Le premier recueil de one shot de ma série Wammy's girl, j'espère qu'il vous plaira. Il y aura en tout huit histoires, plus ou moins longues, et plus ou moins réussies (ça dépend de mon intérêt pour le personnage). Je prie pour que vous ne trouviez pas ça répétitif, et que vous ne penserez pas que certaines sont des Mary-Sue (désolée, mais lorsque vous voulez en faire une belle et sportive, sachant qu'elle est une Wammy's girl, elle sera automatiquement très intelligente !). Ce sont les huit filles du top dix, et sept d'entre elle (l'une est un cas particulier) sont souvent évoquées dans mes autres histoires. Ce sont leurs histoires, leurs passés, la façon dont elles sont atterries à la Wammy's house. Je ne raconte pas la suite, à vous d'imaginer. Je dirais juste les liens qui se formeront entre elles à la fin de chaque one shot.
Pourquoi avoir écrit ça ? Parce qu'il y a énormément d'hommes dans Death Note, et peu de femmes. Parce que la seule vraie Wammy's girl de Death Note, c'est Linda. Parce que j'avais envie de montrer que les filles aussi peuvent être fortes et intelligentes dans un manga aussi masculin.

Cette première histoire est celle de Ash, scientifique rationnelle et blasée, très calme et pointilleuse, qui porte une blouse et ne sors jamais sans son dossier.

Disclaimer : L, Watari, la Wammy's house, Linda appartiennent à Ohba et Obata, les filles sont à moi.
Rating : T à cause des thèmes comme la mort, l'orphelinat... sinon, c'est gentillet.
Bonne lecture ! (PS : désolée si ça vous paraît invraisemblable, et si le fait qu'elle apprenne l'anglais aussi vite vous semble exagéré, mais les autres ne causent pas norvégien. PPS : Oui, Watari parle plein de langues, c'est normal)


I'm waking up
To ash and dust
I wipe my brow, and I swept my rust
I'm breathing in the chemicals

Radioactive, Imagine dragons


Ash

La fumée et la cendre emplissent ses poumons. Elle est assise dans les décombres de ce qui avait été le laboratoire de ses parents, à présent explosé et complètement en ruine. Elle a mal partout. Le souffle de l'explosion l'a catapultée dans les airs, et l'atterrissage a été rude. Mais pas autant que sa douleur lorsqu'elle a vu les cadavres de ses parents, déchiquetés et brûlés. Ils étaient dans le laboratoire. Ils n'ont pas pu survivre. Elle, elle était devant la porte de sa maison, qui s'y trouve à dix mètres environ.

-Maman, gémit-elle, papa !

Quatre ans. Elle a quatre ans. Elle est très jeune, et déjà intelligente pour son âge. Elle a tout de suite compris qu'une expérience avait mal tourné, qu'elle était orpheline. Que rien ne serais plus jamais comme avant.

-À l'aide ! crie-t-elle de sa voix rendue rauque par la souffrance, telle qu'elle a mis du temps avant de pouvoir parler de nouveau. Maman !

Ses appels sont vains, et elle le sait. Mais qu'y peut-elle ? Elle ne se fait pas d'illusion, elle sait qu'elle n'a plus personne, qu'elle est seule. Et pourtant, elle continue à appeler ses parents, leur âme, leur fantôme, qu'ils la protègent. Les larmes roulent sur ses joues rebondies, ses sanglots résonnent dans le silence. Elle a mal. Ses longs cheveux blonds noués en queue de cheval sont ternes et sales, ses yeux bleu sombre ont perdu cet éclat de vivacité qui les anime toujours, sa peau blanche est couverte d'écorchures et son visage un peu sévère et sec est décomposé par la douleur.

-À l'aide, murmure-t-elle. S'il vous plait.

Elle sait que ses parents s'exposaient à de gros risquent en travaillant sur des expériences à danger. Qu'ils l'exposaient aussi, par la même occasion. Ils n'auraient donc pas dû prévoir une mesure en cas d'accident ? La seule chose qu'elle sait est qu'ils donnaient des séminaires et des cours à un endroit mystérieux, et que ces personnes pourraient l'accueillir s'il y avait un problème, mais ils n'avaient jamais parlé de leur mort.

