Commentaire d'Hamsti: Alors, pour ma 2e fic sur le sujet, j'ai essayé de varier totalement mon style, vous me ferez la critique. :P
Résumé de la fic : Dès la première année, tout se chamboule, Drago découvre la vie de sorcier tandis que, une jeune fille évite la mort de près, il la sauve et devient son ange déchu. Puis, tout au long de ces sept années, ils devront oublier ce sentiment pour ne pas troubler la légende de leur enfance, celle qu'ils ont découvert ensemble à la bibliothèque, lors d'une escapade nocturne. DMHG
Chapitre 1 : Vil orgueil
J'étais sur le quai, près de la gare. Le soleil rayonnait en me souriant, j'avais alors 11 ans. Mon père, de sa vile splendeur me contemplait, comme si je fus le seul qui lui importait. C'est alors qu'elle traversa le seuil du mur de brique, suivie de près par ses parents.
Ses bouquins vacillaient dans ses bras, en une pile si épaisse que sa tête en était dissimulée, mais je pouvais la distinguer, douce et presque orientale... Pas une asiatique, non, une belle londonienne accompagnée de ses illustres parents. C'était Pansy, mon amie de toujours, elle tenait à m'accompagner, j'avais accepté de suite et avec joie.
On eut dit que le sourire de mon père s'était effacé.
Mon visage s'affaissa, j'étais de nouveau l'être froid et arrogant qu'il avait modelé. Soudain, une cloche retentit, il était l'heure de se rendre tout près des rails, pour que le train nous transporte vers Poudlard... Ce nom me fit frissonner, j'avais si hâte de pénétrer le seuil du château, entant que Serpentard accompli.
Oui, je n'avais aucune honte à exprimer mes pensées, étant certain que le choixpeau m'enverrait dans cette maison où des générations entières s'y étaient rendues. De ma famille, bien entendu...
La fumée crachotante du Poudlard Express se dessina à l'horizon, piquant notre regard curieux et impressionné, jamais de ma vie je n'avais vu pareille splendeur.
Les doigts fins de mon père se resserrèrent sur le pommeau de sa canne, il semblait hors-de-lui, sans doute des sangs impurs, encore... qui, par malheur, se tenaient dans son champ de vision.
Tant qu'à moi, je ne leur accordaient aucune importance, le train se rapprochait en grinçant sur les rails, exhumant un panache d'étincelles sur le métal de la voie ferrée, c'était la seule pensée qui m'importait.
Alors que l'un des elfes tirait mes bagages, une silhouette s'élança sur le marbre, traversant la foule de sorciers se tenant aux abords du quai de la gare.
Ses mèches ondulaient sur son dos, elle ne vit rien...
Pas même les chouettes misent en cage, ni ma personne.
Son regard était vide, si vide...
Je préférais ne plus voir, fermant les yeux une seconde, je perçus ses pas qui se perdaient dans les murmures l'entourant. Je ne pouvais pas...
Mon cœur tressaillit, elle était perdue, glissant le long du parquet beige, son dos se courba, ses bras s'écroulèrent sur sa taille et, dans un dernier soupir, elle bascula vers les rails.
Je l'imaginais, encore et encore, au ralenti, je ne pouvais pas...
Mon père me retenu, par les épaules, mais il ne put me contenir, déjà, j'étais le souffle qu'enduisait le vent sur le quai.
Je me rendis à ses côtés, la prenant dans mes bras...
Le train se rapprochait, beaucoup trop vite...
Il allait nous percuter, nous envoyer valser vers l'univers froid et noir des morts, je ne voulais pas...
Elle tremblait contre mon torse, moi aussi, je l'avoue. Mes sens étaient du chiffon, on aurait dit que plus rien ne s'immisçait dans mon esprit.
Je n'avais plus qu'une envie, disparaître, me rendre vers les dalles de marbre, allonger cette jeune fille et l'empêcher de mourir.
Les traits du quai se dessinèrent dans ma tête, je désirais tant m'y rendre, voler vers la vie, tel un ange, un oiseau...
Disparaître...
Disparaître vers la vie...
Le train se rapprochait encore plus...
Je voulais me rendre près de Pansy, sauver cette sorcière. Vivre ma première année à Poudlard.
