Coucou ! Me revoici enfin pour une nouvelle histoire ! J'attendais ça depuis longtemps ! J'espère que ce sera à la hauteur de vos espérances, en tout cas j'ai adoré l'écrire et j'ai hâte de vous la faire découvrir.

Je dois aussi vous prévenir que cette histoire est terminée. Eh oui, vous avez bien lu, TERMINÉE ! Ça veut dire que je ne vous ferais pas la même chose qu'avec La Cage, c'est-à-dire vous faire attendre pendant des semaines entre chaque chapitre ! Je publierai donc au moins une fois par semaine, pour l'instant tous les samedi puisque je commence ce soir. Cette histoire contient dix chapitres, mais vous n'êtes pas à l'abri de potentiels bonus :)

Disclaimer : Comme d'habitude, Teen Wolf ne m'appartient pas et on ne m'a toujours pas proposé de racheter les droits, dommage...

Paring : Sterek, encore et toujours ! (avec plein d'autres couples)

Rating : M, encore et toujours !

Bêta : La super Voidonce !

Note du chapitre : Une entrée en matière pour poser le décor^^


Chapitre 1 : Émergence

La vie de Stiles ne serait jamais un long fleuve tranquille.

Elle ne l'avait jamais été et ne le serait certainement jamais plus. Pas après cette nuit-là. Et Stiles ne faisait pas référence à celle où Scott avait été mordu mais bien, celle trois ans plus tard, où il fut enlevé dans son lit alors qu'il dormait – plus ou moins paisiblement – , la menace de la Bête du Gévaudan enfin éradiquée.

En tant que seul humain « normal » de la meute, Stiles avait toujours su qu'un jour il serait éjecté de la partie. De son plein gré ou de force. Jusque-là, il avait réussi à survivre. Bien sûr, il avait fait des sacrifices, comme tout le monde, mais il s'en était toujours sorti entier. À peu de choses près. Néanmoins, il avait toujours su que sa chance finirait par tourner et s'étonnait même que cela ne se produise que maintenant. Il avait survécu à un alpha psychopathe, un kanima vengeur, une meute enragée, une Darach folle furieuse, un esprit surpuissant et machiavélique, une extermination en masse et enfin, à des chimères et leurs Médecins de l'Horreur. Et il s'en était tiré avec seulement quelques égratignures et des cauchemars. Bon d'accord : beaucoup de cauchemars. Il était presque normal aujourd'hui que ce bon vieux Destin vienne récupérer sa part.

Après que la meute eut vaincu Sébastien Valet et ramené Mason, le dernier survivant des Médecins de l'Horreur, le Généticien, s'était envolé dans la nature. Scott et sa meute, accompagnés de Deucalion (qui aurait pensé que le Démon Loup se rallierait à leur cause ? Certainement pas Stiles.), l'avaient cherché dans les sous-terrains. Ils avaient même retrouvé le chemin jusqu'à leur planque initiale où les petites expériences sur les chimères avaient été réalisées. Mais ils avaient trouvé le lieu complètement vide. Tout avait été débarrassé, de la simple table d'examen jusqu'au grand réservoir au liquide verdâtre dans lequel avait baigné cette forme à peine humaine que les Médecins de l'Horreur trimballaient partout avec eux. Ce guerrier duquel ils puisaient leurs forces et leur immortalité.

Tout avait disparu.

Aussi, à tort, tout le monde avait conclu que le Médecin de l'Horreur, seul, s'était avoué vaincu, ayant perdu sa plus parfaite chimère ainsi que ses compagnons, et était définitivement parti de Beacon Hills. Quelle erreur.

