Titre : Par hasard
Auteur : Gwenetsi
Statut : Complète
Série : NCIS
Saison : Univers alternatif
Résumé : Tony n'a qu'une idée en tête, obtenir la garde de son frère et partir avec lui loin d'ici. Sauf qu'Azel Millan n'est pas prêt à lui abandonner Tim et la situation confortable obtenue si facilement à la mort des McGee. D'autant que l'adolescent, prodige de l'informatique, a conçu un système qui pourrait rapporter gros. La liberté des deux frères est encore loin et le chemin pour s'y rendre atypique ! De la cuisine du manoir au bal de l'année, la vie leur réserve pas mal de surprises et de sacrées rencontres !
Disclaimer : L'univers et les personnages de NCIS ne sont pas ma propriété.
Note de l'auteur : À l'origine, ça devait simplement être une fic McNozzo. Mais un certain conte est passé par là (vous le reconnaîtrez vite) et l'UA d'origine s'est totalement transformé ! Pas de magie ou de choses de ce genre, soyons clairs on reste dans le monde qu'on connaît avec tous les personnages de la série. Mais l'intrigue est loin des crimes du NCIS et les personnages dans des rôles pas forcément habituels. Le plus simple pour comprendre, c'est de lire !
Bonne lecture !
Par hasard
Ce que nous appelons le hasard n'est que la cause ignorée d'un effet connu.
Voltaire
.
Il n'y a pas de hasard, il n'y a que des rendez-vous.
Paul Éluard
.
Chapitre 1 – Tout commença il y a sept ans avec deux frères...
.
Tony détestait sa vie. Enfin, si on pouvait appeler ça une vie.
Il rattrapa le chiffon sur le point de tomber du lustre avec un juron. son autre main s'accrochait tant bien que mal à l'échelle qu'il avait installé pour l'atteindre et nettoyer les dizaines d'ampoules suspendues dans les airs. Son équilibre était précaire, mais il savait pouvoir se pencher encore sans risquer de tomber. Il avait l'habitude.
Tony s'était toujours féliciter de ne pas avoir le vertige, sans quoi il n'aurait pas survécu une journée au manoir. Il n'avait pas non plus peur des petits espaces, des rongeurs, des insectes ou des reptiles. Il n'était pas allergique à la poussière et aux produits d'entretien. Il ne pouvait juste pas supporter les habitants de la demeure.
- Encore dix ans à tirer, soupira-t-il avant de se remettre à la tâche.
Il termina le nettoyage en vitesse. Il rentrait. Tony savait qu'il devait avoir fait disparaître le chiffon, l'échelle et sa personne avant qu'il entre. S'il le détestait, il le lui rendait bien.
Azel Millan n'aimait pas grand chose au monde, à part peut-être sa famille et lui-même. Et encore, il voyait large.
- Tony ! s'exclama la gouvernante d'une soixantaine d'années qui pénétra dans la pièce. Tu devrais déjà être parti !
- C'est bon, Suz', j'ai fini.
- Monsieur est là avec Harry Parrish !
- Les Castafiore sont rentrées ?
- Elles sont avec madame en ville.
- Et Burdy ?
- Avec ses amis sans doute. Tu as tout ? File maintenant !
- J'y vais. Hé, Suz' ! Est-ce-que...
- Il t'attend à la cuisine. Dépêche-toi !
Tony obéit, la porte d'entrée faisait déjà tinter le carillon. Il emprunta les voies secondaires, alla ranger ses outils et courut à la cuisine.
- TONY !
Le cri ne le fit pas sursauter à l'inverse d'Ada en train de remplir la bouilloire. L'eau coula sur le métal, aspergea son tablier blanc.
- Timothy ! reprocha-t-elle.
Mais le garçon ne l'entendait pas. Il se précipitait vers l'arrivant.
- Salut, Timmy, dit Tony en le réceptionnant dans ses bras. Alors, ça a été l'école ?
- J'ai eu un A à mon devoir d'anglais !
- Un A ? Waouh, mais c'est super ! Pour la peine... hmm, que dirais-tu de tartines à la confiture et d'un grand verre de lait ?
- À la cabane ?
- À la cabane.
L'enfant hocha frénétiquement la tête de haut en bas. L'idée lui plaisait beaucoup.
- Alors on fait comme ça, petit frère. Ada ?
- Attrape ce qui te faut, mais déguerpissez de ma cuisine. J'ai le thé à préparer pour monsieur et le dîner à faire. D'ailleurs...
