Source: Dir en Grey
Auteur: Oo Hikari no namida oO
Genre: Yaoi toujours, Romance, etc...
Couples: Uhu'
Disclaimer: J'pense que tout le monde connais déjà la réponse
Note de môa: Premier chapitre de la suite de "Onegai Sensei". Le titre de celle-ci n'a rien à voir avec la fics qui la précède, ça fait plus sérieux je trouve. Enfin bref j'espère que cela vous plaira autant que l'autre, bonne lecture uhu'.

Titre: De papier et d'encre.

Chapitre 1: De nouvelles habitudes.


Il se pencha vers son mirroir en essayant fébrilement de faire le noeud de sa cravate mais rien n'y faisait, il n'arriverait jamais à nouer ce truc correctement. Il tenta quand même la chose, le fait qu'il soit pressé n'arrangeant en rien la situation, mais il faut dire que faire sa cravate et prendre son café en même temps que mettre ses chaussures n'était pas chose aisée.

-Dépêche-toi, on va être en retard! râla le châtain qui n'arrivait décidément à rien.

Un adolescent d'environ 18 ans entra en trombe dans la chambre, l'air tout aussi pressé que lui, sa chemise pas rentrée dans son pantalon, les cheveux encore tous dégoulinants et une tartine à la bouche, s'affairant lui aussi à nouer la cravate de son uniforme sans arrêter d'avancer. Il se plaça à côté de son aîné et l'aida à faire son noeud avant d'avaler la dernière bouchée de sa tartine de confiture, et se dirigea vers la salle de bain pendant que Kaoru laçait ses chaussures. Ceci étant fait, Kaoru se releva prestement et s'élança à la suite du blond pour voir ce qu'il faisait et le retrouva en train de souligner ses yeux avec du khôl noir.

-Tu te fous de moi? Tu crois que c'est le moment! On est en retard à cause de toi alors tu poses ça et tu bouges tes fesses! s'exclama-t-il en attrapant vivement l'adolescent par le poignet pour le tirer hors de la salle de bain.

-Kao! Je peux pas sortir comme ça!

-Oh que si!

Le jeune blond se sentit expulsé de l'appartement et se retourna vivement, prêt à se faire entendre, mais se retrouva face à une porte close.

-Mais...

-Grouille-toi!

Il sursauta et se tourna vers l'origine de la voix et retrouva un Kaoru qui descendait déjà les marches pour se diriger vers le parking. Il se retint de répliquer quoique ce soit de mal placé et se retrouva près de la voiture du châtain en moins de deux, prenant place côté passager. A peine fut-il entré dans la voiture que celle-ci démarra, bien avant qu'il ait fermé la porte.

-Hey!

oOoOoOo

Le silence régnait dans la voiture, le châtain trop occupé à conduire et le blond bien trop occupé à faire la tête. Néanmoins il se décida enfin à se détourner de la vitre qu'il fixait depuis près de dix minutes maintenant et attrapa vivement son sac de cours pour en extraire une petite trousse contenant son nécessaire à maquillage. Il entendit le conducteur soupirer d'un air exaspéré mais fit comme si de rien n'était et s'affaira à souligner ses yeux bruns avec son crayon noir, un air étonnament sérieux sur le visage. Puis ce fut au tour de l'ombre à paupières noire de venir maquiller ses yeux.

-T'as vraiment besoin de mettre tous ces trucs? On dirait un clown, c'est ridicule...

Kyo avait l'habitude que le châtain râle à propos de cette manie qu'il avait de se "peindre la figure" comme il disait, aussi ne releva-t-il pas la remarque et rangea calmemant le tout dans son sac.

-Tu devrais essayé, ça t'irait bien.

Kaoru grimaça rien qu'à cette idée, ce qui amusa fortement le blond et il ne se retint pas de rire. Il se stoppa néanmoins en sentant la voiture freiner soudainement et il lui fallut un moment pour qu'il comprenne qu'il était arrivé.

-Oh déjà? fit-il avec une petite moue déçue.

-Oui déjà, maintenant descend de là, on se revoit tout à l'heure.

Le jeune blond grogna de mécontentement mais s'exécuta tout de même et s'extirpa de la voiture en prenant son sac avec lui. Il en fit vite fait le tour, sous le regarda agacé de Kaoru qui se demandait ce qu'il faisait et il dut descendre sa vitre quand Kyo se plaça devant celle-ci.

-Mais qu'est-ce que tu frabriques! On est en ret...!

