« You're The Reason Why »
Titre: You're the Reason Why.
Auteur: Julia R.
Avertissement: Après la saison 4.
Catégorie: Romance/ Drame
Personnages : Julia Ogden, William Murdoch, George Crabtree, Brakenreid, Darcy Garland, Emily Grace Howard.
Résumé : Julia a épousé Darcy il y a plusieurs mois de cela. Mais une seule nuit peut tout changer.
Disclaimer : La série Murdoch Mysteries ne m'appartient pas.
Je ne fais qu'emprunter les personnages .Je ne touche aucune somme d'argent pour cette histoire.
...
Chapitre 1 : St Valentin.
Cela faisait déjà sept mois qu'elle était mariée, sept mois que le Docteur Julia Ogden était devenue madame Julia Garland.
Cela faisait sept mois qu'elle rentrait chaque soir dans cette maison qui était la sienne mais dans laquelle elle ne se sentait pas chez elle. Son époux faisait tout pour qu'elle s'y sente bien et heureuse et la plupart du temps elle arrivait à donner le change alors que son coeur se noircirait de jour en jour. Seulement sept mois et déjà elle ne se dépêchait pas de quitter la morgue le soir, seulement sept mois et chaque minute passées auprès de Darcy semblait l'ennuyer, laissant son esprit s'égarer vers une autre personne. Elle devait parfois se concentrer pour ne pas risquer de faire une gaffe car son esprit lui jouait des tours, en particulier lorsqu'elle se pliait au devoir conjugal qui était devenu déjà un moment inévitable dans leur relation mais un moment qu'elle passait le plus souvent à s'imaginer un autre homme auprès d'elle. Sa tête lui criait de ne pas s'engager sur cette voie, qu'elle avait fais un choix, un choix qu'il avait respecté et toutes les pensées qui l'envahissaient lorsqu'elle croisait parfois son regard ou lorsqu' elle se trouvait dans les bras de son époux, étaient sans doute comparables à un péché. Pourtant rien ne pouvait empêcher ce que son corps ressentait lorsqu'il glissait son regard sur elle ou lorsque par idnarverstance ses doigts effleuraient sa peau.
Julia se maîtrisait toujours et malgré ce qu'elle ressentait elle s'était jurée qu'il en serait toujours ainsi, même lorsqu'elle croisait son regard sombre empli de désir.
La jeune femme releva enfin le visage du rapport sur lequel elle travaillait depuis plusieurs heures déjà. Elle se massa la nuque quelques instants, tentant de chasser toutes ces pensées qui la ramenaient imencablement vers l'inspecteur Murdoch.
Mais elle n'y pouvait rien car cette affaire ne pouvait lui faire oublier tout ce qu'elle ressentait pour lui. Un triangle amoureux qui avait mal tourné, un de plus, en cette journée de Saint Valentin il lui avait été particulièrement difficile de voir la
douleur de la jeune femme identifiant l'homme dont elle était éperdument amoureuse, et dont le corps sans vie reposait dans sa morgue. William l'avait aidé à quitter la pièce non sans avoir accordé un long regard à Julia qui mit un temps pour reprendre ses esprits. Il lui avait été facile d'imaginer William sur cette table d'autopsie et elle en avait ressenti un profond vertige à cette pensée.
Car elle ne savait pas de quelle façon elle réagirait si elle devait le perdre, elle ne voulait même pas imaginer une seule seconde qu'une telle chose puisse se passer. Pourtant, elle plus que n'importe qui d'autre savait à quel point la vie était fragile.
Elle soupira profondément et ferma d'un coup sec son carnet avant d'éteindre la lampe à huile se trouvant sur son bureau. La nuit était tombée depuis longtemps, mais même en cette soirée de Saint Valentin, elle savait qu'elle n'avait pas besoin de se presser pour rentrer et trouver une maison vide car Darcy rentrerai encore très tard, et d'ailleurs elle n'avait aucune envie de le faire.
