be (et ma fiction sur fictionpress), mais ça dépend en partie de vous ! Si vous êtes nombreux à apprécier, j'essaierais alors de poster plus rapidement.

Le premier POV est celui de Harry. À venir, celui de Ron !

Bonne lecture :)


Harry

Toc ! Toc !

Un visage effrayant se dessine devant mes yeux : une peau extrêmement pâle, deux yeux brillant d'un éclat rouge sang, deux fentes qui font office de nez, un sourire mauvais qui s'étire doucement…

Toc ! Toc !

J'ouvre les yeux. Ce n'était qu'un mauvais rêve, heureusement. Sauf que j'en fais beaucoup, ces temps-ci, des mauvais rêves. J'enchaîne cauchemar sur cauchemar… Enfin je ne vais pas me plaindre. Premièrement parce que ça ne servirait à rien, et deuxièmement… Si, Finalement je vais me plaindre !

Toc ! Toc !

Mais qu'est-ce que c'est que ce bruit à la fin ? Je repousse les rideaux qui entourent mon lit et je me tourne vers la fenêtre. Coq s'acharne à taper contre la vitre qui, je précise, ne lui a rien fait du tout (j'en suis témoin). Qu'est-ce qui ne va pas avec cet animal ? J'en parlerai bien à Ron mais il se vexerait, comme toujours lorsqu'on critique ses animaux. Mais lui-même ne se gêne pas pour le faire…

Toc ! Toc !

Il va finir par se casser le bec. Tant pis. Je prends entière responsabilité de ce qui pourrait arriver et je lui ouvre. Coq s'envole vers le lit de son maître et tente de se rapprocher de lui, mais les rideaux l'en empêchent. Il tourne trois fois autour du lit en essayant de trouver une fente dans laquelle il peut s'engouffrer sauf que, évidemment, il y en n'a pas. Décidément, il est complètement stupide ce piaf. Ah ! Ça y est ! Il a enfin vu qu'il pouvait passer par-dessus les tringles.

Le dortoir est silencieux, enfin mis à part des habituels ronflements de Neville. Tout le monde dort. Je regarde ma montre ; il n'est pas si tôt que ça, je vais commencer à me préparer.

AAAAAH !!

Apparemment, après la fenêtre, Coq a décidé de s'attaquer au visage de Ron.

- Qu'est-ce qui te prends, Coq ? Dégage !

Gagné. Il a un problème cet oiseau.

- Oh ! Salut Harry ! Bien dormi ? Me demande Ron d'une voix pâteuse après avoir ouvert les rideaux de son lit.

Non.

- Ouai et toi ?

- Ça allait jusqu'à ce que Coq vienne m'attaquer.

Il fronce les sourcils.

- Comment il est entré ?

Tant pis pour mes responsabilités.

- Quelqu'un a dû ouvrir la fenêtre pendant la nuit.

- Oh…

J'enfile ma robe de sorcier et je sors du dortoir. Je descends l'escalier qui mène à la salle commune où je retrouve Hermione, assise dans un fauteuil. Elle semble préoccupée. Pas besoin de lui demander pourquoi : les examens sont dans quatre mois. Personnellement, je ne m'inquièterais pas avant au moins un mois, mais Hermione, elle, ne pense qu'à ça tout au long de l'année. Je vais m'assoire dans le canapé juste à côté de son fauteuil.

- 'Jour Harry ! Tu as travaillé la métamorphose ?

C'est tout Hermione, ça. Même le matin elle ne peut pas nous laisser tranquille. J'hausse les épaules :

- Mmm.

Ron arrive à ce moment-là. Bonne diversion ! On sort de la salle commune pour aller prendre notre petit-déjeuner. Je m'assois à une place libre à la table des griffondors et je prends un toast avec de la confiture. Hermione, quant à elle, a décidé de s'attaquer à Ron.

- On va certainement revoir la transfiguration animale, aujourd'hui. Tu aurais dû t'entraîner à effectuer le sort que l'on a appris la dernière fois.

- J'ai pas eu le temps, avec Harry on a fait nos devoirs de divination.

