Oh! Oh! Oh! C'est bientôt Noël ! Et qui dit noël dans Détective Conan dit aussi Meurtre utilisant des stratagèmes capillotractés. Et justement, c'est le cas de cette fiction. Préparez votre plus belle loupe ainsi que votre calepin de détective et c'est parti :)


Le bruit sourd de la foule résonnait contre les grands murs de marbre blanc. Dans le hall du petit tribunal de Beika, de nombreuses personnes attendaient l'ouverture de la séance du jour. L'incessante pluie qui tombait dehors depuis le début de la matinée, avait eu raison des plus courageux qui aurait voulu attendre à l'extérieur. Alors le hall était désormais bondé. On pouvait s'y déplacer qu'avec une grande précaution et une grande difficulté.

-Surtout Conan, tu ne lâches pas ma main. Avec une foule pareille, tu te perdrais...

Fendant la foule, une adolescente aux longs cheveux bruns tenait par la main un enfant avec de grandes lunettes. Celui-ci acquiesçât avec un grand sourire. Celle-ci scrutait la foule dans l'espoir de voir un visage familier.

-Oh…. Soupira-t-elle, Mais où est maman ? Elle est toujours dans le hall avant ses procès d'habitude.

Le garçon lui sourit gentiment.

-Avec le monde qu'il y a, elle a peut-être préféré rester à l'arrière du tribunal, dit-il d'une voix aigüe. Après tout, elle doit préparer la défense de l'accusé, non ?

-Oui, mais d'habitude elle fait ça bien avant et elle vient m'accueillir dans le hall, même si elle est sur une grosse affaire…

Au vu de la foule ça m'étonnerait qu'elle puisse même ouvrir la porte. Eri doit s'occuper d'une très grosse affaire pour qu'il y'ait autant de monde, pensa le garçon.

-RAN ! RAN ! Je suis là ! Criât une voix qui parvint à dépasser le bruit de la foule.

Une femme habillée de manière assez chic et avec des cheveux châtain attachés tenta de s'avancer vers elle, mais fut bloquée par la densité de la foule. Conan la regarda. Il était assez étonné de s'être trompé. Il remarqua quand même que sa tenue avait été légèrement froissée par le flux de gens présents. Ran perçât la foule difficilement, écrasant le pied de quelques personnes, avant d'enfin arriver vers Eri.

-Maman ! Je ne te trouvais pas.

-C'est parce que je viens tout juste de sortir, dit-elle en riant. Un dernier entretien avec mon client pour préparer sa défense. Je suis désolé de t'avoir fait attendre. Oh pardon, Conan ! Je ne t'avais pas vu. Désolé de vous avoir fait attendre.

-Ah oui, pour une fois j'ai emmené Conan. Papa est parti ce matin à Nagano voir d'anciens collègues et comme le professeur Agasa est absent pour une conférence, il a préféré venir avec moi pour ton procès.

-Je vois, acquiesça Eri. Désolé Conan, je sais qu'un procès n'est pas la chose la plus intéressante pour un enfant de ton âge.

Même à 17 ans, ça ne l'est toujours pas, pensa-t-il.

-C'est pas grave, Madame Kisaki ! Répondit t-il d'une voix enfantine. Mais c'st bizarre, qu'il y'ait autant de monde ? Il est pourquoi ce procès

Elle lui sourit

-Une affaire d'arnaque à la carte bleue sur les clients de la Banque Gomi. Tu en as peut-être entendu parler à la télévision. Des dizaines de clients ont vu leur compte bancaire être vidé sans raison. Il n'y avait pas de trace d'infraction dans le système numérique, donc c'était forcement un employé de la banque. Les dégâts peuvent se compter en millions de yens. L'argent n'a même pas été retrouvé. Il doit être, en ce moment même, en train d'être blanchis dans un paradis fiscal quelconque. Mon client, lui, est l'un des employés de cette banque et c'est son propre patron qui l'a accusé d'avoir monté cette arnaque.

-Mais…Le patron n'est pas impliqué lui aussi ? Demanda-t-il d'un air naïf.

