Titre: De l'utilité des Insectes
Auteur: Na-chan
Genre: friendship, angst, cette partie est gen (ou peut être vue comme pre-slash)
Rating: PG
Résumé: Dean devenait, bien malgré celui, celui qu'il était « destiné » à être. Et sa première action était de récupérer Castiel. Dean/ Castiel
Fandom: Supernatural
Disclaimer: Toujours pas à moi! La série appartient à Eric Kriple, McG et probablement à d'autres ^^
Spoilers: l'épisode 4x22, la saison 4 en règle générale
NOTE (IMPORTANT): Je compte écrire plusieurs OS situés dans cet univers suivant le déroulement de l'Apocalypse, certains seront gen, d'autres seront slash. Vous serez prévenu en début de chaque chapitre.
De l'utilité des Insectes
Zachariah
- Ecoute-moi Sam, écoute-moi attentivement. Tu restes ici, ok? Je ne veux pas que tu sortes de chez Bobby!
- Dean, non!
- Si!
Il dut prendre une profonde inspiration pour ne pas se mettre à crier. Il venait de retrouver son petit frère – son Sammy – et il était hors de question qu'il perde patience maintenant.
- Ecoute-moi bien Sammy, si les anges te repèrent, ils te prendront en otage, et je ne pourrai plus négocier. Alors tu vas rester ici, où tu es protégé.
- En quoi je serais plus protégé ici qu'ailleurs! Etre chez Bobby n'a jamais empêché Castiel de te trouver!
Sam se tut, le dévisagea intensément puis détourna le regard.
- Et je ne veux pas que tu fasses face à Zachariah seul...
- Il ne peut pas me tuer...
Tout du moins l'espérait-il.
- ... Ce qui n'est pas ton cas, Sammy.
Son petit frère soupira puis se mit à marcher de long en large dans le salon de Bobby.
- Admettons. Admettons que j'accepte de ne pas te suivre – ce qui ne veut pas dire que j'accepte pour le moment! Pourquoi serais-je plus en sécurité ici?
Au moins, cette réponse était facile. Et Sam ne pourrait pas la remettre en cause.
- Bobby a tous les pièges anti-démons possibles et imaginables dans sa maison. Quand aux pièges anti-anges...
Il fit signe à Sam de le suivre et lui montra, un par un, les sigles dessinés au sang au niveau de chaque ouverture – le pas de la porte, derrière les rideaux, derrière le tableau sur le manteau de la cheminée.
- Est-ce que tu es sûr qu'ils sont efficaces...?
- Ils viennent de Castiel.
Son dernier – non, pas dernier – cadeau alors qu'il l'envoyait auprès de Sam dans le couvent Sainte Mary, alors qu'il restait pour faire face à l'archange, l'arme la plus puissante du Paradis.
- Et tu es sûr que...?
Il se retourna si vite pour faire face à son frère que ce dernier s'interrompit, n'osant finir sa phrase, n'osant exprimer tout haut les doutes qu'il arborait à l'égard de l'ange.
- Je suis sûr!
oOo
- Bobby.
- Ton plan est risqué Dean, je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée.
- Je sais.
Il se passa une main dans les cheveux, fatigué. Par les derniers événements. Par le fait qu'ils n'avaient pas réussi à éviter l'Apocalypse. Par l'arrivée de Lucifer. Par la perte de sang – il lui en avait fallu une certaine quantité pour inscrire tous les symboles de protection.
- Mais je ne peux pas abandonner Cas' après tout ce qu'il a fait.
Le « pour moi » était implicite, mais les deux chasseurs l'entendirent aussi clairement que s'il avait été crié.
- Juste... Essaie de faire en sorte que Sam reste ici, d'accord?
Bobby resta un long moment silencieux avant d'acquiescer avec réluctance.
- Fais en sorte que tu reviennes en un seul morceau fiston.
oOo
- Dean.
Il ne lui restait qu'à croiser les doigts que les informations que lui avait transmises Castiel étaient exactes, sans quoi il venait de se jeter dans la gueule du loup.
Mais il avait confiance en l'ange.
Cela ne l'empêchait pas de redouter de se trouver dans cette même pièce sans porte, sans fenêtre, sans couverture réseau pour son portable, incapable de communiquer avec l'extérieur.
Totalement prisonnier. Alors que des gens étaient en danger – alors que son frère était en danger.