C'est alors qu'un gouffre de couleur me fit valser, elle et moi, il n'y avait plus de rails, plus de peur, plus de douleur.
Le vide...
Soudain, le froid s'insinua dans notre peau, le vent, des voix...
Un visage...
Celui de mon père...
Était-ce l'enfer?
Je ne voulais plus penser, seulement respirer et vivre. Comprendre qui elle était et pourquoi ses traits me semblaient si purs.
Un battement me secoua, mon cœur, son cœur…
J'ouvris les yeux, nous étions allongés sur le quai, raides comme des cadavres. Le train était en arrêt, crachant des volutes de fumée noire. Nous étions vivants, bien vivants. Tout les deux, par quel miracle?
Je venais de... de transplaner?
Elle venait de se blottir contre moi, m'observant de son regard pétillant. Un sourire s'esquissa sur ses lèvres, illuminant sa mine de brunette.
Tu... tu es un ange déchu?me demanda-t-elle, impressionnée, déjà relevée du haut de sa petite taille. Je ne croyais pas que ça existait réellement, me souffla la jeune fille, pétillante de malice.
-Non, pas vraiment... Je voulais juste te sauver, c'est tout, je ne suis pas un ange, encore moins déchu, lui répliquai-je froidement sans même lui jeter un regard. Tu ferais mieux de rejoindre tes parents... ils doivent te chercher.
-Je me nomme Hermione, Hermione Granger. J'aimerais tant aller à Gryffondor, tu sais, toi aussi tu devrais, ton comportement d'ange t'y invite, murmura-t-elle tout en époussetant sa cape d'un noir de jais. Ce serait merveilleux, c'est la maison des courageux, des bons...
-Jamais!hurlai-je, les gryffondors sont des bons à riens, ils ne peuvent que s'inquiéter pour leurs proches en fonçant! Ce sont des imbéciles...
Une lueur se dessina dans son regard, orageuse, je n'aimais pas cette étincelle de rage, elle me lacérait les entrailles en de fins lambeaux.
Je ne voulais plus la voir ainsi, aussitôt, je compris que les paroles prononcées étaient effroyablement cruelles, calquées du comportement de mon père. Ce martyre que je n'admirais plus depuis mon enfance, depuis si longtemps...
Je n'étais pas comme lui, ni un spectre ni un mangemort, simplement un héritier influencé...
-Excuses-moi, je ne le pense pas, c'est... c'est mon père qui dit toujours ça et... c'est ce qui m'est venu à l'esprit, pardonne-moi Hermione...ma voix semblait si misérable, âpre et oubliée. Je suis un imbécile, non pas les gryffondors, mais moi.
-Mais non.. ce n'est pas vrai!répliqua vivement la jeune fille, je t'aime comme tu es moi, en me sauvant, tu as transplaner, c'est incroyable! Seuls les sorciers de 17 ans le peuvent, normalement, c'était effrayant... Trop incroyable même... Je peux savoir ton nom?
Cette réplique venait de sonner, aussi improbable que le reste. Décidément, elle n'était pas simple à comprendre. Mais je ne m'en préoccupait plus, pas le moindre du monde. J'étais si heureux à ses côtés, ce n'était pas comme avec Pansy, pas de froideur, pas de mensonges, juste le bonheur.
Elle venait de prendre ma main, avec douceur, la massant délicieusement, pour ne plus frôler mes veines nerveuses. Son regard me fouetta, Hermione était impatiente de savoir... mon nom, mes origines, tout, quoi.
-Eh bien... je me passai les mains dans les cheveux. Je me nomme Drago Malfoy, de la grande famille de sangs-purs, murmurais-je.
-Oh... On devrait se dépêcher, le train va bientôt partir...répliqua-t-elle tout en s'emparant de ses effets, il est bientôt l'heure...
-Soit, il nous reste 20 minutes environ...lui répondis-je d'un ton empressé.
Il était l'heure de nous séparer, avec amertume, je me détacha de son corps pour rejoindre ma mère, vêtue d'une robe noire assez classique. Elle m'observait depuis la balustrade de brique, suivie de son mouchoir de soie.
