Disclaimer :Les personnages ne m'appartiennent pas, ils viennent de la série Queer as folk.
Rating :M
Pairing :Brian/Justin
Note de l'auteur : Bonjour à tous, voici une nouvelle histoire. Alors ici faut oublier les couples originaux et beaucoup de liens familiaux. Les métiers, c'est pareil. Maintenant que vous êtes prévenus, je vous laisse découvrir, et peut être aimer... Qui sait ?
Ah euh oui j'allais oublier, dans ce chapitre je parle d'une chanson, les paroles ne sont bien évidemment pas de mes personnages mais appartiennent au groupe AaRON.
« Chéri, debout, il est 7h, tu vas finir par être en retard »
Ok ok, qu'on lui laisse juste encore cinq minutes, et il serait sur pieds. Cinq petites minutes !
Le temps que l'odeur du café parvienne jusqu'à ses narines, que le jet brulant de la douche sur sa peau délasse son dos noué, qu'il décroche de son dressing une chemise Armani avec un costume Hugo Boss et que dans la glace il reconnaisse enfin l'homme au regard magnétique qui refusait une fois de plus de lui sourire.
« Tu passes au pressing ce soir, je n'aurai pas le temps, j'ai une réunion à 20 h » Lançait Mélanie en observant son mari tandis qu'il checkait ses mails de la nuit.
« Mmmm » Il ne l'écoutait déjà plus se dit-elle, un demi sourire aux lèvres !
Mon Dieu que cet homme était beau. Après 5 ans de mariage, elle ne se lassait toujours pas d'admirer son homme, sa longue silhouette élégante, sa démarche de félin, ses yeux d'aigle perçants.
« On peut déjeuner ensemble ce midi ? » Hasarda-telle.
« Si tu veux, on se SMS ? » Répondit alors Brian, en relevant la tête de l'écran de son portable.
Puis, il quitta l'appartement en embrassant Mélanie sur le front.
L'air frais du matin le saisit brusquement tandis qu'il prenait place dans sa voiture, une corvette de collection arrachée de haute lutte aux enchères à un Russe furibond d'avoir raté l'affaire. Brian en sourit encore ! Il adorait ce genre de victoire. Au programme du jour, son cours de droit du travail pour sa classe de master, puis, une plaidoirie au tribunal pour l'affaire Ricardo Mendès versus Mac Donald. Puis retour au cabinet où l'attendaient ses dossiers.
Pour l'heure, ses étudiants attendaient sagement dans l'amphi que Monsieur Brian Kinney leur fasse l'honneur de venir leur faire partager son immense talent de juriste ! Prétentieux ? Non, même pas, Brian connaissait sa valeur, et détestait plus que tout l'hypocrisie de la fausse modestie !
Voilà un an qu'il avait accepté ce poste honorifique, rarement accordé à un homme de son âge, après tout, il n'avait que 32 ans, et il ne le regrettait pas. Certes il y avait plus d'abrutis que de génies parmi ses élèves et pourtant, Brian était content car au milieu de ce troupeau de boutonneux post pubères, il y avait Mademoiselle Lindsay Petersen !
Qu'on ne se méprenne pas, son attraction pour cette frêle jeune fille blonde et pale n'avait rien de physique ! Non, ce qui le fascinait, c'était l'esprit vif, le sens de la répartie, le don exceptionnel d'analyse que manifestait l'étudiante. Le regard qu'elle posait sur lui n'avait rien de celui que lui lançait son habituel fan club féminin. Elle était différente, incroyablement différente et sans savoir expliquer pourquoi, sa simple présence faisait du bien à Brian ! Oui, il allait passer une bonne journée !
« Oui Mademoiselle Petersen ? »
« Monsieur Kinney, pourquoi dans cette affaire, ne pas avoir exploité le passé de votre client ? »
« Parce que le jury était composé en majorité d'afro américains, et je peux vous garantir que le verdict aurait été bien différent » Répondit-il dans un sourire en direction de Lindsay.
La sonnerie se mit à retentir sur ses dernières paroles, provocant comme à l'accoutumée un mouvement de masse migratoire vers le couloir.