Les symboles qu'il avait dessinés avec patience et attention sur son torse, ses bras, ses jambes, son bassin en utilisant comme encre son propre sang le démangeaient et il devait résister à l'envie de vérifier encore et encore que ses vêtements ne les avait pas effacés en partie.
- Zachariah. Nous devons parler.
L'homme – l'ange – ne fit que le regarder, son costume comme toujours incapable et le même air supérieur et le même sourire moqueur sur le visage.
Ce qu'il donnerait pour pouvoir les lui faire ravaler.
- Je ne suis pas sûr que tu sois en mesure de négocier, Dean.
- Et dis-moi donc, qu'ai-je à perdre?
- Ta liberté. Nous avons besoin que tu tues Lucifer, rien de plus. Si nous devons t'isoler jusque là, nous le ferons.
Il écarta les bras et ce fut à son tour de sourire avec mépris.
- Je t'en prie. Essaie.
Il n'eut aucun mal à réaliser à quel moment exactement Zachariah se rendit compte qu'il ne pouvait pas le téléporter où il le voulait. Soulagé, il ne fit cependant que sourire plus largement, moqueur et suffisant.
- Maintenant nous pouvons négocier. Vous voulez que je tue Lucifer? Je veux que Castiel revienne.
L'expression satisfaite de l'ange se reforma à ces mots. Et c'était là que commençait leur partie de bluff.
- Nous te connaissons Dean. Je te connais Dean. Tu ne laisserais jamais des innocents se faire tuer sans réagir. Nous n'avons aucune raison de négocier avec toi.
Mais Dean? Dean était un excellent joueur de poker. Il avait parfois l'impression qu'il mentait depuis toujours. Et il était sacrément bon à petit jeu.
- Vous croyez? Parce que je ne vois pas de raisons pour lesquelles je devrais me battre. Mon frère m'a abandonné. Mon frère est mort.
Il espérait que les anges n'étaient pas au courant que c'était loin d'être vrai. Mais, ainsi qu'ils s'étaient acharnés à le lui répéter, ils étaient loin d'être omniscients.
- Je n'ai plus de famille. Alors pourquoi, hein? Ce n'est pas ma stupide guerre. Tu as été assez clair sur ce point.
Il y avait de l'amertume dans sa voix, de la colère – de la haine presque – mais aussi du désespoir. Et c'était à peine s'il mentait, à peine s'il simulait.
- Je ne te crois pas.
- Bien. Je suppose que vous changerez d'avis lorsque des démons m'auront tué.
Il tourna les talons et commença à marcher en direction de sa voiture. Ca passait ou ça cassait.
Il ne savait pas ce qu'il ferait si cela ne « passait » pas...
- Même si nous voulions, nous ne pouvons pas le ramener. Son réceptacle est mort.
Il retint un sourire – Zachariah hésitait, il n'arrivait pas à le lire, à savoir qu'il bluffait – avant de froncer les sourcils. Son « réceptacle » avait un nom, Jimmy. Il avait une vie, une femme, une fille, une famille.
Et pourtant, ce n'était pas dans son intérêt – dans l'intérêt de Castiel – de commenter là-dessus, d'envoyer balader l'ange.
- Vous m'avez ressuscité. J'ai récupéré mon corps après avoir été mort pendant quatre mois. Je suis sûr que vous trouverez un moyen.
Il s'éloigna à grandes enjambées, rejoignit l'Impala et se faufila derrière le volant. Sans un regard en arrière, il mit le contact et démarra en trombe, roulant dans la direction opposée de la maison de Bobby.
Au bout d'une heure, il s'arrêta, protégea sa voiture pour ne pas être suivi et fit demi-tour.
Quatre heures plus tard, il gara sa précieuse voiture dans ce qui approchait le plus pour lui d'une « maison ». Sa maison.
oOo
- Dean, arrête ça.
- J'aurais dû m'en douter Sam. Zachariah est un bâtard incapable de ressentir la moindre émotion, égocentrique et psychopathe sur les bords. Bien sûr qu'il ne m'a pas cru.
Il avait perdu.
- Ca ne fait que quatre jours, il faut encore attendre.
Il soupira.
Il continua à nettoyer consciencieusement leurs armes.
oOo
- Peut-être...
Sam s'interrompit et Dean leva la tête, le dévisageant.
- Quoi?
- Non, rien...
- Qu'est-ce qui se passe Sam?
Ce dernier mordilla sa lèvre intérieure, pesa le pour et le contre.
