Encore une victime de Benedict Cumberbatch... Lui qui chasse les tueurs...

Apparemment je ne m'arrête pas d'écrire ce genre de scènes au sujet de Sherlock, quelque soit son époque...

Celle-ci devait seulement n'être qu'un kiffe collatéral à l'état de frénésie engendré par le regardage d'un épisode de la série, sans contexte ni suite, encore moins de scénario, mais elle gonfle, elle gonfle, elle prend de plus en plus de place et... fini par devenir une fic...

Enjoy...

Trois semaines. Entières. Calmes, silencieuses, sereines, insupportables. Il avait l'impression d'avoir déjà vécu ce moment des dizaines, des centaines de fois et il détestait cela autant que cette période de l'année la dernière ligne droite avant Noël. C'était toujours la même rengaine. Les criminels chroniques et les impulsifs ponctuels se terraient dans leur trou, immobiles et discrets pour se faire oublier. Le calme avant la tempête. Qui arriverait au matin du 25 décembre lorsqu'ils se réveilleraient tous, assaillis d'un furieux désir de violence et de mort sanglante, ne supportant plus tous ces gens heureux. Le bonheur et la joie des autres, même aussi hypocrite qu'à Noël les renvoyaient toujours à leur propre solitude. Alors commencerait une longue période où Scotland Yard serait désespérément débordé et où Sherlock se verrait dans l'obligation de refuser ses demandes au secours, ainsi que celles des particuliers qui voudraient faire la lumière sur le meurtre de leur grand-tante Mildred. Pendant quelques semaines en tout cas le temps que le ménages soit fait et que les enquêtes sur les crimes les plus simplets soient bouclées et que ne restent que les affaires intéressantes et tordues. A ce moment seulement, Sherlock pourrait recommencer à répondre au téléphone, mais pas avant, même s'il priait déjà pour que ce jour se dépêche d'arriver. Il déprimait encore plus quand il songeait qu'il lui restait au moins un mois et demi à attendre. Enfin, grâce à Dieu, il n'avait pas à fêter Noël…

Alors il attendait, étendu en pyjama et peignoir, sur le canapé, les yeux rivés au plafond. John était chez Sarah et Mrs. Hudson venait apparemment de revenir de ses emplettes. Voyage au bout de l'ennui…

- Pfff… Souffla-t-il.

- Je vois qu'on s'amuse…

Il se crispa. Il aurait reconnu cette voix entre toutes celles de Londres et du reste du monde.

- Regarde dans quel état tu es ! Il suffit que je tourne le dos combien Huit mois ? Et te voilà qui déprime comme un enfant de cinq ans à qui on aurait confisqué son vélo ou ses cartes pokémon…

Il fut pris d'une brûlante envie de se retourner et de lui demander ce qu'était un pokémon, mais il état absolument exclu de lui faire face. Il se contenta de fixer le plafond comme… un enfant de cinq ans…

- Étonnant que tu n'ais même pas reconnu mon pas dans les escaliers. Tu dois vraiment être au bord du coma. Mrs. Hudson est toujours aussi bavarde à ce que je vois. Watson est sorti j'espère.

- Sherlock ferma les yeux, irrité. Bien entendu, plus rien de sa vie depuis les huit derniers mois ne lui était inconnu.

- Oui, répondit-il simplement.

- Parfait. Il me tarde de le rencontrer.

- Il l'entendit retirer ses chaussures.

- Comment va ton frère ?

- Tu peux le lui demander toi-même, il a fait mettre un mouchard sous la table basse et nous écoute probablement en ce moment depuis son bureau.

- Oh… Et bien bonsoir Mycroft, j'espère que vous vous portez bien.

- Il vient sûrement d'ouvrir la bouche par réflexe pour te répondre avant de se rendre compte que tu ne pouvais pas l'entendre. Quel abruti…

- Pour quelqu'un qui ne croit que ce qu'il voit, tu es très imaginatif…

- Ca fait trente-deux ans que le vois. Je n'ai pas besoin d'imaginer.

- Et si nous parlions d'autre chose ?

- Excellente idée.

- Oh tiens, c'est un charmant contraste…

- Mmh ? Fit-il toujours sans bouger.