« Mademoiselle Petersen, vous avez 2 minutes à m'accorder ? » Demanda Brian tandis que Lindsay finissait de ranger ses affaires. La jeune fille releva la tête, son regard bleu scrutant celui de son professeur.
« Oui Monsieur Kinney ? »
« D'abord bravo pour votre partiel, c'est brillant et pertinent, comme d'habitude, devrais-je dire » Commença Brian.
Puis il continua :
« Avez-vous déjà fait vos recherches pour votre stage ? »
« Non pas encore monsieur, je n'ai pas eu le temps » Répondit Lindsay qui avait la désagréable impression d'être prise en faute.
Ce n'était pourtant pas le cas, et à vrai dire, Brian en son for intérieur, s'inquiétait de la mine fatiguée de la jeune fille.
« Vous avez un job en dehors de vos études, si je me souviens bien » Déclara-t-il.
« Oui Monsieur, je travaille le soir »
« MacDo ? Starbuck ? KFC ? » Plaisanta Brian.
« Mmmmm, un peu ce genre-là oui » Répondit Lindsay, parce que à dire vrai, elle ne se sentait pas du tout de révéler à son professeur.
Elle chantait le soir dans un club de Manhattan et cette fois, sa réputation d'étudiante modèle en prendrait un sacré coup.
Brian hocha la tête, lui qui pour payer ses études, avait connu la galère des petits boulots cumulés le soir histoire de ne pas crever de faim pendant ses études, connaissait l'épuisement, le découragement, la lassitude des étudiants qui n'avaient pas la chance d'être nés une cuillère en argent dans la bouche. Il en gardait d'ailleurs une antipathie spontanée tenace à l'égard des gosses de riches qui poursuivaient leurs études, sans jamais les rattraper, aux frais de papa !
« Je vous embauche. » Dit Brian d'un ton qu'il regretta car il le trouva immédiatement trop enjoué et quelque peu familier.
« Ok, ok, je vous apporte ma convention de stage au prochain cours ? »
Pour une réponse laconique, c'en était une, mais Brian n'en fut pas étonné plus que ça. Mademoiselle Petersen allait toujours droit au but, sans fioritures ni minauderies inutiles.
Elle avait dit « oui » et Brian pensa que décidément, ce serait vraiment une excellente journée !
OoO
« Justinnnnnnnnnnnnnnn, t'es rentré ? »
Lindsay n'aimait rien tant que rentrer chez elle, elle se sentait tout de suite mieux comme si l'oppression de la ville disparaissait à chacun de ses pas qui la menaient au 3ème étage de la petite maison aux bow windows jaune pâle !
« Justinnnnnnnnnnnnnn dis-moi oui ou merde ? »
« Meeeeeeeeeeeeeeeeeeeerde ! »
« Hé ben voilà, t'es rentré ! Les petits sont encore au parc ? » Demanda la jeune fille en retirant son bonnet !
« Yeap, Deb leur fait la totale cette aprèm. »
Justin Petersen était ce qu'on peut appeler un ''putain de beau petit blond'', ses cheveux ébouriffés lui donnaient l'air d'un elfe. Certes il n'était pas ce que l'on peut appeler un ''dandy'', tant son allure négligée laissait franchement à désirer, mais son corps affolant supportait bien tous ses excès vestimentaires : jeans trop grands, T shirt tantôt XXL, tantôt trop courts, suivant ce qu'il attrapait le matin en se levant dans la penderie. En résumé, il se foutait totalement de son allure et pour le moment, il semblait être concentré sur la fixation d'une étagère dans le salon de cet appartement «refuge» de Greenwich village.
« Doucement Lili, marche pas trop fort, cette salope d'étagère a l'air de tenir enfin. » Déclara-t-il à l'attention de la jeune fille en brandissant une perceuse-visseuse.
« Waouh, tu t'améliores » Siffla Lindsay.
« … »
« On se fait du thé ? J'ai une bonne nouvelle. Tu sais quoi ? Kinney m'a proposé de faire mon stage chez lui »
« Kinney ? C'est qui celui-là ? »
« Pffff. Je me demande des fois si tu t'intéresses un tout petit peu à ma vie » Protesta la jeune fille.
