Auteur : Tigrou19
Série : Harry Potter
Titre : The Sun Also Shines At Night (titre provenant de l'OST du premier animé de Hunter x Hunter)
Genre : OS très court, petite introspection. UR, également, où Draco n'a jamais rejoint Voldemort.
Résumé : Lucius Malefoy n'était certes qu'un homme. Il avait commis un nombre incalculable d'erreurs dans sa longue vie, et la pire à ses yeux était sans aucun doute de n'avoir pas plus dit à son fils à quel point il l'aimait.
Rating : K.
Disclaimer : Harry Potter ne m'appartient en rien. Tout est la propriété de J.K. Rowling, à qui j'empreinte temporairement les personnages. Je ne gagne pas d'argent avec ce que j'écris.
Note : Je ne sais pas pourquoi j'ai eu subitement envie d'écrire cet OS. C'est venu comme ça. Je n'ai jamais écrit sur la famille Malfoy, mis à part un petit peu sur Draco, alors peut-être que cet écrit vous semblera quelque peu maladroit. Je m'en excuse d'avance si c'est le cas… J'ai voulu écrire quelque chose pour redorer un peu le blason de Lucius, pour montrer que malgré tout il est un Père lui aussi.
Bonne lecture !
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xXx The Sun Also Shines At Night xXx
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Lucius Malfoy laissa lentement et maladroitement tomber la bouteille de Whisky Pur Feu qu'il venait de vider au sol. Dans un état semi éveillé, il tenta de se lever de son fauteuil. A peine fut-il sur ses pieds que le plancher se mit à tanguer dangereusement, le forçant à fournir des efforts supplémentaires pour garder un équilibre plus que précaire. Un pas, un autre. Se forçant à mettre un pied devant l'autre, l'homme parvint à traverser la moitié de son salon avant de s'effondrer pathétiquement sur le sol, faisant rouler sa baguette magique sous un meuble non loin de lui.
Un grognement mécontent et ivre lui échappa et Lucius tenta à nouveau de se redresser. Un mal de tête abrutissant le prit lentement mais sûrement, l'empêchant d'avoir toute pensée cohérente, et il décida de rester allongé là, sur son tapis persan qui lui avait coûté un bras, afin de cuver tranquillement.
Ce n'était de toute façon pas comme s'il y avait encore quelqu'un qui pourrait le surprendre dans un état aussi… Infâme. Narcissa, sa chère épouse, était décédée, emportée par la folie que voir sa sœur assassinée avait provoquée. Draco, qui n'avait pu supporter la perte de sa mère, était parti, le laissant seul. Le Lord était tombé quelques mois plus tôt, et ses fidèles Mangemorts arrêtés un à un.
Il ne lui restait plus personne, plus rien. Il n'avait dû son salut qu'au fait qu'il avait savamment retourné sa veste au tout dernier moment, permettant à Potter d'atteindre Voldemort et de l'envoyer dans l'Autre Monde.
S'associer à ce genre d'individu avait été une erreur, en premier lieu, que Lucius n'avait réalisé avoir commise que bien trop tard. Son propre père, Abraxas Malfoy, avait été un des plus fidèles partisans du Seigneur Noir en son temps et Lucius n'avait fait que suivre le mouvement, petit mouton et héritier Malfoy qu'il était alors. Contrarier son géniteur ne l'avait jamais effleuré, bien au contraire. Il lui vouait une confiance aveugle, croyait en ce qu'on lui avait enseigné si durement et pensait sincèrement que les actes du Lord étaient justes. Il se rendait compte, à présent.
Quel fou il avait été… Suivre les préceptes de son père sans se poser davantage de question avait été une autre erreur. Il avait tout fait pour le rendre fier, y compris prendre la vie d'autrui et s'en réjouir. Le premier meurtre qu'il avait perpétré l'avait rendu malade à en mourir. Il n'avait jamais été capable d'oublier cet instant-là. Encore maintenant, cette petite fille revenait le hanter, parfois, et lui demander pourquoi. Pourquoi il l'avait torturée. Pourquoi il l'avait mutilée. Et finalement…
Pourquoi il lui avait pris la vie, alors qu'elle commençait tout juste à y prendre goût.
Ces nuits-là, Lucius se sentait comme s'il avait le poids du monde sur ses épaules. Il n'avait pas de réponse juste à donner à cette enfant. Il l'avait fait parce qu'on le lui avait ordonné. Il l'avait fait parce que c'était elle ou lui.
Il l'avait fait, tout simplement, sans se demander de savoir si c'était juste ou non, parce qu'on l'avait élevé afin qu'il ne pense pas à ce genre de chose. Il était un sorcier, cette petite fille était dénuée de tout soupçon de magie. L'équation était très simple, le résultat aussi.