Après avoir fait le ménage, Scott et les autres étaient plus ou moins partis chacun de leur côté. Liam avait accompagné Mason à l'hôpital, Scott avait retrouvé Kira, Lydia et Jordan étaient partis Dieu sait où faire Dieu sait quoi, Malia était restée avec Braeden, et Stiles était tout simplement rentré chez lui, après avoir appelé Melissa qui lui avait retiré l'éclat de verre du ventre et pansé sa plaie. Son père avait été plus qu'heureux de le retrouver en vie et en un seul morceau, malgré sa blessure qu'il pouvait quasiment qualifier de superficielle après toutes celles qu'avaient récolté Stiles. Cependant, le jeune homme avait rapidement filé dans sa chambre, avait pris une douche et s'était couché sans demander son reste, adressant à peine la parole à son père inquiet. Stiles avait énormément de sommeil à rattraper et il avait enfin la chance de pouvoir dormir sans craindre de se faire tuer par un animal monstrueux.

Encore une belle erreur de sa part.

Une présomption un peu rapidement faite, puisqu'alors qu'il dormait profondément, une forme fantomatique apparut de nulle part dans sa chambre, accompagnée d'un concert de cliquetis qui ne le réveilla pourtant pas. Et avant même qu'il n'en ait d'ailleurs l'occasion, une seringue à la propreté douteuse s'enfonça dans son cou, lui administrant un tranquillisant qui le maintint dans un sommeil profond. Il ne se sentit pas être transporté, pas plus qu'il ne sentit le courant d'air froid effleurer sa peau, pourtant familier. Et il n'entendit pas non plus le claquement métallique d'une paire de menottes que l'on referma sur ses mains et ses chevilles. La froideur de la table sur laquelle il avait été allongé ne le tira pas plus des bras de Morphée.

En réalité, Stiles était à mille lieues de cet endroit, perdu dans des songes désagréables où il revoyait le corps de Donovan être transpercé par cette barre de fer qui, en définitive, lui avait sauvé la vie. Et malgré sa volonté d'échapper à ce cauchemar, Stiles se retrouva incapable de se réveiller. Son esprit était piégé dans son corps et il ne put retrouver le chemin vers la réalité et finit par lâcher prise, se laissant dériver sur le cours de ses pensées coupables.

Au-dessus de lui, le Généticien avait ses yeux rivés sur son visage innocent, savourant cet instant avant la victoire qu'il savait gagnée d'avance. Il allait lui faire payer la disparition de sa plus belle création ainsi que celle de ses deux compagnons. Oui, il allait se venger de toutes les créatures surnaturelles, il allait s'assurer de leur éradication et alors, sa victoire serait totale et Beacon Hills enfin détruite. Et l'instrument de sa vengeance ne serait rien de plus que cet humain faible et vulnérable allongé sur cette table à sa merci. De plus, sa vocation de scientifique ancrée dans ce qu'il lui restait de peau viable, le Médecin avait plus que hâte de commencer la procédure.

À cause de la mort du Pathologiste, tué par leur propre bête, et du Chirurgien, les pouvoirs du Généticien avaient néanmoins diminué. Mais, il avait encore assez de forces et de moyens pour parvenir à ses fins. Il restait une arme à laquelle les Médecins de l'Horreur n'avaient jamais osé toucher, une arme qui pourrait changer le cours de l'histoire et provoquer une apocalypse. Et aujourd'hui, n'ayant plus rien à perdre, le Généticien allait s'en servir. En fait, tout au long de sa misérable existence d'être intangible, il n'avait attendu que ça.

Se détournant de l'humain profondément endormi et de ses pensées exaltées, le dernier Médecin de l'Horreur ôta le pendentif qu'il portait autour de son cou décharné et le contempla un instant. Cela faisait des siècles qu'il était son gardien, ayant la tâche de le surveiller et de le garder caché aux yeux du reste des créatures surnaturelles. Ce pendentif n'était qu'une simple pierre d'un noir d'encre ressemblant fortement à un onyx. Mais dans celle-ci, on voyait des volutes blanches tournoyer lentement, rendant sa valeur inestimable. Même Satan, Dieu et sa misérable armée d'anges, s'entre-déchireraient pour l'obtenir. Car dans cette pierre était retenu prisonnier un esprit ancestral, vieux de plusieurs millénaires, probablement aussi vieux que l'Enfer et puissant comme aucun être. Dans cette pierre avait été enfermé l'esprit d'un messager du Diable.