Tu parles d'une excuse…

- La métamorphose est bien plus importante que la divination et certainement plus irréfragable.

Irréfragable ? Elle va le tuer dès neuf heure du mat' !

- De toute façon je connais votre manière de faire vos devoirs de divination, reprend-t-elle. Vous inventez un tas de catastrophes et…

- L'important c'est la note qu'on reçoit, 'Mione !

Ginny vient s'assoire en face de moi. Elle regarde son frère et me demande :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Rien de très nouveau, ils se disputent. La routine quoi !

On devrait peut-être leur dire qu'ils s'aiment.

- Je vois… Murmure-t-elle.

Elle me regarde bizarrement, un petit sourire au coin des lèvres. J'ai comme la vague impression qu'elle a pensé la même chose que moi…

SHBAAM !

Tous les regards se tournent vers Colin Crivey, assis à quelques places de moi. Alors qu'il essayait d'attraper le sel, il a renversé un pichet de jus de citrouille qui s'est écrasé par terre, l'arrosant au passage. Du moins c'est ce que j'ai cru comprendre parce que tout le monde parle en même temps. En tout cas, Colin est trempé et un pichet gît au sol, brisé. Ça n'a pas vraiment l'air de le démoraliser. Il semble très enthousiaste d'être le centre d'attention de toute la Grande Salle et s'empresse de prendre son appareil photo dans son sac pour mitrailler le pichet cassé. Ça m'aurait étonné aussi…

Quelques minutes plus tard, on entre dans la salle de métamorphose. Comme d'habitude, Hermione nous entraîne vers le premier rang, et, comme d'habitude, Ron et moi refusons catégoriquement. Après quelques secondes d'argumentation, on termine à nos places habituelles, au troisième rang.

- Quand va-t-elle enfin comprendre.. ? Me glisse Ron d'un air exaspéré.

Que tu l'aimes ? Quand t'auras le courage de lui dire. Voyant qu'il attendait une réponse, je lui lance un regard éloquent et je me retourne pour sortir mon livre et ma baguette de mon sac. Du coin de l'œil, je vois qu'il ne me lâche pas des yeux. Je me tourne vers lui, il semble préoccupé.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- En fait…

Oui ?

- C'est que…

Tu te mets à table, oui ?

- Qu'est-ce que ça veut dire irr... ?

Il parle si bas que je n'ai pas saisi la fin de sa phrase.

- Quoi ?

Il change de position pour tourner le dos à Hermione.

- Qu'est-ce que ça veut dire « irréfragable » ?

Il a l'air extrêmement gêné. J'éclate de rire.

- Qu'est-ce qui est si drôle Potter ? Weasley vient encore de prouver sa stupidité ? Ou tu viens juste de t'apercevoir de ta propre connerie ?

Malefoy ! Pour une fois je suis content de le voir, celui-là. Ça va m'éviter de devoir répondre à Ron. (il pensait vraiment que j'allais lui donner la définition de « irréfragable » ? Qui sait ça, à part Hermione ?) Je me tourne vers le serpentard avec un grand sourire :

- Ça ne te concerne pas, Malefoy ! Dégage !

Il semble surpris, les yeux ronds comme des billes, mais se ressaisit très vite.

- On ne t'a jamais appris la politesse, Potter ?

Pansy Parkinson se met à rire comme une cruche. Ma main au feu qu'elle ne saurait pas prononcer « irréfragable ». La porte s'ouvre et McGonnagall entre. Malefoy et les autres serpentards vont s'assoire aussitôt.

- Aujourd'hui nous allons continuer la transfiguration animale…

- Ah ! Fait Hermione en lançant à Ron son fameux regard signifiant rien de moins que je-te-l'avais-bien-dit.

- … Et j'espère que vous vous êtes bien entraînés car je vais demander à chacun d'entre vous une démonstration devant la classe.

Ron semble étrangement crispé.

- Ce sort est d'une simplicité affligeante, je m'attends donc à ce que vous réussissiez tous, sans exception. De plus, il est très probable que vous le retrouviez aux examens.

Ron va s'évanouir. Il a les mains agrippées au bord de la table, certainement pour s'empêcher de tomber.

