Hello tout le monde ! Ce chapitre est le premier que je corrige en terme de formulation de phrase, de scène qui ne me plaisaient plus...enfin bref. Alors si vous trouvez que les temps ne correspondent pas de chapitre en chapitre c'est tout à fait normal, c'est moi qui corrige petit à petit. Merci de bien vouloir me comprendre et de vouloir donner le meilleur de moi même pour vous.
Bye et bonne continuation.
Taranisse
Les premiers rayons de soleil passent librement au travers des grandes baies vitrées, les pas résonnent sur le sol glacé entièrement bétonné, les gens se pressent d'une borne à l'autre pour être le premier, le meilleur, avoir la place la plus avantageuse. Aucun d'eux ne pense pas même regarder ce qui les entourent, ils passent outre leurs méfaits, bousculer, piétiner, renverser de pauvres personnes dans une situation si identique à la leur.
Baissez les yeux et vous verrez des pieds tressautant d'impatience mais surtout d'impuissance devant les files d'attente, ce qui provoque un bruit tellement infime comparé aux moteurs vrombissant des avions qui résonnent dans l'immensité de l'aéroport, qui résonnent dans tout mon être.
Je tournais une dernière fois sur moi même, m'imprégnant de cette image qui aura sûrement marqué le début d'un nouveau commencement. Cette image, ce paysage, je ne souhaitais qu'une seule et unique chose. Ne jamais le revoir.
Je ralentissais doucement la cadence de mon tour de manège improvisé alors qu'un souffle s'est échappé de la barrière de mes lèvres. J'en avais enfin terminé…
Je m'appelle Annabeth Chase et si Annabeth vous pose un problème….eh bien, allez voir ailleurs. C'était ma mère qui l'avait choisi, la mère que je n'avais jamais vu, celle qui nous avait lamentablement abandonné, mon père et moi, la même qui avait fait de ma vie un véritable cauchemar…mais c'était avant tout elle qui me rendait fière de ce que j'étais.
Cette pensée me fait relever la tête dans un geste fier. Ma mère était Athéna, déesse de la sagesse, de l'intelligence, de l'artisanat et de la stratégie guerrière et c'était un honneur pour moi d'être sa fille.
Je me suis finalement décidée de baisser les yeux pour trouver ma valise qui attendait bien sagement à mes pieds que nous partions vers de nouveaux horizons, une nouvelle vie…qui n'attendait tout simplement que moi. Je me suis empressée de l'empoigner et commençais à marcher d'un pas décidé vers l'embarquement du vol 396, celui qui partira en direction de New York -appelé aussi sous le nom de 'la grosse pomme'-, mon vol.
Je ne m'arrêtais pas, continuant droit devant moi alors que mes pas se faisaient de plus en plus grands, de plus en plus rapides tandis que chaque mètre parcouru me procurait comme un vent de liberté, traversant toutes les parties de mon corps et que chaque minute qui passait m'exaltait. J'allais enfin commencer une nouvelle vie, une vraie vie. Je m'étais promis que jamais plus je ne me laisserai faire par qui que ce soit, que je ne me laisserai plus utiliser puis jeter, plus jamais. J'étais fatiguée de voir les autres s'amuser de moi, épuisée de voir mourir les gens que j'aime, exténuée de devoir combattre pour sauver ma peau…Tout ça était bel et bien terminé.
Les portes de l'avions se sont ouvertes et l'embarquement a débuté. La file était longue et mon niveau d'impatience montait à chaque personne qui entrait dans l'engin alors que je ne pouvais pas m'empêcher d'une quelconque manière de triturer l'une de mes mèches rebelles qui sortait systématiquement de ma queue de cheval tout en me pinçant les lèvres.
Un pas. Deux pas. Trois pas. Quatre pas. Di immortals cette attente n'allait jamais se terminer !...Une seule pensée : prendre mon mal en patience…
Trois quarts d'heure ! Il nous aura fallu trois quarts d'heure pour pouvoir poser un pied dans cet avion, bon sang ! Rester calme… Je me passais mes mains sur le visage tandis qu'une fois entrée dans l'avion et m'être assise, mes épaules se décontractaient et se détendaient enfin près l'accumulation de toutes ces années d'épreuves, de combats…j'essuyais rageusement du bout de ma manche les larmes qui quelques minutes plus tôt perlaient aux coins de mes yeux. Il ne fallait plus y penser, le passé était le passé, le présent c'était maintenant et il fallait le vivre pleinement. Je laissais ma tête se reposer contre le hublot tout en priant Zeus une dernière fois pour ne pas me faire foudroyer en plein vol avant de me laisser sombrer dans le sommeil, bercée par les vibrations de l'avion.
