Une nouvelle vie

Auteur : Mélior et Cally-sama
Titre : Une nouvelle vie
Résumé : Sephiroth, ayant repris ses esprits dans la rivière de la vie, se voit accorder une nouvelle vie par Aéris, sur terre cette fois. Une nouvelle famille, un nouveau métier, une nouvelle vie... Mais Cloud ne l'entend pas de cette oreille.
Note : Bonne lecture

C'était la deuxième fois qu'il mourrait… Non, la troisième, en fait !

Une fois au réacteur de Nibelheim, lorsqu'il était venu en mission avec Zack. Une deuxième fois au Cratère Nord. Et la troisième, dans le ciel au-dessus des ruines du Shinra Building.

Il revoyait encore le visage de Cloud, qui le regardait d'en bas, au milieu du cercles d'épées invoquées pour sa limite la plus meurtrière.

« Retourne à ta place… parmi mes souvenirs », avait dit Cloud.

Une immense aile d'oiseau noire était apparue à l'épaule droite de Sephiroth. Il avait sorti une phrase qu'il n'avait pas comprise lui-même. On aurait dit que les mots étaient venus de quelqu'un d'autre, qui avait parlé à travers lui.

« N'y compte pas… Je ne serai jamais un souvenir. »

Puis il avait fermé les yeux, laissant son aile l'envelopper. Puis tout était devenu noir.

À présent, il était là, au milieu de ce grand vide. Il s'attendait à rejoindre la Rivière de la Vie. Déjà, il voyait les filaments verts jaillir de l'obscurité pour s'approcher de lui.

Il tendit la main pour en effleurer un. Ces rayons étaient si beaux ! Gracieux et légers comme de la fumée, ils reflétaient la conscience de toutes les âmes de la Planète.

Étrangement, Sephiroth se souvint qu'à chacune de ses morts, lorsqu'il se retrouvait ici, toute sa haine disparaissait. Comme si quelqu'un d'autre la lui communiquait. Sa mère, peut-être ? En pensant à elle, le jeune homme sentit le chagrin le saisir.

« Ne pleure pas, Sephiroth. »

Le jeune homme sursauta. Cette voix était celle d'une femme. Il se tourna vers celle qui avait parlé. Il fut surpris en voyant son visage. Il s'était attendu à se retrouver en face de sa chère Jenova, mais la femme qui lui faisait face était humaine.

Elle était très belle, malgré l'état piteux de la robe blanche qu'elle portait. De longs cheveux bruns encadraient son visage, qui affichait un air à la fois doux, sage et candide.

Mais le plus troublant était sa ressemblance avec lui. Sephiroth avait l'impression de faire face à sa sœur ou une cousine. Et cette sensation étrange, la familiarité qu'il ressentait dans sa voix…

« Qui êtes-vous ? » dit-il, essayant de surmonter son trouble.

La jeune femme baissa tristement la tête.

« Ne la reconnais-tu pas d'instinct ? » dit une autre voix.

Celle-là était féminine aussi, mais plus jeune et plus gaie. Une deuxième jeune fille brune apparut. Celle-ci affichait la vingtaine, et portait une robe rose surmontée d'une veste de couleur plus foncée. En la voyant, Sephiroth prit peur. La Cetra qu'il avait tuée ! Était-elle venue pour le juger ?

« Non, non, je ne suis pas venue pour te juger, bien au contraire ! » dit la jeune Cetra. « Je suis venue pour t'annoncer plusieurs nouvelles. Une bonne et une mauvaise. »

Sephiroth haussa les épaules.

« Si j'ai le choix, je peux d'abord avoir la mauvaise ? »

« D'accord. Eh bien, la mauvaise, c'est que tu as été manipulé. Jenova n'a jamais été ta mère. Tu n'es pas son fils, elle s'est servie de toi comme d'une marionnette. »

L'ex-Général de la Shinra écarquilla ses grands yeux verts. Son premier réflexe, s'il n'eut pas été dans la Rivière de la Vie, aurait été d'étrangler le cou du visage si souriant d'Aeris, jusqu'à ce qu'elle ne démente ses propres affirmations.

