Bonjour tout le monde. Voici une fic très différente de ce que je fais d'habitude. Les chapitres sont courts, il y a aussi beaucoup de dialogues. Ca rend le style plus dynamique. Dans cette fic, on entend beaucoup parler d'une Déesse absente, on est essoufflé rien qu'à monter les interminables marches avec Seiya tout juste sorti de l'hôpital, on fait la rencontre d'un Poséidon assez divertissant (il ne m'en voudra pas) et ma foi, c'est assez drôle, du moins je l'espère… c'est parti, on y va !

Ode to my Déesse

Dohko, je n'en peux plus, elle va m'achever, se lamentait Shion au bord de la crise de nerfs, le front posé au creux de ses mains.

Qu'est-ce qu'elle t'a encore fait ?, demanda le nouvel arrivant en prenant un siège face à son ami.

Rien, justement, elle ne fait rien de la journée à part se goinfrer. Elle, si jolie et si gentille, regarde ce qu'elle est devenue ! J'ai presqu'envie d'aller réveiller Poséidon pour lui proposer une bonne vieille guerre sainte !

Dokho ne put réprimer un sourire. Il est vrai que la déesse avait beaucoup changée. Elle s'ennuyait, c'était la seule explication logique. Le plus incompréhensible c'est qu'elle avait toujours refusée de retourner au Japon s'occuper des entreprises Kido, puisque Shion avait les pleins pouvoirs au Sanctuaire, sa présence ici n'était plus que symbolique.

Il prit le chemin de Rodorio en pensant à ce que lui avait dit Shion au sujet d'une guerre sainte. Au détour d'un chemin, il trouva ce qu'il était venu chercher : Kanon des Gémeaux vivait non loin du sanctuaire, dans un coin assez isolé. Lui l'ancien paria devenu héro après la guerre contre Hadès, vivait en reclus. Il n'avait jamais été très sociable et son caractère ne s'était pas amélioré avec le temps. Shion lui avait collé un apprenti pour le calmer un peu, mais il avait transmis aussi son bon caractère en plus des techniques. Pourquoi fallait-il que les gémeaux soient tous aussi taciturnes ?

Kanon ouvrit une porte grinçante sur un Dohko qui semblait mal à l'aise. Parfait, s'il était mal à l'aise, il ne fallait surtout rien faire pour arranger ça !

Qu'est ce tu veux ?, demanda un Kanon débraillé, mal rasé et mal luné.

Devant cet accueil des plus chaleureux Dokho failli bien faire demi-tour et laisser Shion déprimer. Mais non, il ne pouvait pas lui faire ça, il allait affronter la tempête tel le roseau.

Par un magnifique après-midi de juin, Seiya, fraîchement sorti de l'hôpital, savourait enfin sa liberté retrouvée après plus d'une année d'hospitalisation. Il faut dire, à la décharge des médecins, qu'il était plutôt amoché après Elysion, pour ne pas dire presque mort. Le jour de sa sortie tous ses amis étaient là, tous sauf Saori. Il en fut un peu dépité, après tout, il était presque mort pour elle !

Seiya, tu ne devrais pas aller en Grèce, se lamentait Shun, pas dans ton état. Tu sors à peine de l'hôpital...

... et bla bla bla et bla bla bla, coupa Seiya énervé, jetant des affaires dans un sac. Je veux la revoir, tu comprends ça ?

Oui... et non, hésita Shun. Oui dans l'absolu, non parce que tu ne sembles pas admettre qu'elle n'est plus Saori Kido mais la déesse Athéna.

Foutaises ! Bon, moi je pars. Alors tu viens ou pas ?

Je déteste le sanctuaire. Je préfère rester au Japon. Moins je vois les chevaliers d'or, mieux je me porte.

C'est toi qui vois. Tu fermes la porte en partant, je te laisse mon appart. A plus !

Et Seiya, son sac sur l'épaule, claqua la porte de son appartement laissant Shun très embêté assis sur le lit. Ah la Grèce, revoir Marine, tous ses amis et surtout Saori. Il se rappelait d'elle dans sa robe grecque, parfaite. Il essuya une petite larme dans le coin de son œil et monta dans un taxi en direction de l'aéroport.

Ah La Grèce, Athènes, c'est une autre planète, un pays et une ville hors du temps, oh combien magique. Seiya, bien que japonais, adorait se perdre dans les petites rues de la capitale, boire un café à la terrasse et discuter avec les grecs, de tout, de rien et de la coupe du monde de foot. Le foot, une affaire d'état, grave que tous les grecs prenaient plus au sérieux que tout le reste.

Il arriva enfin au sanctuaire, resté identique à son souvenir, rien ne changeait ici, à part les échafaudages vers les dernières maisons. Il arriva devant la maison du bélier, entièrement refaite à neuf depuis le combat entre Shion et Dohko qui avait transformé la terrasse en cratère. Il trouva Kiki en train de balayer le perron, un écouteur sur les oreilles, et un petit tablier assez seyant autour de la taille.

Hey, Kiki ! Tu es femme de ménage maintenant ?