Tant qu'à mon père, mieux valait ne pas le contempler, ni le saluer, juste tenter de ne plus le voir.
-Que faisais-tu avec cette sang de bourbe Drago? J'espère que ce n'était pas l'une de tes connaissances...murmura-t-il dédaigneusement en accentuant le dernier mot.
-Oh, ce n'est rien. Qu'une... amie, répliquai-je vivement. Tu ne la connais sûrement pas.
-Hermione Granger, née de parents moldus, deux médiocres dentistes. Je sais tout sur tout le monde et tu t'en doutes n'est-ce pas? Tu tiens à nous ridiculiser, peut-être... C'est très décevant Drago, beaucoup trop même.
Je ne pouvais en entendre plus, mes valises en main, ma seule envie fut de quitter cette famille, eux qui m'avaient inculqué toute la misère du monde. Un rayon de soleil inonda mes mèches d'un blond platine, créant l'un de ces reflets qu'on ne peut catégoriser tant il nous émus, c'était le cas en cet instant, j'étais, la larme à l'œil, sur le quai de la gare.
Une jeune fille se rendit avec grâce vers l'entrée du train, me tendant une main, elle voulait sans doute m'aider, moi, le pauvre minable qui appréciait sa venue. Je sus aussitôt qu'elle serait mon amie cette Hermione.
Nous nous rendîmes vers le hall où des centaines d'élèves se pressaient, plus vieux, petits et gras, un maelström d'individus tous différents. L'un complétait l'autre de son ignorance et elle m'affublait de radieux sourires.
Un pétillement me fit trembloter, au plus creux de mon estomac... Était-ce le... le bonheur?
Je ne savais pas, je ne savais plus...
Depuis mon tout jeune âge, je ne reconnaissais plus la joie, c'était terminé depuis si longtemps. D'aussi loin que je me rappelle, les visites de Lord Voldemort avaient éteint ma dernière étincelle d'euphorie.
Hermione m'ouvrit une porte de cabine, la laissant coulisser sur le parquet tapissé de moquette rouge, plus rien ne nous obligeait à dissimuler notre caractère, je serais enfin le vrai Drago qui m'habitait.
-Alors, tu veux te rendre dans quelle maison si les Gryffondors sont idiots?questionna-t-elle, sans rancœurs aucunes.
-Serpentard, c'est certain... Quelle question, fis-je d'une petite voix, je ne savais pas réellement ce qui m'attirait vers là, peut-être la liberté du serpent, sa vivacité à frapper... Comme toute ma famille, en fait.
-Je te souhaite que tu n'y ailles pas, pour tenir tête à ta famille... Tu sembles les craindre, je ne sais pas, mais tes gestes le démontre. Je me trompe sûrement, je ne sais rien de toi mis à part ce que tu m'as dis, poursuivit-elle inlassablement tout en tirant les rideaux d'un même geste. J'espère ne pas me tromper...
-Oh, je ne peux pas vraiment t'en parler, il faudrait d'abord que je le sache moi-même.
C'était faux, depuis toujours je craignais mon père, pour ce qu'il est, pour ce qu'il démontre, son aspect glacé. Il était comme un monstre aquatique, dissimulé par l'eau mais prêt à frapper le premier venu.
Parfois moi, ou ma mère... Nous étions ses victimes...
Des êtres faibles qui se démenaient, pour le satisfaire, lui et ses caprices. Je me devais d'être parfait, elle une femme complètement immaculée de fautes.
Jamais nous ne serions satisfaisants, qu'en bas de la moyenne, constamment, jusqu'à ce que j'apprenne à tuer... À devenir un mangemort comme lui, pour mes 17 ans.
J'étais effrayé, dans 6 ans, je serais comme lui...
Mon regard se posa sur la silhouette de la jeune fille, je la détaillais dans mon esprit, malgré sa descendance, elle était d'une beauté rare. Une fleur sauvage, ma fleur...
-À quoi penses-tu Drago?me demanda Hermione, qui s'était accoudée à la banquette, prise d'un demi-sommeil.