- Sur le mur je veux dire. A droite l'affiche bleue avec la tête de mort immaculée et à gauche le smiley jaune plein d'impactes de balles… Les parfaits contraires.

- Ca ne te rappelle rien ?

- C'est une jolie métaphore. Tu l'as faite en pensant à nous ?

- A quoi d'autre sinon ?

Il ferma les yeux et laissa son bras pendre dans le vide. Sans avoir à la regarder, il sut qu'elle souriait. Lui aussi était content qu'elle soit là.

Son téléphone sonna.

- Tu ne décroches pas ?

- C'est la sonnerie de la légiste.

- La légiste ?

- Une pauvre créature transparente aussi expressive que ses cadavres.

-Tu es cruel.

- Non. Honnête.

- Et si elle avait du nouveau ?

- Lestrade m'aurait déjà contacté.

- Qu'est-ce qu'elle te veut alors ?

La sonnerie cessa.

- Certainement m'inviter à diner ou à boire un verre.

- Pauvre et naïve petite chose qui ne voit pas que ce qu'elle croit être le prince est en fait un monstre de glace… Commenta-t-elle avec une pointe de moquerie.

- Comme tu dis. Et pauvre et vulnérable petite créature qui revient toujours à son bourreau.

- Moi au moins je suis consciente du danger que j'encoure.

- Ce qui ne t'empêche pas de tourner autour comme un chaton autour d'un pitbull, preuve que tu es plus folle que simplement inconsciente.

- Ah, tu sais comment sont les chats, ils n'en font qu'à leur tête…

- … Ne disent rien sur eux et s'en vont sans dire au revoir.

- J'espère que j'ai une sonnerie attitrée aussi.

- Encore faudrait-il que tu daigne me révéler ton numéro...

Elle avait continué à avancer et se tenait maintenant à sa hauteur. Il pouvait sentir ses doigts qui frôlaient presque sa jambe et du les retenir de s'y promener.

- Et si c'est Lestrade qui appelle ?

- Tu sais bien que je décrocherai.

- En ce cas, tu permets que j'éteigne ton mobil ? Pour t'empêcher d'être tenté…

- Si tu veux. Mais il n'appellera pas…

Elle s'éloigna. Quelques secondes plus tard, il l'entendit reposer l'appareil. Puis elle revint vers lui. La lumière orangée des lampadaires de la rue filtrait à travers les rideaux et une lampe dans un coin distillait sa lumière pâle, mais cela ne suffisait pas à éclairer assez la pièce. Les yeux toujours clos et la tête posée sur l'accoudoir, Sherlock sentit enfin ce contact chaud et humide dans son cou et poussa un long soupir, presque de soulagement, et resserra ses bras autour d'elle. Comme si la pression retombait après plusieurs mois où elle avait été permanente. La première cigarette après le coma. A califourchon sur lui, se colla à son torse comme si elle avait voulu s'y fondre.

- Tu m'as manqué… Murmura-t-elle.

- Tu ne vas pas commencer avec ça, répliqua-t-il. C'est toi qui t'enfuis à l'autre bout du globe.

Il sentit ses orteils qui remuaient dans ses collants et sourit. Combien de fois avait-il pensé à ces orteils ces huit derniers mois?

- Tu m'as manqué aussi, avoua-t-il.

Il la sentit sourire contre son cou. Elle passa ses bras frêles autour de lui et glissa ses mains sous son tee-shirt, tandis qu'il entreprenait de la débarrasser de son sous-pull de dentelle noire. L'instant d'après, il était torse-nu et retrouvait enfin le plaisir infini de dégrafer son soutien-gorge. Elle se blottit alors contre lui et ne bougea plus. Il étendit son peignoir sur elle avant de la sentir frissonner. Bien sûr, qu'ils finiraient de se déshabiller, bien sûr qu'ils finiraient en sueur et à bout de souffle. Mais pas tout de suite. Ils avaient le temps et se le laissaient. Juste quelques minutes pour se dire bonjour, se ré-apprivoiser, apprécier le contact de leur peau l'une contre l'autre. Lui, la caresse de sa poitrine, et elle, son odeur chaude. Juste quelques minutes… Il la sentit contracter son estomac et su que c'était à cause d'un de ces frissons qui le parcouraient aussi depuis qu'elle reposait contre lui. Ils écoutèrent le silence rompu seulement par le bruit de leur souffle.