Dans cette pierre se trouvait l'esprit du Ghost Rider.

Un esprit que le Généticien s'apprêtait à implanter dans le corps de l'humain qu'il avait enlevé. C'était la dernière expérience à laquelle il procéderait avant de partir définitivement de Beacon Hills, laissant cette ville maudite s'autodétruire sans lui. Le Médecin de l'Horreur, en tant que scientifique, savait qu'il pouvait échouer, mais il avait bon espoir que le garçon y survivrait.

Après tout, il n'avait pas été choisi au hasard. Il avait été choisi car, en plus de vivre avec le surnaturel tous les jours, il avait survécu à la possession d'un Nogitsune, un esprit vengeur à peine moins puissant que celui d'un Ghost Rider. Ce garçon était également venu à bout d'une de leurs chimères, une chimère des plus dangereuses, sans avoir eu recours à des pouvoirs surnaturels et dans toute sa vulnérable mortalité. Il était fort, intelligent et n'avait pas hésité un instant à faire ce qui devait être fait pour survivre. Alors oui, l'humain serait une réussite. Il devait l'être.

Avec une excitation familière et malsaine, le Généticien apposa la pierre sur le front blafard de l'humain inconscient, et l'y maintint en augmentant progressivement la pression pour guider l'esprit. Malgré l'anesthésie, le corps de l'humain fut secoué de violents spasmes lorsque les volutes blanches de la pierre cessèrent brusquement de tournoyer et s'engouffrèrent sous son crâne, ne laissant derrière elles qu'un simple onyx vide.

Lentement, le corps de l'humain retrouva son immobilité, mais ses yeux s'ouvrirent brusquement et se tintèrent entièrement d'un rouge écarlate angoissant. Aussitôt, le Médecin détourna la tête, ne souhaitant pas rencontrer ce regard maudit qu'il savait être potentiellement mortel. La possession était désormais en train de se faire et la tâche du Généticien était achevée. Dommage qu'il ne puisse pas assister entièrement au spectacle et qu'il doive partir dans les plus brefs délais. Car il savait que la meute du Vrai Alpha, et notamment le Chien des Enfers, étaient sur leurs gardes. Si un de leurs précieux compagnons venait à disparaître trop longtemps, cela éveillerait inévitablement leurs soupçons et ils se mettraient sur sa piste. S'il voulait survivre et reprendre des forces, le dernier Médecin de l'Horreur devait partir en laissant le moins de traces possibles, ce qui signifiait qu'il ne s'était déjà que trop attardé.

Reprenant le corps mou du jeune humain entre ses bras, le Généticien se dématérialisa pour réapparaître une seconde plus tard dans la chambre obscure où il l'avait emporté. Sans un bruit, il reposa sa dernière chimère sur le lit défait et la contempla un instant, priant pour que son plan fonctionne. Si c'était le cas, peut-être reviendrait-il simplement pour apprécier de marcher sur les cendres de cette ville qui lui avait tant volé. Il tirerait une immense satisfaction à souiller ses ruines.

Avec un dernier regard sur sa dernière création, le Généticien s'évapora dans la nuit. Fuyant Beacon Hills et la future apocalypse qui y sommeillait.

Aux alentours de sept heures du matin, Stiles se réveilla en sursaut, haletant et couvert de sueur. Pendant un court instant, il fut désorienté et ne reconnut pas sa chambre avant de poser les yeux sur ses posters et les souvenirs qui allaient avec. Alors qu'il peinait à reprendre sa respiration, une migraine phénoménale lui tomba dessus et il étouffa un gémissement en enfouissant sa tête dans l'oreille et en le mordant de toutes ses forces. La douleur, indescriptible, était telle qu'elle assombrit son champ de vision et lui donna une brusque envie de vomir. Chancelant, Stiles parvint à se mettre debout et à se diriger vers la salle-de-bain tout en se raccrochant au mur. Il eut à peine le temps de se pencher au-dessus de la cuvette des toilettes qu'il vomissait tripes et boyaux.