-Rien d'important, ma famille, le futur, dors... Poudlard est bien loin, trop loin, murmurai-je tout en lui caressant la joue. Tu es magnifique mon Hermione, j'ai peut-être 11 ans, mais je sais déjà que je vais te perdre, je ne sais pas pourquoi ni comment, mais c'est une prédiction. Dors maintenant, ne te préoccupes plus de moi.
Ceci dit, je m'allongeai contre la fenêtre, observant le relief au-dehors, c'était intriguant que de comprendre la réalité. Même si je ne savais pas tout, ça restait intriguant...
Soudain, les traits de Pansy se dessinèrent sur la porte, amers... Avais-je oublié quelque chose? Peut-être, je n'en avais pas réellement souvenir.
Elle entrouvrit la porte, se glissant dans le compartiment en silence, un doigt sur ses lèvres me sommant de ne rien dire...
-Espèce d'idiot, tu m'as oublié ou quoi?murmura-t-elle, puis, par malheur, Pansy jeta un coup d'œil vers la jeune fille que j'avais sauvé, un regard dédaigneux, tout comme mon père... C'est qui cette fille-là?!!
-Une amie que j'ai sauvé de la mort... Elle allait se faire frapper par le train, répliquai-je froidement, elle ne m'inspirait plus réellement d'amitié cette fille...
-Bon, tu nous rejoins, Blaise, Crabbe et Goyle attendent dans le wagon. Elle t'attendra cette nullasse, pas nous, tes amis de toujours.
-Soit, j'arrive, mais patiente dans le compartiment, j'ai beaucoup de malles à transporter, fis-je sans la moindre intonation, je la détestais, énormément...
Pansy se retrouva au-dehors, satisfaite, traversant le couloir vers le rassemblement de futurs Serpentards qui m'attendaient avidement, des idiots, tous des idiots...
Une idée me frappa, je lui laisserais une lettre, contre sa tête de porcelaine, aux côtés de ses mèches rebelles. Elle serait imprégnée de son parfum, cette effluve florale, du muguet ou de la rose, je n'étais pas un fin connaisseur...
Alors que je signais, elle soupira, se retournant vers moi, bras collés contre son corps, agglutinés à sa chair rosâtre. Hermione était si belle ainsi, j'avais 11 ans et je sus que je l'aimais, me cacher serait ridicule.
Je n'étais pas une ombre, pas un menteur, simplement un Malfoy.
-Dors bien ma chère, lui soufflai-je au creux de son oreille. Il est l'heure de se séparer, mais tu comprendras, ne crains rien, je ne pars pas pour toujours, seulement pour quelques temps. Je reviendrai, ce soir, à la bibliothèque, viens avec moi et je serai enfin heureux.
Un sourire s'esquissa sur son visage fin, je n'étais pas un ange mais elle, il était difficile de croire le contraire...
J'étais certain qu'elle ne dormait pas, mais comment dire le contraire? Je ne pouvais pas, et mes amis m'attendaient, bagages en main, je me rendis vers le seuil du compartiment, atterré.
Elle serait seule, au moins, les quelques mots que j'avais écris l'éclaireraient, je l'espérais, du moins...
-Au revoir Hermione, je te souhaite bonne chance dans cette jungle qu'est la vie.
Lorsque je ne fus plus qu'une ombre dans le couloir, enfin, elle se leva, entièrement éveillée, comme je l'avais cru, mais ce n'est que plus tard que je le sus vraiment. Moi, tel un idiot, pénétrais le seuil du compartiment des serpents, de futurs serpents.
Elle s'empara de ma lettre, lisant avidement ce que mon écriture soignée décrivait.
Chère Hermione,
Il faudra se détester, pas en réalité, mais pour le bonheur des autres, autant tes amis que les miens.
La vie est cruelle, splendide, mais cruelle. Je t'ai connu en te sauvant la vie, tu es mon rayon de soleil, pourtant, il faudra se séparer, par obligation.
Je ne peux être avec toi, par simple raison, mon père, il ne veut pas que je t'approche.
C'est ça la vraie vie, se cacher, s'apprécier, malgré qu'un jour, nous soyons perdus...
Tu deviendras magnifique et chérie par les autres garçons, je vais l'accepter, tout comme tu devras le faire avec moi.
Tu es la seule dans mon cœur, la seule qui l'illumine.
Je t'ai sauvé et toi aussi...