- Je serais à l'heure pour t'aider, ne t'inquiète pas.
Il reposa le garçon à terre et s'empara d'un panier posé dans un angle. À peine était-il rempli que son frère l'entraînait dehors avec toute la force de ses huit ans.
.
Tony regardait son frère dévorer son goûter d'un œil, l'autre sur le devoir qu'il avait rapporté. Toutes les réponses étaient justes, pratiquement aucune faute d'orthographe à déplorer. Tim était le premier de sa classe et il ne doutait pas qu'il le resterait dans les années à venir.
Il tenait énormément de leur mère, autant pour le physique que le caractère. Il avait quelques traits de son père aussi, mais il était plus Paddington que McGee. Pour sa part, Tony était le portrait craché de son père au même âge, un DiNozzo pur et dur. C'était là qu'il se rendait compte de la véritable différence entre eux, de n'être que des demi-frères, le physique. C'était un point négligeable selon lui. Tim était son frère, voilà tout.
Il le vit sourire entre deux bouchées de pain. La confiture lui faisait un grand sourire en s'étalant sur ses joues. Il était adorable comme ça.
- T'as pas faim ?
- J'en ai mangé une, Timmy.
- Juste une ?
- Je n'ai plus faim.
Il mentait bien sûr. Il avait toujours faim. Ce rat de Ted suivait à la lettre les ordres d'Azel Millan. Les portions de nourriture par jour étaient définies. Il vérifiait tous les matins et tous les soirs qu'Ada n'avait pas triché. Tony n'était pas fou, il se pliait aux ordres ou les conséquences auraient été terribles. Il le savait pour l'avoir expérimenté.
Sa ration quotidienne allait pour moitié dans celle de Timothy. Il pouvait se priver, pas l'enfant. Ça ne le gênait pas, depuis le temps il avait l'habitude. Azel savait, il avait donné ses ordres pour que ça se passe comme ça.
Ça faisait longtemps que ça n'atteignait plus Tony. Il avait trouvé un boulot où la maigre paye était compensée par le repas offert aux employés. Il pouvait avoir faim dans la journée, le soir il se rattrapait.
Son regard s'égara sur les frondaisons du chêne où ils étaient installés. La cabane, petite plateforme entre les énormes branches de l'arbre, était le seul havre de paix qu'il connaissait. Ça faisait du bien d'être là.
- Fini ! déclara fièrement Tim en montrant ses mains vides.
- Avale ce qui te reste dans la bouche avant de parler et viens là que j'essuie tes moustaches.
L'enfant s'exécuta docilement, restant immobile quand le mouchoir enleva la confiture de son visage.
- Tu as bu ?
- Oui.
- C'est bien. Tu as des devoirs pour demain ?
- Non.
- Tim...
- Pff, juste un tout petit.
- Que tu vas faire sans tarder. Viens, il faut que j'aide Ada. Tu feras ça là-bas.
Le garçon frissonna. Il n'aimait pas le manoir. La cuisine était un des rares lieux où il se sentait bien, mais il y avait toujours le risque que Ted passe. L'homme le terrifiait.
- Hé, Timmy ! Je suis là ! Il ne te fera rien.
Tim le savait, il ne risquait rien avec son frère. Tony le protégeait toujours, il l'avait promis après tout. Mais qui le protégeait lui ?
- Tony ?
- Oui.
- T'as dit qu'on partirait un jour.
- Quand tu seras grand.
- C'est loin.
- Je sais. Mais bientôt ce sera les vacances. Ils partiront.
- Oui.
Sa voix était basse, son esprit ailleurs. Tony l'aida à descendre de leur perchoir sans tenter de l'en tirer. Mais une fois au sol...
- Tu as quoi à faire pour l'école ?
- Des exercices de géographie.
- Je t'aiderai. Et si tu fais ça bien...
Il avait un ton malicieux que Tim connaissait bien. Il redressa brusquement la tête pour le fixer avec espoir.
- J'ai récupéré quelques pièces pour ton ordi.
- Vrai ?
- Vrai de vrai, celles qui te manquaient, j'ai bien vérifié.
- Géant !
- Mais avant, devoirs.
Tim courrait déjà vers le manoir, pressé de terminer les exercices pour avoir son cadeau. Voilà des semaines qu'il les réclamait. Tony sourit pour la première fois de la journée. S'il n'y avait pas eu son frère, sa vie n'aurait pas eu de saveur.