Et si je lui faisais peur ?

- Monsieur Potter ! Vous commencez !

Pris par surprise, je sursaute. Je pensais qu'elle appellerait les élèves dans l'ordre alphabétique. Je jette un coup d'œil à Ron, il est trois fois plus livide. Ses espérances de passer dernier viennent d'être réduites à néant. Je lève ma baguette et je la pointe sur mon raton laveur - « Verto Orum ! » - qui se transforme en bagage à main. Les autres griffondors m'applaudissent, mais j'entends Malefoy dire dans mon dos :

- Pfff ! C'était trop facile…

- Très bien monsieur Malefoy, vous êtes donc le prochain.

Je me retourne vers lui, il ne rigole plus. J'espère qu'il va foirer…

- Verto Orum !

Merde, son sort est parfaitement réussi.

Chacun leur tour, tous les autres transforment leurs ratons. Même Crabbe et Goyle réussissent ! Bizarre… Ils auraient dû rater… Au moins ça me permet de réconforter Ron.

- Si eux y arrivent, alors tu ne peux rater ! Je lui glisse à l'oreille.

De toute façon il n'a pas le choix, c'est à son tour. Il prend sa baguette et je remarque que sa main tremble. Il pointe sa baguette sur son raton et, difficilement, réussit à prononcer « Ve.. Verto Orum ! ». Son raton se change aussitôt en un joli sac en cuir noir, pratique pour les voyages, à deux anses, pouvant être porté en bandoulière… Bref, il a réussi.

IL A REUSSI ?

Oui, bien sûr qu'il a réussi ! J'ai toujours eu confiance en mon meilleur ami. (Hum !)

Ron n'a pas l'air d'en revenir non plus. Il pousse un grand soupir de soulagement et se laisse tomber contre le dossier de son siège.

- Hi !

Ron se relève aussitôt et pour cause : son sac vient de couiner.

- Qu'est-ce que… Parvient-il à articuler, complètement éberlué.

- Monsieur Weasley, dit McGonnagall, vous me ferez le plaisir de vous entraîner afin que votre sac ne couine pas devant les examinateurs.

En fait, ça ressemblait plus à un cri d'oiseau. Ron est complètement détruit, et, pour ne pas arranger les choses, les serpentards se mettent tous à éclater de rire.

- Vieille pie ! Grince Ron en sortant de la salle.

J'essaye de le consoler.

- Ça va s'arranger !

Même si je ne vois vraiment pas comment, mais ça je devrais éviter de le lui dire.

- Mon sac a couiné ! Il a couiné !

- Techniquement il n'a pas couiné puisque le cri du raton laveur s'apparente à un pépiement d'oiseau…

Ah ! Je savais que ça ressemblait à un cri d'oiseau !

- Je m'en fous Hermione ! Il a quand même fait du bruit…

Il faut que je lui remonte le moral.

- N'y pense plus Ron ! Au moins, maintenant on a…

- Potion.

Merde. Je pensais qu'on avait enchantement. Il serait peut-être temps que j'apprenne mon emploi du temps. Ron lance à Hermione un regard furieux comme si c'était de sa faute que l'on allait devoir supporter une heure dans les cachots. En même temps, elle aurait pu éviter de dire aussi sèchement qu'on allait voir Rogue.

Celui-ci nous attend devant la porte de sa salle. Il toujours l'air aussi hargneux et ses cheveux sont toujours aussi gras. Il y a des choses qui ne changent pas.

Il me regarde avec adoration, je dois être son élève préféré.

- Potter ! Qu'est-ce que vous attendez pour rentrer ? Une invitation ? Cinq points en moins pour griffondor.

Ou peut-être pas.

Au point où il en est – c'est-à-dire prêt à exploser – il ne vaut mieux pas le provoquer au risque de ne pas s'en sortir vivant. Je ne fais donc aucun commentaire et je rentre dans la salle. Ron et Hermione s'apprêtent à s'assoire à la même table que moi, quand…

- Non, non, non. Granger avec Parkinson, Weasley avec Zabini et Potter avec Malefoy.