Au bout de quelques minutes, alors qu'il avait vidé le contenu de son estomac et que la migraine avait un peu reflué à l'arrière de son crâne, Stiles retrouva la vue et son esprit s'éclaircit. Aussitôt, il repensa aux cauchemars qu'il avait fait toute la nuit, rêvant de feu, de cendres et de sang, de ciel noir et d'apocalypse. L'odeur de la mort avait été tellement réelle dans son esprit qu'elle avait provoqué cette violente nausée au réveil.

Après encore quelques minutes à essayer de calmer les soubresauts de son estomac ainsi que les battements de son cœur, Stiles retrouva assez de forces et de volonté pour se relever, s'aidant du lavabo. À tâtons, il ouvrit la pharmacie et attrapa une boîte de paracétamol avant de gober deux cachets, réprimant un nouveau haut-le-cœur lorsqu'il les avala.

La tête lui tournait encore, mais, quand il entendit son père se lever, il se brossa les dents à la va-vite, essaya de faire disparaître cette expression douloureuse de son visage, et retourna dans sa chambre. Un instant plus tard, le shérif frappait à sa porte et entrait sans même y réfléchir, un air soucieux sur le visage. Depuis que son fils sortait avec Malia, il avait arrêté d'entrer dans sa chambre sans frapper et sans attendre de réponse, mais lorsqu'il s'inquiétait, cela lui sortait de la tête et son attitude de shérif reprenait le dessus.

Lorsqu'il vit son fils assit au bord de son lit, le teint pâle et l'air fatigué, John Stilinski sentit l'angoisse renaître au creux de son ventre. Depuis quelques temps, il s'inquiétait en permanence pour Stiles, pour sa santé plus que tout autre chose. Heureusement, après l'épisode du Nogitsune, son fils avait repris un peu de poids et s'était étoffé niveau muscles, mais il avait toujours cet air maladif et préoccupé qui empêchait parfois John de fermer l'œil.

- Stiles ? Est-ce que ça va, fiston ? C'est la blessure qui te fait mal ? demanda le shérif d'une voix douce alors qu'il scrutait intensément le visage de son enfant.

- Mmm, non. J'ai fait des cauchemars. Je crois que j'ai besoin d'un bon petit déj', répondit le jeune homme en tentant vainement de sourire.

- Tu es sûr ? Je t'ai entendu vomir.

Stiles, habitué au regard perçant de son père, ne se laissa pas déstabiliser. Cela faisait bien longtemps d'ailleurs qu'il ne s'était laissé impressionner par quelqu'un. Mais son père ne devait pas s'inquiéter inutilement pour lui.

- J'ai eu la nausée, mais c'est passé, ne t'en fais pas.

Le shérif fronça les sourcils avant de laisser tomber devant l'attitude réservée de son fils. Il savait que celui-ci était plus enclin à la conversation lorsqu'il avait le ventre plein.

- Je vais te faire un bon petit-déj', fils, et on pourra parler.

Stiles savait que son père voulait être au courant de ce qui s'était passé la veille avec la bête du Gévaudan et la mère de Malia, et qu'il ne lâcherait pas l'affaire jusqu'à tout connaître. Aussi, le jeune homme acquiesça et se contenta de demander :

- Tu ne travailles pas ce matin ?

- Non, j'ai pris un jour de congé. J'ai cru comprendre que nous n'aurions pas affaire à de nouvelles disparitions tout de suite.

Stiles haussa un sourcil interrogateur.

- Scott m'a appelé hier soir pour me prévenir. Il ne m'a rien raconté en détails, mais je sais que tout est plus ou moins rentré dans l'ordre.

- Plus ou moins, dit Stiles en hochant la tête.

