Rating : M — pour les thèmes traités, et presque seulement ça ^^'
Pairing : USUK et Ameripan, principalement, avec en co-vedette : PruHon, RoChu, Franada, Spamano, GerIta, et des allusions sur Giripan, et Turquie x Japon~
Warning : Thèmes adultes, sans toujours tomber dans la porno, langage grossier, et en gros, les thèmes sombres qui peuvent vous faire déprimer :/ Vous êtes prévenus, amis déprimés ! Two-shot, et puis c'est cela xD
Disclaimer : Ah non, vous allez pas recommencer ! RECULE, SEALAND ! RECULE, J'AI DIT ! AH NON ! PAS WY AUSSI ! ET PAS CYPRUS NORD EN PLUS ! NOOON ! * se sauve en courant, puis hurle * J'AIME PAS LES ENFANTS, JE NIE TOUTE POSSESSION D'HETALIA ! NIWAAAH ! * se plante comme une conne, et se creuse un trou *
Note & Blablas : Hm, bien le bonjour ! Pour les nouveaux lecteurs dû à ma récente arrivée dans le fandom d'Hetalia, je me présente : Pervy, perverse de service, au vôtre, surtout, amis lecteurs. J'espère que mon style lourd plutôt Arlequineux saura vous plaire, et que mes histoires ne vous sembleront pas trop sombres ! Bref, bonne et heureuse lecture !
D'ailleurs, Nekokichi-san vient de l'épisode 03 du World Series… C'est à voir, j'étais MDR, mais en même temps, j'étais WTF. Come on, Grèce, tu parles pas déjà Japonais ? Non ? Ah beh, ça y ressemble drôlement, à mon avis ! Bref, Japon et son « No comments » xDD Aussi, Grèce est prof de bio car la religion grecque est assez explicite, si je peux le dire comme ça, alors, avec notre Grèce adoré, ça colle bien ! Quant à Turquie, pour le prof de math, non ? Eh bien, simplement car ce cher amoureux de Japon est d'un pays Arabe, dont les princes ont quoi, un million de dollars qui rentre à l'heure avec le pétrole ? Enfin, bref.
Aussi, note importante, je tiens à préciser la raison du nom de la fic. Bon, en faite, que veut-il dire, hein ? Bien, si on y va philosophiquement, le soleil est une figure de bonne humeur, tandis que la pluie, d'une humeur plutôt maussade, voir, triste et dépressive. Ainsi, un soleil qui parle de la pluie est automatiquement triste. Et tout peut rapidement prendre son sens en lisant, hein :D D'ailleurs, j'ajoute aussi, le titre de ce chapitre est quasiment le même que celui du premier livre de la série (k) par Epizzod. Oui, changez prince par princesse, et vous y voilà xDD
« Parle-moi du soleil qui parle de la pluie »
Premier chapitre
Un prince dans le caniveau
Par Pervy Otaku
« Le problème avec la vie,
c'est qu'elle nous oblige à être vivant. »
— Pavel, Plus vivant que toutes les pornstars réunies.
Même avec Matt à ses côtés, il sentait son cœur qui battait la chamade à voir tout ce monde. Tellement, tellement de gens qui parlaient, qui piaillaient, qui gueulaient, qui ricanaient — il était sûr qu'ils parlaient de lui, certainement —, il se sentait agressé. Alfred Jones voyait le flot de gens qui allaient et venaient dans le grand hall du lycée privé, et il se sentait pour la première fois de sa vie oppressé, s'accrochant à son jumeau avec incertitude quant à réagir à ce retour.
« Pourtant… Pourtant, Mattie, je l'ai dit à maman, j' sais pas si… bordel, j' sais pas si j' suis prêt à retourner à l'école, et avec tout le monde, et… » L'Américain regardait fébrilement partout, son jumeau ayant du mal à le reconnaître, et soupirant. Malgré sa grande stature, il semblait tituber en s'accrochant à son frère, ses cheveux blond soleil entremêlés et ses lunettes tenant bien bas sur son nez, ses yeux bleus soulignés par de grands cernes violets. Même ses vêtements semblaient trop grands, ce qu'il n'avait jamais vraiment vu.