Mais il était dans la rivière de la vie, un lieu de paix entre tous. Et puis, ça ne servirait à rien de tuer une âme déjà morte…

« Et… ET LA BONNE NOUVELLE ! ! ? » cria-t-il, furieux. Comment pouvait-on seulement imaginer une bonne nouvelle après ça ?

« La bonne, c'est que ta vraie mère est ici. Je te présente Lucrécia Crescent. »

Aéris posa une main bienveillante sur l'épaule de la jeune femme, qui leva timidement les yeux vers Sephiroth.

Voyant que ce dernier s'apprêtait à répliquer quelque chose de peu avenant, la Cetra leva la main en un geste apaisant et se mit à tout lui expliquer, en douceur. Le projet Jenova, Gast, Hojo, Vincent, Lucrécia, la véritable identité de la Calamité des Cieux, l'histoire des Cetras.

Sephiroth écouta sans sourciller. Chaque mot le transperçait, lui faisant l'effet d'une douche froide malgré la douceur des paroles d'Aeris. Il aurait voulu démentir, mais bizarrement, ce que disait la jeune femme se tenait. Et ici, il avait le sentiment qu'on ne pouvait pas utiliser le mensonge. Non, une âme ne pouvait pas mentir.

Lorsqu'Aéris eut fini, Sephiroth avait la tête baissée, comme si toute la vérité pesait sur lui, l'écrasant presque. Sa mère, la vraie, avait l'air affligée elle aussi.

« Voilà, tu sais tout », conclut Aéris d'une voix douce.

Le jeune homme hocha la tête.

« Je vois… Alors ça veut dire que c'est fini ? Je peux reposer en paix en ta compagnie… maman ? » dit-il en regardant Lucrécia.

Cette dernière sursauta et leva des yeux étonnés vers lui. Sephiroth avait un sourire timide et anxieux, comme un enfant espérant un câlin qu'il savait interdit d'avance à cause des bêtises qu'il avait faites.

Aéris fit la moue, l'air gênée.

« Je suis désolée, Sephiroth, mais tu ne peux pas mourir. »

Le jeune homme écarquilla les yeux.

« Qu'est-ce que tu racontes ? Cloud m'a vaincu ! Et puis… pourquoi es-tu désolée ? Tu dois être contente que je sois mort, non ? Tu as ta revanche, puisque je t'ai… »

La Cetra ouvrit de grands ronds, puis éclata de rire, à la grande surprise de Sephiroth.

« Je ne vois pas ce qui te fais rire… »

« Tu crois que j'aurais pris la peine de te guider jusqu'à l'esprit de ta vraie mère, si je t'en voulais ? Je t'aurais laissé traîner dans ton coin comme une pauvre âme perdue, oui ! Non, Sephiroth, je ne t'en veux pas. Pour moi, tu n'es pas quelqu'un de mauvais, mais quelqu'un qui n'a pas eu de chance. Et c'est pour ça que je suis là. Pour t'offrir une nouvelle chance. »

Sephiroth croisa les bras.

« Comment ça ? » dit-il.

« La Planète s'en veut de ce qui t'est arrivé. Tu es l'un de ses enfants à l'origine, ne l'oublie pas. Mais Jenova t'a arraché à elle de par les cellules implantées dans ton corps. Alors tu vas revenir à la vie. Mais pas question de le faire dans notre monde ! Je vais t'envoyer ailleurs, sur une autre planète. La Planète Terre. Il existe des gens là-bas, des médiums qui peuvent communiquer avec les esprits de la Rivière de la Vie. Ils sont déjà au courant et sont prêts à t'accueillir. »

Sephiroth regarda la Cetra avec des yeux ronds de surprise. Elle ne lui en voulait pas ? ! Elle était même prête à lui offrir une nouvelle vie ? ! ? Incroyable…

« Eh ? Tu m'as entendue ? » dit Aéris en agitant la main devant ses yeux.

Sephiroth cligna des yeux. Il avait tellement été assommé par la nouvelle qu'il s'était perdu dans ses songes.

