Disclaimer :

Je ne possède en rien les personnages du Mentaliste. Je n'en retire aucun bénéfice.

Commentaire :

Le virus a repris. Une idée est venue et il fallait qu'elle arrive sur la page blanche.

Qui vivra verra.

Cette fic' est à lire à la suite de "La victime et le bourreau".

Le titre de la fic' est une référence à "New York New York" chanté par Frank Sinatra.


Lorsque Lisbon entra dans le bureau de Hightower, elle sut qu'il allait y avoir du grabuge. Les double-rideaux étaient tirés, la pièce baignait dans l'obscurité et seule la lampe de bureau apportait un halo de lumière.

Les premiers mots qui sortirent de la bouche d'Hightower confirma la chose.

- Lisbon ! Jane est parti depuis six mois et il continue – excusez-moi l'expression – à me pourrir la vie…

- Mais… Mais, Jane a quitté le CBI… nous n'avons quasiment pas eu de nouvelles depuis son départ. Une carte de-ci, de-là mais rien de plus… Aux dernières nouvelles, il était en Europe… Je ne sais pas de quoi vous parlez…

- De çà ! Dit Hightower en tendant un document à Lisbon.

La lettre portait, en en-tête, les emblèmes conjoints de la Californie et de l'état de New York avec en dessous marqué « Bureaux des Gouverneurs ». Lisbon parcouru rapidement le texte. L'équipe du CBI était envoyée à New York City le temps d'une enquête.

- Vous faites vos bagages et vous prenez un avion - direction La Guardia - dans 3 heures.

- Madame, je…

Hightower coupa net Lisbon. Elle s'était levée de son fauteuil, les pupilles de ses yeux s'étaient rétrécies jusqu'à ne former qu'une tête d'épingle. Elle parlait lentement, presque entre ses dents. Lisbon sentait qu'elle faisait des efforts pour maitriser sa colère et sa frustration.

- Ecoutez Lisbon… Je viens de parler au Gouverneur lui-même… Il a donné des instructions très claires : c'est vous et votre équipe qui êtes détachés à New York – à la demande de Jane. Vous avez carte blanche. Votre statut est celui d'agents fédéraux – voici les documents l'attestant et vos nouvelles plaques, dit Hightower en tirant une enveloppe bombée d'un des tiroirs de son bureau. Vous voulez travailler avec la police locale ? Faites. Vous voulez les ignorer ? Faites… Elle regarda un instant sa montre et reprit. A partir de… maintenant… Vous, Van Pelt, Cho et Rigsby ne faites plus partie du CBI… Félicitations !... Vous pouvez disposer…

Lisbon allait passer la porte lorsque Hightower rajouta sans lever le nez du dossier dans lequel elle s'était immédiatement plongée.

- Oh ! Et n'oubliez pas de passer mon bonjour à Jane…

L'amertume transpirait de toute sa personne : on la privait de quatre de ses meilleurs agents pour un temps indéterminé et en cette période de restriction des effectifs, qui sait si l'Administration n'allait pas en profiter pour supprimer des emplois.

- Bien madame... Ce fut la seule réponse que Lisbon s'autorisa à donner.

Maintenant, il fallait annoncer la nouvelle aux autres et se dépêcher de se rendre à l'aéroport.

Après, elle aurait 6 heures de vol pour maudire Jane.

.

.

Van Pelt pouvait voir une petite veine dans le cou de Lisbon. Elle était bleutée. Elle transparaissait à peine sous la peau blanche de son patron.

La veine battait régulièrement mais vite. Lisbon regardait fixement par le hublot en se mordant l'ongle du pouce. Jane allait se prendre une de ces soufflantes, pensa Van Pelt.

L'habitacle de l'avion était rempli du bruit des moteurs. Les hôtesses passaient régulièrement pour voir si tout allait bien.