Pardonnes-moi d'avance pour ce que je te dirai, ce ne sera pas tendre, nos réputations en dépendent.
Je suis désolé de devoir souffrir ainsi, mais... je te jure que nous nous reverrons, même si tes amis sont des affreux. (je n'en sais rien mais c'est une réalité qui peut exister.)
Je t'aime entant qu'amie, pas plus pour l'instant, peut-être plus tard.
Tu sais... je me souviendrai toujours d'aujourd'hui, de cette journée, ton cœur qui battait, la peur de se voir disparaître, ce tourbillon de couleurs.
Ce train qui approchait, je suis certain qu'il en est de même pour toi, je l'espère.
Je suis désolé de te laisser ainsi, seule, essaie de trouver un compartiment avec qui tu te lieras d'amitié.
J'entends Londubat qui cherche son crapaud, peut-être trouveras-tu ta voie avec lui. Je n'en sais rien, mais je le souhaite de tout mon cœur.
Bonne chance ma chère Hermione, trouves ta voie et...
P.s Retrouves-moi ce soir à la bibliothèque, à... 22h, ça te va?
Drago Malfoy (ton... Ange Déchu.)
La jeune fille se précipita dans les couloirs, retrouvant le grassouillet dont je lui avais parlé, il cherchait bien son crapaud, Trevor.
La suite, vous la savez... Potter et Weasel l'accueilleront tandis que moi, je suis seul, à perdurer dans cet espoir, la revoir ce soir.
¤
Il était environ 19h, chacun d'entre nous se trouvait aux abords des grandes tables de bois, illuminés par les chandeliers qui voletaient, cet amont de cire brûlé... Je ne pouvais catégoriser cet instant, il était l'heure...
Le moment de vérité...
Nous porterions le choixpeau à nos têtes, pour se diriger vers le futur, notre maison, le second lieu où la vie nous porterait.
Je cherchais son regard marron, pas d'Hermione, du moins, pas pour moi...
Weasel, lui, semblait épris de ma fleur, ma beauté rare, de celle que j'avais sauvé, celle qui n'osait me jeter le moindre regard...
J'étais en miette...
Oublié et désœuvré, comme chaque seconde de mon existence...
Peut-être que si je m'élançais dans la forêt, pour mourir, seul, peut-être comprendrait-elle que mes écrits étaient ridicules.
Je ne savais plus pourquoi je redoutais sa compagnie, en publique, du moins...
Toujours cette foutue peur de la réputation, un serpentard n'accordait aucune importance à une lionne en devenir, encore moins accomplie...
Ce que j'étais minable sans elle, un spectre sans valeurs, une poupée de chiffon sans cœur, j'étais un Malfoy.
Soudain, mon nom trancha l'air, je devais braver tout ces corps, me rendre vers ce tabouret de bois poli, vers ce destin. Je souhaitais bifurquer vers gryffondor finalement, pourquoi pas, vivre à Poudlard, sans mon père...
Non, c'était ridicule...
Mes traits se crispèrent en une mimique de dégoût, j'étais l'héritier froid, c'était mon masque, ma seconde vie. Le blond séduisant au cœur déchiré, mais, je ne croyais pas que quiconque l'est remarqué.
-Héritier Malfoy n'est-ce pas... Un nouveau Serpentard pour gonfler le rang des arrogants...murmura le choixpeau en ma tête. Je vois en toi de l'amertume, pourquoi?
-J'aime une Gryffondor... Elle a été dirigée vers sa maison, son destin, sans moi. Mon Hermione... peux-tu seulement comprendre Choixpeau ce que je vis?lui demandai-je froidement, toujours aveuglé par le tissus.
-Oh, Granger, la brillante... Elle aussi parlait de toi héritier, en bien, teinté de crainte, d'envie. Elle était troublée...
-Réellement, je...
Le choixpeau se tortilla sur ma tête, prêt à hurler ma voie, sans elle, j'en étais certain. Rien ne la ramènerait, que moi, le petit Malfoy, l'enfant de traître.
-SERPENTARD!!hurla-t-il, retiré aussitôt par la directrice-adjointe, McGonagall...