« Heu… Oui, oui, j'ai entendu, mais… Et ma mère, alors ? Et puis pourquoi tu tiens tant à m'aider ? Je ne mérite pas… »

Aéris secoua la tête.

« Ta vie ne se mérite pas, Sephiroth. La planète te la doit. Tu mérites de l'aide. Allez, dis au revoir à ta mère, puis je t'emmène là-bas. »

Surpris, l'argenté se tourna vers sa mère.

« Tu ne m'accompagne pas ? »

« Non, mon chéri, désolée… Ce qui t'es arrivé est en parti ma faute… je n'ai pas été assez forte pour résister à Hojo et te protéger alors que tu n'étais pas encore né. Pour réparer mes erreurs, je veillerais sur toi depuis la Rivière de la Vie. »

Lucrécia s'approcha timidement. Sephiroth hésita. Il avait l'habitude de se battre, pas d'exprimer de la tendresse envers autrui. Finalement, ne pouvant y tenir, Lucrécia le prit dans ses bras. Après un moment, le jeune homme lui rendit son étreinte.

En sentant la tendresse dans cette étreinte, des souvenirs lointains lui revinrent. Lorsqu'il était petit, le professeur Gast le serrait dans ses bras ainsi. Mon dieu, il avait oublié cela.

Et Jenova… En cet instant, il comprit que jamais il n'avait éprouvé d'amour pour elle. C'était de l'admiration, de la soumission, le désir de lui plaire, tandis qu'elle ne faisait que le commander en l'encourageant par pur intérêt.

Rien à voir avec ce qui se passait en cet instant.

Une âme pouvait-elle pleurer ? Sans doute, car Sephiroth sentait ou plutôt pensait que des larmes coulaient le long de ses joues.

Et il comprit, en cet instant, qu'il ne voulait pas mourir, pas alors qu'il savait tout, pas alors que la chance de vivre avec la vérité se présentait enfin !

À regrets, il se détacha de sa mère et marcha jusque devant Aéris.

« Je suis prêt », dit-il avec résolution.

Cette dernière sourit.

« Bien. »

Elle ouvrit les mains devant elle. Les filaments verts de la Rivière de la Vie se concentrèrent en une boule au milieu de ses paumes, puis foudroyèrent l'âme de Sephiroth.

Le jeune homme se sentit brusquement poussé vers le haut, loin d'Aéris et Lucrécia qui le regardèrent partir, chacune avec une expression différente. Aéris, avec un sourire empli d'espoir. Lucrécia, avec un regard encourageant.

XxXxXxXxXxXxX

Lorsque Sephiroth ouvrit les yeux, il vit tout de suite le ciel. Il faisait nuit. Le feuillage d'un arbre remuait dans le vent, au-dessus de sa tête. Les rares constellations qu'il pouvait voir dans le ciel lui étaient inconnues.

Se redressant, le jeune homme regarda autour de lui. Il se trouvait dans une clairière, au beau milieu d'une forêt. Le hululement lointain d'une chouette se fit entendre.

Sur sa droite, Sephiroth vit un gros animal encore inconnu pour lui occupé à escalader un arbre pour atteindre des baies. Plus tard, il apprendra que c'était un ours.

Et à sa gauche… Il vit, au bas d'une pente, une maison.

Le jeune homme se redressa. Tout son corps lui faisait mal, comme s'il était en plomb.

Il fut rassuré de voir que Masamune était posée sur le sol près de sa main gauche. Deux autres objets s'y trouvaient, aussi. La matéria noire, et une autre sphère de la même taille mais, qui chose étrange, n'avait aucune couleur. La sphère était translucide et brillait comme une bulle.

Curieux, Sephiroth la prit et la mit à hauteur de ses yeux, espérant trouver un quelconque indice qui lui révèlerait son pouvoir.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il entendit une voix dans sa tête.

« Déjà réveillé ? » dit la voix cristalline d'Aéris.

