Tous les jours Sissi allait parlait à Ulrich et l'invitait à sortir avec elle. À chaque fois il refusait et Odd se moquait d'elle, parce qu'il fallait toujours qu'il soit dans le coin. Sissi persistait depuis la maternelle, mais maintenant qu'ils étaient en quatrième, elle commençait à se sentir idiote de continuer mais était trop fière pour abandonner.
Un après-midi au foyer du collège, Ulrich jouait au baby-foot avec Yumi, Sissi les observait depuis son siège en prétendant lire un magazine. Hervé et Nicolas, ses deux laquais, regardaient la télé. Odd en profita pour s'approcher de Sissi.
- Hé, je peux te parler ?
- Tu vois bien que je suis occupée, bouges de là !
- C'est au sujet d'Ulrich.
- OK, mais cinq minutes alors.
Ils sortirent du foyer pour la cours.
- Qu'est-ce que tu me veux ?
- Ça fait un moment que je te vois tourner autour d'Ulrich, en fait depuis que je te connais et je voulais savoir : pourquoi tu persistes ?
- Pardon ?
- Tu le sais qu'Ulrich est dingue de Yumi, que tu n'as aucune chance, et il n'est pas sympa avec toi. Je serais épuisé à ta place.
- Forcément, tu ne peux pas comprendre Ulrich et moi, on est faits l'un pour l'autre. Son béguin pour le corbeau ne durera pas. Mais qu'est-ce que ça peut te faire ? Tu ne songes quand-même pas à me demander de sortir avec toi ?
- Beurk ! Non merci, je passes mon tour.
- Si c'est tout, je rentre.
Odd attrapa sa main et lui dit :
- Je sais ce que c'est d'être amoureux. Et moi aussi j'ai été déçu, mais j'ai eu la sagesse de laisser tomber.
Sissi le regarda. Il avait l'air sincère, en fait c'était même la première fois qu'elle le voyait aussi triste.
- Je peux savoir qui est l'heureuse élue ?
- Non, ce n'est pas comme si on était potes.
- Ce n'est pas juste ! Tu es au courant pour moi, alors ce n'est pas équitable !
- Mais toi tu ne cache pas ton amour pour Ulrich, tout le monde est au courant! Moi personne ne dois savoir, tu es la seule à qui j'en ai parlé !
Sissi ne sut pas quoi répondre. Pourquoi Odd lui faisait confiance avec son secret ? Et qui était la personne qu'il aimait et voulait cacher ? À ce moment approchèrent Jérémie et Aelita.
- Hé Odd, tu n'es pas avec Ulrich et Yumi ? dit Jérémie.
Odd lâcha Sissi et répondit, décontracté :
- Non, je leur laisse un peu d'intimité pour leur rencard.
Sissi les ignora de son mieux, espérant que la discussion ne dure pas.
- Alors on retourne au dortoir. dit Aelita.
- Mais on en revient ! fit remarquer le blond à lunettes.
- Oui, mais on travaillait, là je voudrait te montrer mon dernier mix. Ça te dit Odd ?
- C'est bon princesse, comme tu le vois je suis en bonne compagnie.
Le couple s'éloigna sans que Odd ne les quitte des yeux. Sissi avait vu que son sourire était forcé, elle comprit alors :
- Tu aimes Madame Einstein ? Sérieusement ? Ta cousine ?
- On n'est pas cousins ! Enfin si, mais… , voilà, elle a été adoptée ! Donc on est bien cousins mais pas vraiment !
- Tu as abandonné parce qu'elle sort avec Jérémie ?
- Tu as pigé, bravo.
- Elle pourrait changer d'avis.
- J'en doute et ce n'est pas le seul souci. Je ne veux pas trahir Jérémie.
- Au moins je n'ai pas ce problème.
- Parce que tu n'as rien à perdre à poursuivre Ulrich vu que tu n'as pas d'ami. À part Hervé et Nicolas mais ils ne comptent pas vraiment.
Un silence se posa. Sissi ne s'était jamais entendu avec les autres filles, elles étaient dans son esprit des rivales. Tous ses efforts étaient pour être plus populaire que les autres. La seule qu'elle considérait comme une amie était sa correspondante étrangère. Et effectivement, Hervé et Nicolas ne comptaient pas à ses yeux, ils s'étaient imposés comme seuls membres de son fan-club. Odd vit les yeux de Sissi se mouiller et craignit d'être allé trop fort.
- Et si j'étais ton premier ?
- Quoi ?
- Ami. On parlerai de nos problèmes de cœur et on serait ensemble quand Ulrich et Aelita seront dans leurs rendez-vous amoureux respectifs.
- Je vais y réfléchir.
La cloche sonna à ce moment. Sissi quitta Odd, un début de sourire au bord des lèvres.