Elle attend depuis elle ne sait combien de temps. Sa maison et le labo sont loin de la ville, à l'écart de toute habitation. Est-ce que ces personnes sont au courant pour la mort de ses parents, est-ce qu'ils vont venir ? Roulée en boule entre deux tables brûlées, elle serre contre elle le dossier où ses parents notaient leurs expériences. Elle sait lire, mais les termes scientifiques lui sont étrangers. Et elle n'a pas cherché à déchiffrer quoi que ce soit. Ça lui rappelle trop ses parents.

Un vent froid se lève. La voilà obligée de bouger pour décrocher une blouse presque intacte sur un reste de porte manteau, et de l'enfiler. C'est celle de sa mère. Visiblement ses parents ne pensaient pas avoir fait une bombe, qui a explosé avec un retard, les prenant par surprise. Les larmes redoublent encore. Elle renifle, tentant de réprimer ses pleurs, d'être forte, mais ce n'est pas simple. C'est si dur, même, de ne pas sangloter en pensant qu'elle est seule. Elle commence à monter sa barrière intérieure, pour ne pas laisser s'échapper les émotions nuisibles, à barricader son cœur à ses sentiments. Ce n'est pas facile, mais elle persévère. Ses parents étaient doux et gentils, mais sévères, comme son visage de glace. Elle doit adopter la même attitude. Ils n'aimaient pas lorsqu'elle pleurait. Depuis toujours, pour elle, pleurer, montrer ses sentiments, c'est être faible. Elle ne veut pas être faible. Elle veut être forte. Dans n'importe quelle situation, maîtresse d'elle-même, un masque de glace. Elle a quatre ans, et son intelligence précoce a déjà prit le dessus sur sa tristesse. Ses parents n'auraient pas voulu qu'elle pleure. Elle ne pleurera plus.

Non, elle ne pleurera plus jamais.

Soudain, le roulement d'une voiture et une sirène se font entendre. Elle tourne la tête pour apercevoir un homme assez âgé qui sort d'un véhicule luxueux, suivi par une ambulance, et des sauveteurs. Elle sait qu'ils ne peuvent plus rien pour ses parents, c'est trop tard. Le vieil homme hoquette de stupeur en découvrant l'état du labo et les corps, donne des ordres en anglais, et l'aperçoit enfin. Son air est doux, attentionné. Elle l'apprécie. Il s'approche d'elle, se met à sa hauteur, tandis qu'elle sèche ses yeux humides.

-Tout va bien ? demande l'homme.

Elle hoche la tête, soulagée de voir enfin des gens.

-Tu n'es pas blessée ?

-J'ai juste chuté, grimace-t-elle.

-Ça ne m'a pas l'air bien grave, mais je vais quand même t'emmener à l'hôpital.

Il soupire, heureux de la voir en bonne santé, et elle recule d'un demi-millimètre.

-Qui êtes-vous ? interroge-t-elle, méfiante.

-Je m'appelle Watari.

-Watari ?

-Oui. Tu es bien la fille de Monica et Allan Solberg ?

-Oui.

-Je suis le fondateur de l'orphelinat où enseignaient tes parents, la Wammy's house.

-Ils enseignaient dans un… orphelinat ?

Sa curiosité prend le dessus. Il a l'air honnête, et gentil. Elle peut lui faire confiance, croire en lui. Et puis… un orphelinat… c'est une idée.

-Oui. Un orphelinat spécialisé dans l'éducation des jeunes possédant des facultés spéciales, des connaissances à exploiter.

-Des facultés… spéciales…

-C'est ça. Comment t'appelles-tu ?

-Je m'appelle Ailin.

-Ailin, ça te dirait d'intégrer la Wammy's house ?

-Moi ?

-Oui.

Avec un sourire, il lui explique en quoi cette école est différente des autres, le principe de fonctionnement, le genre d'enseignement… plus elle l'écoute, plus elle a envie d'y aller. Même si c'est en Angleterre, à Winchester, loin de la Norvège, elle a quelques notions d'anglais, elle apprend vite. Finalement, elle est d'accord. Elle veut y aller !

