Bonjour les gens !
Voici un (très court) OS totalement imprévu, mais je suis tombée hier sur tumblr sur une image (une mini BD) absolument magnifique (qui m'a fait pleurer comme une madeleine) qui m'a inspirée pour écrire ce petit texte.
Pour ceux qui ont vu l'image, je pense que vous allez rapidement voir de laquelle il s'agit.
Pour les autres, la voici :
mushroomhobbit . tumblr post /144095883823 / mrsgingles-so-no-matter-what-i-promise-you
(Il manque un point com et un / entre tumblr et post)

Sur ce, bonne lecture !


Un verre était posé sur le bar.

Tony le remplit avec le scotch pur malt qu'il avait fait décanter dans le carafon en verre ciselé et ajouta deux glaçons, avant de s'en saisir et de le porter à ses lèvres.

Il regarda le téléphone antique à clapet qui reposait sur le comptoir.

Il avala une nouvelle gorgée du liquide ambré, savourant la brûlure délicieuse de l'alcool le long de sa gorge.

Il était fatigué. Tellement fatigué.

Son visage était creusé, sa barbe négligée, ses cheveux en bataille, ses yeux cernés, son regard vide.

Tellement las, aussi.

Il en avait marre de se battre, marre de faire semblant de courir après ses amis, marre de l'ONU et de cette putain de commission à la con qui régissait les nouveaux Avengers depuis les Accords de Sokovie, six mois auparavant.

Marre de tout.

Une nouvelle fois, son regard glissa vers la forme sombre qui se découpait sur le marbre blanc du bar.

Le dernier cadeau du Cap'.

« Et je vous promets, si un jour vous avez besoin de nous –de moi–, je serai là. »

La lettre qui accompagnait le téléphone.

Le portable ne contenait qu'un seul contact : S.R.

Steve Rogers.

Jusqu'à présent, Tony n'avait pas eu le courage d'appeler l'unique numéro enregistré. Pas eu le courage d'entendre la voix du Cap'. Pas eu le courage d'admettre qu'il n'était rien sans lui.

Parce que oui, l'homme de fer l'avait admis depuis quelque temps maintenant : il était irrévocablement et définitivement amoureux de Captain America. Voilà pourquoi ça n'avait pas marché avec Pepper. Voilà pourquoi sa trahison lui avait fait tellement mal. Voilà pourquoi il était devenu un fantôme depuis la Sibérie, depuis le départ de Steve Rogers, depuis que le Capitaine avait laissé tomber le bouclier.

Il porta de nouveau le verre à ses lèvres, pour constater qu'il était vide. Le milliardaire entreprit alors de le remplir, avant de boire son contenu en entier.

Cul sec.

L'ingénieur se versa encore une fois une bonne dose de scotch et posa un regard accablé sur le téléphone.

Doucement, sans lâcher son verre, il tendit une main tremblante vers le petit appareil. Il l'ouvrit et se rendit dans le répertoire, sélectionna le seul contact enregistré.

S.R.

Il hésita un long moment, avala une nouvelle gorgée du liquide ambré et finir par appuyer sur le petit téléphone vert pour appeler le numéro.

Biiiip…

Sa gorge se serra brusquement. Qu'allait-il bien pouvoir dire ?

Biiiip…

Il prit une lampée de scotch. Il était trop tard pour reculer.

Biiiip…

Son souffle devint erratique. Et si Steve ne décrochait pas ?

-Tony ?

Son cœur se serra brusquement dans sa poitrine lorsque la voix tant désirée de Captain America se fit entendre dans le combiné. Elle était encore plus douce que dans son souvenir, l'appelant avec une légère pointe d'inquiétude. Steve Rogers se faisait-il du souci pour lui ? L'ami qui l'avait trahi tenait-il encore à lui ?

Une larme roula sur la joue du milliardaire, qui serra les dents pour étouffer un sanglot.

Avant de refermer le téléphone.

De le poser à côté de lui.

De reprendre une gorgée de scotch.

De laisser couler les larmes qui lui brouillaient la vue.

De murmurer, tout doucement, comme une prière :

-Steve…