Cela se passait lors de la deuxième année de Harry Potter à l'école des sorciers de Poudlard. ç'a avait été jusqu'à lors la plus mauvaise qu'il ait passée là-bas. Lui qui se considérait auparavant comme chez lui et ne serai parti de ce lieu enchanté pour rien au monde, il commençait sérieusement à envisager un retour chez les Dursley. Après le désastreux duel contre Malefoy au club de duel, à l'issue duquel il avait sauvé Hernie McMillan d'un dangereux serpent, tout le monde ou presque lui tournait le dos. Ron et Hermione, qui étaient restés malgré tout ses meilleurs amis, avaient mis le doigt sur une particularité de plus chez Harry : Il était un Fourchelang. Encore quelque chose qui allait mettre une barrière entre lui et les autres, et quelle barrière! Une barrière de peur et de haine, le Fourchelang étant la langue du père fondateur de la maison des Serpents, et celle de son plus grand ennemi, Voldemort! La rumeur n'avait fait que se renforcer depuis que Harry avait découvert Miss Teigne, puis Justin et Nick Quasi sans tête pétrifiés. À présent, partout ou Harry allait dans le château, des murmures s'élevaient dans son dos, les élèves de chaque maison s'écartaient de son passage en petits groupes apeurés et il commençait à se sentir gêné de la présence de Ron et Hermione à ses côtés. Il était mal a l'aise, voire furieux de constater...
"Qu'est-ce que vous regardez?!" Harry venait de s'adresser sèchement à Parvati Patil et Lavande Brown qui s'étaient plaquées contre la pierre rude du couloir avec des gloussements de terreur, au passage de Ron et Hermione alors qu'ils prenaient le chemin des cachots.
Triste et énervé, Harry ne put une fois de plus se concentrer sur sa préparation tandis qu'Hermione, de la suie sur le bout du nez, l'exhortait au travail. Avoir cours avec le professeur qu'il détestait le plus et cela apres s'être énervé après ses condisciples -qui décidément tenaient a le mêler a cette histoire de pétrification- ce n'était vraiment pas l'idéal. Il était en train de se dire qu'il ferait bien de s'y mettre quand deux grandes mains aux ongles beaucoup trop longs se posèrent avec buit sur son plan de travail. Harry leva les yeux. Rogue, comme toujours l'observait à travers quelques mèches de cheveux gras d'un noir de jais, avec cette moue dégoûtée qu'il lui réservait tout spécialement. Avant qu'il eût ouvert la bouche, Hary se doutait déjà qu'il n'en sortirai rien de bon. "Monsieur Potter... Croyez-vous que cette recrudescence de célébrité de ces derniers jours vous dispense de préparer cette potion, peut-être trop accessible pour vous au commun des mortels?" Harry, les poings serrés se mordit les lèvres pour ne pas répliquer. "A moins que les raisons de cette célébrité ne vous réjouissent tellement que vous ne puissiez vous concentrer sur une chose aussi bassement matérielle que la préparation d'une potion...? -TAISEZ-VOUS!" Harry s'était levé d'un bond de sa chaise, les jambes tremblantes et dévisageait Rogue d'un regard noir, bouillant de rage. Rogue prit son expression la plus doucereuse et souffla : "Me taire, monsieur Potter? Je crois qu'une retenue et vingt points de moins a Gryffondor devraient faire l'affaire pour vous faire redescendre parmi nous..." Harry se rassit tant bien que mal sous le regard suppliant d'Hermione et le murmure mécontent des élèves de sa maison.
Ron et Hermione le rattrapèrent à la sortie des cours, mais pour une fois, Hermione ne critiqua pas son geste : "Il a été vraiment horrible cette fois ci! T'accuser de prendre plaisir à ce qui se passe en ce moment!" siffla -t-elle furieuse. "C'est vrai", dit Ron en caressant Croûtard d'une main, redressant son sac de l'autre. "Tu devrais t'en plaindre a Dumbledore. -Rogue en serait trop content", dit Harry, maussade. "J'irai faire sa retenue, mais je m'arrangerai pour battre les Serpentard à plate couture au prochain match." Hermione hocha la tête d'un air approbateur, et Ron lui tapota l'épaule. "Au moins, la journée est finie, et nous serons en week end demain soir. Survis jusque la" , dit-il avec un sourire.