« Aéris… Qu'est-ce que c'est que cette matéria ? »

« Une liaison entre toi et moi. Tu pourras aussi parler à l'esprit de ta mère, ainsi. Tu croyais que j'allais te laisser perdu tout seul dans ce nouveau monde ? Je vais te guider, du moins au début. »

Sephiroth ressentit un soulagement intérieur. Au moins, il avait encore un lien avec son monde d'origine. Il fallait dire que ce nouveau monde ne lui inspirait rien. La faune et la flore lui étaient vraiment étranges. Même la lune n'était pas aussi grosse que celle sur sa planète.

« Tu vois la maison au bas de la colline ? »

« Oui. »

« Vas-y, n'hésite pas. Les médiums vivent là. Ils sont déjà au courant, ils t'attendent. »

Acquiesçant, Sephiroth ramassa son épée puis se dirigea vers la maison. Il descendit la colline et arriva devant la porte d'entrée. Bizarrement, il n'y avait aucune lumière.

Était-ce la bonne maison ? Ou peut-être que les gens étaient à l'arrière ?

Curieux, il contourna la maison et s'approcha de la fenêtre la plus à droite. Il regarda au travers. Rien. Il faisait noir.

Il hésita, puis ouvrit la fenêtre. Une chance, elle coulissait vers le haut. Une fois ouverte, il s'engagea prudemment par l'ouverture et entra.

Il attendit que ses yeux s'habituent à l'obscurité. Quand il vit ce que renfermait la pièce, il se dit qu'Aéris avait dû faire une grossière erreur. Ou qu'elle se vengeait réellement, pour finir.

La pièce comportait une chaise longue avec une petite lampe au-dessus. Une chaise d'opération !

Et sur une table à côté, il pouvait voir des pinces et des seringues, ainsi qu'un petit lavabo automatique.

Des souvenirs atroces refirent surface dans l'esprit du jeune homme, du temps où il était enfant et prisonnier dans le laboratoire d'Hojo. Même ici, il y avait des scientifiques fous !

Catastrophé, Sephiroth fit volte-face et se dirigea vers la fenêtre, quand il entendit la porte s'ouvrit. Le faisceau d'une lampe l'éclaira.

« Ah ! Le voilà ! » dit une voix.

Sephiroth serra les poings. Que faire ? Fuir ? Ou rester pour s'excuser de son intrusion ? Pourtant, cette personne semblait heureuse de le voir, comme si elle s'était attendue à son arrivée. Mais ce ne pouvait pas être un de ces médiums dont Aéris avait parlé, c'était impossible !

Finalement, il prit une profonde inspiration et se retourna. La lampe s'éteignit. Il y eut un bruit d'interrupteur, puis une lampe au plafond s'alluma, éclairant la pièce.

Sephiroth put alors voir son interlocuteur. C'était un homme d'une quarantaine d'années, aux cheveux noirs et plutôt bedonnant.

« Sephiroth, n'est-ce pas ? Enchanté, je suis Owen Psychy, le chef de la famille de médiums en contact avec Aéris. »

Il tendit la main au jeune homme, qui le regarda avec colère.

« Vous me prenez pour un idiot ? » dit Sephiroth.

« Hein ? ! » dit l'homme, surpris.

« C'est quoi, cette pièce ? Une salle de méditation ? On dirait un laboratoire, comme ceux où j'ai vécu un enfer ! Vous êtes qui, à la fin ? »

Il serra le manche de Masamune dans son dos. L'homme recula contre le mur, l'air penaud.

« Mais je… je suis dentiste ! C'est mon métier. Cette salle est mon cabinet de dentiste ! »

Oups ! La gaffe ! réalisa Sephiroth.

La matéria transparente dans sa main clignota.

« Ouais, tu l'as dit », fit Aéris sur le même ton gêné que lui.

Décidément, le premier contact avec les terriens commençait bien. Sephiroth porta une main à sa tête en bredouillant des excuses. L'homme, loin de paraître fâché, éclata de rire.