« T'inquiètes pas, si t'as du mal avec Ivan, je le connais bien, et je lui dirais d'y aller mollo avec toi, puisque tu auras sûrement du mal à riposter, eh, » Matthew Williams avait un accent plus latin que son frère, ayant été élevé avec sa belle-mère Belge, leurs parents étant divorcés depuis qu'ils étaient tout gosses. Les cheveux blonds plus sombres et plus longs à l'européenne, des lunettes également, et un hoodie bleu par-dessous son uniforme.
« Ouais, j'image qu'il va t'écouter, puisque t'as tellement d'influence, vice-capitaine de l'équipe de hockey, hein. » Il avait été plus amer et bête qu'il ne l'aurait voulu, mais Matt sachant sa condition, il ne releva pas le commentaire, et se contenta de sourire en le poussant vers les casiers. « Et ce soviétique géant t'écoute tellement, aussi. »
« On peut parfois être surpris de sa gentillesse cachée, tu sais. »
Alfred lui fit un simple signe de main pour dire qu'il s'en fichait un peu, maintenant, qu'il s'arrangerait tout seul avec ses propres amis, et qu'il pouvait aller rejoindre ses autres amis latins et francophones expatriés du Canada ou de l'Europe. Les deux jumeaux se séparèrent donc, et Alfred marcha lentement vers l'autre bout du hall, entendant son frère s'exclamer quelque chose en Français à un élève deux ans devant eux, Francis Bonnefoy, qu'il voyait souvent avec ses propres amis.
Quant à lui, il marcha d'un pas énergique dès qu'il repéra Gilbert et Antonio, occupés tous les deux par une conversation sur il ne savait quoi, Lovino dormant sur l'épaule de l'espagnol, et l'allemand beuglant qu'il aurait bien aimé que Lizzy voit ça. Franchement, il s'étonnait encore de voir comment ces deux-là prenaient leur pied en amour. Enfin, Gil et sa perversion plus ou moins apparente…
« Hey, les gars ! Ça boumait bien, sans moi ? » lança-t-il avec entrain, gagnant aussitôt l'attention de l'allemand, qui se retourna, leva les yeux vers lui, et se jeta comme un jet privé sur lui, un grand sourire éclairant le visage de l'albinos. Alfred sentit ses os craqueler sous la force brute de l'étreinte d'ours de son ami, mais lui rendit néanmoins avec affection amicale, avant de sentir le poids d'Antonio s'ajouter, son rire contagieux lui vrillant les oreilles.
« Oh, verdammt ! Alf ! Tu nous a manqué, durant ton voyage à Cuba, Mein Got ! »
« Hola, coma esta, Alfredo ! »
« Hey, hey ! Ça va, you guys, vous m'étouffer ! » Il éclata de rire, et manqua à nouveau s'étrangler de rire en voyant Lovino frapper Antonio lorsqu'il lui hurla qu'il l'avait laissé tombé sur le plancher en sautant sur… Il s'était aussitôt calmé en voyant Alfred, l'air semi-inquiet, avant de dire qu'il avait bel et bien sauté sur un imbécile, et de filer vers un cours d'il ne savait quoi, jurant comme un charretier.
Et il avait bien pensé que son moteur allait sauter lorsqu'il avait vu ce regard de Lovino. Bien sûr, lui, il savait. Il savait, et il ignorait s'il allait le dire. Il croisait les doigts en espérant que non.
.oO0Oo.
Sur le chemin du cours de littérature américaine, Alfred avait croisé Elizabeta, la copine de Gilbert. Deux mal assortis, mais qui semblaient coller ensemble par il ne savait quelle magie du destin. Elle l'avait serré dans ses bras, l'air inquiet quant à son amaigrissement, et il avait simplement dit qu'il avait eut un petit épisode de tourista, et malgré sa réticence à accepter une telle explication, Lizzy lui avait simplement dit qu'elle était contente qu'il soit de retour, que c'était vraiment vide sans lui, et en plus du déménagement de Feliciano après que leur parents à lui et à Lovino avait divorcé.
Puis, en classe, il avait retrouvé son propre frère, jeté des coups d'œil derrière lui, vu Kiku qui s'approchait d'eux, demandant s'il pouvait venir dans leur équipe et les aider un peu, le japonais lançant lui-même des regards au prof de mathématiques turque qui le dévorait des yeux, Alfred sachant tout de même que Kiku s'était assis près d'eux juste pour regarder le prof, lui aussi.