-Watari, nous devons emmener la petite à l'hôpital ! lance un des sauveteurs.

C'est peut-être de l'anglais, elle comprend un peu. Ses parents lui en avaient enseigné des bases.

Watari prend Ailin dans ses bras et se relève.

-D'accord. Ailin, tu gardes la blouse et ton dossier ?

Elle hoche vigoureusement la tête. C'est le souvenir de ses parents qu'elle emporte avec elle ! Et puis, depuis sa naissance, elle classifie les gens, les choses, elle a besoin de tout noter, de tout classer. L'ordre et la discipline, depuis toujours.

Watari l'emporte dans la voiture, et la garde avec lui durant tout le trajet. Il la conduit à l'hôpital, et avant de la quitter, il lui glisse à l'oreille :

-Leur nom est le secret des enfants de la Wammy's house. Ne le dis jamais à personne, où au personnes en qui tu as le plus confiance. Chacun porte un surnom, qu'il lui convienne ou non, donné par moi ou par L.

-L ?

-Oui. Quelqu'un t'expliqueras tout après les tests. Pour ton surnom…

Son cœur bat fort. Comment va-t-elle s'appeler ?

-J'ai choisi Ash.

Ash. La cendre. Ça lui convient parfaitement.

On l'a emmenée dans un hôpital à Winchester, et elle n'a pas dormi du trajet, car elle a décidé de perfectionner son anglais. Après les tests, on l'a mise dans un lit pour qu'elle dorme. Elle a besoin de sommeil. Ses yeux se ferment lorsqu'elle qu'elle peut enfin se reposer, tranquille et calme.

-Eh !

Dès qu'elle se réveille, elle entend une voix, qui l'interpelle, elle, visiblement, pas et quelqu'un d'autre. La voix est celle d'une fille de son âge, sans doute, forte et franche, indisciplinée et rebelle. Une infirmière entre dans la salle. Elle parle anglais mais elle a fait des progrès impressionnants dans cette langue, alors elle comprend.

-Mademoiselle, elle dort, vous ne pouvez pas…

-Non mais oh, elle est réveillée ! On m'a demandé d'aller lui causer et lui expliquer deux ou trois trucs, j'obéis !

La fille est plus dure à comprendre, elle parle vite et assez familièrement, avec un fort accent américain. Il y a un gloussement, et un glapissement de terreur de la part de l'infirmière. La fille, elle, ne bouge apparemment pas.

-Toi, obéir ? ricane le nouvel arrivant.

-La ferme, Beyond, râle la petite. Je t'ai pas causé.

-Vous, balbutie l'infirmière, vos…

-Oui, je sais, c'est bon !

Cette fois ci, c'est un adolescent qui parle. Plutôt railleur et nonchalant, mais Ailin, non, Ash, peut sentir le danger qu'il dégage, même les yeux fermés. L'infirmière part en courant. Ash ouvre les yeux, et se redresse, se retrouvant nez à nez avec une grande rousse de son âge, à la crinière flamboyante, et aux yeux émeraude exubérants. Elle est vêtue d'une tenue militaire, et joue avec un briquet. Elle à l'air rebelle, indisciplinée, explosive… tout son contraire. Et pourtant, dès le premier regard, elle l'apprécie.

-Salut ! lance-t-elle.

À côté d'elle se trouve un garçon d'environ quatorze ans, aux cheveux noirs ébouriffés, vêtu de sombre, dont les yeux rouge sang fixent un point au dessus de sa tête. Il a l'air sympathique, mais il est effrayant. Et il est dangereux. Très dangereux.

-Salut, répond-t-elle, une peu intimidée.

-Beyond, proteste la rousse, je peux d'ailleurs savoir ce que tu fous ici ?

-Crimson a eu un petit accident.

-Oh. Et ?

-Chute du troisième étage. Elle refuse de donner des détails.

-Ben va la voir ! Moi, je dois discuter avec Ash de certaines choses. Et de toi, accessoirement.