Kaoru rougit légèrement en voyant Kyo se redresser en lui souriant et il remonta la vitre avec mauvaise humeur, ignorant ce que lui disait le blond, et il démarra sans plus de cérémonie, caressant ses lèvres à l'endroit où Kyo venait de l'embrasser. Kyo le regarda partir en soupirant, un petit air légèrement contrarié peint sur ses traits, puis il se mit finalement à marcher en direction du lycée. Non pas que l'envie d'aller en cours soit flagrante mais bon. Ce petit manège commençait à l'ennuyer. Il avait essayé d'en parler au jeune professeur mais celui-ci faisait mine de ne pas comprendre son agacement et lui répondait toujours la même chose. Je ne veux pas qu'on nous voit Tooru. Il grogna légèrement. Tooru. Pourquoi diable Kaoru s'obstinait-il à le nommer ainsi! Pire que Shinya... Il allait pour tourner à l'angle de la rue quand il s'arrêta soudain. Non finalement il n'avait pas du tout envie d'aller en cours. Kaoru se fâcherait sûrement mais tant pis, il ne voulait pas y aller. Il préférait profiter du soleil qui brillait dans le ciel et aller s'étendre dans un coin ombragé du parc près de chez eux. Et écrire. Il sourit tristement. Oui, il avait besoin d'écrire. Parce qu'il n'allait vraiment pas bien...

oOoOoOo

-Kajima Sunsuke.

-Hai.

-Manada Taku.

-Présent.

-Nishemura Tooru.

-...

-Nishemura Tooru? répéta-t-il.

Kaoru fronça les sourcils devant l'absence de réponse et releva la tête pour regarder la place qu'occupait habituellement le blond, il ne s'y trouvait pas. Kaoru se mit soudain à paniquer, où était-il? Il dissimula au mieux son inquiétude derrière un voile d'indifférence parfait, nota le jeune homme absent dans le registre de la classe et reprit l'appel là où il l'avait laissé. Mais rien à faire, il s'inquiétait. C'est donc avec mauvaise humeur qu'il assura son cours les deux heures suivantes, ne pouvant s'empêcher d'imaginer un quelconque scénario catastrophe qui expliquerait l'absence de l'adolescent. Il lui était peut-être arrivé quelque chose de grave?

A la sonnerie, il fut le premier à sortir de la classe, ce qui fit jaser plusieurs élèves dans les couloirs. Kaoru avait été muté dans ce lycée à sa demande et avait été exaucé, ce qui lui permettait d'être avec Tooru. Mais depuis quelques temps, le jeune homme était de plus en plus souvent absent. Et lui faire une scène pour cela n'arrangeait en rien son humeur. Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui? Pourtant je ne le laisse qu'à environ un kilomètre du lycée! Il peut bien marcher jusqu'ici! Quel sale gosse... Il arriva en haut du grand escalier duquel on pouvait voir le terrain de foot du lycée en contrebas, histoire de vérifier si Tooru n'était pas venu y prolonger sa nuit. Mais il n'était pas là. Kaoru jura entre ses dents et se détourna pour rejoindre le bâtiment, sa mauvaise humeur grandissant un peu plus à chaque pas franchi. Il va m'entendre!

Il pénétra dans sa salle de classe, vide car heure libre, et s'avachit derrière son bureau en soupirant. Il savait bien que quelque chose n'allait pas. Mais à chaque fois qu'il essayait d'en parler avec lui, Tooru lui souriait en répondant qu'il n'y avait aucun problème. Mais ça sonnait faux. Et puis depuis quelques temps, il lui semblait plus renfermé, plus... à part. Même sa façon de s'habiller en dehors des cours avait changé, Tooru semblait priviligier le noir plutôt que toute autre couleur, le maquillage lui aussi s'était intensifié, plus sombre. Et il y avait ce carnet que Tooru semblait vouloir lui cacher...

Oh et puis merde, s'il n'a pas envie de m'en parler et qu'il préfère faire le con c'est son problème! Il grogna. Ca n'avancerait à rien de réagir de cette façon, il le savait mais cette situation le mettait hors de lui. Sale gosse...

Il sortit son portable de sa poche et le regarda un moment d'un oeil vide. Peut-être devrait-il l'appeler? La dernière fois qu'il l'avait fait, il était tombé sur la messagerie. Mais bon, il n'avait rien à perdre alors autant essayer. Il composa le numéro du petit blond comme un automate tellement ce geste était devenu fréquent et il porta le cellulaire à son oreille, attendant qu'il décroche. Mais seule la tonalité de la ligne lui répondit, suivie de la messagerie. Il raccrocha. Mais que pouvait-il bien faire de toutes ses journées bon sang! Tooru avait trop changé en trop peu de temps. Jamais il n'aurait pensé que le garçon survolté qui ne cessait de le harceler pourrait se renfermer de cette façon. Il en venait à préférer l'époque où il venait d'emménager chez lui et où il ne le quitter pas de la journée, trop excité d'être enfin avec celui qu'il aimait. A cette époque-là au moins il lui parlait, un peu trop mais il lui parlait. Et il souriait. Alors pourquoi avoir changé? C'était ce "Kyo" qui l'avait séduit. Pas celui qu'il connassait à présent. Que c'était-il passé? S'ennuyait-il avec lui? Peut-être ne l'aimait-il pas tant que ça finalement? La gorge de Kaoru se serra. Non, ça ne pouvait pas être ça. Il ne voulait pas...