Après un moment, il se dégagea doucement d'elle, sans pour autant s'en décoller et l'embrassa tandis qu'elle se laissait glisser sous lui. Leur front appuyé l'un contre l'autre, ils achevèrent ce qu'ils avaient entamé un peu plus tôt dan un froissement de tissu.

- Ton frère va nous entendre, murmura, amusée, la jeune femme à l'oreille de Holmes.

- Personne ne l'oblige à coller l'oreille contre son haut-parleur…

- Mrs. Hudson aussi…

- Elle fermera sa porte. Et me disputera sur les convenances demain.

Elle sourit à nouveau et le laissa faire. Il avait besoin de remettre son cerveau et ses sens en route, avant de complètement lâcher prise. Et plus que cela, il avait besoin de sentir ce dont tout le monde doutait de l'existence, de sentir que si tous ces frissons, tremblements, sensations le secouaient, c'était que quelque chose remplissait vraiment cet espace qu'on lui avait fait croire vide. Cet espace qu'elle aussi pensait parfois vide. Mais en cet instant, ce simple organe, ce petit morceau de chair qui se faisait d'ordinaire passer pour mort, leur donnait de probantes preuves de vie, par à-coups répétés et incessants, infatigables, à chaque fois plus fort, plus violents, comme les mouvements de Holmes en elle, qui suivait le rythme que lui imposaient ses battements.

Les jambes arquées de la jeune femme autour de lui le ramenaient à la vie et lui fournissaient une autre de ces drogues auxquelles il était irrémédiablement accro. Et de toutes ses addictions, le sevrage de celle-ci était le plus dur, et sa rechute, de loin la plus jouissive. De tous les êtres humains qu'il connaissait, aucun n'était jamais parvenu à le plonger dans une telle transe et un tel désespoir quand elle prenait fin.

Il étouffa un gémissement aigu qu'elle laissait échapper en s'emparant de sa bouche, pour s'assurer qu'elle n'était pas un rêve. Mais non, le goût de ses lèvres, qu'il n'était parvenu à recréer dans aucun songe était trop réel, trop doux et parfait pour être une illusion.

Elle plongea ses yeux dans les siens et crut un instant se noyer dans cette eau turquoise qui coulait dans ses iris sans jamais perdre son éclat, et fut transie par son regard. Le pauvre était effrayé. Comme s'il avait peur de la voir disparaître à tout moment, s'évaporer et ne plus être qu'un souvenir, une ombre, une torture obsédante. Mais ce n'était pas dans ses plans… Alors elle saisi ses tempes et raffermi quasi brutalement sa prise autour de sa taille pour lui faire comprendre qu'elle n'avait pas l'intention de s'en aller. Et tandis que leurs yeux se parlaient, les souffles brûlant qui s'échappaient de la bouche de l'un étaient immédiatement aspirés par les lèvres de l'autre, à quelques centimètres seulement. Une goutte de sueur glissa le long d'une mèche de Holmes et vint s'écraser sur la clavicule de la jeune femme. Elle le serra dans ses bras, pas pour le rassurer cette fois, mais juste pour sentir le poids de son corps peser sur le sien, puisque le sentir en elle n'était pas assez à son goût. Elle voulait que les formes de leurs corps s'accordent à la perfection.

En bas, Mrs. Hudson avait clos toutes les portes possibles, hormis bien sûr celle de l'appartement, et avait monté le son de son feuilleton, puisqu'ils s'étaient apparemment mit en tête là-haut, de faire savoir leur délice à tout le monde…

Sur ce canapé défoncé, Holmes essayait de reprendre son souffle, le front collé à celui de la jeune femme.

- Irene… souffla-t-il.

- Je suis là, le coupa-t-elle, le souffle court, avant de poser ses lèvres sur les siennes. Je ne pars pas. N'ais pas peur, je ne bouge pas…

oOoOoOo

Voilà, ça c'est fait...

On se voit dans les reviews?

Ouai je sais, que des relous avec leurs reviews à la con...