Elle plaça son chapeau sur la tête, prit son manteau, sa sacoche et quitta la pièce d'un pas lourd éteignant les lumières derrière elle. Elle descendit les étages et arriva dans la rue, sentant une bourrasque de vent lui fouetter le visage. Ses yeux se levèrent vers le bâtiment du poste numéro quatre. Toutes les lumières étaient éteintes, toutes exceptée celle du bureau de l'inspecteur Murdoch.
Même en rentrant très souvent tard, Julia remarquait presque toujours la faible lumière vacillante dans cette pièce.
L'inspecteur passait le plus clair de son temps au travail et elle savait pourquoi c'était le cas, sentant son coeur se serrer à cette pensée.
Une autre bourrasque la glaça quelques instants, la poussant légèrement vers le batiment où se trouvait le jeune homme.
Elle savait qu'elle ne devait sans doute pas aller le voir, mais pourtant, elle ne pouvait se résigner à le laisser seul un soir pareil. Et c'était de plus une excuse pour ne pas rentrer, Darcy ne remarquerait même pas son retard de quelques minutes.
Elle inspira profondément et avança vers le bâtiment avant d'y entrer et de prendre le chemin qu'elle connaissait si bien jusqu'au bureau de son ami.
Comme elle l'avait prédi, elle ne croisa personne, le poste numéro quatre n'était pas celui de garde ce soir là et tout le monde l'avait déserté pour la nuit, excepté lui, celui qui semblait prostré à son bureau, le regard perdu dans le vide et l'air sombre.
Il ne remarqua même pas la jeune femme avancer jusqu'à la porte et elle en profita pour le regarder à la dérobée quelques instants avant de donner deux petits coups à la porte.
William sursauta aussitôt, levant le regard vers elle. Alors elle lui adressa un tendre sourire avant d'ouvrir doucement la porte.
- Bonsoir, dit-elle timidement en faisant un pas à l'intérieur de la pièce.
- Bonsoir Docteur, lança William en se levant, que puis-je pour vous ?
- 0h eh bien, soupira Julia gênée, rien en particulier je venais juste voir comment vous alliez.
- A cette heure aussi tardive, ne devrez-vous pas être chez vous ?
- Je... bredouilla Julia qui ne voulait pas avouer qu'elle se sentait cent fois mieux avec lui dans ce bureau plutôt que chez elle, je viens de finir et j'ai vu de la lumière. Je voulais m'assurer que tout aille bien après la journée que vous avez eu.
- Ca va, répondit l'inspecteur en fronçant les sourcils.
- Tant mieux dans ce cas.
Julia lui lança un timide sourire avant de quitter son regard et de jouer nerveusement avec la lanière de sa saccoche.
-Bon eh bien, je vais vous laisser alors.
-Julia, répondit William d'une voix douce en approchant d'elle, quelque chose ne va pas ?
- Cette affaire m'a quelque peu chamboulé, avoua la jeune gamme dans un souffle en le regardant une fois encore, comment se porte Madame Andrews?
- Bien, en vue des circonstances.
- Perdre l'homme qu'on aime est une dure épreuve,soupira Julia.
- Je n'en doute pas, répondit-il, mais elle devrait s'en remettre et continuer sa vie.
- Et si elle n'y parvient pas ? Lança la jeune femme en autant l'émotion l'envahir. Et si quoiqu'elle fasse jamais elle ne peut l'oublier ?
- Julia, murmura William en approchant un peu plus afin de poser ses mains sur ses épaules quelques secondes, il est décédé et rien ne peut changer cela. Je suis bien placé pour savoir qu'il ne faut pas vivre avec les morts, mais avec les vivants.
Elle ne répondit pas et baissa les yeux quelques instants, sentant un long frisson dans son corps tout entier. Puis, alors que le silence régnait dans la pièce, l'inspecteur reprit timidement la parole.
- Vous devrez rentrer chez vous et rejoindre votre époux.
- Je n'en ai pas envie, lâcha Julia en soupirant, cette maison est si vide et si froide. Laissez-moi rester ici encore un peu.
Il croisa son regard et acquiesça simplement. Alors, elle lui accorda un sourire et lâcha son sac qui s'échoua lourdement sur le sol. Elle fit un pas de plus vers William qui la regarda avec incompréhension quelques secondes.
