Informations :
Titre: Un avenir compromis.
Personnages: Tous
Résumé: Sept ans après le décès du célèbre guitariste de Trapnest, les membres de son entourage empruntèrent un chemin différent. Néanmoins, ils se retrouvèrent chaque année à l'appartement 707, afin de célébrer les fameux feux d'artifices. En dépit de la profonde absence provoquée par la grande prêtresse, chacun tentait, tant bien que mal, de vivre une vie prospère et comblée. Mais, qu'en est-il de cette vie si paisible, lorsque des imprévus s'approchent, tel un mirage ?
Raiting: K+
Genre: Romance ; Friendship ; Drame
Disclaimer: L'univers ainsi que les personnages appartiennent à Ai Yazawa.
Prologue
23 Décembre 2008, Shirokane, Tokyo.
Les pas de la jeune femme raisonnèrent dans ce couloir si silencieux. Les bruits de ses clefs retentirent alors comme une cloche, au son harmonieux. Observant les lettres reçues tour à tour, elle ne put s'empêcher d'esquisser un tendre sourire, à la vue d'une enveloppe teintée d'un rose innocent. Posant l'origine de ce sourire contre sa poitrine, elle finit par arriver sur le seuil de sa porte. Déposant ses chaussures à l'entrée, elle n'eut pas le temps de relever la tête, qu'une jolie petite fille s'agrippa à sa taille.
" - Alors maman, ma lettre est-elle arrivée ?! interrogea-t-elle tout en laissant apparaître une once d'espoir.
- Je crois que Yasu a dû demander de l'aide au Père Noel. La lettre est arrivée plus tôt que prévue, répondit-elle souriante, tout en lui confiant l'objet réclamé.
- Oh ! L'enveloppe est jolie avec toutes ses fleurs ! s'exclama-t-elle.
- Yasu peut s'avérer être très pointilleux, quand il s'agit de Melle Satsuki, informa Hachi sur un ton rieur.
- C'est vrai, je peux la lire maintenant ? supplia-t-elle. Je sais que je ne peux déballer mes cadeaux que demain, mais je veux savoir ce qu'il a bien pu m'écrire !
- Brosse-toi les dents avant, et ensuite tu pourras la lire, informa la jeune femme en douceur. "
Elle observa sa fille courir dans la salle de bain, comme elle ne l'avait jamais vu auparavant, ce qui provoqua un léger rire. Se dirigeant vers la cuisine, elle prépara un thé vert ainsi qu'un chocolat chaud. Les plaçant sur un plateau, elle déposa également quelque biscuit. Assise dans le canapé, elle prit sa tasse entre ses mains, pour ainsi ressentir la chaleur qui s'en émanait. La jeune fille revînt et ne fit pas attention à sa boisson chaude. Celle-ci était trop excitée à l'arrivée de sa lettre. Prenant soin d'ouvrir l'enveloppe avec délicatesse, elle s'agenouilla en tailleur, et commença à lire silencieusement les dires de Yasu.
Fixant sa fille, Hachi se remémora le jour, ou, par caprice, Satsuki implora au jeune avocat de lui écrire chaque mois de l'année…
8 Avril 2007, Tokyo.
Tenant la main de sa fille, Hachi remonta légèrement son écharpe. Un léger froid s'était installé depuis de nombreuses semaines, et les températures n'avaient fait que chuter. Attendant le taxi devant la résidence, Satsuki parlait des fleurs de cerisier étudié à l'école.
" - Maman, quand est-ce que les fleurs de cerisier éclosent-elles ? questionna-t-elle innocente ment.
- Eh bien, si mes souvenirs sont bons, en fonction de la ville, les dates d'éclosions ne sont pas les mêmes. Mais si tu souhaites plus de renseignements, pourquoi ne pas demander à Yasu, une fois arrivé ?
- Oh oui ! Yasu, il sait toujours tout ! répondit-elle énergiquement. "
Accueillit par Miu, les deux jeunes femmes échangèrent un sourire radieux. Satsuki se précipita alors jusqu'au bureau du jeune avocat, et se rua sur ses genoux.
" - Yasu ! s'exclama la jeune brune.
Oh, Satsuki, je ne vous ai même pas entendu arriver. Que me vaut cet honneur si mouvementé ? demanda-t-il amusé.
