Bonjour, tout le monde !
Suite à vos reviews très stimulantes et vos idées, je vous écris le premier chapitre de la fic suivante.
Pour ceux qui ne savent pas, cette fic est une suite de Le Miroir des Rêves, dans la section FF7 comme celle-ci.
Je vous souhaite à tous une bonne lecture ! ^_^
DISCLAIMER : Les personnages de Final Fantasy appartiennent à Square Enix. Mais Julia et cie sont de mon invention.
Chapitre 1 :
La fuite
Assise au fond de la voiture, Julia réalisa que celle-ci commençait à ralentir. C'était étrange de ressentir ça, car depuis que la voiture s'était mise en marche, elle n'avait pris conscience de rien.
Elle savait qu'elle allait à Healen, pour se faire soigner, on lui avait répété plusieurs fois, et la pauvre ne cherchait pas à en savoir plus. Mais pourquoi ? Elle ne le savait pas. Tout ça était flou et sombre.
De quoi se souvenait-elle, au juste ? Rien. Depuis longtemps, elle était plongée dans les brumes de l'oubli, elle ne savait plus rien de son passé, plus rien de ce qu'on lui avait appris ou non. La seule chose dont elle se souvenait, c'était une scène de déjeuner qui s'était produite ce midi.
Elle voyageait depuis les premières heures de la matinée avec ses tuteurs, Tseng et Elena. Ils s'étaient arrêtés à midi dans une auberge pour manger.
Julia revoyait la salle aux murs de bois bruns, les tables aux nappes blanches et bien servies. Elle se souvenait aussi des clients, il y avait eu pas mal d'autres clients bruyants et joyeux, et des fleurs aux murs, avec des lampes colorées suspendues aux murs. Cet air de convivialité, la gaieté qui régnait dans cette salle, tout cela lui avait réchauffé le cœur.
Avant de se mettre à table, Elena, cette jeune femme blonde en costume noir comme son prétendu mari, lui avait tendu une potion. Cette potion, Julia la détestait. Elle était dégoûtante, rien que sa couleur brunâtre et sa consistance de purée mousseuse lui donnaient la nausée. Mais le pire était que lorsqu'elle la buvait, la jeune fille avait l'impression de sombrer dans un trou noir.
« C'est pour te guérir », disait Elena d'une voix douce, mais chaque fois Julia croyait voir le loup disant au Chaperon rouge : « C'est pour mieux te croquer, mon enfant. »
Chaque fois qu'on lui présentait l'ignoble breuvage, Julia se penchait en arrière, tendait les mains pour repousser le verre, et criait « Non ! » plusieurs fois de suite. D'habitude, elle ne récoltait que des reproches, et la main de Tseng la saisissait par la nuque et la forçait à ouvrir la bouche pour boire. La pauvre cédait toujours, étouffant sous la pression.
Mais aujourd'hui, cela s'était déroulé différemment. Dans la salle de l'auberge, des gens l'avaient regardée, des voix s'étaient apitoyées, un enfant avait dit : « La dame veut lui faire boire quoi, maman ? »
Gênée d'être le centre d'attention de toute la salle, Elena avait rangé la potion.
« Ne t'inquiète pas, on lui fera boire plus tard sur la route », avait dit Tseng à voix basse.
Mais cela faisait près d'une heure qu'ils étaient repartis, et ils n'avaient pas encore pensé à lui faire boire le breuvage.
Julia en éprouvait un grand soulagement. Elle pouvait contempler le paysage à sa guise. Le désert disparaissait, la route montait doucement, des arbres et des buissons verts se multipliaient sur les côtés de la route. L'air sentait bon la résine, l'herbe verte et la fraîcheur de l'eau.
Il y avait longtemps que la jeune fille ne s'était pas sentie aussi bien. Sa migraine diminuait. Immobile, elle admirait le paysage.
Soudain, un grondement de tonnerre roula dans la vallée que la voiture pénétrait.
« Il va y avoir de l'orage », dit Elena. Puis elle ajouta : « Arrête la voiture, Tseng, la gamine doit boire sa potion avant de revoir le patron. »
Révulsée, Julia faillit crier.
« Pas maintenant, dit le jeune homme. C'est trop dangereux dans cette pente, le frein ne suffirait pas. Et il va y avoir le guichet de contrôle à l'entrée de la clinique. »
« Mais, reprit Elena plus bas, elle n'a rien pris depuis ce matin, et si elle s'agite, l'orage ne fera que l'énerver davantage. Et ses dons pourraient commencer à se réveiller, ça n'arrangerait rien. »
Tseng haussa des épaules.