-Ce soir n'est-ce pas la Saint Valentin? Lança timidement l'inspecteur.
-Oui ça l'est, soupira Julia, je ne voulais pas vous le rappeler, vous devez ne pas avoir de rendez-vous.
-Non, en effet, mais ça n'a aucune importance, soupira William en baissant les yeux.
-Avez-vous beaucoup de travail ce soir pour rester ici si tard?
-Non, je lisais simplement.
-Au bureau? Lança Julia en souriant timidement.
-Je suis également mieux ici que chez moi. Et moi personne ne m'attend.
-Personne ne m'attend non plus, Darcy doit encore rester tard à l'hopital comme souvent, sans même remarquer qu'il a une femme qui s'ennuit à la maison.
William ne répondit pas et lui sourit timidement en fuyant son regard. Pourtant, elle avait vu cette étincelle dans ses yeux, cette étincelle qu'elle aimait tant et qui lui faisait croire que si William était son époux elle ne serait pas seule dans leur grande maison. Elle se trouverait dans ses bras, enlacés devant un feu de cheminé d'un salon bien moins grand que le sien, mais tellement plus en paix qu'elle ne pouvait espérer être autre part.
Julia inspira profondément, sentant son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine, et une agréable chaleur dans son corps tout entier. Elle fit un autre pas vers l'homme qui se trouvait face à elle, se tenant à peine à quelques centimètres de lui.
- Julia, murmura-t-il incapable de dire un mot.
- Je sais que je ne devrai pas vous dire cela, mais...vous me manquez terriblement.
Elle fini sa phrase en un murmure à peine audible, son visage si près de celui de William qu'elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau, ce souffle si agréable qu'il ressemblait à une caresse.
- Non en effet vous ne devriez pas, répondit William sans pour autant bouger d'un millimètre, nous nous voyons tous les jours.
-Ce n'est pas de ça que je parlais, vous voir sans pouvoir…
Elle laissa sa phrase en suspend et quitta son regard. Puis William se racla la gorge et s'éloigna d'elle d'un pas, rompant tout contact.
Julia leva les yeux vers lui et lui accorda un regard d'incompréhension qu'il comprit pourtant parfaitement.
-Si je reste si près de…de vous…je… j'ai peur de ne plus répondre de rien. Vous devriez vraiment quitter ce bureau Docteur.
La jeune femme eut un instant d'hésitation, un instant où deux voix dans sa tête semblaient mener une lutte acharnée. Puis, soudain l'une d'elle gagna la bataille, celle qui s'était tue depuis si longtemps. Elle ne voulait pas partir.
Le Docteur se mordit la lèvre inférieure un court instant, avant d'accorder son plus beau sourire à celui qui se trouvait près d'elle. Elle fit un pas rapidement pour venir butter son corps contre le sien. Aussitôt, ses mains cherchèrent le chemin de la nuque de l'inspecteur et doucement ses doigts se glissèrent dans ses cheveux sombres.
-Vous êtes mariée, murmura William en posant ses mains sur les siennes.
-Mais pas avec la bonne personne, pas avec celle qui hante mes jours et mes nuits. Je ne suis pas Madame Andrews, et vous n'êtes pas Monsieur Clarck, William. Nous sommes en vie et je ne veux pas vous perdre. Jamais.
Elle lui accorda encore un regard avant de fermer les yeux et de laisser ses lèvres rencontrer celles de William.
Le baiser fut doux pendant quelques secondes à peine avant qu'il ne devienne sulfureux et avide. Ni Julia, ni William ne voulaient le briser, s'accrochant désespérément l'un à l'autre comme à une bouée de sauvetage. Cela faisait bien trop longtemps qu'ils n'avaient plus ressenti ce qui se passait en eux à cet instant. Cela avait été une éternité depuis qu'ils ne s'étaient pas sentis aussi vivants.