- Je voudrais savoir quand éclosent les fleurs de cerisier ! "
Tout en contemplant Satsuki, Yasu se surpris à penser ô combien elle ressemblait à sa mère. Tout aussi innocente, pure et candide que l'était Hachi autrefois. S'exaltant à la moindre parole prononcée par ses dires. Elle avait ce côté tendre et fleur bleue, que possède chaque enfant de son âge. Constatant l'impatience de celle-ci, il répondit, de manière nostalgique, à sa demande.
" - Alors, la date de floraison des fleurs de cerisier est propre à chaque ville. Par exemple, ici, à Tokyo, la date est estimée au 25 Mars. Mais la période la plus propice à l'épanouissement des fleurs se situe entre le 1er et 9 Avril.
- Vraiment ?! Alors ne devons-nous rendre tout de suite au Jardin de la ville ! paniqua la jeune fille. "
Celle-ci courut auprès de sa mère. Hachi était installé en compagnie de Miu, dans le salon de la maison.
" - Maman ! Maman ! appela Satsuki.
- Satsuki ça suffit ! réprimanda Hachi. N'aurais tu pas oublier quelque chose ? Tu n'as même pas eu la décence de dire bonjour. "
La jeune fille se tue à l'entente des remontrances de sa mère. Baissant les yeux, elle toucha nerveusement ses doigts, attendant sa sanction. Yasu s'installa auprès de Miu, qui prit la défense de la jeune fille.
"- Mais voyons, ce n'est rien Hachi, laisse là donc te demander ce qu'elle souhaitait, prononça-t-elle calmement. "
Hachi soupira légèrement. Ne souhaitant pas assombrir l'ambiance, elle décida de passer outre son manque de politesse.
" - Avant toute chose, excuses-toi auprès de Miu et Yasu.
- Je … Je m'excuse pour mon manque de politesse, renchérit-elle gênée, et affligée. "
Les deux propriétaires se mirent à rire par autant de franchise. Afin d'apaiser l'ambiance, Yasu choisit de continuer la discussion interrompue un peu plus tôt.
" - Et bien Satsuki, que voulais-tu demander à ta mère ? questionna-t-il chaleureusement. "
La jeune fille se remémora alors, la cause de son agitation. C'est tout sourire que l'enfant s'approcha de sa mère.
" - Maman, peut-on aller voir les fleurs de cerisier au Jardin ? questionna-t-elle d'une petite voix. Yasu a dit que du 1er au 9 avril, on pouvait les observer, après il sera trop tard ! "
Face à l'incompréhension d'Hachi, Yasu ne put s'empêcher de rire. Prenant délicatement une cigarette de son fameux paquet intemporel, Black Stones Cherry, il détailla la situation.
" - Tu sais Satsuki, même après-demain, les fleurs seront toujours là, alors ne t'inquiète pas. Nous aurons tout le temps pour les contempler, expliqua-t-il souriant.
- Mais, je veux les voir maintenant ! renchérit-elle.
- Satsuki, soupira Hachi.
- Eh bien, pourquoi pas ? demanda Miu. Nous avons rarement l'occasion de rendre visite à Satsuki s'est temps-ci. Ceci est donc une belle occasion. "
Il est vrai que, suite aux contraintes professionnelles de chacun, rares étaient les fois où ils pouvaient s'accorder un peu de temps. Le regard approbatif de Yasu fit esquisser un sourire à Hachi. Satsuki lui était très cher. Alors, dès qu'il le pouvait, il passait du temps avec elle. Il se complaisait en sa présence.
" - C'est d'accord, fini par déclarer Hachi, heureuse d'être entouré des personnes qu'elle appréciait. "
Sur le chemin menant à Shinjuku Gyoen, le ciel s'était éclairci. Nous pouvions alors entrapercevoir les légers rayons de soleil, se reflétant sur les étangs. La jeune fille avait joué de sa ruse afin de convaincre Yasu de la porter sur ses épaules. Un peu plus loin derrière eux, Miu et Hachi discutèrent de la promotion du nouveau film, dans lequel Miu jouait.
" - Je suis navrée d'avoir insisté pour cette balade Hachi. Mais, à partir de la semaine prochaine, je serais à Osaka, confessa la jeune femme.
- Ne te sens pas coupable pour quoi que ce soit. C'est juste que, je ne tiens pas à ce que Satsuki profite de la situation. Yasu la couvre d'attention, se sentant sans doute contraint vis-à-vis de Takumi, avoua-t-elle.