Le gamin regarda le nouvel arrivant avec des yeux ronds de surprise et enleva ses écouteurs.

Ah ben ça alors ! Seiya ! Comment ça va ?

Comme tu vois, c'est la grande forme. Et toi ? Tu as encore grandi ma parole !

C'est ce que Mu n'arrête pas de me dire. Tu tombes mal, il n'est pas là aujourd'hui.

Ah bon ? Il est à Jamir, c'est ça ?

Tu as deviné, lui et Shion sont partis depuis 3 jours.

Lui non plus n'est pas là alors. Tant pis, je les verrai quand ils reviendront.

Seiya se retourna en direction de la mer, visiblement heureux d'être revenu. Kiki le remarqua et lui dit sur un ton de confidence :

Ne te fais pas trop d'illusions, tu sais les choses ont bien changé ici.

Que veux-tu dire ?, demanda Seiya surpris.

Que la guerre est finie, alors c'est le laisser-aller complet. C'est pour ça que Shion est parti, il est en dépression.

Shion ? Une dépression ?, fit Seiya regardant Kiki avec une totale incompréhension.

Shut, moins fort ! Personne ne le sait.

Oh pardon...

Kiki ne tenant plus de garder ça pour lui, invita Seiya à l'intérieur et lui raconta ce qui se passait au sanctuaire depuis leur retour d'Elysion, devant un thé au jasmin fumant.

Et Athéna ? Elle ne dit rien ?, demanda Seiya qui comprenait maintenant en partie la dépression de Shion.

Kiki eut un petit sourire, se rappelant l'inclinaison évidente qui existait entre son hôte et la princesse. Il fit le choix judicieux de taire certaines choses.

Non, elle laisse l'autorité à Shion.

Oui, mais là elle devrait intervenir devant un tel laisser-aller. Je lui en parlerai quand je la verrai.

Peut-être que toi, elle t'écoutera, fit Kiki songeur. Peut-être que le remède à la dépression de son maître était assis là devant lui.

A plusieurs kilomètres de là, à Jamir...

Shion passait son temps à dormir, à jardiner, faire la sieste, à jardiner encore et de temps en temps à manger. L'appétit tardait un peu à revenir, mais dès qu'il voyait de la nourriture, il pensait aux repas gargantuesques de la déesse, et ça lui coupait net l'envie de manger. Heureusement que Dohko était là pour lui changer les idées à lui remémorer le bon vieux temps. Mais le bon vieux temps ne nourrissait pas son homme, aussi maigrissait-il à vue d'œil. Il était justement en train de s'occuper de son plan de tomates quand il reçut un appel télépathique de Kiki. Le contenu du message le fit sourire, le premier sourire depuis des mois. Il en lâcha sa bêche et parti en courant à la recherche de Mü et de Dohko.

Pégase est revenu au sanctuaire !

Seiya ?, fit Mü qui ne voyait pas trop pourquoi Shion était excité comme ça. Il ignorait l'attachement de son maître au chevalier Pégase.

Il est vivant ?, fit Dohko apparemment heureux.

Oui, il est sorti de l'hôpital il y a à peine 2 jours.

Excusez-moi Maître, mais, je ne comprends pas bien où vous voulez en venir..., fit Mü

Kiki l'a mis en garde sur la dégradation du sanctuaire et il a dit qu'il en parlerait à Athéna, répondit Shion les yeux brillants.

Et...

Tu connais le penchant de notre déesse pour ce garçon. Il est évident qu'elle aura honte quand elle le reverra et va réagir. Ah, comme je voudrais être là pour voir ça !

Dois-je comprendre que nous rentrons au sanctuaire ?, fit un Dohko plein d'espoir, car il commençait à s'ennuyer à Jamir, sans rien d'autre à faire que de regarder son vieil ami jardiner.

Mü va rentrer, moi, je préfère rester ici. Je ne me sens toujours pas de retourner là-bas.

Amère déception pour Dohko, joie évidente pour Mü, qui allait de ce fait se retrouver une fois de plus grand Pope par intérim, et il allait reprendre sa vie normale.

Seiya se sentait un peu dépité de ce que lui avait dit Kiki. Les chevaliers d'or n'étaient pas du genre à se laisser aller. Mais de fait, quelque chose avait changé. Il ne savait pas encore quoi, mais il allait bien finir par trouver... il s'arrêta net, regarda autour de lui, mais oui, bien sûr ! Tout était silencieux, on entendait les oiseaux chanter. Ce n'était pas normal, au sanctuaire il y avait toujours ce bruit incessant des combats dans les arènes, mais là, rien. Ce fut un peu rêveur qu'il arriva devant ce qui devait être le temple de son ami Aldébaran.

Quelque chose ne va pas ici... pensa Seiya.

Seiya !, fit une voix de stentor à l'intérieur du temple. Viens un peu par là, il fait chaud dehors.

