Chapitre 1 : être à la hauteur
song : Etre à la hauteur de la troupe du Roi Soleil
POV Harry Potter
Je
me lève jour après jour
C'est un jour ordinaire
J'en
connais déjà le cours
Le poids d'un parcours
nécessaire
Que je dois faire
Parce qu'on n'a jamais le
choix
De ses murs, de sa terre
Qui nous enferment à
l'étroit
L'étroit d'une grandeur solitaire
Mais
pour quoi faire ?
Je sors de la Grande salle, les yeux rivés sur le sol. Je ne veux pas croiser leurs regards. Tout ces regards de joie qui fête Hallowen sans se soucier...sans savoir...sans comprendre. Neville me lance un faible sourire. Je ne lui répond pas.
Lui il comprend.
Mais je ne veux
pas lui parler.
Je veux être seul car elle me manque.
C'est le seul moment où je ressens vraiment à quel point sa présence me manque. C'est la seule journée où, à chaque fois que je lève les yeux, j'espère voir les siens paraître. Il est encore tôt. Ses yeux ne doivent pas encore être remplis de larmes. Ses yeux doivent être en train de sourire...comme d'habitude.
Oui. Elle me manque.
Je marche à pas lent dans le couloir désert. Ne pourrais-je la voir au détour d'un couloir? Ne rêvons pas. Elle n'est pas ici. C'est drôle. A chaque fois que je pense à elle, je la vois en bas des marches, le regard vide. Et une unique larme glissant de sa joue.
Perdu dans mes pensées, je n'ai pas vu que quelque chose...un livre peut être...traîné par terre. Je tombe. Mais je ne sens pas le sol.
Pourquoi?
J'ai la réponse. Quelqu'un m'a rattrapé. Sans doute une personne heureuse d'aider « Celui qui a survécu ». Je déplore cela. Mais je me ravise en constatant qu'il s'agit de Draco. Je plonge mes yeux dans les siens. Je ne lis aucune haine, aucune moquerie...juste de la tristesse.
Il m'aide à me relever. Nous restons quelques minutes les yeux dans les yeux. Une larme commence à poindre à l'aube de mes yeux. Il approche sa main et essuie la larme. Je lui souris d'un sourire franc. Un sourire que lui seul a le droit d'avoir.
Je crois
que je l'aime. Et j'ai la prétention de penser que lui
aussi.
Mais soyons réaliste. Il est fils de mangemort et
moi « L'élu ». Il me faut être à la
hauteur de ce que l'on attend de moi.
Il n'y a personne dans ce couloir. Il fais un geste pour m'embrasser mais se ravise en voyant mon regard.
Lui : pourquoi?
Moi : si seulement
c'était possible...
On se regarde une dernière fois. Il passe sa main dans mes cheveux et continu sa route d'un pas lent. Moi je continue à marcher vers mon destin.
Etre
à la hauteur
De ce qu'on vous demande
Ce que les autres
attendent
Et surmonter sa peur
D'être à la
hauteur
Du commun des mortels
Pour chaque jour répondre
à l'appel
Et avoir à coeur
D'être à
la hauteur
J'arrive devant la Grosse Dame. Je murmure le mot de passe et pénètre dans la salle commune. La nuit commence à tomber. Personne ne sera jamais ce qu'il vient de se produire dans le couloir. C'est quelque chose qui briserait l'image du héro.
Ah si seulement elle était là...
Elle me comprend et me conseille sans me
juger.
Elle est...
elle est elle, tout simplement.
Ron et Hermione sont sur les fauteils, devant la cheminée. Il y a beaucoup de monde. Et comme d'habitude, ce jour là je vais m'assoir sur la dernière marche des escaliers.
Il est huit heures. Et ce soir je ne veux plus faire ce qu'on attend de moi.
C'est un devoir quotidien
Un costume qu'il faut
mettre
Pour un rôle qui ne mène a rien
Mais
faut-il vraiment s'y soumettre,
Jusqu'à la fin ?
Le monde parle mais je ne l'entend pas. Je ne pense qu'à elle. Elle aussi doit être sur la dernière marche à l'heure qu'il est. Ginny pénètre dans la salle commune. Je l'a regarde à peine. Elle semble triste. Je m'en moque.
Pour moi il n'y a qu'elle...
...et Draco.
Mais ni l'un ni l'autre ne pourront faire partie de ma vie. C'est ainsi. Il faut assumer ses responsabilités.
Ron et Hermione s'avancent vers moi. Comme chaque année ils me disent la même chose...
Elle : Harry tu vas bien? Je sais que c'est dur pour
toi mais si tu as besoin on est là.
Lui : Oui. Ne reste
pas sur ta marche. Viens avec nous.
Et moi comme d'habitude, je ne répond pas. Je ne bouge pas. Je reste sur cette marche jusqu'à dix heures. Et là je me lève. Ils se lèvent aussi. Et là, je leur répond.
Moi : elle me manque.
Et lentement je monte me coucher. Tous penseront que je parle de ma mère. Un voile de tristesse les envahira tandis qu'ils penseront que ce soir je songe à ma mère morte. Et moi je ne leur dirais jamais qu'il s'agit de tante Pétunia.
Personne ne sait ce qu'elle a fait pour
moi.
Personne ne sait à quel point je l'aime.
Personne
ne sait à quel point elle m'aime.
Car personne ne veux voir au-delà des apparences. Et moi je ne dirais rien car un héro se doit d'être à la hauteur.
Si
seulement c'était possible...
Si seulement je pouvais ne
plus être à la hauteur...
Si seulement je pouvais être moi.