« ... »
« Brian Kinney, mon prof de droit du travail »
« Ahhhh, ouai »
« Ça va, fais pas semblant de suivre, crétin »
Justin s'était approché, enlaçant à présent Lindsay, qui semblait faire des efforts pour avoir l'air boudeuse.
« Ma chérie, trésor de ma vie... Mon étoile céleste » Lui murmurait le jeune homme en lui mordant le creux du cou.
Alors Lindsay se retourna pour faire face au petit démon qui lui chantait des sucreries pour l'amadouer.
« Mon amour, lumière de mes jours, mon astre éclatant… Vas te faire foutre » Lui répondit-elle en riant !
Ce jeu entre eux pouvait durer des heures, ils ne s'en laissaient pas, se lançant tout à tour des insultes et des mots doux et quand ils étaient dans cette bulle, personne ne pouvait les en faire sortir, sauf, les 2 petits lutins qui venaient de débouler dans l'entrée, apportant avec eux l'air frais d'automne de central Park. Sarah et Sacha, 2 jumeaux de 2 ans, faisaient leur apparition dans le salon, la démarche encore hésitante, suivis de près par une femme à la tignasse rousse, et au sourire éclatant de celles qui s'épanouissent au contact des enfants.
Debbie était ce que l'on peut appeler, une maitresse femme. Il ne lui avait pas fallu plus de 5 minutes, pour juger que cette petite famille de blondinets tout droit sortis de contes d'Andersen, avait grand besoin qu'une « maman » s'occupe d'eux. Et la famille Petersen ne s'était pas faite prier.
Justin et Lin étaient si jeunes pour s'occuper de 2 bébés et leur arrivée à New York dans la précipitation, une chaude journée de mai, avait été vécue par cette femme généreuse comme une véritable mission humanitaire. Il fallait « sauver » la tribu Petersen !
Mum Deb, comme l'appelaient les jeunes gens, s'attarda un moment avec eux devant un mug de thé au lait.
« Alors ? Quoi de neuf depuis ce matin ? » Demandait-elle en piochant dans l'assiette de biscuits.
« Lin est tout excitée, elle va aller servir de larbin dans le cabinet de son prof » Se moquait Justin.
« Oh, super ma chérie, tu es contente ? » Debbie faisait la grimace en direction de Justin, histoire de bien lui faire comprendre qu'elle ne partageait pas ses sarcasmes.
« Laisse Debbie, le grand artiste ne peut pas comprendre, MOI j'ai le sens des responsabilités, et la perspective d'un VRAI métier qui va remplir le frigo » Et la jeune femme tira la langue en direction de Justin.
« Au cas ou ça intéresse quelqu'un, j'ai fini ma chanson tout à l'heure, je suppose que vous vous foutez que je vous la fasse écouter ! »
Le jeune homme avait à peine fini sa phrase, que les 2 femmes se précipitèrent sur le canapé.
« Ça va la diva, te fais pas prier, envoie ! » Lança la plus jeune !
Alors, Justin s'installa au piano, ferma les yeux un instant, retint son souffle et laissa les premières notes glisser sous ses doigts :
Lili,take another walk out of your fake world
please put all the drugs out of your hand
you'll see that you can breathe without no back up
so much stuff you've got to understand
for every step in any walk
any town of any thought
i'll be your guide
for every street of any scene
any place you've never been
i'll be your guide
Lili, you know there's still a place for people like us
The same blood runs in every hand
You see it's not the wings that makes the angel
Just have to move the bats out of your head
for every step in any walk
any town of any thought
i'll be your guide
for every street of any scene
any place you've never been
i'll be your guide
Lili, easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made
for every step in any walk
any town of any thought
i'll be your guide…..
for every street of any scene
any place you've never been
i'lll be your guide.