« Ce n'est rien, Sephiroth. Aéris nous a tout raconté, nous connaissons bien ton histoire. Allez, viens, le reste de la famille veut te rencontrer dans la salle à manger ! »

Les deux hommes quittèrent le cabinet pour traverser un couloir aux murs de bois brun. Cette maison… Sephiroth ferma les yeux. Une aura très douce y régnait, une sensation de paix et de bien-être incroyable. Comme si cet endroit était coupé du reste du monde.

Lorsqu'il entra dans le salon, il se sentit pourtant un peu mal. Au centre de la salle étaient posés trois canapés, devant une cheminée. Trois personnes y étaient assises et discutaient.

Owen s'avança. Aussitôt, les gens cessèrent leur discussion pour porter leur regard sur lui et Sephiroth.

« Messieurs dames, voici l'envoyé d'Aéris : Sephiroth Crescent. »

Crescent… Oui, c'était le nom de famille de sa mère. Et son père, au fait ? ! Aéris avait oublié de lui en parler. Il faudrait qu'il pense à lui demander, quand il réutiliserait la matéria de cristal.

« Bienvenu sur Terre », dit une jeune fille assise dans le canapé de droite.

« Merci », répondit Sephiroth.

Sephiroth porta son regard sur son interlocutrice. Elle était belle, de longs cheveux noirs encadraient un visage mince et doux. Elle avait de jolis yeux gris brillant d'intelligence.

« Ma fille, Hélène », dit Owen.

« Hum… Il a vraiment l'air spécial », dit une vieille dans le canapé au centre.

En la voyant, Sephiroth ne dut son salut qu'à son sang-froid pour ne pas crier. Elle était vieille et atrocement laide ! Son visage était un véritable nid de rides ! Elle regardait Sephiroth de ses petits yeux plissés. Une longue chevelure argentée retenue en une épaisse coiffure hippie, elle portait une chemise blanche où étaient brodés des crocus bleus, et un pantalon à pattes d'éléphants, le tout terminé par des sandales japonaises.

« Ma mère, murmura Owen à l'oreille de Sephiroth. Je sais, elle est moche à faire peur, mais on s'y fait… Enfin, au bout de dix ans, on commence à s'y habituer. »

La troisième personne assisse dans le dernier canapé le regardait avec l'air anxieux. C'était un homme chauve, moustachu et plutôt petit, vêtu d'un costume de bureau.

« Heureux de vous rencontrer, moi et ma femme », dit-il.

Sephiroth cligna des yeux. Sa femme ? Il porta son regard sur la jeune femme. Elle était bien jeune, comparé à lui ! Elle était mariée avec lui ?

Soudain, l'homme tendit son bras gauche vers Sephiroth. Au sommet se trouvait une marionnette représentant une femme blonde vêtue d'une robe bleue. Elle ouvrit la bouche et dit avec une voix de fausset :

« Enchantée, jeune homme ! Mon mari et moi-même sommes heureux de vous accueillir. »

« Mon frère aîné Peter, et son épouse Véronica, enfin… faites comme si, mon frère n'a jamais digéré sa mort », dit Owen, toujours à voix basse.

Avec une grimace de gêne difficilement contenue, Sephiroth serra la main que la marionnette lui tendait.

« Papa, je crois que notre invité aimerait s'assoire », dit Hélène.

« Oh, tu as raison ! » dit Owen.

Sephiroth hésita, puis s'assit à côté d'Hélène.

Soudain, un bruit de cavalcade résonna au-dessus de la tête des convives. Puis un jeune homme dégringola l'escalier. Il avait les cheveux blonds, un T-shirt noir où était dessiné un crâne, et un jean troué.

« Ça y est ! J'ai bidouillé les papiers d'identité, il manque plus que la photo de… Ouah ! »

Il s'arrêta en voyant Sephiroth.

« Ben tiens, voilà le modèle ! Eh, salut, je suis Jim, le cousin d'Hélène. Je suis le bidouilleur informatique de la famille. Tu tombes bien, je viens d'imprimer tes papiers d'identité. T'en penses quoi ? »

Il mit sous le nez une carte et une liasse de papiers. Sephiroth prit le tout et regarda d'abord sa carte d'identité.

