Un simple conseil
- disclaimer : ni Sherlock ni Doctor Who ne m'appartiennent, et heureusement d'ailleurs, qui sait quels dégâts je pourrais y faire :B
- note de l'auteur : un OS trèèès court (que j'aurais sans doute pu développer, mais les idées ont inexplicablement disparues) sur deux persos un peu "oubliées".
Molly referma la porte de la morgue en soupirant : Sherlock avait été odieux, une fois de plus. Le pire étant qu'elle n'était même pas sûre qu'il en ait eu conscience. Et il l'avait humiliée en public, ce qu'elle avait de plus en plus de mal à supporter. Pourtant, c'était plus fort qu'elle, dès qu'il la regardait, elle se sentait faiblir. La faute à ces yeux d'une couleur indéfinissable, qu'on pouvait toutefois rapprocher du bleu, et qui vous transperçaient d'un seul regard. Il suffisait d'un mot du détective pour que les genoux de Molly se changent en coton et qu'elle rougisse et bafouille comme une idiote. Elle entendit la porte se rouvrir, et un fol espoir la traversa : « C'est Sherlock, il revient pour s'excuser. ». Elle chassa immédiatement cette pensée stupide. Sherlock, s'excuser ? Plutôt un nid d'araignées au centre de la Terre, prêt à nous envahir le soir de Noël ! Elle se retourna pour découvrir une jeune femme, portant blouse de médecin. Elle l'avait déjà croisée, elle en était certaine. Le médecin avait l'air très embarrassé :
- Bonjour… Hem, je, j'étais là tout à l'heure, et je…
Ah, elle avait assisté à la scène avec Sherlock. C'était donc là qu'elle l'avait aperçu, dans l'assemblée. La jeune femme continua :
- Voilà, j'aurais voulu… Vous dire quelque chose, euh… Plutôt vous demander quelque chose d'abord.
Elle devait sûrement se demander qui était cet homme étrange, tout en maigreur et long manteau. Elle s'apprêtait à devancer la question, mais la jeune femme fut plus rapide :
- Il ne vous voit pas, n'est-ce pas ?
Interloquée, Molly referma la bouche. Qu'est-ce que ça voulait dire ?
- Je veux dire, il ne fait pas attention à vous, vous êtes seulement un élément familier du paysage.
Vexée, Molly répondit assez sèchement, bien qu'elle eût conscience que tout ce qu'avait dit le médecin était vrai.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez.
La jeune femme à la peau brune eut un sourire triste :
- Bien sûr que si vous voyez. Je ne sais pas qui est cet homme, mais il ressemble à… Un ami, que j'avais autrefois. Encore que cet ami était en quelque sorte plus gentil que le vôtre. Et vous… Eh bien vous me ressemblez un peu. Alors, je voulais juste vous dire ceci : ne l'attendez pas. Je ne sais pas quelles sont précisément vos relations avec cet homme, mais ne l'attendez pas. Vous vous dites peut-être qu'il est agréable de rester près de lui, malgré son désintérêt, et que c'est mieux que rien. Ce n'est pas totalement faux. Mais ce n'est pas à vous d'espérer après lui. Il a eu plus que nécessaire le temps de remarquer que vous vous intéressiez à lui. S'il n'a rien changé, s'il feint toujours d'ignorer vos sentiments, alors ne l'attendez pas.
Sans plus rien ajouter, la jeune femme tourna les talons. Encore abasourdie, Molly voulut la rattraper, mais elle ne réussit qu'à s'affaler sur une chaise. Alors que la jeune femme allait ouvrir la porte, Molly réussit enfin à s'exclamer :
- Comment vous appelez-vous ?
Un temps d'arrêt.
- Martha. Martha Jones.
Et la jeune femme sortit. Ses mots tournoyaient dans l'esprit de la légiste, se répétant, s'entrecroisant, se répondant. « Ne pas attendre. » murmura Molly dans un souffle, « ne pas attendre. »
Voilàààà ! N'hésitez pas à me donner votre avis, ça fait toujours plaisir !