-Si ! C'est ce que mon client n'arrête pas de répéter. D'ailleurs tous les soupçons pesaient sur lui au début. Mais, une inspection en profondeur de ses comptes n'a rien relevé d'anormal. Alors que mon client, lui, a effectué plusieurs transactions suspectes, ce qui l'a emmené directement au banc des accusés. Mais, même s'il ne renie pas le fait d'avoir fait transiter de l'argent, il dit qu'il l'a fait sous ordre de son patron. Mais comme il est le seul employé de la banque à avoir des preuves contre lui, qu'il n'a aucune preuve contre son employeur et, que le patron renie les accusations, personne ne veut l'écouter.

-C'est compliqué…, acquiesça l'enfant.

-Je te le confirme….Oh, mais vous avez vu l'heure ! Désolé Ran, mais le procès va commencer dans quelques minutes. Il faut que j'aille voir le juge Bokko pour lui confirmer ma présence… on se revoit durant la pause.

-D'accord. Bonne chance maman !

Eri lui sourit puis s'éloigna dans la foule vers une grande porte en bois, qu'elle franchit discrètement.


Quelques minutes plus tard, la cohue désordonnée et éparpillée dans le hall se transforma petit à petit en cohue ordonné devant la porte massive de la salle d'audience. Il fallu attendre quelques temps avant que la porte ne s'ouvre enfin. Un jeune homme brun dans la trentaine, qui portait un costume recousu main à certain endroit, se tint devant la foule.

Il commença par tenter d'interpeller la foule. Mais devant l'insistance du chahut, il leva une main et prit une voix tonnante.

-Mesdames et messieurs ! Je vous prie de vous calmer, la séance va commencer ! Je suis Saiban Hanzai, je serais greffier durant ce procès sur l'affaire « Gomi ». Veuillez rentrer tranquillement dans la salle, dans le calme et le respect de tous. Prenez place et restez silencieux jusqu'au début de l'instance. Merci d'avance pour votre coopération.

Un léger murmure d'approbation parcourut la foule qui commença à se mettre en place, tandis que le greffier ouvrait les portes. Rapidement, le public se déversa lentement dans la salle.

La salle d'audience était beaucoup plus petite que le hall. Les hauts murs en marbre blancs et bruns faisaient résonner le bruit de pas du grouillement de gens. Une barrière en bois, séparait les bancs du public, du procès. Derrière les barrières, un pupitre en bois trônait au milieu de la salle. Assis derrière, un vieil homme chauve se tenait fièrement. Il portait une sorte de robe noire, l'habit des juges. Un écriteau mit en évidence sur le pupitre où il était écrit « Juge Bokko » laissait peu de doutes quant à sa fonction.

Un peu à coté, se trouvait un plus bas, un autre pupitre. Là se tenait, le procureur un peu plus jeune qui regardait le public d'un air de reproche, dérangé par le bruit. Il portait lui aussi une sorte d'habit noir ressemblant à une robe. Il avait une tête carrée et des cheveux gris-poivre. Il fusillait du regard l'avocat de la partie civile qui était à son pupitre, diamétralement opposé à celui d'Eri. L'avocat aux courts cheveux noirs, relisait ses notes avec un sourire en coin comme s'il s'attendait à une victoire certaine contre

Le bruit diminua au fur et à mesure que les bancs se remplissaient. Le greffier passa la barrière et s'assit à un bureau à coté de l'avocate de la défense. Il ouvrit un ordinateur posé sur le bureau et tourna un regard attentif vers les jurés.

Le Juge s'éclaircit la gorge, et prit la parole avec prestance :

-Bien ! Désormais que le calme est revenu. Nous allons pouvoir commencer ce procès. Tout le monde est là ?...Très bien.

Il s'adressa aux gardes au fond de la salle.

-Vous pouvez fermer les portes… Instance du 19 décembre, Séance présidé par le juge Rinnen Bokko. Représentant de l'état durant ce procès, le procureur Yuzo Namida.

Il désigna de la main l'homme sur le pupitre inférieur à lui.

- L'accusé est Nise Yūzai, employé, représenté par l'avocat de la défense, Eri Kisaki. L'accusateur est la société Gomi ainsi que les victimes de l'arnaque, représenté par l'avocat de la partie civile, Kozui Mojitsu. Les charges qui pèsent sur l'accusé sont les suivantes : Arnaque de grande ampleur, détournement d'argent et blanchissement d'argent. Veuillez faire rentrer l'accusé, s'il vous plait.