On lui avait appris à faire passer ses intérêts en premier. Suivre cet enseignement n'avait jamais rien eu de bénéfique, mais Lucius s'y était cantonné. Au final, il avait assassiné de sang-froid une enfant de l'âge de son propre fils.
Son fils… Son petit miracle. Narcissa n'aurait jamais dû avoir d'enfant. Alors quand elle lui avait annoncé, les larmes aux yeux, qu'elle était enceinte… Lucius n'avait pu en croire ses oreilles. Les Médicomages avaient pourtant été claires sur ce point : à cause d'une malformation, sa femme n'aurait jamais pu lui donner d'enfant. Cela lui avait beaucoup coûté. Même si son union avec Narcissa était arrangée depuis leur plus tendre enfance, il n'en restait pas moins qu'elle était sa femme, et qu'il éprouvait des sentiments forts à son égard.
Apprendre qu'il aurait un enfant d'elle l'avait empli d'une joie immense. Jusqu'à ce qu'il en parle à son père. Avant même qu'il ne soit né, Abraxas Malfoy avait exigé que l'enfant soit élevé suivant la tradition Malfoy la plus pure, sous-entendu bien évidemment dans l'idéologie que les Moldus n'étaient que des êtres abjects qui ne méritaient que la plus abominable mort, que Voldemort était l'avenir du Monde Sorcier… Et surtout, surtout, que les sentiments comme l'Amour étaient à bannir.
Lucius ne voulait que le meilleur pour son fils – il était persuadé que son enfant à naître serait un garçon avant même que les Médicomages ne le lui apprennent. Il voulait être là pour lui à chaque instant important de sa vie, il voulait lui enseigner tout ce qu'il devait savoir pour pouvoir survivre convenablement en ce monde. Il souhaiter pouvoir le protéger, l'élever afin qu'il devienne quelqu'un d'intelligent, de fort et de respectable. Par-dessus tout, il désirait être là, l'aimer simplement comme n'importe quel autre père aimait son enfant. Il voulait être un Papa, et non un Père comme lui en avait eu un.
Malheureusement pour lui, Abraxas Malfoy ne lui avait pas laissé le choix. Pour lui prouver qu'il n'aurait pas son mot à dire, il avait lui-même nommé l'enfant d'après un ancêtre éloigné. Ainsi, à chaque fois que Lucius s'était adressé à son fils, dans les années qui suivirent, il avait eu en face de lui un échec de plus. Non, pas vraiment… Bien plus que ça.
Son plus grand échec, en vérité. Il avait eu de grands projets pour Draco. Aucun ne s'était réalisé. Parce qu'il n'avait pas osé s'imposer devant la volonté de fer de son père, son fils était devenu un parfait héritier Malfoy. Froid, distant, fier. Mauvais… Et persuadé de la supériorité de son sang. Lucius avait appris à vivre avec le fait qu'il n'aurait pas d'importance pour les décisions concernant la vie de son enfant. Il ne l'avait jamais accepté – comment un parent était-il supposé laisser les autres décider de ce qui était bien pour son enfant ? – mais avait fait avec. Il avait vu Draco grandir, perdre son innocence et sa candeur.
Il l'avait vu se transformer en adolescent, puis en homme. Jusqu'au jour où il refusa d'entrer dans les rangs de Voldemort, Lucius était persuadé d'avoir raté un immense pan de sa vie. D'être passé à côté de quelque chose de véritablement important. Manifestement non, car Draco avait été là, tenant tête à Abraxas Malfoy en personne – autant dire au Lord lui-même –, l'envoyant au Diable. Lucius, stupéfait, n'avait rien fait. Rien dit. Il était resté impassible, avait regardé son fils se faire battre, mourant petit à petit à l'intérieur. Abandonnant son enfant une seconde fois.
Avachi sur le sol, Lucius tendit une nouvelle fois la main vers sa précieuse bouteille de Whisky Pur Feu. Elle l'aidait à oublier, parfois, le temps d'une soirée, qu'il avait complètement échoué en tant que Père. Portant le goulot à sa bouche, il se dit que tout compte fait, il avait laissé passer sa chance.
Il avait été assez béni pour avoir un enfant alors qu'il n'aurait jamais dû avoir ce privilège. Il avait tout gâché en voulant rendre fier son propre père. Draco n'avait pas eu l'enfance rêvée pour lui ; une erreur de plus.
Et, tout compte fait, à bien y réfléchir… C'était ça qui heurtait le plus Lucius. De savoir qu'il avait reproduit le même schéma qu'il avait connu avec son père sur Draco.
Plus que tous les meurtres qu'il avait commis, plus que toutes les atrocités dont il avait été à l'origine… Ce qu'il regrettait le plus, là, à cet instant, alors que sa douce Narcissa l'avait quitté…
C'était de savoir qu'il n'avait pas plus dit ou montré à son enfant à quel point il l'aimait.
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Dimanche 22 Juillet - 16 h 00.