- Peut-être que lui non plus ne peut réussir à nous focaliser...?
Il savait qu'il n'avait pas besoin de préciser de qui il parlait parce qu' « il » était au coeur de toutes leurs conversations, ou presque. Pas Lucifer. Pas l'Apocalypse. Pas même Lilith ou Ruby. Non, c'était « lui ».
Mais Dean secoua la tête négativement.
- Non, Cas' pourra me repérer.
Il n'y avait pas le moindre doute dans la voix de son frère. Alors il replongea le nez dans ses bouquins et continua ses recherches – infructueuses, ô surprise – sur comment tuer le Diable lui-même.
oOo
- C'est fini.
- Dean...
Sam regarda son frère, hésita à faire quoique ce soit puis se botta les fesses mentalement. Dean avait besoin de réconfort, qu'il veuille l'avouer ou non. Il posa sa main sur son épaule et serra les doigts.
- Si tu veux, on peut encore attendre.
- Ca fait une semaine et demie Sammy. Les gens meurent dehors parce que Lucifer en personne a débarqué. Je ne pense pas...
Non, c'était vrai. Ils n'avaient pas bougé pendant une semaine et demie, continuant leur partie de bluff. En vain.
- Disons qu'on se laisse jusque demain soir...? S'il n'y a toujours rien, on reprendra la route. D'accord?
Dean acquiesça et tout son langage corporel ne refléta que fatigue et lassitude. Comme depuis qu'il était revenu de l'Enfer. Mais là, là, il y avait du défaitisme encore en plus, quelque chose qui n'était tellement pas Dean que son coeur se serrait en réponse.
Mais son frère avait besoin de lui – son frère comptait sur lui pour le soutenir – alors il lui donna un coup d'épaule tout fraternel avant de lui proposer une pause dans leurs recherches et une bière.
Son aîné soupira, mais finit par acquiescer.
Et Sam se sentit honteux d'apprécier autant ce contact, leur lien, alors que son frère souffrait...
oOo
- On ne devrait pas attendre plus longtemps, ça ne sert à rien. Combien de personnes meurent alors qu'on se tourne les pouces?
Dean était debout – encore une fois – et arpentait la pièce de long en large rageusement – encore une fois.
- Dean, soupira son frère.
Et, s'il n'avait été aussi inquiet – en colère, triste, prêt à exploser, désespéré – il aurait arrêté là. Parce qu'il savait que Sammy s'inquiétait énormément pour lui.
Mais il ne pouvait pas.
Merde, Cas' s'était sacrifié pour eux. Parce qu'il le lui avait demandé.
- On a dit qu'on attendait ce soir. On attendra jusque-là. Point final.
Il acquiesça, ses mouvements se faisant presque saccadés.
Il avait perdu. Il avait perdu. Il avait perdu. Il avait perdu. Il avait perdu.
- Les garçons!
La voix de Bobby retentit jusqu'à eux et Sam, étalé sur le canapé, ne fit que crier un « quoi? » en haussant le ton.
- Il y a quelque chose qui devrait vous intéresser dans la cuisine!
Il échangea un regard avec son frère puis, avant même que son cadet ne se soit levé, il franchit la porte du salon/ bibliothèque/ bureau.
Bien sûr, il tentait de se retenir, de s'empêcher d'espérer. C'était peine perdue.
Pourtant, il dut s'arrêter dans l'encadrement de la porte. Il cligna des paupières. Se demanda un moment s'il ne rêvait pas.
Parce que ce genre de choses – les choses positives – ne lui arrivait pas en règle générale.
Mais non.
Cas' était bien là.
Ses lèvres s'étirèrent d'elles-mêmes, de leur propre accord, sans qu'il ne puisse les combattre.
- Je vois que tu n'es toujours pas ponctuel.
L'ange leva la tête et le fixa aussitôt. Son regard était perçant et ses lèvres pincées.
- Ton comportement était stupide. Il a bien failli te coûter la vie.
Il était trop de bonne humeur – content, heureux – pour que cette remarque puisse le vexer.
- J'avais plutôt l'impression de m'en être sorti avec brio.
Castiel pencha la tête sur le côté et l'observa de nouveau, de cette manière si habituelle et non humaine qu'il avait.
Puis il lui sourit.
- Peut-être bien, oui.
Et son sourire en devint presque douloureux tant il s'était fait large.
oOo
Note: Vous en pensez quoi? Je continue...?