« Bon, j'arrêterai dès que possible. »
Il freina bientôt près d'un étang, sous un arbre imposant.
« Vas-y, dit-il à Elena, puis se tournant vers Julia : Et toi, ne résiste pas ! »
Brusquement, il la prit par le bras et la fit se rapprocher des sièges avant.
Tournée vers l'adolescente, Elena sortit d'un sac un verre et l'emplit du liquide marron. Dès qu'elle l'approcha des lèvres de Julia, un second coup de tonnerre ébranla la vallée. L'horizon s'obscurcit davantage.
« Grouille ! » dit Tseng.
Maintenue par la poigne d'acier de son tuteur, Julia tourna la tête. Elle allait commencer à lutter quand elle sentit couler sur son menton le liquide qu'on voulait lui faire boire. Elle réalisa qu'Elena, gênée par sa position au siège avant et l'obscurité, ne voyait pas bien. L'impatience de Tseng ne l'aidait pas, elle avait hâte d'en finir. Elle continuait donc d'incliner le verre, mais le liquide n'atteignait pas les lèvres. Julia le sentit couler le long de son cou, s'infiltrer sous le col de sa robe, et glisser sur son corps en un filet humide.
Une fois le verre vidé, Tseng lâcha le bras de Julia et reprit le volant, tandis qu'Elena repoussait sur la banquette arrière.
« Dors, maintenant », dit-elle d'une voix satisfaite.
Puis, sous les grondements de l'orage naissant, l'auto reprit sa route, grimpant le long du chemin sinueux vers Healen.
Bientôt, Julia aperçut une grande pancarte sur le côté droit de la route. Cette pancarte montrait une petite image de la clinique, noir sur fond blanc. À côté, on pouvait lire :
« Healin Lodge. Geostigma Sanatorium In Love of Silence. »
Puis Midgar City, Kalm et Chocobo Farm.
Midgar… Kalm… Chocobo… Et cette pancarte… Tout ça lui était très étrangement familier. Bizarre ! Où avait-elle déjà vu ça ?
Soudain, elle eut un flash : un canapé moelleux sur lequel elle était assise, un jeune homme près d'elle, à la peau noire, qui lui tendait un bol de pop corn, et la télé où elle voyait justement ce paysage et cette pancarte !
« Cool comme film, hein ? » dit le garçon.
« Oui, Eddie », répondit la jeune fille.
Eddie ? Qui était Eddie ? Soudain, une douleur lui traversa le crâne. Elle se fit violence pour ne pas bouger. Ses tuteurs ne devaient se rendre compte de rien !
Elle réfléchit. Des souvenirs commençaient à refaire surface. Ce garçon, Eddie, semblait être un ami. Elle avait donc connu quelqu'un, avant. Quelqu'un de gentil. Mais ce n'était guère utile pour se souvenir de son identité ou de sa famille.
Julia entendit ses tuteurs jurer. Tseng manquait de visibilité et, cramponné à son volant, il essayait de maintenir la voiture fouettée par le vent de plus en plus violent.
« Quel temps ! dit Elena. La route est dangereuse, fais attention. »
« Je sais. Mais au moins, avec ce temps, les gars de la sécurité du WRO ne verront pas ce qu'il y a dans la voiture. »
Julia n'eut pas le temps de se demander ce qu'il voulait dire, la voix d'Elena s'éleva. Elle était en colère.
« Ah ! C'est malin d'avoir oublié de remplir des papiers attestant la tutelle de la gosse ! »
« Nous n'allons pas nous disputer, répliqua Tseng. Pas si près du but. Je n'y peux rien si Reeve a mis en place un système de recherche pour retrouver Julia et empêcher la Shinra de la garder. De toute façon, les médias ont montré des photos d'elle. Qu'importe si je suis en règle, ils finiraient par la reconnaître s'ils la voyaient et ils préviendraient Avalanche. Ils débarqueraient ici en force pour la reprendre et Rufus y perdrait la fille et sa réputation, qu'il essaie de restaurer comme nous tous. »
Elena soupira.
« C'est vrai. Il vaut mieux continuer d'agir dans le secret autant que possible », convint la jeune femme.
Julia n'avait rien compris, sinon quelques points essentiels : d'un, ces gens n'étaient pas ses tuteurs, ils n'avaient même pas de papiers l'attestant. Deux, on la recherchait. Un certain Reeve apparemment. Et si on avait fait autant de publicité que ça pour elle, c'était que l'on tenait à elle. Avalanche… curieux nom. Un nom de groupe, apparemment. Mais un groupe de quoi ? De musique ? Non, ça lui semblait un peu stupide.