oOoOoOo

Une heure. Deux heures. Trois. Peut-être plus. Il avait perdu toute notion du temps. Allongé là, dans l'herbe noyée de soleil, les yeux rivés sur le ciel. Allongé là depuis des heures, sans se soucier de rien. Tout son corps lui semble fait de coton, engourdi. Le seul bruit qui lui parvenait était d'abord le silence sécurisant, suivi par le bruit étouffé du trafic au-delà du parc. Il était bien. Dans cet endroit il n'avait pas besoin de vivre. Seulement se laisser vivre. Doucement. Il avait préféré le calme de cet endroit plutôt que l'agitation du lycée. Il était loin de Kaoru mais il en avait besoin, pour réfléchir. En ce moment, plus rien ne lui semblait ensoleillé, tout paraissait terne et gris. Il n'y avait que sa plume qui le soulageait vraiment de ce poids qu'il ressentait. Ce poids qu'il ressentait quand Kaoru n'était pas là, quand Kaoru ne lui témoignait qu'une froide indifférence. Les cours de mathématiques étaient les pires, le châtain ne le regardait même pas, s'occupant plutôt des élèves en difficulté et de faire avancer son cours. Mais lui il était comme invisible. Bien sûr il savait que Kaoru ne pensait pas à mal en faisant ça, qu'il voulait juste les préserver. Seulement ça lui pesait. Il l'aimait, c'est un fait, et c'était réciproque. Mais Kaoru était plus âgé et par conséquent il n'en était pas sa première histoire sérieuse, il savait ce qu'il faisait. Mais pour lui, c'était la première fois. Sans doute était-il trop passionné, trop romantique, mais il ne supportait pas toute cette mise en scène.

Depuis quelques temps, ses textes se faisaient plus sombres, plus noirs. Tous plus désespérés. Il avait mal d'écrire ça et paradoxalement ça le soulageait. Shinya serait fou s'il me voyait, lui qui ne supportait déjà plus mes textes avant... Un petit air mélancolique passa sur son visage tandis qu'il pensait à son meilleur ami. Il lui manquait beaucoup. En cours d'année, il y avait de ça environ cinq mois, Kyo s'était fait renvoyé de son ancien lycée et avait été inscrit dans un autre établissement, à l'autre bout de Tokyo. Il avait dû déménager et s'était installé avec Kaoru. Leur relation venait juste de débuter mais le jeune professeur avait tout fait pour être muté dans le lycée où il suivrait désormais ses cours, prétextant un déménagement intempestif. Et depuis il ne voyait pas souvent Shinya. Quelques fois le week-end mais cela devait bien faire deux mois qu'il ne l'avait plus revu. Il correspondait par lettre mais même celles-ci lui semblaient de plus en plus espacées. Shinya lui avait dit s'être trouvé quelqu'un, un certain "Uruha". Kyo se souvenait vaguement de lui, élève de dernière année assez grand et avec une coupe assez bizarre, il avait été plutôt étonné de la nouvelle mais après tout si Shinya était heureux ainsi... Peut-être aurait-ce été mieux s'il s'était lui aussi épris de quelqu'un de son âge? Il soupira. Non il était tout ce qu'il y a de plus heureux avec Kaoru. Juste que la situation l'épuisait. Il fallait simplement attendre que ça se passe. Il se releva, s'arranchant à l'étreinte chaude du soleil et de l'herbe ondoyante et se décida à aller marcher un peu. Il regarda son portable, un appel manqué. Il ne l'avait même pas senti vibrer dans sa poche, tant pis. Il regarda l'heure et se rendit compte que midi était passé depuis bien longtemps sans qu'il n'ait mangé. Mais il n'avait pas vraiment faim ces derniers temps et il aurait juré avoir perdu du poids. Bref, il traversait une mauvaise passe.

Il sortit du parc, les mains dans les poches. Kaoru finissait les cours dans un peu plus d'une heure, alors en attendant de retrouver le cocon chaleureux de son appartement et la présence des bras de son koi autour de lui, il était condamné à errer dans les rues. Sans but précis, juste aligner les pas. Peut-être s'arrêterait-il quelques fois, pris d'une soudaine inspiration. Alors il sortirait son carnet et en noircirait un peu plus les pages. Des mots, des phrases. Des petits bouts de pensées. Morbides, rêveuses, incohérentes, mélancoliques. Juste coucher sur papier ce qu'il ressentait. Ca lui faisait du bien, des mots écrits à l'encre noire de son plume sur les pages vierges. Juste dans son carnet aux raisonnances de son coeur. Son coeur. De papier et d'encre.