Nom : Psychy

Prénom : Sephiroth

Date de naissance : 2 octobre 1978

Lieu de naissance : Chaldy

Groupe sanguin : 0

Il ne manquait qu'une photo pour la compléter. Quant aux papiers, ils comportaient un faux bulletin de naissances, un carnet médical et un CV lié à une école militaire dont le nom ne disait rien à Sephiroth.

« Je me suis servi du nom de l'école militaire du coin », expliqua Jim.

« Merci. Mais Psychy… » dit Sephiroth.

« Ton nom de famille pour ici, t'es de notre famille, maintenant, mon vieux ! Comme ça, t'es couvert ! »

Le jeune homme regarda les gens avec ébahissement.

« Si vous le voulez, bien entendu », dit Hélène avec douceur.

Sephiroth la regarda avec de la surprise dans les yeux. Il n'en revenait pas ! Tout semblait aller si vite…

Il sursauta lorsque la main bienveillante d'Owen se posa sur son épaule.

« Vous avez le temps d'y réfléchir jusqu'à demain. Déjà, ce soir, mangeons ! »

Tout le monde partit dans la salle à manger. Sephiroth s'assit à côté d'Hélène, avec qui il semblait bien s'entendre. Elle était de loin la plus normale dans cette famille de médiums.

En voyant la nourriture, Sephiroth fut à nouveau un peu perdu. La nourriture n'était pas comme celle dans son monde.

Le menu comportait une salade viennoise et des spaghettis bolognaises. La marionnette de Peter se plaignit, disant qu'elle voulait de la pizza.

Le dîner se passa sans aucune anicroche. Owen se mit à parler de ce monde à Sephiroth, lui expliquant la géographie, la politique, le fait que personne ne croyait à la magie ici, les monstres n'existaient pas, et la monnaie locale était l'euro. Tout le monde écoutait dans un silence respectueux. Mais parfois, la marionnette insistait pour ajouter quelques petits détails.

Lorsque vint le sujet des études et du travail dans la société, le jeune homme pâlit.

« Au fait, quel métier on va trouver pour Sephiroth ? » dit Jimmy.

Sephiroth lâcha sa fourchette. Mon dieu, il n'avait pas pensé à ça ! Et il n'avait pas envie du tout de se battre. En venant ici, il avait naturellement pensé que tout son passé de guerrier le quitterait. Heureusement, Hélène vint à son secours.

« Aéris nous a dit que vous étiez une fine lame dans votre monde. Pourquoi ne pas faire profiter aux gens d'ici de votre talent ? Nous avons une école de gymnastiques et d'arts en ville, où ils cherchent un professeur d'armes blanches. Je suis sûre qu'après une petite démonstration de vos aptitudes, ils vous donneront ce poste. »

Sephiroth lui lança un regard empli de gratitude. La jeune fille lui fit un beau sourire en échange.

Quand le dîner fut fini, Hélène guida Sephiroth à l'étage jusqu'à la chambre d'amis. Une fois seul dans sa chambre, Sephiroth se laissa tomber sur le lit et soupira. Son arrivée dans cette fausse famille démarrait bien ! Son soi-disant père aurait été moins « relax », il se le serait mit à dos, lui et le reste de cette famille !

Tournant son regard vers la fenêtre ouverte qui laissait passer l'air parfumé du soir, l'argenté se mit à observer la lune, ronde et pleine, dans le ciel noir d'encre parsemé d'étoiles scintillantes, sans nuage. Le paysage, dehors, paraissait calme et paisible au milieu des arbres et des collines.

Jamais il n'avait eu l'occasion de contempler la lune sur sa planète d'origine. Toujours occupé à faire des missions, ou à tuer, ou à exécuter les ordres d'une extra-terrestre qui s'était faite passer pour sa mère.

Quand ce n'était pas les trois à la fois.

La lune, la nuit, les étoiles, les arbres, le vent doux et frais qui emplissait ses narines d'un parfum frais, fleuri et naturel qu'il n'avait jamais eu l'occasion de sentir à Midgar…

La promesse d'une nouvelle vie.