Après m'être faite réveillée par mon père, nous avons descendu les marches qui reliaient l'avion et la piste d'atterrissage tandis qu'un vent froid me frappait de plein fouet et que mes cheveux commençaient à virevolter dans des sens différents. J'étais en train d'apprendre à la rude le climat newyorkais alors que nous marchions vers la route après avoir fait un saut à l'aéroport. Je commençais à m'avancer sur le bord du trottoir quand un taxi s'arrêtait sans même rien lui demander avant d'avoir pu en héler un quelconque. Je fronçais les sourcils. Il fallait vraiment que je m'habitue à ce nouveau mode de vie…et vite. Mais une fois que nous y sommes entrés, mon estomac a commencé à se tordre dans tous les sens possibles et me faisait encore plus paniquer. Car, oui, ce sentiment là je ne le connaissais que trop bien, cette sensation incontrôlable et si désagréable n'était autre que le stress. Le stress et rien d'autre.
Je m'enfonçais encore plus en arrière dans mon siège et je fermais mes yeux autant que possible tout essayant de ravaler la boule qui s'était coincée dans ma gorge. Et si je ne faisais une nouvelle fois aucun ami ? Si je recommençais à me faire attaquer régulièrement ? Si je remettais ma famille en danger ? Si je n'allais pas m'entendre avec ma future belle-mère ? Si…Non, stop. Tout ira pour le mieux, pour mon père, pour moi, pour nous. Il fallait que j'arrête. On pourrait refaire un monde avec des 'si'.
J'essayais vainement de passer le temps et de me changer les idées en regardant par la vitre mais même étudier l'architecture des bâtiments les plus impressionnants n'y changeait rien. Rien ne pourrait me calmer.
Le taxi s'immobilisait finalement en face d'un immeuble basic, comme tant d'autre dans cette ville qui ne dormait jamais. Je faisais le tour de la voiture pour me retrouver à côté de mon père.
Mes doigts erraient jusqu'à trouver les siens. Ils se refermaient tous un à un, cherchant du réconfort dans cette période d'angoisse. A mon plus grand bonheur, mon père répondit à mon appel au secoure en resserrant sa main contre la mienne, essayant de me réconforter en un échec éblouissant :
« -Tout ira bien, Annie. Tu verras, plus jamais rien de mal ne nous arrivera. Je te le promets. »
Je serrais ma mâchoire en une crispation. Je haïssais les promesses. On m'en avait faites des promesses, oh que oui ! Mais aucune n'avait était tenue…pas même une seule. J'essayais de faire un effort pour paraître enthousiaste mais je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une pointe de tristesse et de colère après cette promesse en l'air. Les promesses n'étaient que des mots mais elles représentaient plus que ça. C'était des paroles sur lesquelles on pouvait se reposer, où l'on pouvait faire confiance…mais avec le temps, tout ce que l'on pouvait apprendre, c'était qu'elles étaient juste là pour être brisées.
Je levais mon bras vers la sonnette tandis que dans un geste fébrile, mon doigt enclenchait le bouton. Je le ramenais tout aussi tôt et je respirais profondément pour me calmer. Mes paupières se fermaient durant quelques secondes à peine, me prouvant que tout ça n'était pas un rêve. Les clefs tournaient dans la serrure et comme si nous étions parfaitement synchronisés, la porte s'est ouverte en même temps que mes yeux pour tomber nez à nez avec celle qui allait désormais partager ma vie. Ma belle-mère. Cheryl Chase.
Je reste là, plantée dans le sol tout l'en observant de la tête aux pieds. J'étais trop abrutie, trop sonnée pour dire quoi que ce soit alors qu'elle nous saluait chaleureusement, nous prenant dans ses bras. Je ne savais pas comment je me l'imaginais…mais j'aurai pensé à tout sauf à ça. Cheryl était petite mais assumait bien les petites rondeurs qu'elle portait, ses cheveux étaient chocolat noir, remontés en une longue queue de cheval et son teint était frais comme une journée d'été. Zéro pour Annabeth, un point pour la belle-mère.