- Alors habilles-toi et rejoins-moi dans la cuisine, je vais faire des pancakes.

Le jeune homme regarda son père sortir de sa chambre, perplexe. Depuis quand cuisinait-il ? Habituellement c'était toujours lui qui faisait à manger pour son père, ou alors ils commandaient, mais John Stilinski ne se risquait que rarement à manier une poêle. Cependant, lorsqu'il faisait cet effort, Stiles était toujours très heureux de manger ses plats, même s'ils finissaient complètement carbonisés la majeure partie du temps.

Un peu fébrile, Stiles se leva de son lit et s'habilla lentement, ne voulant pas stimuler la migraine qui fracassait déjà son crâne avec ardeur. Lorsqu'il referma son armoire et croisa son reflet dans le miroir, il frissonna. Il avait vraiment une tête à faire peur, pas étonnant que son père s'inquiète autant. Lui qui était d'ordinaire assez pâle était carrément livide, et les gros cernes violets sous ses yeux n'arrangeaient rien du tout. Stiles ne ressemblait pas encore au cadavre qu'il avait été en étant possédé par le Nogistsune, mais il n'en était pas loin. Heureusement qu'il n'était plus aussi maigre qu'avant, au moins, il ne donnait pas l'impression qu'il allait s'écrouler d'une seconde à l'autre.

Soupirant, le jeune humain se détourna du miroir et se frotta les yeux. Fatigué et avec un mal de crâne persistant, il rejoignit son père dans la cuisine lumineuse au rez-de-chaussée et le trouva réellement en train de faire des pancakes.

- Tout va bien papa ?

Le shérif Stilinski se retourna et observa son fils avec attention. Celui-ci avait repris des couleurs, mais c'était évident qu'il n'était pas excessivement en forme.

- Oui, fiston. C'est presque prêt. Sors les assiettes et le sirop d'érable, s'il-te-plait.

Stiles hocha la tête et s'exécuta, toujours perplexe. Lorsque son père posa une pile de pancakes sur la table, il ne put se retenir d'écarquiller les yeux et de s'exclamer d'un ton ébahi :

- Et en plus, ça a l'air comestible !

- Je te remercie, Stiles, grommela son père en s'asseyant en face de lui, ne pouvant retenir l'étincelle de fierté qui brilla dans ses yeux.

Le jeune homme attaqua son petit déj' un peu plus joyeusement et ils le savourèrent en silence. John jetait de temps à autres des regards à son fils qui les sentait peser sur sa nuque, mais il ne disait rien. Pour la première fois depuis longtemps, Stiles avait retrouvé un peu d'appétit. Ce qui était pour le moins contradictoire puisqu'à peine une demi-heure plus tôt il vomissait dans les toilettes et que sa migraine, même si elle avait décru, était toujours bien présente et s'amusait à faire de la marmelade avec son cerveau. Néanmoins, il avait faim et dévora ses pancakes avec un enthousiasme qui rasséréna son père.

- J'espère que tu n'as rien de prévu, déclara finalement ce dernier lorsque leur petit déjeuner eut disparu.

- Pas spécialement, pourquoi ? demanda Stiles en se levant pour mettre les assiettes dans le lave-vaisselle.

- Je pensais qu'on pourrait passer la journée ensemble, traîner…

- Traîner ? releva le garçon en lançant à son père un regard circonspect. Toi, tu veux traîner ?

John Stilinski opina du chef. Si son fils était si étonné à l'idée qu'il puisse vouloir passer du temps ensemble rien que tous les deux, c'était principalement de sa faute. Il n'avait pas été très présent dans la vie de son fils ces derniers temps et il allait devoir se rattraper.

- Oui, je pensais qu'on pourrait peut-être aller manger quelque part tous les deux et rattraper le temps perdu… et discuter de ce qui s'est produit hier. Je voudrais bien être au courant pour savoir quoi raconter à mes collègues au boulot.