La classe business, c'était quand même autre chose que l'économique. Seul un rideau les séparait du reste des voyageurs mais la qualité du service était très différent : déjà, il n'y avait que quatre sièges par rangée contre six juste derrière eux. Van Pelt avait pu choisir le menu du déjeuner et Rigsby avait eu droit à un burger supplémentaire et un rabe de salade de fruit. La classe.

Lisbon fulminait. Jane était vraiment allé, encore une fois, très… non, trop loin… Il avait quitté le CBI, il les avait quitté, pour s'engager dans un groupe qui parcourait le monde afin de dénoncer les impostures, les supposés « mages » et autres guérisseurs. Voilà six mois qu'il leur avait fait ce dernier signe de la main en quittant les bureaux… et depuis quoi ? Rien. Une carte du Sri Lanka, une autre de Nice… pas un mail, pas une lettre… et voilà que les Gouverneurs de Californie et de l'état de New York les destituent – même temporairement – parce que monsieur à besoin d'eux ? Non mais quel toupet…

- Quoi ? Dit Lisbon en se retournant vers Van Pelt. Elle avait senti qu'on la regardait.

- Patron, ça va ? Demanda sa voisine.

- Désolée Van Pelt… C'est Jane… il m'énerve ! Il est gonflé quand même…

- Il doit avoir une bonne raison… s'il nous le demande, c'est la moindre des choses que nous l'aidions… non ? Après tout ce qu'il a fait pour nous…

- D'accord mais il aurait pu nous le demander directement… C'est des manières, ça ? Hightower est persuadée que je suis au courant, que je suis de mèche et… Lisbon laissa sa phrase en suspend avec un geste de la main et se retourna vers le hublot.

- Hé, Grace ! C'était Rigsby. Regarde !

Rigsby avait pris deux paquets de cacahuètes et les tenait sur les côtés de la tête comme des boucles d'oreilles.

- La vache qui rit ! Ajouta Rigsby

Van Pelt haussa les épaules.

- Qu'est-ce que tu lis, Cho ? demanda-t-elle.

Il leva le nez de son livre, jeta un regard à son voisin qui s'agitait en essayant d'ouvrir le paquet de cacahuètes puis revint vers Van Pelt en fermant le livre pour montrer la couverture.

- Le Paradoxe du choix…de Barry Schwartz.

- Et c'est bien ? demanda Van Pelt un peu sceptique devant le titre

- Pas mal… Ca donne à réfléchir … trop de choix, tue le choix… la société de consommation nous manipule et...

Rigsby les coupa.

- Eh Cho… si c'est le genre de bouquin qui te donne envie de te débarrasser de tous tes trucs superflus, je prends ton écran plat…

- Oh, ça va, Wayne… reprit Van Pelt… t'es lourd là… Bon, les gars… vous en pensez quoi de cette histoire ?

Ils se regardèrent en silence. Les moteurs de l'avion vrombissaient. Cho prit la parole.

- Moi, je dis que Jane ne nous aurait pas fait un coup tordu… s'il s'est donné la peine de nous « faire virer », c'est qu'il a besoin de nous...

- Pareil pour moi. Rigsby avait repris son sérieux. Jane a parfois des réactions bizarres mais elles ne sont jamais inconséquentes… Il doit être dans le pétrin…

- Ouai… c'est ce que je pense aussi mais il faudrait en toucher deux mots au patron. Dit Van Pelt avec un petit signe de la tête.

- Puis il faut voir le bon côté des choses, dit Rigsby… on est des fédéraux maintenant !

.

Il y eut un « bing » clair et sonore. L'icône de la ceinture de sécurité s'alluma au plafond et on entendit un grésillement.

- Mesdames et messieurs, ici le capitaine. Je vous prie de revenir à vos places et de boucler vos ceintures. Nous entamons la descente vers l'aéroport de La Guardia. Le temps est dégagé et il fait 28 degrés. J'espère que vous avez passé un excellent voyage.

« Bienvenue à New York City.