J'aimerais pouvoir l'étrangler pour lui faire passer son ton doucereux et son sourire sadique. Au lieu de ça – je ne suis pas suicidaire – je ramasse mon sac et je vais m'assoire près de Malefoy qui semble furieux. Je lui lance un regard de dégoût pour lui montrer que cette situation ne m'enchante pas plus que lui. En fait, ça ne me surprend pas tant que ça (pas le regard de Malefoy, mais le fait d'être obligé de travailler avec lui) : dans deux jours c'est les vacances et Rogue en profite pour nous pourrir la vie un maximum. Allez, courage Harry ! Dans une heure tu ne le revois plus avant deux semaines !

Je me retourne vers Ron pour chercher un sourire d'encouragement, mais il est en pleine discussion (si l'on peut appeler ça comme ça) avec Zabini. Je le vois rougir et devenir de plus en plus mal à l'aise. Un peu plus loin, Hermione subit en silence le caquètement insupportable de Parkinson. Elle m'a l'air à deux doigts de se taillader les veines.

Péniblement et lentement, les minutes passent et il ne reste plus que dix minutes de cours lorsque je regarde ma montre pour la trois cent cinquantième fois. Je regarde Malefoy ; la couleur de notre potion de Régénération est orange pâle ce qui est manifestement de bon signe (celle d'Hermione est aussi orange pâle). L'avantage – car, miracle, il y en a un ! – de travailler avec Malefoy sur le même chaudron c'est que s'il essaye de saboter ma potion, il sabote la sienne en même temps, et ça, ce n'est pas négligeable.

Dès que la potion est terminée, je me dépêche d'en récupérer avant que Malefoy la fasse disparaître. Pour plus de précaution, enfin surtout parce que je sais que je ne peux pas faire plus confiance à lui qu'à Rogue, je remplis deux flacons et je met un dans mon sac. Je prend le deuxième et je me place dans la file des élèves. Une fois que c'est mon tour, je lui donne le petit flacon en verre qui, à ma grande surprise (c'est tout à fait ironique), lui glisse entre les mains et va se briser sur le sol.

- Oh, désolé Harry ! Me dit Malefoy qui, je le sais pertinemment, n'est absolument pas désolé. J'ai déjà nettoyé le chaudron !

Il me regarde avec un grand sourire.

- Et bien M. Potter, ce sera un zéro, comme d'habitude.

- Ne vous inquiétez pas monsieur, je réplique en allant chercher l'autre flacon dans mon sac, j'en avais un autre.

Il me lance un regard meurtrier. J'essaye de réprimer mon fou rire et de garder mon sérieux et, croyez-moi, c'est difficile rien qu'à l'expression de stupeur de Malefoy. Je pose le flacon sur le bureau de Rogue, avec ceux des autres élèves.

- Je vous le pose ici, comme ça il ne risque rien.

Je me dépêche de prendre mon sac et de sortir avant que Rogue ne me saute dessus pour me tuer et je rejoins mes deux meilleurs amis.

- Bien joué, Harry ! Me dit Ron. Tu as vu la tête de Malefoy ? C'était à mourir de rire !

Hermione fronce les sourcils.

- Tu vas peut-être m'expliquer, Ron, pourquoi ta potion était bleue claire ?

- C'est la faute de Zabini ! Grogne Ron. Il m'a déconcentré…

Je me tourne vers lui.

- Qu'est-ce qu'il te disait ? Je t'ai vu rougir…

- Rien.

Il a répondu trop précipitamment, c'est louche. Je baisse la voix :

- C'est à propos de ta famille ?

- Non.

Mon regard se pose sur Hermione qui discute avec Terry Boot et Padma Patil. Et si… ? Je tente le tout pour le tout.

- C'est à propos d'Hermione ?

Il relève la tête et me regarde, les yeux écarquillés par la panique. C'était bien ça… Zabini est moins stupide que ce que je pensais.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

Je ne lui réponds pas. S'il ne veux pas en parler, c'est son problème. Je m'éloigne vers des escaliers et j'entend des cris venir de l'étage inférieur. Je descend rapidement et je vois Ginny, en colère, pointer sa baguette sur un serpentard que je ne connais pas.