- Ça me ferait vraiment plaisir, acquiesça Stiles distraitement.

Cela faisait bien longtemps qu'ils ne s'étaient pas fait une soirée père/fils, et encore plus longtemps une journée entière ! Stiles n'allait pas dire non. Il savait qu'il s'était beaucoup éloigné de ses amis et encore plus de son père pendant les dernières semaines, et maintenant que le calme était revenu sur Beacon Hills, peut-être qu'il pourrait se faire pardonner ses derniers manquements.

- Bien sûr, continua prudemment le shérif, si tu veux inviter Malia, elle est la bienvenue.

Stiles, adossé contre le lave-vaisselle, se figea, son palpitant plongeant dans sa poitrine. Il avait oublié de mettre son père au courant. En fait, il avait aussi oublié de mettre Malia au courant, mais elle avait dû comprendre le message puisqu'elle l'évitait soigneusement depuis plusieurs jours. Cependant, Stiles savait qu'un moment arriverait où il devrait l'affronter, et ce moment promettait de ne pas être un des plus beaux de sa vie… Le jeune humain n'avait pas peur d'affronter la coyote-garou, il ne voulait simplement pas parler de ses sentiments, de leur relation, ou plutôt de cette nouvelle absence de relation.

- Stiles ?

En entendant son père, Stiles secoua la tête, reprenant pied avec la réalité. De quoi ils parlaient déjà ? Ah oui, la sortie.

- Non, Malia ne viendra pas. Et…pour tout dire, je ne pense pas qu'elle remettra les pieds ici.

- Vous avez rompu ? s'étonna le shérif, surpris.

Stiles hocha la tête et croisa les bras sur sa poitrine. Il n'avait jamais aimé parler de ses sentiments avec Scott, alors les évoquer avec son père…

- Mais ça avait l'air de plutôt bien marcher entre vous, non ?

Le jeune homme haussa les épaules. Il avait aimé la coyote-garou, il était tombé amoureux de son impulsivité, sa franchise, sa fraîcheur… Mais, avec les derniers événements, ils avaient tous les deux cherché à régler leurs problèmes chacun de leur côté sans en parler à l'autre. Cet amas de secrets avait fini par gâcher leur relation, jusqu'à la détruire totalement. Stiles ne s'était pas senti assez à l'aise avec Malia pour lui parler de son petit homicide, et elle, de son côté, ne lui avait pas assez fait confiance pour lui parler de sa mère. Finalement, petit à petit, ils avaient eu de moins en moins de choses à se dire et avaient progressivement cessé de se voir, occupés à combattre chacun leurs propres monstres.

- Il faut croire que la flamme s'est éteinte, ironisa Stiles en se frottant le front.

La tournure de la conversation ne lui plaisait pas et sa migraine revenait au grand galop. Cependant, son père, ne semblant pas voir son embarras, continua à l'inonder de questions.

- Mais vous étiez proches. Je veux dire, elle partageait un peu ton monde, d'une certaine façon…

- C'est plutôt moi qui m'étais incrusté dans le sien, rétorqua Stiles.

- Tu t'es réconcilié avec Scott pourtant, souligna le shérif qui avait noté la pointe de rancœur dans la voix de son fils.

- D'une certaine façon. Il a reconstitué la meute, mais ce n'est plus comme avant, papa. Je suis peut-être son meilleur ami, mais la personne avec qui il passe tout son temps, c'est son bêta adoré, Liam. Et Malia…Malia est complètement obsédée par sa mère.

Le ton acide ne passa cette fois-ci pas inaperçu aux oreilles de son père qui le regarda en haussant les sourcils.

- Elle n'est pas morte ?

- Non…Malia lui a pris ses pouvoirs grâce aux griffes de Belasko et Braeden l'a ensuite emmenée avec elle. Probablement dans un endroit humide et lugubre, ajouta Stiles avec un reniflement dédaigneux.

- Les griffes de quoi ? Attends, non laisse tomber, je ne veux pas savoir, soupira John Stilinski.