Et maintenant, l'heure du midi s'approchait, et il s'approchait lui-même de la cantine, en sentant son estomac crier à l'aide, qu'il ne voulait pas s'approcher même en rêve ou en cauchemar de cet endroit. Et pourtant, poussé par Gilbert, qui signait sans le savoir une lettre de plus de son contrat de rendez-vous avec La Mort, il y entra.
Et une dizaine de minutes avant le son de cloche qui annonçait la fin de l'heure du midi, il entra aux toilettes de la piscine de l'école, sachant que personne n'y viendrait, sauf pour bécotage ou baise d'entre cours, comme tout bon lycée privé ne pouvait pas tout modérer et empêcher en ses murs. Alors, il coinça sa cravate entre la porte et sa chambranle, pour que le message passe. Ne pas dérange, suicide à petits feux en cours.
Il se pencha au-dessus de la lunette d'une des deux toilettes bien propres, releva ses manches, montrant ses poignets lacérés, et enfonça un doigt dans le fond de sa gorge. Un concert de glougloutement s'en suivit, et malgré l'odeur pestilentielle et la texture à moitié digéré de ce qui sortait de son œsophage, Alfred recommença jusqu'à ce qu'il soit sûr qu'il ne reste plus rien. Rien du tout. Et tout recommencerait au prochain repas.
.oO0Oo.
La journée avait été éreintante. Il avait revu bien des gens, dont Ludwig, le frère de Gilbert, une année devant lui et une derrière son frère, qui semblait toujours un peu hagard du déménagement subit de son copain l'année dernière. Tout avait été fait sans même qu'on le consulte, ou que son doux Feli lui glisse le plus traitre des mots. Le voir toujours un peu dans les vapes de sa torpeur lui avait aussitôt refait pensé que lui, n'avait aucuns problèmes. Il était moindre, le sien, non ?
Matthew avait décidé de rentrer en voiture chez son père avec Francis, en voiture. Ils lui avaient offert de monter, mais en voyant la main épaisse du Français sur la cuisse de son jumeau, il avait décliné avec un sourire en disant qu'il prendrait le métro, que ça ne le rallongerait pas. Matt n'avait pas osé insister. Et maintenant, il s'était endormi sur le banc. L'affichage lumineux disait qu'il n'y aurait pas de trajet vers chez lui avant au moins trois heures.
Un homme était assis quelques bancs plus loin, un café à la main. Sinon, la gare était vide. Aussi vide que la tirelire de sa mère, après toute cette histoire. Son père avait refusé de payer pour ses histoires de fillettes du fils mal élevé par sa mère, selon lui. Vide comme son estomac, qui lui criait famine, cette fois. Ses yeux clignèrent, eux aussi, ne manquant pas d'être vides. Si vides. Et avant, si vifs. Incroyable, un seul mois changeait tout. Tout, tout, tout. De A à Z.
D'ailleurs… Tout irait mieux sans lui, non ?
Un peu par automatisme, un peu par désespoir, et un peu par égoïsme, Alfred se leva, entendant le son du métro qui s'approchait, comme la mélodie d'une libération dans un proche avenir. Si ce son aurait eut un goût, il aurait pu jurer par devant Dieu qu'il goûtait bien mieux que ses purges. Ou que n'importe quelles autres échappatoires. La mélodie se rapprochait de plus en plus, il allait pouvoir la toucher du bout du pied, lorsque d'un coup, il fut tiré par en arrière, vers le sol.
Le son du train passa, et sa transe se termina d'un coup. Son cœur battait à cent milles à l'heure, il regardait frénétiquement partout, complètement essoufflé. Il sentait des bras maigres autour de son cou, il se sentait accoté contre un corps dont le cœur battait aussi vite que le sien, mais pas chamboulement, complètement à l'envers.
« Bon sang, à quoi tu pensais toi, hein ? ! » Il connaissait cette voix, cette intonation, plutôt. C'était un genre de colère maternelle. Sa mère utilisait souvent cette voix, lorsqu'il faisait une bêtise qui l'avait rendue folle d'inquiétude. Cette voix le fit trembler du noyau jusqu'au bout des doigts. Les bras s'abaissèrent, et se resserrèrent autour de ses épaules. « Tu pensais que tout allait s'arranger en te jetant devant les roues ? Ça finit là que pour toi, mon grand. » Il trembla encore un peu plus, avant d'éclater en sanglots. Il n'arrivait simplement par à se retenir.