OoO
Avant de sortir de l'amphi B, Brian avait été attiré par une tache vive sur un pupitre du deuxième rang. Il s'était alors approché pour voir de quoi il s'agissait. Sans doute un étudiant aurait oublié son classeur ! C'était un sac dans lequel il trouva des partitions, un spray de ventoline, et une carte de bibliothèque au nom de Lindsay Petersen ! Il se fit la réflexion que ce n'était vraiment pas le genre de la jeune fille d'oublier ainsi ses affaires, et que cette ventoline pourrait peut-être lui faire défaut ! Et puis, pour être tout à fait honnête, il n'était pas spécialement pressé de rentrer chez lui ce soir. Un dîner était prévu, du genre qui vous fait bailler d'ennui intérieurement, alors c'était décidé, il passerait chez l'étudiante après son dernier rendez vous au cabinet vers 20h. Cela restait une heure encore correcte, lui sembla-t-il.
« Monsieur Kinney, votre rendez-vous est arrivé »
« Faites entrer Cynthia, et vous pouvez rentrer chez vous, je fermerai, bonne soirée »
« Merci Monsieur, bonne soirée à vous aussi » Répondit la jeune femme.
L'homme qui se présenta alors dans l'embrasure de la porte de son bureau parut immédiatement antipathique à Brian. Pourquoi diable avait-il accepté de le recevoir pour un premier rendez-vous ? La réponse ? Il la connaissait dans le fond, mais il n'avait plus envie de l'entendre : il avait pris ce dossier, parce que c'était une occasion unique de se faire une putain de pub dans les médias.
Philip Carter avait la trentaine fatiguée, un regard de fouine, un corps quelconque, rien d'une bombe sexuelle ni d'un apollon très désirable ! Brian avait du mal à croire en son histoire, mais, les histoires, quand on est avocat, on sait les arranger pour les transformer en vérité !
Brian le fit asseoir, et se mit à relire le dossier devant son client :
« Donc, nous partons sur une plainte pour harcèlement sexuel, vous maintenez votre intention d'aller au procès ? »
« Oui, Maître, vous ne me croyez pas ? »
« Monsieur Carter, que je vous crois ou non n'a aucune importance, mon job, c'est de faire en sorte que le juge vous croit ! »
Son client ne répondit rien.
« Donc, en résumé, vous avez été victime pendant plusieurs années des avances de votre employeur, l'acteur James Trivalto »
« Non Maître, ce n'était pas que des avances, vous n'avez pas lu ce que j'ai mis dans ma lettre ? » Demanda l'homme en rapprochant son visage de celui de Brian.
Si. Brian avait lu ce ramassis d'obscénités qui l'avait mis assez mal à l'aise. S'il voulait mener ce dossier à la victoire, il allait falloir rendre tout cela bien plus présentable, à commencer par la présumée victime qui s'attaquait à une véritable star d'Hollywood !
« Pourquoi avoir supporté cela pendant si longtemps, vous pouviez partir il me semble ? »
« Maitre, vous savez ce que c'est, la vie facile, l'argent, et puis un jour, je me suis rendu compte qu'il abusait de moi, enfin, comment vous dites vous les avocats ? Ah ouai, "abus d'influence" ? »
« Soit, écoutez Monsieur Carter, laissez moi un peu de temps pour réfléchir à tout ça, je vous donnerai ma réponse dans quelques jours »
Brian se leva, indiquant ainsi à son hôte la direction de la sortie.
« Je compte sur vous Maitre, vous allez m'aider à le faire cracher ce porc n'est ce pas ? C'est vous le meilleur à ce qu'on dit... »
Brian accepta à regret la poignée de main moite qui lui était tendue.
Oui, oui, c'était lui le meilleur. Brian referma la porte en soupirant, et se rappela qu'il était temps de partir, s'il ne voulait pas arriver à une heure peu décente chez Melle Petersen.
Greenwich Village n'était pas si loin de son cabinet, c'était l'affaire de quelques minutes avant que la maison aux fenêtres jaunes n'apparaissent au détour de la rue dans laquelle Brian avait garé son bolide.
Pas de digicode, pas d'interphone, étions nous vraiment au 21ème siècle ici ?
« Vous cherchez quelqu'un Monsieur ? »
La tête d'un jeune homme souriant apparut à la fenêtre de l'appartement de l'entresol.
« Oui, bonsoir, je cherche Lindsay Petersen, elle habite bien ici ? » Rétorqua Brian.
« Absolument ! Famille Petersen ? 3ème étage ! Sonnez fort ! Ils n'entendent pas toujours. Au fait, je m'appelle Emmet Graci et vous ? » Demanda le garçon d'un air effronté qui fit sourire l'avocat.