Une heure plus tard, après s'être dégourdi les jambes en marchant un peu dans le parc, Harry redescendit une fois de plus l'escalier sombre et humide menant au cachot, maudissant a qui mieux mieux le détestable personnage qui lui avait donné une retenue. Lequel l'attendait à la porte, l'air satisfait, un rictus déformant son visage au teint cireux, sa longue robe noire rasant le sol de pierre. Il le fit entrer et montra du doigt l'immense armoire posée contre le mur. "Potter, vous allez me dépoussiérer chaque bocal et les ré étiqueter, puis les ranger par ordre alphabétique..." Harry regarda l'armoire de plusieurs mètres de longs, remplie d'une myriade de récipients en tous genre, au contenus plus horribles les uns que les autres et soupira. Rogue, eut un sourire de triomphe et s'esquiva dans son bureau dans la pièce d'à côté.
Harry commença son travail tant bien que mal. Il se hissa en équilibre sur un escabeau de bois et commença a descendre un a un les bocaux et les posa à terre. Le soleil déjà bas à l'horizon déclina peu à peu. Il vit à travers le soupirail près du plafond les hiboux de la volière s'envoler en masse pour aller chasser dans le parc. Il avait à peine remis l'escabeau à sa place qu'il aperçut une fiole de potion dans l'extrème coin droit de l'ultime étagère, qu'il avait oublié de descendre. Il poussa un douloureux soupir et, tout en maudissant Rogue, il remonta sur l'escabeau...qui se cassa sous son poids dans un bruit de bois sec. La petite fiole trembla un instant, en équilibre sur le rebord, puis bascula et se brisa à terre dans un grand CRAC! Instantanément, une fumée jaillit du récipient. Harry, paniqué, le souffle court, respira sans le vouloir à pleins poumons les volutes argentées qui s'en dégageait. Alors qu'il était en train de ramasser les débris, priant pour que Rogue ne s'aperçoive pas de l'absence d'un flacon, il poussa un cri de douleur. Il avait l'impression soudain que sa boîte crânienne rétrécissait, comprimant son cerveau, et peu à peu, une espèce de brouillard altéra sa vision. Il ne sentait plus le sol sous ses pieds et se retrouva dans le noir total. Il se réveilla un peu plus tard, à la lisière de la forêt Interdite.
Il rajusta ses lunettes sur son nez et regarda attentivement autour de lui. Il n'arrivait pas à se repérer... Le château était là, devant lui, mais la cabane de Hagrid avait disparu...des élèves traînaient par petits groupes dans le parc, mais il n'en reconnaissait aucun... Il entendit quelqu'un crier. Son regard fut attiré par un petit groupe d'élèves rassemblés près du lac. Les cris continuaient et bientôt il vit un jeune sorcier s'élever dans les airs, la tête en bas, probablement victime d'un sortilège. Il entendit un autre jeune sorcier crier au loin dans l'hilarité générale : "Qui veut me voir enlever le caleçon de Servilus?!!!" Harry sentit son coeur se serrer et accélérer ses pulsations sous l'effet d'une soudaine intuition. Il se précipita vers le groupe et essaya de les écarter de la main en s'excusant, mais personne ne l'entendait ni ne le sentait. Il réussit cependant à se glisser entre deux épaules . Le sorcier qui pendait tête en bas avait les cheveux mi longs, d'un noir graisseux et le long nez de Severus rogue, et celui qui le torturait avec sa baguette, le visage rieur n'était autre que son père.
Harry ne suivit pas son père et ses amis une fois que la mère à Harry eut calmé le jeu. Il se contenta de suivre Severus Rogue qui marchait d'un pas furieux vers la rive du lac, tout en se rhabillant. Le jeune homme se laissa tomber sous un saule, et enleva ses chaussures. Harry resta un moment abîmé dans la contemplation de cet élève, qui lui rappelait tant lui même, malmené par les Dursley et les camarades d'école de Dudley. Il avait du mal à se dire qu'il avait sous les yeux le seul professeur qu'il eût jamais détesté à Poudlard. Il serait resté comme ça très longtemps si Rogue n'avait pas élevé la voix à travers un long rideau de cheveux noirs :
"-Qui est là? Je sais qu'il y a quelqu'un qui me regarde, je le sens, j'ai l'habitude. Montrez-vous." La voix était jeune, agréable, mais emprunte de lassitude. Harry s'avança a pas de loup et vint s'asseoir, doucement, à côté de Severus. Rogue leva la tête et dévisagea Harry attentivement de ses yeux noirs, comme on dévisage un fantôme. Il reprit la parole : "-Tu n'es pas vraiment là, pas vrai? Tu es... Une sorte de fantôme? -Non, pas vraiment," dit Harry, surpris. "Je viens du futur." Rogue pouffa. "-Je le savais. Je te vois, c'est comme si tu étais là pour de vrai, mais "vide"...Tu viens de quelle époque? -Je viens...", murmura Harry en retenant son souffle, "de l'époque ou tu es professeur à Poudlard. -C'est vrai?" articula Rogue avec stupéfaction. "Et tu es un de mes élèves?" Harry hocha la tête. "Je n'arrive pas à croire.. Quelqu'un comme moi...qui est loin d'être apprécié...Professeur..." souffla-t-il, ravi. Harry eut un petit pincement au coeur en voyant Severus Rogue, si jeune, si content. SOn visage exprimait le plus pur ravissement, une joie pure qui allait droit au coeur. Il était beau ainsi, à sourire, et si loin du professeur... "Je suis sur que tu gagnes à être connu.. et apprécié" s'entendit dire Harry. "C'est gentil...Mais toi, dis moi..."