Des lèvres se posèrent sur sa tempe, et les bras se serrèrent un peu plus autour de lui, l'enveloppant dans cette étreinte maternelle que sa mère n'osait pas lui donner, et que son beau-père ne voulait pas lui donner. Il accrocha ses mains osseuses par sa maladie aux bras peu musculeux — mais pas maigrichons, et à la peau si douce — de l'autre derrière lui, et se laissa complètement aller, un bien fou le submergeant d'une seconde à l'autre, toute tension s'échappant d'un coup, en grands sanglots dramatiques, et dans la protection des bras de cet inconnu.
Il ne craignait pas l'inconnu. Et il ne craignait pas cet inconnu.
.oO0O.
« Je… je, enfin… Merci, euh… »
« Arthur. Arthur Kirkland. » L'autre avait la voix approfondie par l'âge de raison, et malgré qu'il soit plus petit d'au moins un pouce, mais il était évident qu'il faisait quelques années de plus. Une profondeur du regard, une douceur dans ses prunelles émeraudes, et il ignorait encore quoi. Aussi qu'il avait semblé tout comprendre ce qu'il vivait en un instant. Il l'avait amené chez lui, trois rues à droite de l'appartement qu'il partageait avec sa mère.
Alfred avait eut du mal à marcher droit, les yeux toujours embués de larmes. Accoté sur le britannique qui l'avait mené jusque dans son appartement pas cher, il avait mis des heures à sécher ses larmes. Il ignorait si c'était par soulagement d'être encore en vie, ou par dépit. Ou encore, si c'était parce qu'Arthur se préoccupait qu'il meure ou pas, du moins pour cette soirée. La tête posée sur l'épaule du blond comme les blés, il n'avait plus retenu de larmes. Et ça lui avait fait du bien. Un poids l'avait quitté, et c'était pour le moins incroyable.
Maintenant qu'il n'avait plus les yeux aveuglés par des larmes, il regardait le visage doux, aristocratique sur les bords, et surtout avec la touche punk rebelle unique aux gens des îles Britanniques, et surtout de l'Angleterre elle-même. Alfred le trouvait fascinant. Ses sourcils épais l'impressionnait, et une sensation de calme et de confiance émanait de lui, comme de chez un grand-frère, ou d'un père, même s'il n'en avait jamais eut. Et la petite stature d'Arthur n'arrangeait rien pour remédier au fait qu'il trouvât bizarre de voir une figure paternelle en quelqu'un de plus petit et plus maigrichon que lui, dans l'état où il était.
« Hey, ça va ? » Le poids de l'Anglais fit s'affaisser son vieux canapé et tous les ressorts gémirent en protestation, et Alfred hocha la tête, disant qu'il était juste un peu lunatique. Il se gratta l'arrière de la tête, évitant de regarder l'autre. Une main lui attrapa le coude, et Arthur baissa presque violement la manche de sa chemise blanche de l'uniforme du lycée, révélant les horribles cicatrices à la lumière jaunie du minuscule salon. « C'est pas joli ça, hein. En même temps, je te comprends. »
« Qu'est-ce que tu peux bien comprendre, hein ? » Il avait encore une fois été plus sec et méchant qu'il n'aurait voulu l'être, et il sentit aussitôt mal, une bile amère au fond de la gorge. Avec Matthew, il ne se sentait pas mal, juste un peu désolé d'être si irritable, mais Arthur lui faisait remonter cette bile qui lui rappelait cette culpabilité qui…
« Pas grand-chose, mais peut-être une ou deux, tu sais. » Arthur avait parlé doucement, remontant à son tour la manche de son chandail de coton, Alfred écarquillant les yeux, son estomac de se retournant une nouvelle fois. Pas que la vision soit des plus dégoûtante, mais… La cicatrice d'Arthur sur son bras était vieille et si profonde qu'il se demanda un instant si la blessure n'avait pas été faite par Jason Voorhees avec un excès de faux-sang. Comme s'il avait essayé de se couper la main, mais en s'arrêtant au tiers du boulot.