Stiles haussa les épaules et massa ses tempes du bout des doigts, espérant apaiser son mal de tête.

- Du coup, Malia et toi c'est définitivement fini ?

Le jeune homme poussa un grognement affirmatif où se mêlaient l'irritation et la douleur. Il fallait qu'il remonte dans sa chambre, rapidement. Sa migraine ne faisait que s'intensifier de minute en minute et il avait l'impression que son cerveau allait bientôt exploser.

- Stiles ? Tu es sûr que ça va ?

Il entendit de très loin son père repousser sa chaise qui crissa sur le carrelage. La douleur lui vrillait le crâne, assourdissant les sons autour de lui et le rendant aveugle. Des flashs d'images de son cauchemar lui apparurent à une vitesse qui lui donna le tournis. Sa migraine fut soudainement si intense qu'il sentit du sang se mettre à couler de son nez et qu'en voulant faire un pas en avant, il perdit l'équilibre et s'écroula.

- Stiles ! s'exclama son père en le rattrapant à bout de bras et en l'aidant à s'asseoir sur le sol. Stiles, qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que tu as ? Est-ce que je dois t'emmener à l'hôpital ? Stiles !

Mais la voix de son père parvenait à peine à celui-ci. Trop perdu dans les méandres de la souffrance, Stiles essayait de chasser les images de son esprit et de reprendre le contrôle, de surpasser ce mal de crâne qui lui comprimait le cerveau. Un flash plus violent que les autres s'attarda dans sa tête, lui donnant le temps d'apercevoir une rue moyenâgeuse et une silhouette enflammée ressemblant fortement à celle de Jordan. Pourquoi voyait-il Jordan ? Qu'est-ce qui clochait avec lui, putain ?! Un claquement sonore résonna subitement sous son crâne, le faisant violemment sursauter alors que l'image d'un fouet de feu s'incrustait sur ses rétines.

Aussi brutalement que les images avaient déferlé dans sa mémoire, elles disparurent et sa migraine reflua, laissant un Stiles à l'agonie avec le cerveau palpitant douloureusement. La vue fut le premier sens qu'il retrouva, suivi de son ouïe et de la voix paniquée de son père vociférant.

- Stiles ! Stiles, réponds-moi !

Un gémissement s'échappa des lèvres du jeune humain qui, désespérément accroché à son père, essayait de se redresser. Des mains secourables l'aidèrent et il réussit à s'asseoir et à relever la tête, distinguant le visage de son père affolé tout près du sien.

- Ça va mieux ? demanda aussitôt celui-ci. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Je vais appeler Melissa, je…

- Non…ça va mieux papa, j'ai…migraine…

- Une migraine t'a fait ça ? Stiles, tu…

Le regard de son père changea brusquement. D'anxieux, il passa à carrément terrifié, faisant naître une boule dans le ventre de Stiles qui avait repris ses esprits.

- Papa ?

- Stiles, qu'est-ce que c'est ? demanda John Stilinski d'une voix blanche en désignant le nez de son fils.

Automatiquement, ce dernier passa le dos de sa main sous son nez pour l'essuyer, certain d'y trouver du sang. Mais Stiles se pétrifia lorsqu'il vit la couleur du liquide sur sa peau. Ce n'était pas du sang. Oh non, ça n'en était pas.

C'était du mercure.


RE ! J'espère que cette entrée en matière vous aura plu ! Ceci est mon petit bébé à moi, alors traitez le avec respect ! xD (sans blague, pas d'insultes, c'est arrivé à trop d'auteur, malheureusement)

Comme d'hab' j'accueille tous vos avis à bras ouverts ! Je ne me mettrai pas à pleurer si vous me dîtes que c'est complètement naze, en revanche, dans le cas contraire, je risque de fondre en larmes tellement je suis sous pression ! Mais ne vous gênez pas, les reviews sont ouvertes !

À la semaine prochaine !

Bizzz

Blitzz