Et ce Rufus, qui la voulait… mais pourquoi ? Que voulait-il lui faire ? Elle eut un frisson à l'évoque de ce nom. Elle ressentit soudain un mélange de douleur et de panique. Elle comprit que son inconscient réagissait, qu'un souvenir menaçait de s'éveiller. Elle avait déjà rencontré ce Rufus, et il avait dû lui faire du mal… beaucoup de mal, pour qu'à travers le brouillard de l'amnésie, elle se souvienne du danger qu'il représentait pour elle.
Elle serra les dents. La migraine revenait à la charge ! Elle ferma les yeux. Plus tard les souvenirs, il fallait d'abord qu'elle s'enfuie, c'était le plus important. Mais comment faire ?
La voiture s'arrêta. Une petite file de voitures et de fourgons d'ambulance était visible devant. Tseng donna un coup de klaxon, puis ouvrit la porte et se leva de son siège. Elena hésita puis le suivit.
Maintenant ou jamais ! pensa Julia, toute excitée.
Lentement, elle se glissa hors de la couverture puis ouvrit sa portière. Ses « tuteurs » marchaient déjà vers les voitures, essayant de voir pourquoi l'attente était si longue.
Lentement, la jeune fille sortit par la portière de gauche puis, une fois la couverture ajustée du mieux qu'elle put, referma la porte. Elle courut dans les buissons sur sa gauche et là, elle attendit.
Tseng et Elena finirent par rentrer dans la voiture. Les véhicules se mirent en marche l'un après l'autre. Enfin, ce fut au tour du dernier véhicule de passer.
Une fois la barrière de sécurité relevée, la voiture s'engagea dans le chemin menant au complexe médical au pied de la falaise où tombait une cascade.
Elle avait réussi ! Elle était sortie sans que personne ne s'aperçoive de rien !
Toujours à califourchon, la jeune fille se retourna et se mit en marche à travers la forêt. Elle évita les sentiers, préférant rester dans la végétation luxuriante et le plus loin possible du complexe.
Après environ une demi-heure de marche, elle s'arrêta. Elle n'en pouvait plus. Elle était encore très faible, la drogue agissait toujours et son corps était endolori.
Mais la liberté, l'excitation et le désir de fuir la stimulaient. Plus elle s'éloignait de ceux qui l'avaient gardée captive et amnésique, plus une volonté sauvage et farouche se réveillait en elle, combattant la potion et lui donnant la force de s'éloigner.
Soudain, un éclair retentit. La jeune fille sursauta et ne put retenir un cri. Bon sang ! Voilà que la pluie s'y mettait.
La jeune fille soupira. Sa jolie robe et ses souliers étaient fichus avec la boue, déjà que les buissons et les branches d'épineux avaient bien déchiré sa jupe…
Mais les gouttes d'eau froide sur son visage lui firent du bien. Même si elle était seule et perdue, elle vivait, elle participait au grand cycle de la nature !
Et la pluie effacerait ses traces quand on se mettrait à sa recherche. Sans parler de la nuit qui tombait, et les nuages qui voilaient la lune. C'était comme si la nature elle-même l'aidait à s'enfuir.
Mais le chemin était glissant maintenant. La jeune fille dérapa plusieurs fois sur le sol et buta même une pierre dans le noir. Elle tomba au sol et prit sa pauvre cheville endolorie dans ses mains.
Énervée, elle enleva ses maudits souliers et les jeta dans les buissons. Elle en ressentit un étrange soulagement.
Elle attendit un peu avant de se remettre en marche. Elle devait trouver un abri pour la nuit.
Mais il faisait de plus en plus noir, et il continuait de pleuvoir. Parfois, un éclair zébrant le ciel éclairait l'espace un très bref instant, lui donnant un très bref aperçu du chemin qui s'ouvrait devant elle. Mais elle avait froid, elle était trempée. Ses cheveux et ses vêtements collaient à sa peau, la pluie était si forte qu'elle coulait le long de son corps. Et elle avait du mal à marcher, avec sa cheville foulée.
Pleurait-elle ? Impossible de le savoir, avec cette averse. Mais elle avait peur et elle aurait aimé que quelqu'un soit là pour l'aider, la soutenir.
Soudain, elle sentit le sol se dérober sous ses pieds. Elle tomba en avant et dévala une pente, qui se transforma bientôt en un ruisseau puis une cascade.
Elle tomba à l'eau et perdit connaissance sous le choc. La jeune fille s'abandonna à l'obscurité, laissant la rivière l'emporter vers une destination inconnue.
Et voilà ! Que pensez-vous de ce premier chapitre ? Est-ce qu'il en vaut la peine ? Je continue ou pas ?
