Note : Cette fic a été écrite sur le défi du Mois des Fiertés où il fallait écrire la réaction d'un personnage qui se rend compte qu'il n'est pas hétéro.
La bizarrerie, Steve connaissait. C'était un fait.
Se faire changer en super homme par des rayons aux noms improbables, battre un type avec une tête rouge, c'était juste le début, et Steve aurait dû s'en douter.
La normalité ne ferait jamais partie de sa vie à partir du moment où il avait décidé d'être plus fort, plus grand.
Après ça, s'était suivi des choses étranges, et encore plus quand il avait dormi soixante dix ans dans de la glace.
A son réveil, c'était le festival des choses bizarres et parfaitement peu logiques et étranges.
Des soucoupes volantes, de l'argent, du russe.
Traduisez : des aliens venus envahir le monde à cause d'un dieu alien, un robot cinglé crée par un milliardaire qui a décidé que l'humanité était futile au final, et son Bucky qui parlait désormais russe parce qu'il était bien vivant et surtout contrôlé.
Bien que Romanoff fut aussi capable de parler russe à volonté.
Dans tous les cas, il fallait le vivre pour y croire.
La bizarrerie, donc, Steve, connaissait. Et si ça ne gommait pas ce qui restait de réalité logique, comme les guerres, les malheurs du monde, la souffrance, et des choses plus joyeuses, comme découvrir que le monopoly n'avait pas bien changé depuis toutes ses années… Ca prenait quand même beaucoup de place dans sa vie.
Alors c'est peut-être pour cette raison, qu'à côté de tout ça, prendre conscience qu'il aimait profondément son meilleur ami, plus que jamais, plus que juste de l'amitié, ça n'avait rien de surprenant.
Que se sentir bien à ses côtés, plus que juste comme un ami, que ses lèvres lui faisaient envie, que son corps tout entier réveillait en lui des pensées de lit et d'enlevage de vêtement… Ce n'était pas si bizarre.
Que de parler d'homosexualité, ou plutôt de bisexualité – Steve n'oubliait pas Peggy – dans son cas, ne le surprenait pas. Ne le choquait pas.
Qu'il ne fût pas hétéro ne fut pas un choc.
Ce fut plus le fait de se rendre compte que Bucky était pareil que lui, qu'il pensait comme lui.
C'était un choc ça. Et c'était plutôt positif. Et pas si mal, quand on voyait ce qu'ils purent alors partager leur amour.
Les bizarreries, la non logique de ce monde, et les choses étranges qui arrivèrent – comme une aubergine géante, voulant régler le problème de surpopulation avec des cailloux, un sorcier aux portails, un fan de lui voulant ses cartes dédicacées, un pays africain pas si pauvre que ça, un gamin araignée, un homme géant… -. Oui, toutes ses choses, à côté de ça, étaient bien plus bizarres qu'un homme qui aime un homme.
Et c'est bien pour ça qu'à peine comprirent-ils tous les deux qu'ils s'aimaient, qu'ils ne le cachèrent pas.
Furent-ils encore à l'époque de la guerre que ça aurait pu être compliqué. Mais là, Bucky avait même vu Tony lorgner le derrière de Bruce sans aucune pudeur.
Alors pourquoi pas ?
C'est comme ça que le monde put croiser ce couple étrange, cette bizarrerie de deux êtres immortels, qui se connaissaient mieux que jamais, et qui s'aimaient plus fort que tout. Main dans la main, le regard rempli d'amour.
En toute normalité et logique.