Ensuite, sans trop savoir pourquoi, comment, ni même si ce qu'ils faisait était bien sage, Julia attira William vers le bureau. Ils ne réfléchissaient plus, ni sur l'endroit où ils se trouvaient, ni sur le fait qu'ils étaient collègues, ni même sur la position dans laquelle se trouvait la jeune femme. Les corps se rapprochaient, se touchaient et se découvraient dangereusement. Le souffle court, William tomba sur sa chaise attirant Julia sur son corps sans pour autant cesser de goûter ses lèvres et sa peau devenue brûlante. Ils se dèshabillèrent l'un l'autre pressés de connaître enfin chaque parcelle de peau de l' lorsque la tension fut trop forte, tout se qui se trouvait sur le bureau de l'inspecteur vola en éclats, accueillant ainsi les deux amants pour leur toute première danse. Celle qu'ils avaient attendu depuis si longtemps.
Ils mirent plusieurs minutes pour reprendre leur souffle, la jeune femme toujours assise sur le bureau, son corps pressé contre celui de l'homme penché sur elle. Leurs cœurs battaient à l'unisson, alors qu'ils gardaient les yeux fermés, leur front posé l'un contre l'autre. Puis, après un dernier baiser, l'inspecteur s'éloigna et s'habilla. Julia en fit autant, ne s'accordant plus aucun regard. Ils reprenaient doucement pieds dans la réalité, cette réalité si douloureuse. Chacun dans un coin de la pièce, tentait de reprendre ses esprits, craignant pourtant de croiser le regard de l'autre. Puis, finalement Julia se tourna vers son ami et approcha de lui doucement. Elle posa une main sur son épaule afin qu'il la regarde, ce qu'il fit à contre cœur, le regard coupable et fuyant.
-William, murmura Julia la gorge se serrée en remarquant son mal être.
-Pardonnez-moi, je n'aurais jamais dû…c'était…un moment de faiblesse de ma part je…je regrettes.
-Un moment de faiblesse? Rétorqua Julia abasourdie.
-Il vaut mieux oublier ce qu'il vient de se passer, dit-il en s'éloignant et en lui tournant le dos, c'était une grave erreur.
-Oublier? Répéta la jeune femme toujours abasourdie.
L'inspecteur ne répondit pas ni même ne fit le moindre geste dans sa direction alors elle inspira profondément et se dirigea vers la porte.
-Je comprends, dit-elle la gorge serrée.
Elle prit son sac et mit la main sur la poignée avant de se tourner vers l'homme qu'elle voyait pourtant de dos.
-Mais je ne regrettes pas ce qu'il s'est passé Inspecteur, dit-elle la voix empli de sanglots qu'elle ne voulait pas laisser couler sur ses joues, et je suis abasourdie de voir à quel point je semble m'être trompée sur votre compte depuis si longtemps.
Elle ne lui laissa pas le temps de répondre qu'il entendit déjà la porte claquer dans son dos. Il ferma les yeux quelques instants, se sentant bouillonner à l'intérieur. Son cœur lui criait de quitter le bureau en courant et de la rattraper pour la prendre dans ses bras, mais pourtant il ne bougea pas. Il prit un cruche en verre qui se trouvait sur le meuble à côté de lui et la brisa violement sur le bois sombre avant de voir son sang couler de sa main sur le sol.
Il se maudissait d'avoir dit ça, il se maudissait tellement qu'il ne sentait même pas la douleur de sa plaie qui saignait, mais il savait que c'était ce qu'il devait faire. Il l'aimait, il ne pouvait pas la mettre dans cette situation impossible. Faire semblant d'oublier était ce qu'il y avait de mieux à faire, personne n'en saurait jamais rien. Rien n'entacherai la réputation de la jeune femme, personne ne s'aurait jamais qu'il était fou d'elle et qu'il avait succombé à ce désir qui le consumait depuis si longtemps, ce désir pour une femme qui aujourd'hui était mariée.
Mais ce qu'il ignorait était que même s'il ferait toujours tout pour que personne n'apprenne cet instant de faiblesse, ces minutes pourtant si précieuses, la vérité est toujours révélée, car une ombre était passée au bureaux du poste numéro quatre, une ombre qu'ils n'avaient pas remarqué, mais qui avait tout vu.
...
à suivre...