Seiya obéit, heureux de retrouver le chevalier du taureau et curieux de voir de plus près les transformations déjà visibles de l'extérieur. Les changements étaient surprenants. Autant le temple du bélier avait été réaménagé avec goût, intérieur douillet, beaucoup de tapis, de poufs, autant la maison du taureau était transformée en serre ! Aldébaran, contre toute attente prenait son rôle de gentleman farmer très au sérieux. Ce fut en bleu de travail et un humidificateur à la main qu'il accueillit un Seiya stupéfait.

Qu'en penses-tu ? J'ai tout fait moi-même. Il y a même l'arrosage automatique. Puis donnant une claque magistrale dans le dos de Seiya qui en eut le souffle coupé : Ca fait du bien de te revoir ! J'étais vraiment inquiet, tu sais.

Oui oui, toussa Seiya, je suis content aussi. Tu te rappelles quand tu voulais m'enterrer sous tes dalles ?

Bah, c'était une autre époque, fit Aldébaran songeur et presque à regret. Mais n'en parlons plus, hein ? Viens au salon, je vais te servir une limonade, tu m'en diras des nouvelles, je la fais moi-même avec mes citrons.

Euh, écoute, je vais repasser plus tard, pour ne rien te cacher, on m'attend au palais, mentit Seiya qui avait déjà le ventre rempli de thé au jasmin et qui ne se sentait pas de reboire encore.

Ah bon, fit le colosse compréhensif, mais tu reviens hein ?, fit-il en lui affligeant une nouvelle tape dans le dos.

Oui oui, toussa Seiya de nouveau le souffle coupé.

Seiya fut soulagé de quitter le temple de son ami un peu encombrant sur les bords et se dirigea, chemin faisant, vers le temple des gémeaux. Pourquoi Saori n'avait-elle pas fait installer un accès direct ? Il avait vraiment l'impression de grimper son Golgotha pour arriver jusqu'à elle, alors que c'était elle qui lui était redevable, du moins, le pensait-il.

La terrasse du troisième temple était déserte, mais il ne s'attendait pas non plus à voir Saga ou Kanon l'accueillir avec une grande claque dans le dos, comme Aldébaran. Le gémeau est certes accueillant, mais il aime aussi sa tranquillité.

En entrant il entendit un bruit d'eau très léger, un peu comme une piscine... non, il n'aurait pas fait ça ? Et bien si ! Saga s'était fait installé sa piscine privée dans un coin de son temple, et d'ailleurs, il était dedans !

Tiens, Seiya, fit-il de sa voix profonde en écrasant sa Nième cigarette dans le cendrier à côté de lui. On te croyait tous mort !

J'ai bien failli y passer, mais il faut croire que j'ai la peau dure... sympa la piscine et les meubles en rotin, c'est du dernier chic !

J'en avais marre de devoir monter au palais, alors j'en ai fait installer une à mes frais, mais je ne regrette pas. Les meubles, c'est Kanon, il a vu ça dans un hôtel aux Maldives et s'est dit que ça ferait bien ici.

Les Maldives ?, s'exclama Seiya, visiblement c'était la première fois qu'il en entendait parler, ce qui n'échappa pas à l'œil averti du gémeau.

C'est un archipel situé dans l'océan indien. C'est un petit paradis, tu devrais y aller faire un tour, en guise de rétablissement après longue maladie. Athéna te doit bien ça, et Shion te l'accordera les yeux fermés.

Les Maldives, hein ? C'est noté, merci du conseil, je n'y manquerais pas. Et Kanon ? Que devient-il ?

Saga sortit de son bain, nu comme un ver, mais ils étaient entre hommes après tout, attrapa un peignoir, s'assit dans un fauteuil et alluma une cigarette.

Kanon s'est installé à Rodorio, fit Saga en expirant sa fumée. Mais prend un siège, ne reste pas debout. Il entraîne quelques apprentis avec Milo de temps en temps.

Et, ça va entre vous ?

Saga sourit à la question, et approuva du chef : - Oui, ça va. Il préfère vivre de son côté, c'est normal, il n'y a rien de mal à ça. Mais merci de poser la question.

Seiya ne répondit pas, il trouvait normal de poser la question.

Et toi ?, demanda timidement Seiya.

Tu peux me le demander franchement, j'ai dépassé ça depuis longtemps ! Je vais régulièrement à Athènes pour soigner ma bipolarité.

En effet, Saga disait ça le plus naturellement du monde, aussi naturellement qu'il prenait un bain. Seiya se senti soulagé d'un grand poids.

C'est une bonne chose, je suis content pour toi, répondit Seiya en se levant. Tu m'excuseras, mais je dois monter au palais. Je repasserai faire un plouf après.

Quand tu veux !, répondit Saga en se levant à son tour pour accompagner son hôte vers la sortie de l'autre côté du temple. Tu sais ici, tout a changé, même Athéna, tu verras.

Mais je verrai quoi ? Personne ne me dit rien !

Et bien, elle..., commença Saga cherchant ses mots, ... elle s'ennuie voilà tout.

Je m'arrête là pour le moment, je ne vais pas tout vous donner en une fois. J'espère que cette petite mise en bouche vous a plu, amis lecteurs. A suivre la montée des marches, il n'a pas encore fini le pauvre.

A bientôt !

Comme toujours, les reviews sont les bienvenues.