Il marchait, les mains enfouies dans les poches de son jean noir et usé, regardant ses pieds se succéder l'un devant l'autre tour à tour, ne prenant pas garde aux gens qu'il bousculait, ne prenant pas garde au chemin qu'il empruntait. Ne prenant pas garde au temps qui passait. Le temps. A la fois éphémère et immortel. A la fois cicatrisant et blessant. Pour lui, le temps était une chose obsédante, ennivrante, incohérante, lourde, suintante de souvenirs et de pêchers. Il lui semblait passer trop vite et trop lentement à la fois. Soudain il s'arrêta en plein milieu de la rue bondée, insensible à tous ces corps qui continuaient inlassablement leur route et leva les yeux vers le ciel. Plusieurs gouttes firent papillonner ses paupières pour protéger ses yeux et vinrent ruisseler sur son visage. Depuis quand pleuvait-il? Où était parti le soleil? Même lui l'avait abandonné, laissant le ciel refléter son âme. Grise. Et innondée de larmes. Larmes qui innondèrent bientôt ses joues au même titre que la pluie, larmes qui coulèrent sans qu'il ne s'en rende compte, larmes trop longtemps retenues. Il avait voulu faire croire qu'il pouvait être fort et patient. Mais il craquait. Pourtant il n'en parlerait pas à Kaoru, le châtain avait suffisament de problèmes comme ça. Mais alors à qui? Il extirpa difficilement l'une de ses mains moites de son pantalon et la porta à la poche de sa veste pour en retirer son portable. Il baissa les yeux vers le petit objet, regardant les gouttes atterrir sur l'écran avec de petit bruits sourds. Ses doigts tremblants allaient pour composer le numéro quand la grande horloge d'un magasin assez chic se mit à sonner les 18 heures. Kyo releva précipitament la tête, comme réveillé, les coups de l'horloge résonnant dans sa tête, et regarda avec affolement autour de lui. Où était-il? Que faisait-il là? Il remit son portable dans sa poche sans plus penser à ce qu'il voulait en faire et se mit à courir le plus vite possible pour essayer d'arriver à l'appartement avant Kaoru. Et tandis qu'il courait, trébuchait, se relevait, les larmes continuaient de se mêler à la pluie...

Il arriva enfin dans un petit quartier résidentiel, accéléra un peu l'allure sans se soucier des flaques qui innondaient la petite chaussée escarpée et arriva enfin devant le petit bâtiment de deux étages où il résidait. Il monta les marches blanches quatre à quatre, maculant la peinture de boue, s'élança sur le palier extérieur, à l'abri de la pluie sous le petit préau qui le recouvrait, et ralentit de plus en plus en voyant sa porte. De la lumière filtrait d'en-dessous. Kaoru est déjà là, merde. Il resta là un moment, face à cette porte qu'il n'osait franchir ni même toucher, dégoulinant d'eau, ses cheveux blonds plaqués à son visage, ses habits trempés collant à sa peau, ses grosses chaussures noires à semelles compensées couvertes de terre, la respiration étrangement calme. Que devait-il faire? Comment expliquer aux gens ce que l'ont ressent quand nous-même ne sommes pas capable de le savoir exactement?

Il passa un temps infini, debout là, seulement debout, à se laisser vivre. Jusqu'à ce que la porte s'ouvre sur un Kaoru qui le regardait d'une manière indéchiffrable. Kyo resta un moment immobile, soudain beaucoup plus tendu et, quand il releva la tête pour le fixer, il put discerner dans son regard tant de chose que ça l'en dérouta. Et il se mit à culpabiliser, Kaoru s'était inquiété. Il s'était inquiété pour lui, il avait eu peur. Ca se voyait. Et il s'en voulait. Brisant le lien visuel, l'adolescent franchit la distance qui les séparait et se serra contre lui de toutes ses forces, éclatant en sanglots en sentant Kaoru lui rendre son étreinte. La main du châtain passa chaleureusement dans ses cheveux humides et il l'entendit murmurer au creux de son oreille.

-Bienvenue à la maison...

A SUIVRE...


Et voilà, c'est reparti. Je tiens par contre à préciser que les chapitres paraîtront beaucoup moins vite qu'avec "Onegai Sensei" parce que pendant les deux prochaines semaines, je n'aurais pas le temps d'écrire vu qu'une contatc Msn vient squatter chez moi x)
J'espère en tout cas que cette suite ne vous décevra pas et, promis, Shinya apparaîtra plus ici u.u
Enfin vers la fin surtout, au début il est une fois de plus absent --"
Je vous promet, j'essaye d'y remédier, je me soigne...

Oo Hikari no namida oO