« Je m'appelle Brian Kinney, je suis le professeur de droit de Melle... »
« Ah c'est vous ! Et bien depuis le temps qu'elle nous rabat les oreilles avec son génie de prof. Enchanté de faire votre connaissance »
Brian fit un signe de la main en souriant, avant de s'engouffrer dans le hall de cette maison, qui sentait la tarte aux pommes, et l'encaustique des escaliers.
Y avait-il au moins une sonnette à cette porte ? Ou fallait-il frapper ? Il devait se rendre à l'évidence, tout était " à l'ancienne " dans cette demeure.
Brian frappa donc plusieurs petits coup secs et attendit, son sac à la main, que quelqu'un vienne ouvrir.
Il entendit d'abord une sorte de cavalcade assourdie par l'épaisseur des murs de cette vieille maison encore solide et pimpante... Puis, la porte s'ouvrit enfin sur un jeune homme dont la blondeur et le sourire laissèrent Brian muet, comme pétrifié par cette vision ! Le jeune homme tenait accroché à sa hanche un petit garçon tout aussi blond, dont les yeux pales scrutaient le visiteur comme absorbés par la contemplation d'une nouvelle tête à découvrir.
Brian fit un effort surhumain pour enfin reprendre ses esprits, avant que son silence ne devienne trop étrange au garçon qui se tenait en face de lui.
« Bonsoir, je suis Brian Kinney, désolé de vous déranger à cette heure tardive, mais je rapporte son médicament à Mademoiselle Petersen. Elle l'a oublié à la fac, j'ai supposé qu'elle pourrait en avoir besoin... »
Holly shit, mais pourquoi éprouvait-il le besoin de justifier sa visite à ce point là ? C'était totalement ridicule !
« Linnnnnnnnnnnnnn, visite pour toi » Cria-t-il avant de se présenter.
« Moi c'est Justin Petersen » Le jeune homme invita Brian à entrer et c'est là, alors qu'il pénétrait dans le salon en déposant l'enfant sur le tapis, qu'il lui décrocha un sourire, qui finit définitivement d'anéantir le peu de raison qui restait encore à l'avocat !
« Asseyez-vous Lin arrive, vous buvez quelque chose ? » Demanda le jeune homme.
En temps ordinaire, Brian aurait laissé le sac à la première personne qui aurait ouvert la porte et il serait reparti aussi sec...
Non, en fait, en temps ordinaire, voilà ce qu'il aurait fait : il aurait ramassé le sac qui trainait dans cet amphi et l'aurait déposé à l'accueil, ni plus ni moins !
Mais voilà, il se retrouvait assis dans ce canapé, les yeux rivés sur le corps félin du jeune garçon qui à présent, sans réponse audible de sa part, attendait que Brian soit en mesure de sortir un son. C'est l'apparition de Lindsay qui sauva Brian du ridicule. Elle venait de laver ses cheveux et les avait enroulés dans une serviette la faisant ainsi ressembler à un Maharadja quelque peu efféminé.
« Monsieur Kinney, il ne fallait pas vous déranger pour ça vous savez, des Ventolines j'en plein les placards ici ! »
Elle avait un air mi étonné, mi contrarié par la présence de son professeur. Que diable faisait-il ici ? C'était certes très serviable de sa part, mais ça ne plaisait pas du tout à la jeune fille. Personne n'avait le droit de mettre les pieds chez eux ! PERSONNE ! Sauf le cercle très restreint de la garde rapprochée de la famille Petersen.
Comment Justin, lui d'habitude si paranoïaque, pouvait-il avoir l'air si décontracté ? A bien y réfléchir, Lindsay avait déjà la réponse... Brian Kinney était un sacré beau mec, ce qui ne risquait pas d'échapper au jeune blond qui semblait déjà mettre en place le piège dans lequel tout le monde tombait tôt ou tard. Son visage d'ange et son regard de démon commençaient visiblement à faire un putain d'effet à Maitre Kinney !
Il était temps de mettre un terme à tout ce cirque avant qu'il ne soit trop tard !