« Je, je… Arthur, je… » Des larmes lui piquèrent à nouveau les yeux, et il entendit Arthur lui dire que ce n'était rien, et lorsque les larmes coulèrent à nouveau, le britannique se contenta de le serrer contre lui une nouvelle fois, la tête blonde d'Alfred contre son épaule, l'autre blond murmurant une berceuse contre les cheveux entremêlés à l'odeur amère d'Alfred. Il le berça, patient et presque affectueux, lui murmurant à l'oreille que tout irait bien, qu'il n'avait pas lieu à s'inquiéter, tout finirait par aller mieux. Un jour à la fois.
Et Alfred se disait qu'en essayant juste un tout petit peu, il pourrait bien le croire.
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« Euh… Alf, tu… tu veux manger, ce— ce matin ? » La voix de sa mère était timide, essayant toujours de le prendre par des pincettes, et en pointant le pain plus cher qu'ils ne pouvaient presque se le permettre sur la table. L'adolescent la regarda, glissant une main derrière son cou pour se gratter, intimidé par les yeux pleins d'espoir de sa mère, eux aussi cernés, mais à force de le veiller dans des mauvais jours.
« Eeh, je sais pas, j' mangerais au bahut, d'ac' ? » Il lui fit le plus large sourire qu'il pouvait, et sa mère lui répondit par un plus forcé que le sien n'en avait l'air, et la femme aux traits vieillis par l'inquiétude laissa tomber, prenant sa propre assiette avec des œufs et du bacon, mangeant sans grand appétit, elle non plus.
Alfred attrapa son sac, et sortit de l'appartement lorsqu'il entendit son beau-père se lever, sortant de sa chambre en lui envoyant seulement un au revoir légèrement forcé, et sa mère lui souhaitant une bonne journée. Il tacherait d'en avoir une, au moins aujourd'hui. Il allait sûrement revoir Matt, et Gilbert serait soit avec lui, soit à surveiller un peu son grand-frère.
Ah, Ludwig. Il lui revenait encore à l'esprit l'image de ces yeux qu'il avait connus comme plein de vie, leur joie de vivre se reflétant dans ceux de l'allemand. Tout avait changé en moins d'une nuit, et il se doutait d'être l'uns des seuls à savoir ce qui était réellement arrivé. Lovino savait, c'était évident. Pourtant, Ludwig ne semblait rien savoir. Devait-il lui dire ? Cela reviendrait-il à avouer ce qu'il avait fait à Cuba ?
.oO0Oo.
Une autre journée passée à simplement regarder le prof de biologie en essayant de savoir ce que Kiku lui trouvait, et aussi regarder Kiku regarder le prof de bio, qui regardait le prof de math qui le regardait à essayer de trouver ce que l'élève Japonais trouvait au prof de bio — il ne savait pas s'il s'était lui-même suivit, mais bon. Ce même professeur un peu pédo semblait bien apprécier le Japonais, lui donnait toujours d'excellentes notes, et Alfred se contentait d'essayer de suivre l'Asiatique quand il lui expliquait tout ça.
Le temps dehors était magnifique. Le soleil du mois d'Avril tardif et du vent chaud du Sud lui laissait respirer un air frais, si caractéristique du printemps. Alfred se sentait vieillir à chaque printemps, attendant encore une fois le mois de Juillet pour finalement grandir encore un peu. Encore deux mois, et il serait maintenant dans la cours des grands, à dix-huit piges. Il n'attendait que ça, voir s'il avait finalement terminé le lycée, et bonjour la fac.
« Bien, tu vois, le système reproductif des ornithorynques est presque hérétique, car… » Kiku Honda avait la voix clame et basse qui s'agençait bien avec sa petite taille et sa personnalité conciliante. Il ne l'avait jamais vu une fois se fâcher contre quelqu'un, et jamais il n'avait été incapable de trouver un compromis plaisant à tout le monde. Japonais expatrié de l'Extrême-Orient il y avait moins d'un an, son accent laissait tout de même parfois des interstices propices aux moqueries, surtout avec sa manie des L à la place des R.
« Ils se… s'accouplent, et puis, pondent des œufs… » Quelque chose attira son attention dans le parking. Une autre personne de petite stature se tenait dehors, regardant dans leur direction avec nervosité, de longs cheveux noirs attachés en une queue de cheval basse, portant des vêtements traditionnels chinois rouges aux manches trop longues. En regardant mieux, Alfred vit de doux traits féminins, dessinés avec finesse.