Je me glissai dans la foule, mélancolique, on venait de retirer une part de mon cœur sans le savoir, sans comprendre... Tandis que moi, posté aux côtés de mes deux acolytes, je ne cessais de scruter les aiguilles de l'horloge géante.
Les deux languettes dorées semblaient fondre sur place, ne bougeant que très peu, toujours plus lentement...
Déjà, il était l'heure de se rendre à nos dortoirs, pour 19h... Plus que 2h à patienter...
Pansy me scruta, affolée, je n'avais touché à rien, pas même la tarte au sucre, mon dessert favori, je ne pouvais qu'être malade dans sa tête... Ce qu'elle ne savait pas, c'est que j'étais malade d'amour...
¤
Ma tête était posée contre un oreiller vert bordé d'argent, la lune maniait ses rayons lumineux avec perfection, plongeant d'émotions fugitives cette pièce froide. J'étais seul, mes amis venaient de quitter la chambre, le dortoir, ma vie, en quelque sorte.
Je n'avais que 11 ans, comme je ne cesse de le répéter, transporté vers la frontière de mon enfance. Dans un an ou deux, je serais un adolescent, sans importance pour personne.
Soudain, le tic tac du coucou me prit, 10 minutes avant mon rendez-vous...
Je me para de cette cape que j'adorais, de velours noir, elle se fondait à ma peau et me seyait bien, parfaitement si je puis dire. Sans même brosser mes cheveux, je traversa le seuil que la porte formait, claquant celle-ci.
Une part de mon univers restait ici tandis que je rejoignais la seconde, une seule personne devenait une moitié, mon cœur et son cœur.
Je m'approchais, les ombres que les murs projetaient ne m'inquiétaient pas, ni les monstres que j'imaginais. Seuls les battements de ma circulation sanguine me permettait de croire encore que je vivais, dans ce palace muet.
Les hautes portes de bois scintillèrent, entourées d'un halo doré, provenu de deux torches qui tranchaient l'espace. Je n'étais plus seul, puisqu'elle était sûrement à l'intérieur, à m'attendre...
-Allomora, chuchotai-je, je ne voulais pas que Rusard me trouve, ce serait humiliant et fâcheux...
Le loquet vacilla, laissant son murmure métallique se répandre au travers de l'espace temps.
Je venais de refermer la porte, doucement, comme s'il fut question d'une plume. Une seule mélodie plana dans la pièce, deux souffles qui se cherchaient, avidement.
Enfin, nous nous retrouvions, presque gênés, je dis bien presque, puisque par la suite, il ne fut plus question de honte mais de bonheur.
Elle prit ma main, la caressant doucement, tout comme je l'avais fait sur sa joue, avec tendresse.
Nous étions enfin réunis, entant qu'Ange déchu et Fleur sauvage...
-Je suis si heureuse de te voir, me souffla-t-elle, toujours aussi pétillante de malice. Je n'aurais pu passer une belle journée sans tes conseils, j'ai parlé à Neville et même à Harry Potter, tu t'imagines?!!
-Bah, je lui ai aussi parlé, mais pas dans le même sens que toi, je le crains... Il m'a rejeté comme du poisson pourri, un vrai être bizarre, mais bon, ce n'est pas mon ami mais le tien, répliquai-je doucement tout en la tirant vers un rayon de livres poussiéreux.
-Eh bien, il ne m'a pas réellement parlé de toi, en mal quelques fois, mais rien de plus... J'ai acquiescé, comme tu me l'as conseillé, pour me forger un caractère bien à moi, mais ils ne m'ont pas réellement appréciés eux aussi...
-Tu es trop intelligente pour ces deux ignares, surtout Weasel...
-Je le trouve bien mignon le rouquin, mais lui... bah, c'est le contraire, il riait de moi. J'aimerais tant être différente, pour avoir de vrais amis, parce que toi, ça ne compte pas vraiment, ajouta-t-elle à voix basse, comme pour me poignarder encore plus le cœur.
-Dis-moi donc ce que tu fais ici alors... si je ne compte pas pour toi. J'ai bravé des dangers pour venir ici, parce que je suis heureux de te retrouver. Mais si c'est ridicule, autant partir, non?