« Encore merci professeur » En faisant signe de le raccompagner, Lindsay lui signifiait qu'il était temps de partir.
Brian Kinney était un homme à qui on n'avait pas besoin d'expliquer les choses 2 fois, et il avait très bien compris que sa jeune élève souhaiter écourter l'entrevue. Il prit donc congé brièvement, non sans jeter un dernier regard vers celui qui venait en quelques secondes de bouleverser tous ses repères, toutes ses certitudes !
L'avocat maudissait la rapidité du trajet qui le ramenait à son appartement où l'attendaient déjà les invités de Melanie. Il maudissait cette soirée, il maudissait ce dîner, il maudissait les conversations convenues qu'il devrait supporter, mais plus que tout, il maudissait Justin Petersen !
Et d'abord, d'où sortait-il celui là ? Et qui étaient ces enfants ? Lindsay n'avait jamais fait allusion à sa vie privée, et il est vrai que les étudiants n'étaient pas tenus de préciser leur situation familiale, mais enfin tout de même ! Un couple si jeune... 2 enfants en bas age ! Ce n'est pas le genre de chose qui passe inaperçue !
Des tonnes de questions se bousculaient dans sa tête, et elles étaient suffisamment insistantes pour occuper tout son esprit !
Il s'excusa de son retard en saluant les invités d'un geste de la main et englobant ainsi tout l'assistance, ce qui le dispensait de fastidieuses accolades.
« Brian, où étais-tu ? Tu avais oublié ce dîner ? » Melanie se donnait un mal de chien pour ne pas que son ton trahisse son agacement.
Elle savait que son mari était tout à fait capable de prendre son manteau et de planter la soirée sans un mot, si l'envie lui prenait.
« J'avais un dernier rendez-vous qui s'est un peu éternisé » Répondit Brian.
Ce dont il avait le plus envie à cet instant, c'était de respirer l'air de la rue, d'aller pousser jusqu'au MSG, d'aller se noyer dans la foule compact et bruyante des pubs bondés du Village, et peut-être qui sait, d'y capturer l'espace de quelques minutes, celui qui soulagerait le feu qui s'était embrasé dans le bas de son ventre... Jusqu'au creux de ses reins !
Brian sentait monter en lui ce désir incontrôlable de fuir, loin de ces gens qui s'autoproclamaient ses amis, sans qu'il se souvienne vraiment depuis quand ils étaient censés jouer ce rôle et surtout, il supposait que ces relations faisaient partie du vernis social imposé par sa situation. Quand on est un avocat courtisé par les médias, on doit avoir des amis à la hauteur : chirurgiens, designers fashion, rois du showbiz et gouverneurs !
Pas ce soir ! Il n'avait pas envie de jouer cette comédie ce soir. Brian leva son verre et invita l'assemblée à se diriger vers le somptueux buffet dressé sur la terrasse chauffée dont la vue panoramique sur Manhattan faisait toujours son petit effet ! Il accorda quelques échanges courtois, histoire de ne pas griller sa réputation, puis, il s'éclipsa, prétextant la garde à vue d'un client dont il fallait régler la caution. C'était bien pratique ça le coup de la GAV. Imparable, sourit-il en montant dans sa voiture.
Le boy's room était bondé comme chaque fin de semaine. Il s'adossa au bar, comme à son habitude, une bière à la main, observant les hommes qui dansaient sur la piste. Brian entrait en chasse, et comme tout bon prédateur, il avait vite isolé sa proie de son regard magnétique. Et la victime consentante ne résistait jamais très longtemps. L'avocat s'arracha alors lentement du comptoir et attrapa par la ceinture un jeune homme blond au regard d'azur. Tout était si facile, la back room sentait la sueur, le stupre, le tabac froid et le shit, mais Brian n'y prêtait pas attention, ce qu'il voulait à l'instant précis, c'est sentir la langue du garçon entourer son gland puis ses lèvres parcourir sa queue jusqu'à lui arracher le râle qui allait le libérer ! Holy shit, tandis qu'il fermait les yeux en crispant sa main dans la chevelure blonde, c'est le visage de Justin Petersen qui s'imposait à lui, qui embrouillait encore son cerveau ! Putain de Justin Petersen !
A suivre...