- Tu vas payer ! Lui dit-elle.

Cependant, il est plus rapide et lui lance un sort de « jambencoton ». Ginny s'effondre par terre. Je sors aussitôt ma baguette.

- Expelliarmus !

Je le rate de peu mais il s'enfuit en courant. Je me précipite vers Ginny qui essaye vainement de se relever. Elle semble si fragile…

- Ça va ?

- Ça pourrait aller mieux… Grimace-t-elle.

- Je vais t'emmener à l'infirmerie.

Je passe son bras autour de mon cou et je la soulève en la soutenant par la taille. Elle est beaucoup plus menue que ce que je pensais. Plus légère, aussi.

- Ginny !

Ron dévale l'escalier, quatre à quatre.

- Est-ce que ça va ?

- Oui, répond-t-elle d'une voix ferme.

Padma et Hermione arrivent en courant derrière lui. Ron regarde les environs avec suspicion.

- Qui t'a fait ça ?

Ginny me lance un regard.

- Personne Ron. Je suis juste… Tombée.

Compris, motus et bouche cousue.

- Je vais la conduire à l'infirmerie. Passez devant, je vous rejoins dans la salle d'Histoire de la Magie.

Ron n'a aucune envie de nous laisser mais Hermione le traîne de force. Mémo pour plus tard : penser à la remercier. Je vérifie que Ginny est bien soutenue par mon bras et nous traversons toute l'école jusqu'à l'infirmerie. On a dû croiser au moins la moitié des élèves. Tous nous regardaient étrangement. On voyait sur le visage qu'ils crevaient d'envie de savoir ce qui s'était passé. Cette situation me gênait un peu. Je n'ai pratiquement rien dit à Ginny à part lui demander si elle tenait le coup. Arrivé à l'infirmerie, je la dépose sur un lit et je m'assois à côté d'elle.

- Merci, me dit-elle soudainement.

Je me sens rougir.

- Il n'y a pas de quoi.

Il faut que je change de sujet, et vite.

- Qui c'était ce serpentard ? Qu'est-ce qui s'est passé ?

Cette fois c'est Ginny qui change de couleur, pour devenir aussi rouge que ses cheveux. Très jolis cheveux. Brillants et soyeux. Qu'est-ce que je fous ? Je ne dois pas penser à ça !

- Oh c'était stupide, vraiment, me répondit-elle.

Je n'écoute pas vraiment ce qu'elle dit, je ne peux pas m'empêcher de toucher ses cheveux, de les caresser. Si doux…

- Je l'aurais soi-disant bousculé, continue-t-elle, mais d'une voix moins assurée.

Je redessine avec ma main le contour de son visage. J'arrive au cou lorsque…

- Mademoiselle Weasley ! Qu'est-ce qui vous amène ?

Nous sursautons tous les deux et, machinalement, nous nous éloignons l'un de l'autre, comme des enfants pris en faute. Pomfresh me dit que, malheureusement, je peux laisser Ginny et aller en cours. Je regarde ma montre en sortant. J'aurais au moins gagné une demi-heure… Hermione a prévenu Binns car il ne fait aucune réflexion lorsque j'entre dans la salle. Je vais m'assoire à côté de Ron qui dessine distraitement quelque chose qui ressemble à un gorille. À moins que ce ne soit un troll ? Il rajoute une petite bulle et écrit « je m'appelle Goyle » à l'intérieur. C'était donc ça…

L'Histoire de la Magie, même si ça semble pas terrible, c'est tout de même un cours éprouvant. Combiné au cours de Potion juste avant, c'est meurtrier et la personne qui a fait les emplois du temps le savait car elle nous a laissé toute l'après-midi pour nous en remettre. Si je savais qui c'était, je lui enverrais un paquet de chocogrenouille. Un éclair de sérieux (ou d'Hermione, mais c'est la même chose) passe en moi et je décide de passer à la bibliothèque. La majorité des élèves sont partis déjeuner, je n'ai donc aucun problème à me trouver une table pour m'installer. Elle sont toutes libres à l'exception d'une seule. J'ai l'embarras du choix.