Ainsi, ils parlèrent ensemble une après midi entière. Ils discutèrent de tout et de rien, et se découvrirent une foule de points communs : "J'aimerai vivre à la campagne plus tard", confia Severus à Harry. " Dans un endroit d'où on verrait le ciel".. Je me sentirais libre... Et je pourrai être ce que je suis, tout au fond de moi... -Je te comprends, Severus. Moi, j'ai du toujours renier que j'étais un sorcier. -J'aimerais parfois pouvoir le renier justement, que j'en suis un. Mes amis... Enfin, les gens avec qui je suis sont presque tous de sang pur... Et disent que les sorciers digne de ce nom doivent se comporter comme ça ou ça...Je ne prends aucun plaisir dominer les autres avec ça. Ils disent que je suis trop sensible. -Severus...eh bien!", dit Harry, impressionné, " Tu dois plaire aux filles, justement, avec ce côté sensible..." Severus rougit jusqu'aux oreilles. "Eh bien en fait...non, je me sens un peu seul..."
Ils restèrent silencieux un moment, côte à côte, à regarder le soleil se coucher. Soudain, Harry sentit la main de Severus bouger doucement contre la sienne. Il hésita un peu, puis lentement, s'en saisit. Severus, les yeux toujours fixés sur l'horizon ne broncha pas. Leurs doigts s'entremêlèrent. Tout à coup, Rogue se tourna vers lui, le regard un peu perdu. Harry vit le futur professeur de potions abîmé dans la contemplation de son visage, avant qu'il ne lui souffle : "Tu es très beau Harry...Nous n'allons... Nous n'allons sans doute plus nous revoir alors... Je voudrais..." Harry comprit et ferma les yeux. Il attendit un petit moment puis sentit, enfin, une tiédeur humide s'emparer de ses lèvres. Severus Rogue, la bouche posée sur la sienne, l'embrassait tendrement, délicatement, comme on n'avait jamais embrassé Harry. Il émit un petit gémissement, entrouvrit plus largement les lèvres et s'abandonna tout entier à ce baiser. Rogue, tremblant, l'attira contre lui et l'embrassa encore et encore. Mais brusquement, un vent glacial se leva, ébouriffant les cheveux de Harry. Il fut brutalement arraché à l'étreinte de Severus et tomba tête la première dans le lac. Il tenta de se maintenir à la surface en attrapant les mains de Severus, qui, à plat ventre sur la berge, essayait de le sortir de la. On attrapa Harry par les pieds et tira. Un rictus de désespoir se peignit sur le visage de Severus : "J'ai compris!" dit-il soudain. "Ne lutte pas, Harry, quand je te relâcherai , laisse-toi couler. On te ramène chez toi! -Non! Je ne veux pas te quitter!", hurla Harry, les larmes aux yeux. "Si, il le faut!" lui répondit Rogue, sur le même ton, la voix tremblante. "Ecoute...Harry... Je...Je suis tombé amoureux de toi! Rappelle toi...Rappelle-toi ça! Le grand amour qu'on a éprouvé une fois...On ne le perd jamais. Je t'attendrai..." Harry eut juste le temps d'éructer un "Moi aussi" avant que l'eau sombre ne se referme sur lui et ne l'entraine vers les profondeurs glauques du lac.
Il réapparut sur les dalles froides du cachot, parmi les débris de verres qu'il n'avait pas eu le temps de jeter. Trempé, crachant l'eau qui était restée dans ses poumons, il chercha à tâtons ses lunettes et les remit sur son nez. Le professeur Rogue, mais un Rogue bien adulte cette fois, le teint encore plus pâle que d'habitude, frémissant de rage, se tenait devant lui.
Il sembla faire un effort surhumain pour desserrer les mâchoires et gronda : "Potter... Qu'avez-vous VU?.."
J'essaie de maintenir un maximum de suspense mais c'est dur, c'est dur, j'ai hâte que vous puissiez lire ce qui fait de cette histoire un rated M. 3 K., il y en aura de l'action, tu verras ;)