La petite est déjà très intelligente pour son âge, comme Ash, d'ailleurs. Une fille de la Wammy's house peut-être ? Et le garçon, Beyond, ou cette Crimson, aussi, sans doute. Beyond glousse de ce rire qui donne froid dans le dos, et recule.

-À plus ! s'exclame-t-il avec un clin d'œil pour Ash.

Puis, il tourne les talons et sors. La rousse soupire de soulagement.

-Quel emmerdeur, celui là ! Faut toujours qu'il se la ramène… cela dit, j'espère que Crimson va bien…

-Euh, excuse moi, mais, qui es-tu ? demande Ash.

-Hein ? Oh, désolée, moi, c'est Blaze. Toi, tu es Ash, la nouvelle de la Wammy's, non ?

Elle hoche la tête. Blaze lui plait bien.

-Un accident de labo, hein ! fait Blaze. Pas cool. Tes parents travaillaient à la Wammy's, mais je ne les ai jamais vu, je suis arrivée récemment, le mois dernier…

-Et toi ?

-Moi ? Crash aérien. Vlang, plus de famille. Bah, c'était un jet privé, il n'y a pas eu d'autres victimes. J'ai fini seule survivante.

-Tu es résistante…

-Peut-être. J'ai eu du bol en tout cas.

Ash sourit. Blaze et elle sont radicalement différente, mais elle sent que la rousse l'aime bien aussi.

-Bref, finis les discussions tristes ! Parce qu'à partir de maintenant, je ne vais plus dormir toute seule ! Tu vas être ma colocataire, et ça, c'est génial !

-Ta colocataire ?

-Eh oui ! Je te ferais visiter l'orphelinat. Il faudra que tu apprennes à mieux parler anglais, parce que même si tu as l'air de comprendre, moi, je pige pas le norvégien. C'est vachement cool, là-bas ! Mais tu dois respecter plusieurs règles, de vie nocturne.

-Pardon ?

-La première, toujours fermé la porte à clé, et toujours vérifier qu'elle l'est et c'est valable en journée, et ne jamais sortir le soir, ou sortir seul. Ensuite, si quelqu'un toque, ne pas ouvrir, et ignorer les rires et les grincements.

-Euh…

-Oui, c'est à cause de l'autre con, là, Beyond. Il est fou, sympa mais fou, et il sort dans les couloirs la nuit. Ah, et puis, la journée, parfois, il s'amuse à se cacher sous ton lit pour te faire peur, donc vérifie bien tout. Et dernière règle, la confiture de fraise lui appartient, et quiconque touche à sa petite amie meure.

-Spécial, remarque Ash en assimilant toutes les infos.

Heureusement que Blaze a fait un effort pour parler distinctement.

-Ouais, mais on s'y fait.

Ash descend du lit. Blaze la dépasse d'une tête. Elle lui glisse à l'oreille :

-L'autre fou connaît les vrais noms de tout le monde. Ne t'étonne pas s'il t'appelle par ton vrai nom en privé.

-Comment ?

-Aucune idée.

Son regard malicieux fait sourire Ash. Blaze ne lui ressemble pas du tout, et pourtant, elle l'adore déjà.

-Je peux être ta meilleure amie ? demande-t-elle, prise par une impulsion soudaine.

Le regard que lui retourne la rousse fait fondre toutes ces inquiétudes.

-T'as vraiment besoin de demander pour confirmer ?

-Vous êtes vraiment tous spéciaux, là-bas ?

Blaze éclate de rire.

-Bienvenue à la Wammy's house, Ash.


Voilà ! Ash est la meilleure amie de Blaze. Crimson est une fille, amie de Beyond et de Abyss (A de chez moi) dont je présenterais l'histoire plus tard, dans un autre recueil de one shot, celui de L, B et A generation. Désolée si le monologue de Blaze vous paraît incompréhensible... j'aime bien le personnage.

PS : si vous voulez savoir quelles Wammy's girl je préfère, il suffit de voir lesquelles possède un surnom donné par L. Après il y en a d'autres que j'aime bien, mais il y en a quatre que je préfère.

PPS : Reviews, vær så snill ! (s'il vous plait en norvégien)