Mello hurlait en parcourant le taudis qui leur servait - si on peut appeler cela ainsi - d'appartement. Il soulevait toutes sortes de choses mal rangées, en en jettant d'autres dans sa quêtes de plaquette de chocolat.
-Tu laisses tout traîner, tu ne ranges jamais rien ! Bordel, c'est toi qui passes le plus de temps ici. J'an ai marre de trouver partout ta came ! Où que je pose le regard, des sachets de poudre ou de l'herbe !
Il s'écroula sur lui-même, par terre. Recorquillé, la tête dans ses bars croisés, posée sur ses genous pliés. Il sanglotait. Après tant de jours de travail, tant de fatigue accumulée sans jamais pouvoir se reposer ; après tant de tolérance injustifiée et de larmes refoulées, il n'en pouvait plus. Ses yeux noirs si profonds laissaient couler des larmes sur ses joues chaudes. Il ressentit une légère douleure sur sa cicatrice. Ses larmes le brûlaient.
Matt vint le prendre dans ses bras. Ironiquement.
-Tu pleures, fillette ?
-TA GUEULE ! hurla Mello en se relevant, puis le gifla.
Le jeune homme en rit. Un rire sarcastique, moqueur, mais tellement charmeur et bon enfant. Cela l'amusait réellement, sans hypocrisie, sans cacher quoique ce soit. Sa joue était rouge, mais pas autant que le blanc de ses yeux.
Matt tourna le dos à Mello et se dirigea vers la table basse. Il prit un caillou blanc qu'il écrasa et avec une carte de crédit sur la quelle il n'y avait plus rien, il forma 5 lignes parfaites.
Une paille dorée dans sa main, il se pencha sur la table et aspira la poudre.
Et de une, et de deux, et de trois. Il s'arrêta. Et de quatre. Il lècha la cinquième.
Un arrière goût de métal s'installait le long de sa gorge, et ses incisives étaint sous anesthésie.
Il se releva et fixa Mello avec un rictus de mépris.
-Tu sais que la dernière fois que je t'ai vu clean, t'avais 17 ans ? reprit Mello, essayant de garder son calme.
Le jeune homme brun s'approcha de Mihaël et déposa ses lèvres sur celles de l'Autre. Il pouvait sentir la respiration chaude et saccadée de son amant. L'intéressé se recula et prit le revolver accroché à sa ceinture.
Il le posa sur sa tempe et tira sur la détente.
Mello s'écroula par terre, laissant Matt de marbre, comme insensible.
Mail haussa les épaules et écrasa trois caillous blancs sur le torse de son ami décédé. Il les aspira.
Trois grammes en dix minutes. Une mousse blanche sortit de sa bouche.
Bang Bang, He shot me down
Bang Bang I hit the ground
Bang Bang, that anfowl sound
My Baby Shot Me Down