-Ne te fâche pas... Si quelqu'un doit l'être c'est moi, je me suis fait un ami, un seul et je n'ai pas le droit de le voir réellement, c'est trop injuste...!
Quelques perles amères se logèrent dans ses prunelles, je voulus les retirer, mais sa main m'empêcha de poursuivre l'ascension de son visage. Tout nous séparait, sauf ce livre, qui luisait dans l'obscurité.
Il était une étoile, notre étoile.
Ce grimoire représentait ce qui nous unissait, la lumière dans un tunnel, l'ombre qui se dissipait, la vérité dans le mensonge.
Et, je ne sais comment, je me retrouvai collé contre elle, l'embrassant tendrement sur les joues, d'une impulsion, j'en était venu à exprimer mes sentiments. Pourtant, ce n'était pas mon genre... je ne comprenais plus réellement qui j'étais, en fait.
-Excuses-moi Hermione, je ne voulais pas te troubler... L'ambiance était trop... appropriée, pour exprimer mes... mes sentiments, je suis désolé d'être aussi ridicule, murmurai-je, rebroussant déjà chemin vers un second rayon où elle ne serait plus.
-Non, non... Drago, attend.
-Quoi?!fis-je brutalement, tourmenté par ce feu ardent que la haine profanait, envers mon père, l'échec, Pansy...
-Ne part pas, je... je dois te parler, le livre, il brille et nous suit depuis que tu es parti, peut-être est-ce un objet qui nous est lié, j'ai lu sur ce sujet pendant l'été, répliqua-t-elle, doucement, pour ne pas brusquer les choses.
Hermione tendit sa main, m'entraînant avec elle vers l'allée où nous nous trouvions, quelques instants auparavant.
Une masse blanche scintillait, voletant vers nous deux, soudain, le livre s'ouvrit, à une page dont l'encre luisait, créant sur nos visages des reflets de lumière.
Je n'apercevais plus la lionne, pas plus que mes propres mains.
Il n'y avait que ces lignes, blanches, vaporeuses, qui ne cessaient de clignoter dans la noirceur.
Elle se rendit vers moi, pour s'appuyer contre mes épaules, où les pages semblaient plus nettes, pour qu'enfin, elle comprenne ce qui se tramait dans cette bibliothèque...
Un poème, ou peut-être une légende...
Voilà ce qui s'esquissait, au fil des secondes en la chair du grimoire...
Deux anges voletaient ensemble,
L'un était blond, du haut de ses 11 ans, il aimait le deuxième ange à la folie.
Celui-ci, à ses 12 ans, refusa de comprendre qui était le premier...
Ils n'étaient que deux enfants, provenus de deux angles différents,
Le blond découvrit la souffrance que la solitude profanait,
Tandis que la jeune fille s'amourachait de lui,
Pourtant, ils ne pouvaient voleter ensemble,
Et, au fil de la 1ère année, ils ne purent se voir qu'en secret,
Lors de la 2e, le premier ange vit la mort de près, perdant ainsi l'essence de la vie,
À la 3e, l'ange aux mèches bouclées pris des risques, oubliant le blond tout au long de l'année,
Lorsque la 4e année survint, un différent les secoua et tout deux se séparèrent pour trouver l'amour ailleurs,
En 5e année, un roux s'immisça dans le duo, dérobant le 2e ange, du moins, jusqu'à ce que le souffle du jeune homme survole le cœur du 1er.
Lors de la 6e année, le bonheur se dissipa, la guerre approchait et la mort du directeur creusa un fossé entre eux.
Il ne restait que 10 derniers mois, pour redécouvrir l'ange de leur cœur,
Ils étaient amoureux depuis tant d'années, sans savoir que l'autre aussi,
Les deux anges voletaient, l'un perdit ses ailes et...
Le reste du texte était effacé, mais, il ne fut pas difficile pour moi de découvrir l'identité des deux anges, il était question de nous, d'Hermione et moi, Drago...
Et... si la légende était vrai, l'un de nous deux devraient mourir...
D'un regard, je vis Hermione trembler dans mes bras, nous n'avions que 11 ans et déjà l'heure était au drame, à savoir qui serait le veuf entre nous deux...
-Je t'aime tant Hermione, même si je veux me persuader du contraire...