« Dis, Kiku, ce serait pas ta mère, là-bas ? » La phrase lui avait échappé, et il se dit aussitôt que tous les asiatiques n'étaient pas reliés, bien sûr, même s'ils faisaient soixante pourcents de la population mondiale. Il regarda donc le Japonais lever les yeux de son livre de biologie, s'arrêtant en pleine phrase comportant trois fois les mots « ovaires » et « reproduction », et vit ses traits s'affaisser comme il ne les avait jamais vus le faire.
« C'est mon frère. » La révélation lui fit l'effet d'un boulet de canon en plein bide. Alfred écarquilla les yeux, et se répandit maladroitement en excuse, stressé à l'idée de perdre le seul ami qui ne lui donnait pas de tonitruants maux de tête avec leurs éclats de rire, leurs colères promptes à éclater, ou leur voix si rauque.
Kiku se tourna dans sa direction, et il sourit, posant sa main plus petite sur la sienne, avant de déclarer d'une voix douce et calme, « C'est bon, tu ne pouvais pas savoir, Alfred-kun. » Le contact de la main douce comme de l'ivoire du Japonais le calma aussitôt, et il se contenta de lui sourire à son tour, regardant avec presque fascination la douceur dans les yeux noirs de l'autre, le vent balayant l'herbe et le rafraîchissant de cette bouffée de chaleur inopinée qui lui remonta vers les joues.
Du coin de l'œil, il vit l'autre asiatique monter dans sa voiture, et s'éloigner dans un nuage de poussière, les pneus crissant sa rage et son impuissance. Était-ce réellement le frère de Kiku ? Si oui, pourquoi ne s'était-il pas avancé, et pourquoi n'était-il pas venu au moins lui dire bonjour, se présenter, ou quoique ce soit ? Quelque chose devait se cacher en-dessous de tout ça, et bien qu'il fût un grand fouineur, Alfred doutait d'avoir en ce moment la force de questionner sans relâche son ami nippon, ou de faire des recherches de son côté. Au lieu de ça, il se contenta de serrer un peu plus la main frêle de l'autre garçon, des papillons dans le ventre juste à penser à ce qu'il faisait, un si agréable vertige s'emparant de son esprit.
« Merci, Kiku. » Il avait été plus doux qu'il ne l'aurait espéré de lui ces temps-ci, mais il se dit que ça n'avait pas d'importance, et que c'était même mieux qu'il parle plus doucement, il ne voulait surtout pas perdre ces instants de calme qu'il passait avec le Japonais, après des moments ardus qu'il avait passé durant le Spring Break.
« De rien, Alfred. Je ne pourrais jamais t'en vouloir, tu le sais bien. »
Je l'espère, Kiku. Je l'espère, mon Soleil. Et c'est bien la seule chose que je sais bien faire, espérer.
.oO0Oo.
Si les choses pouvaient devenir encore plus — non pas étrange, mais pas loin de là, Alfred l'ignorait. Mais elles allaient bel et bien dans cette direction. Il parlait avec Matt depuis une dizaine de minutes sur leur dernière partie de Black Ops en mode zombies, et puis en regardant l'heure, il avait vu que le prof n'était pas là. La classe devenait un vrai zoo, et une bande d'éléphants à l'arrière singeaient une partie de foot contre du hockey.
La directrice-adjointe, une Ukrainienne d'au moins vingt-cinq ans et pas plus, timide et plutôt pleurnicharde, le dos courbé sous le poids de sa poitrine entra dans la pièce, la masse d'élèves surexcités se taisant tout de suite, la jeune femme piquant aussitôt un fard en se sachant la cible de l'attention de tous ces jeunes. Et, n'étant pas stupide, elle savait bien sûr où tous ces yeux masculins regardaient…
« Euh… votre professeur a dit qu'il ne pourrait pas vous faire cours pendant quelques mois, alors, on a pu trouver quelqu'un dans ces brefs délais avec un doctorat en littérature, enfin, il devrait arriver bientôt, du moins, j'espère... » Alfred se sentait presque aussi stressé que la directrice-adjointe. Franchement, il espérait que personne ne pouvait être pire que DeGeneres. Ce fou de Jésus devait être parti en pèlerinage en Italie, où il ne savait vers quelles conneries…
Alfred crut bien s'étouffer en voyant qui entrait dans la classe. L'Ukrainienne se répandit en excuses et sortit de la pièce, échappant tous ses dossiers dans le couloir, laissant les élèves à regarder leur nouvel enseignant, qui posa les yeux seulement sur Alfred. Son cœur battait la chamade, et il n'arrivait pas à se détacher de ces yeux verts. Ils l'envoûtaient, et maintenant qu'il y avait plus de lumière et qu'il était moins dans les vapes, il sentait qu'il lisait dans tout son être.