- Tu sais Hachi, je ne pense pas que Yasu fasse cela par dépit. Quand bien même ton mari aurait été présent, il aurait agi de la même manière. "
Les deux jeunes femmes furent coupées par les exclamations de la jeune fille. Grâce à la grandeur du jeune avocat, Satsuki put cueillir une branche de cerisier.
" - Yasu ! Regarde comme cette fleur est jolie ! "
Observant ces fleurs rehaussées d'un rose apaisant. Il remarqua qu'elles étaient aussi fragiles que l'était Hachi aujourd'hui. Bien que les années passèrent les unes après les autres, chacun comblait son chagrin comme il le pouvait. On dit souvent que le temps est le chemin vers la voie de la guérison. Mais qu'advienne-t-il des blessures incurables ? Prenant une grande inspiration, Yasu laissa échapper cette fumée de nicotine entre ses lèvres. Il profita de ce moment de prospérité. Chérissant ces instants de bonheur, de joie et de rire.
Shinjuku Gyoen représenté le jardin impérial de Tokyo. D'une grandeur de 58 hectares, cela laissait la liberté aux habitants de s'adonner à n'importe quel loisir, et ainsi se couper quelques instants de cette ville qui ne sommeil jamais. La jeune fille descendit des épaules de Yasu pour se hâter vers les deux jeunes femmes.
" - Maman, pourra-ton revenir ici avec Miu et Yasu la semaine prochaine ? En plus, je n'ai pas encore école ! interrogea Satsuki.
- Je suis navrée ma chérie, mais la semaine prochaine Yasu et Miu sont en voyage d'affaires, informa Hachi, peinée. "
À l'annonce de sa mère, Satsuki alla se blottir contre Yasu. Cachant ainsi son visage rougi par les larmes. Fumant silencieusement, le jeune avocat posa tendrement la paume de sa main sur la tête de la jeune fille. Seul les pleures de Satsuki résonnaient dans ce havre de paix. Écoutant le bruit des fleurs de cerisier s'entremêlaient entre elles par l'arrivée du vent, Satsuki releva timidement son visage ébouriffé.
" - Yasu, tu veux bien me promettre quelque chose … ? questionna-t-elle hésitante.
- Tout ce que tu voudras Satsuki, si cela peut faire cesser tes larmes, renchérit le principal concerné, tout en séchant les perles qui tombaient sur ces si petites joues.
- Tu veux bien m'écrire une lettre tous les mois ? Ainsi, l'attente de ton retour sera moins longue, révéla la jeune fille. "
Les jeunes adultes se regardèrent abasourdies par les dires de la jeune fille. Finalement, dessinant un sourire sur ses lèvres, Yasu prit les mains de Satsuki en lui chuchotant à l'oreille :
" - À vos ordres, princesse. "
Hachi admira silencieusement le paysage qui s'offrait à elle. Laissant le jeune couple et sa fille prendre de l'avance vers la sortie du parc, elle se remémora les souvenirs d'un temps révolu. Assises à ses côtés, contemplant la rive scintillante, fredonnant un air d'une voix envoûtante. Cette époque si joviale, si prospère.
23 Décembre 2008, Shirokane, Tokyo.
" - Maman, Maman, lis ça ! s'exclama la jeune fille."
S'extirpant de sa rêverie, Hachi remarqua avec surprise que les paumes de ses mains avaient été rougit par son breuvage. Approchant l'infusion à ses lèvres, elle lut la partie concernée de la lettre :
« Ma chère Satsuki, Miu et moi rentrons à Tokyo dès le mois prochain, pourquoi ne pas vous rendre visite par la même occasion ? Cela nous comblerait de bonheur.»
À la lecture de cette phrase, la jeune femme eut un geste affectueux envers sa fille. Lui offrant son fameux chocolat chaud, elle remit en place l'une de mèche d'un noir corbeau.
" - Tu sais maman, ce fut le cadeau le plus beau que j'ai eu, annonça la jeune fille.
- Mais, tu n'as pas encore eu tous tes cadeaux, comment peux-tu le savoir ?! demanda Hachi sur un ton enfantin.
- Parce que l'enveloppe est rose, garnie de fleurs de cerisier bien sûr ! riposta sa fille naïvement. "
Prie d'un rire incontrôlé en remarquant les moustaches de chocolat sur son enfant, Hachi finit par penser qu'elle n'était pas si malheureuse.
« Tu sais Nana, malgré les années qui passent, je continue à prononcer ton nom, chaque jour. »