Je m'enfonce dans les rayons pour essayer de trouver un livre sur la potion de Régénération lorsque j'entend quelqu'un prononcer mon nom. Je m'arrête et je vois Hannah Abbot, Ernie McMillan et Susan Bones en train de chuchoter.

- … Elle était évanouie et Potter la portait dans ses bras, raconte Susan. Elle se faisait attaquer par un mangemort à la lisière du bois quand il est venu et a fait fuir le mangemort.

- Wow ! Lance Hannah avec admiration.

- Vous vous rendez compte ? Dit Ernie. Même à Poudlard on n'est plus en sécurité !

Je réfrène difficilement un fou rire et je m'éloigne sur la pointe des pieds. Par combien de personnes l'histoire est-elle passée avant qu'elle ne devienne cette version ? À ce rythme là, dans une semaine je serais celui qui aura sauvé l'école tout entière au moyen d'un simple cure-dents, et dans un mois j'aurais survécu une seconde fois.

Je me précipite dans la Grande Salle pour en parler à Ginny mais je ne la trouve nulle part. Peut-être est-elle encore à l'infirmerie ? Tant pis, on verra ça plus tard. Je me rabats sur Hermione et Ron qui éclatent de rire. J'aperçois plusieurs regards posés sur moi. Je me demande ce qu'on leur a raconté…

Trois quarts d'heure plus tard, en sortant de table, Ron, Hermione et moi tombons sur Malefoy et compagnie. J'ai le pressentiment qu'il compte me parler de sa version des faits à propos de la rumeur.

- Ah tiens, voilà le héro du jour ! Ricane-t-il, tandis que ses crétins d'acolytes se marrent tous comme des demeurés.

Gagné. Décidemment je suis trop fort.

- Ce n'est pas à toi que ça arriverait ! Lance Hermione.

- Je n'ai pas besoin de me donner en spectacle pour être populaire, Granger, réplique-t-il d'un air supérieur.

- Parce que quoi que tu fasses, tu ne le seras jamais ! Rétorque Ron.

On dirait que Ron l'a déstabilisé. Malefoy le regarde d'un air furieux. Oh, oh ! C'est mauvais signe, dans trente secondes il va insulter sa famille. Il faut faire quelque chose, vite !

- Mademoiselle Granger, justement je vous cherchais.

Par je ne sais quel miracle, McGonnagall apparaît à l'angle du couloir et se dirige vers nous. Elle tend une feuille à Hermione qui la glisse dans son sac. J'en profite pour la tirer, avec Ron, vers les escaliers. Nous arrivons sans encombre dans la salle commune des griffondors. Sauvés !

Je passe le reste de la journée à avancer mon travail dans la salle commune. Non je ne suis pas sérieux, je suis obligé (par Hermione). Nuance ! La différence c'est que, à l'instant où elle sort de la salle, j'entame une partie de bataille explosive avec Dean, Ron et Seamus.

Une trentaine d'élève, ou peut être plus, viennent me voir un par un pour avoir des renseignements sur ce qui s'est passé. Au bout de la vingtième personne, je renonce à raconter la vérité et je confirme tout ce qu'ils me demandent. Peu importe les rumeurs, de toute façon je suis habitué. Lorsque l'on descend pour dîner, je remarque qu'une version est largement majoritaire : alerté par un bruit étrange, je serais descendu dans les cachots pour trouver Ginny, gisant à moitié morte sur le sol dur et froid. J'aurais entr'aperçus une silhouette que j'aurais poursuivie jusqu'à la lisière de la forêt interdite et, après une longue bataille acharnée – l'histoire ne dit pas combien de temps elle aurait duré, les différentes versions convergent en ce point – je serais arrivé à bout de ce qui, apparemment, aurait été un vampire de Transylvanie.

...

Je commence à comprendre pourquoi tant de personnes sont venues me demander de l'aide pour leurs devoirs sur les vampires.

Je ne compte même pas les première année qui sont venus me voir durant le dîner. Je m'éclipse le plus rapidement possible sans avoir pu voir Ginny. Finalement, je me couche tôt, crevé par cette journée. Il y a tout de même un point positif : C'est enfin les vacances !