L'autre lui envoya un sourire, s'approchant de lui avant de commencer son cours, lui pointant son livre écorné sous le nez, ajoutant de son bel accent d'Europe, « J' t'ai à l'œil, mon p'tit gars. » Il lui fit un clin d'œil, laissant Alfred pantois, Matthew perplexe, et Kiku avec un sérieux quasi-mortifiant, et le reste de la classe à s'esclaffer en rigolant, confirmant et commentant sur le fait qu'Alfred était le boute-en-train du groupe.
C'était officiel, ses notes en anglais allaient faire la chute libre de la Lune.
.oO0Oo.
« Hm, dis-moi, Alfred : tu connaissais déjà le nouveau prof ? » Kiku était seulement curieux, mais Alfred se demanda pourquoi son petit doigt lui disait de se méfier de cette apparente curiosité. Avec l'incident du matin dans la cour du lycée, et cette poignée de main plus qu'amicale, il avait peut-être raison, et toutes ces interrogations lui faisaient tourner la tête.
« Euh, je lui ai parlé à la gare hier, quand j'avais manqué le métro. » Explication presque véridique. Il ne mentait pas, il omettait juste de rapporter des détails insignifiants. Suicide raté, le fait qu'ils avaient les mêmes cicatrices aux bras, ayant fait la même erreur un jour lointain. « On a un peu parlé, et puis, il est cool, pour un vieux. » Il posa ses yeux sur les baguettes du Japonais, qui apporta un sushi à sa bouche.
« Je vois. En passant, Alfred, tu n'as pas faim ? » Le blond sentit son estomac descendre de plusieurs crans, et il posa les yeux sur le bentô du Japonais, les takoyaki semblant être en zoom sur une caméra, si proche, à l'air si bons… Mais devrait-il ? Kiku le regarda avec curiosité, se penchant pour voir ses yeux en-dessous de ses lunettes, ses intentions purement amicales.
« Euh, ouais, un peu, maintenant que tu l' dis… » Sans attendre l'accord du Japonais, et en sachant qu'il le regretterait, Alfred attrapa un des sushis restants, et l'avala tout rond.
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Alfred avait la tête qui tournait, le front en sueurs, et des étoiles dansaient devant sa vision embrouillée. Il n'avait même pas pris la peine d'envoyer la chasse des toilettes, et restait le regard vague, son front fiévreux contre la porcelaine de la cuvette. Il n'avait pas réellement voulu le refaire, mais… En passant par le secteur sportif, la cloche avait sonnée, et il avait dit à Kiku qu'il irait le rejoindre plus tard. Et le poisson était dégueulasse à recracher; il n'avait jamais vomi un truc aussi poisseux et… Oh, valait mieux ne pas en parler.
L'adolescent aux cheveux blonds soleil pianotait nerveusement sur le plancher en attendant que la cloche sonne, et essayait d'oublier son mal de tête qui lui battait les tempes, et aussi de ne pas s'endormir là, tout seul comme un gland. Le pire qui pouvait arriver, c'était qu'Ivan ait un cours de sports avec Matthew, et qu'ils le trouvent étendu là. Ce soviétique surdimensionné ne le lâcherait plus jamais, le traitant de mauviette à tout va.
Il faisait froid dans les chiottes. Ça l'arrangeait. Il avait chaud. Tellement chaud…
La cloche lui vrilla subitement les oreilles. Alfred releva la tête rapidement, regardant nerveusement la pièce. Il allait sans doutes se faire pincer ici, et retourner là-bas. Il se demanda à nouveau s'il devrait en parler à Ludwig. Son état second n'avait que toujours fait empirer tout lors de la dernière année, selon Gilbert. Devrait-il ? Ne devrait-il pas faire tout en son possible pour que son ami aille un peu mieux ? Tant de questions, jamais de réponses. On lui disait que c'était l'adolescence, qu'un jour, il trouverait ce qui lui allait bien. Pourtant, ça lui semblait de plus en plus lointain.