Un homme avec de courts cheveux bruns et un regard fatigué apparu dans l'antre de la porte. Encadré de deux gardes. Il avança d'un pas craintif vers le siège qui lui était destiné. Il s'assit lentement en lançant un regard effrayé vers les jurés. Il tremblait de peur devant un tel public. Conan s'étonna du regard noir que lança le greffier envers l'accusé. Le juge mit ses lunettes et commença à lire sa feuille

-Mr. Yūzai, vous êtes accusé d'avoir mené des arnaques envers 34 clients de la Banque « Gomi » dans laquelle vous travaillez… Vous êtes aussi accusé de détournement de fond ainsi que de blanchiment de plus de 500 millions de yens. Niez-vous ces accusations ?

-Je...je..., commença l'accusé

-Nous les nions, votre honneur, dit Eri d'une voix calme mais qui parvint à résonner dans toute la salle. Mon client plaide non-coupable pour toutes les accusations qu'on lui porte.

Le juge eu un regard sceptique.

-Est-ce vrai, Mr Yusai ?

L'accusé releva brutalement la tête et regarda l'audience avec incrédulité. Le greffier lui indiqua d'un signe de tête qu'il devait répondre à la question.

-Oui…Oui, murmura-t-il d'une voix à peine audible.

-Très bien…merci. Maitre Mojitsu avez-vous quelque chose à répondre à la défense ?

L'avocat eut un sourire confiant, il se tourna vers le juge

-Bien sûr, votre honneur ! J'aimerais faire appel à un témoin. Il attend dans une salle à l'arrière du tribunal. Puis-je le faire venir ?

Le juge fit un signe de tête à un des deux gardes qui avait amené l'accusé. Le baraqué s'éloigna et refranchis la porte dont il était venu. Le silence retomba lourdement dans la salle.

Conan, assis au deuxième rang, à coté de Ran, bailla bruyamment.

Pffff…Ca s'annonce déjà ennuyant….Si seulement c'était une affaire de meurtre, j'aurais déjà été plus intéressé !

Il patienta en regardant le corps judiciaire. Eri avait le même regard intransigeant qu'elle avait d'habitude dans ses procès. L'avocat de la partie civile affichait le même regard triomphant qu'au début du procès. Le juge semblait fatiguer ce qui lui valait des regards insistants du procureur. Le greffier, lui, regardait d'un air consterné l'accusé qui essayait de se faire petit. Conan ne comprenait pas le comportement du greffier envers l'accusé, il fallait qu'il demande pourquoi à Eri durant la pause…

Soudain, il fut tiré de ses pensées par un cri qui déchira le silence de la salle. Il chercha du regard l'origine du cri dans l'assemblé, mais personne ne semblait en danger. Le public tentait luit aussi de déterminer l'origine du bruit. Il réfléchit à toute vitesse, si ça ne venait pas de la salle d'audience alors ça venait de…

Il sauta de son siège et couru si vite que Ran n'eu pas le temps de l'arrêter. Il franchit sans difficulté la barrière en bois et s'engouffra par la porte de l'accusé.

Il arriva dans un couloir faiblement éclairé par de petites fenêtres. Il regarda de toutes les cotés et parvint à localiser le garde qui était rentré dans ce couloir quelques minutes auparavant. Il était couché contre le mur, il respirait rapidement et avait une expression de terreur sur le visage. Conan s'approcha de lui.

-Eh oh ! Qu'est ce qui ce passe ? demanda t'il d'un air trop sérieux pour un enfant

Le garde grogna quelque chose d'incompréhensible, puis pointa du doigt la pièce diamétralement opposé à lui.

La salle était encore plus sombre que le couloir, on ne distinguait même pas les murs ni le sol. Mais la faible lumière qui parvenait à entrer permettait d'entrapercevoir la forme d'un homme allongé au sol, gisant au pied d'une statue de la justice aux yeux bandés.

Moi et ma grande gueule !


Prochain chapitre le 31 décembre (en Théorie)

Quelques définitions:

Instance: Une procédure judiciaire en cours devant une juridiction. N'importe quel procès est une instance.

Greffier: Un secrétaire dans le domaine de la justice. C'est lui qui s'occupe de rédiger le compte rendu écrit d'un procès.

Procureur: Représentant de l'état pendant une affaire

Petite précision: Ne faisant pas d'étude de droit et n'ayant pas de connaissances exactes sur le système judiciaire japonais. Je ne garantis pas la validité de toutes les informations données