Je me décidais enfin à bouger du palier tandis qu'elle nous indiquait le salon puis la cuisine, la salle de bain,…bref, elle nous faisait visiter. Rien de transcendant.
Nous nous sommes finalement laissés tomber sur le canapé en cuir brun du salon alors que Cheryl était partie nous chercher de quoi boire. Mon père se triturait anxieusement les doigts, évitant au maximum mon regard.
« -A..Alors ? Comment est-ce que tu la trouves ?
-Elle m'a l'air correcte…c'est une merveilleuse femme, papa. Et de toute façon, si tu es heureux alors je le suis aussi. »
Je le regardais attendri. Mon père qui stressait pour me présenter sa nouvelle femme à cinquante ans me paraissait improbable parce que logiquement, les rôles auraient du être inversés. Je souriais mentalement. Moi présenter un petit copain à mon père ? Ouai…faudrait déjà en trouver un…
Ma nouvelle belle-mère était de nouveau là mais cette fois-ci avec trois grandes tasses de chocolat chaud et des biscuits…résister à la tentation, Annabeth…ne pas en prendre…
« -Alors tu es Annabeth.
-Euh, oui. A ma connaissance je suis la seule et unique. »
Cheryl souriait légèrement à mon ironie avant de reprendre une attitude sérieuse.
« -Et…alors comme ça tu es…hum, la fille de tu sais qui…
-Oui. »
Les traits de son visage s'adoucissaient puis elle a dit une chose que jamais je n'oublierai :
« -Que tu soit une sang-mêlé ou non ne me pose aucun problème. Je ne vous prends pas pour des fous, ne vous inquiétez pas, je vous crois. Et même si tu n'es pas comme les autres, je t'aimerai comme ma propre fille…que tu le veuilles ou pas. »
Malheureusement pour moi je n'ai pas eu le temps de lui répondre quoi que ce soit, car la porte d'entrée s'était ouverte à la volée tandis que deux ombres nous étaient passés sous le nez et que ces dernières se sont accrochées à mon coup comme si leurs vies en dépendaient. Je vais être franche avec vous. Je n'ai jamais été douée pour exprimer mes sentiments, qu'ils soient amicales ou amoureux. Je ne savais pas quoi faire des deux petits bonshommes qui se pendaient à mon coup…et je m'en voulais pour ça.
« -Alors c'est toi notre nouvelle grande sœur ?
-C'est bien toi ? »
Si mes souvenirs étaient bons, ce devait être les jumeaux de Cheryl et de mon père. Bobby et Mathieuw. Ils continuaient tous les deux de me regarder avec de grands yeux de bébés phoques quand je m'étais rendu compte qu'ils attendaient toujours ma réponse. Je me suis résolue à ne pas me compliquer la vie en leur disant que j'étais leur demi-sœur, parce que avec tous ceux du côté de ma mère en plus je n'allais plus m'en sortir…vivante du moins.
« -Oui, je crois bien que c'est moi. Je ne vois personne d'autre qui pourrait faire l'affaire, ai-je dit d'une manière presque maternelle devant ces petits garçons d'à peine neuf ans. »
Pour toute réponse ils m'ont serré autant que possible dans leurs petits bras.
Plus tard nous nous sommes mis à table et l'ambiance était au rendez-vous. Nous avions mangé ensemble, nous avions discuté ensemble, nous avions joué ensemble. Comme une vraie famille.
Désormais je contemplais le plafond de ma chambre en pensant à tout se qui s'était passé. Une larme roulait sur ma joue, puis une deuxième, une troisième et pour finir une cascade. Des larmes de joie. Des larmes qui faisaient du bien et non pas du mal comme toutes les autres fois. J'étais heureuse. A partir de maintenant j'avais une famille, une famille qui m'aimait, une famille normale, avec des gens normaux, des gens différents de moi et qui pourtant ne disaient rien et faisaient ce qu'il y avait de plus normal pour eux : ils aimaient. Une vraie famille. Une nouvelle famille.
Je passais à autre chose. Une dernière larme glissait le long de ma joue. Au revoir, Luke Thalia je vous aime. Je ne vous oublierais jamais, je revis à nouveau, merci.