Pourquoi j' fais ça ? Jamais de réponse, silence radio.
Est-ce que mon vieux m'a jamais aimé ? Sans réponses. Et ce n'était sûrement pas lui qui allait la donner. Matthew disait que c'était juste qu'il fallait qu'il se remette des nouvelles, et que c'était plutôt leur mère qu'il n'aimait pas vraiment. Il ne pouvait s'empêcher d'espérer qu'il ait raison, comme toujours.
Pourquoi… Pourquoi j'espère de voir Arthur, moi ?
La porte s'ouvrit, et la voix semi-grave du Russe qui s'approchait avec les autres balourds du hockey se tut, et il sentit le regard froid et malsain d'Ivan sur lui. La joie sadique du grand blond était presque palpable, et tous les autres avec lui ricanèrent. Alfred ne savait pas s'il aurait trouvé la situation pire ou moins pire si Matthew aurait été avec eux.
« Tiens, tiens. Priviet, Alfred. » En lui parlant, le russe s'était approché, puis accroupi devant lui. L'Américain lui lança un regard noir, qui contribua à faire sourire d'autant plus le grand Européen devant lui. « Tu sais, Matthew n'est pas là, mais on s'amuse quand même, da ! » Il posa une main sur son genou, presque amical, mais Alfred savait qu'il ne devait pas se fier aux atours amicaux du russe. « On plaque des gens dans la bande, et même si Matthew est excellent côté but, on en compte quand même tu sais ? »
« Et vous, vous savez que l'intimidation est punie par la loi, les Sovietski ? »
.oO0Oo.
« Ah ? »
La cloche retentit, le glas final qui déclencha véritablement son inquiétude. Alfred était loin d'être très ponctuel, mais détestait les retenues chopées au vol en arrivant en retard dans les cours de biologie de Karpusi, ainsi préférait-il d'arriver presque au son de cloche pour ne pas en avoir une. C'était étrange de ne pas le voir entrer en courant. Du coin de l'œil, il remarqua Lovino qui s'écrasait dans on siège, le plus vieux semblant savoir quelque chose. Ne le notant toutefois pas, Kiku leva la main, décidant d'user du favoritisme de Karpusi, pour une fois, « E-eto, Nekokichi-san ? »
L'enseignant sembla presque sursauter, et posa son regard vert olive sur le Japonais, qui sentit encore son sang faire des demi-tours au lieu de tours complets. Le grand homme tanné s'approcha, et demanda d'une voix calme et paisible, « Oui, Kiku ? » L'utilisation de son prénom fit faire un certain tour sur lui-même à son estomac, mais il récupéra vite son sérieux.
« Est-ce que je pourrais aller aux toilettes, s'il vous plait ? »
Les yeux de Karpusi scannèrent la classe, et sa voix lente s'exclama, « D'ailleurs, l'un de vous ne saurait pas où est le russe ? »
Ces mots tu ignores leur horreur. Ignore-la encore.
— That's it for today ! —
Sérieux, c'est triste, et ça va empirer. Je sais, je ponds un million de truc tristouille sur APH, mais j' vais finir par en faire des drôles, et pis le manga est déjà assez drôle, alors j' crois que ce sera pas dur de se mettre dans l'esprit des fêtes APH. Ce sera sûrement du PruHon, puisque je LOVE ce couple. Je sais, j'ai l'air folle de USUK, mais PruHon, c'est trop… chou xDD Surtout enfants, mais bon, je m'éternise encore.
J'espère que certains liront, et j'espère que ça plaira… Je dois quand même expliquer. En vrai, j'ai l'air d'une folle souvent heureuse, mais calme. Des fois, j'ai un boost d'énergie, je sors des conneries, et je dis des jeux de mots chiants (comme, quelqu'un me dit qu'il est inculte, moi j' dis que j' suis trop culte xD ). D'autres fois, j' suis partante pour du roller en ville, ou une soulade entre potes. Mais au fond, j' suis plutôt triste. Vous avez dû voir un peu ? Bref, j'essaie de remédier à ça, alors je reviendrais à des trucs joyeux bientôt, hein~
Bonne journée ou nuit~HmHm
