Bonsoir les gens !
Eh non, ce n'est pas une blague mais c'est bel et bien officiel : Anadyomède, ou Lara, ou moi, commence une nouvelle fic. Comment ça, c'est complètement stupide, insensé, irréfléchi ? Oui, je sais, merci. Mais... faut bien avoir une raison de glander et puis ça me manquait d'écrire une fic. Les OS, c'est bien joli, mais c'est pas la même chose.
Cette fic est... spécial. Mais au fond, je pense que dans l'écriture, elle reste assez proche d'Idylle. Cela dit, Drago est.. vivant ! Magnifique, non ? :D Je sais, je sais, c'est merveilleux ) Je n'ai tué presque personne. Du moins, personne d'important. Après, de là à dire que personne ne va mourir...
Je ne sais pas combien de chapitre il va y avoir. Mais... Une dizaine. Peut-être un peu plus, peut-être un peu moins, en tout cas, y'en aura pas quarante.
Je suis un peu stressée de poster là. J'espère que vous allez aimer, j'espère pas décevoir. J'espère que ce n'est pas trop bizarre, bref, on verra. Faut bien se lancer ! Oh, et j'espère que tout le monde a passé une magnifique rentrée !
Disclaimer : Tout à JKR, rien à moi.
Titre : Go ask Alice
Certains l'auront reconnus, d'autres pas, donc je précise : ça vient de la chanson White Rabbit, de Jefferson Airplane. Allez l'écouter en lisant, c'est en tout cas cette chanson qui m'a inspiré la fic et, tout naturellement, le prénom de la fille !
Résumé : « Tu te souviens de nos années lumières, de notre innocence, de notre inconstance ? » « Non. » « Ne mens pas, Amour. Tu es folle de moi et tu te hais de ça. » HGDM
Rating : Hum, K. Y'a rien de bien traumatisant ici-bas.
Bonne lecture !
Drago Malefoy remonta le col de sa cape et s'arrêta devant l'hôpital. Quelqu'un, quelque part, poussa un gémissement et il se crispa légèrement. Observa.
C'était un bâtiment imposant, tout en brique, entouré d'arbres et de fleurs. Un de ces endroits qui arrachait un sentiment étrange de tranquillité travaillée. Parfaitement immaculés, les murs se dressaient, hauts et majestueux.
Il y était. Enfin. Drago Malefoy gravit les petites marches qui menaient à la porte d'entrée puis se retourna vers la silhouette de la fillette qui l'accompagnait, à peine entrée dans l'adolescence, et son visage se fit plus dur :
« Alice, dépêche-toi. »
Elle le regarde à peine. S'en va et puis revient. Fait le tour du jardin, ne bouge pas. Tremble, parfois. Et lorsqu'il s'énerve, lorsque ses lèvres deviennent trop fines et que son regard s'assombrit, elle fait un pas. Glisse sur les pavés gercés et répète lentement son prénom.
Alice, Alice. C'est comme une chanson.
« Allez, arrête de traîner tout le temps ! »
Sa voix était trop sèche, il le savait. Il ne pouvait pas s'en empêcher. Lorsqu'il la regardait, quelque chose tremblait au fond de son ventre. Quelque chose le tiraillait, le mordait, lui donnait un haut-le-cœur. Parfois, il s'en voulait. Elle, elle ne parlait jamais, à peine trois mots lorsqu'on insistait, un rapide regard, puis elle se perdait à nouveau à l'intérieur d'elle-même. Alice était différente. C'est ce qu'on disait dans la rue.
Elle était cette parfaite inconnue qu'il avait reconnu non pas par amour mais par principe. Le pâle reflet d'un souvenir.
Il l'attrapa par le bras et la tira brusquement jusqu'à ce qu'ils atteignent à nouveau la porte d'entrée. Elle l'avait suivit en trottant, serrant les lèvres pour ne pas dire qu'elle avait mal et lorsqu'il la lâcha, elle croisa les bras.
Drago reporta son attention sur sa montre, vérifia qu'il n'y avait encore personne près d'eux puis s'accroupit devant la petite fille. Il était tendu. Ne savait pas trop comment commencer, comment lui dire.
« Alice… Tu vas m'écouter, n'est-ce pas ? »
Elle hocha doucement la tête, ses yeux fixant obstinément un point lointain. Il n'en tint pas compte.
« Tu vas rester ici quelques temps, d'accord ? Tu te souviens, nous en avons parlé hier au repas. Il faut que tu sois sage. C'est pour aller mieux. Tu sais que tu dois aller mieux ?
– Oui.
– J'ai… Je viendrai te vois dès que je le pourrais. Il ne faut pas que tu prennes à cœur tout ce qu'on pourra te dire, n'oublis pas qui tu es. Et n'oublis pas que nous avons tous quelque chose à cacher mais le passé… enfin. Tu le sais. Il y a des choses qu'on ne déterre pas. Tu comprends ?
– Oui.
– Parfait. »
Il la contempla quelques secondes puis rajouta plus tendrement :
« Tout ira bien, Alice. »
Je crois. Je ne sais pas.
Et poussa la porte.
Hermione Granger sursauta en entendant la voix de Drago Malefoy résonner de l'autre côté du couloir et referma le dossier sur lequel elle travaillait. Son regard fébrile fit le tour du bureau. Elle se mordit la langue et attendit, le cœur au bord des lèvres, sa secrétaire qui ne tarda pas à toquer.
« Monsieur Malefoy et sa fille sont arrivés. »
Elle s'appelait Astoria, avait vingt ans et des poussières et ne se rendait pas compte de l'importance de ce qu'elle venait d'annoncer. Ne pouvait pas savoir, et puis ça n'aurait pas dû l'atteindre. Pas de cette façon, plus maintenant.
« D'accord. Fais-les entrer. »
Sur un sourire timide, la jeune femme hocha la tête et disparue. Hermione resta quelques secondes à observer la porte qui venait de se refermer, comme ça, pour le plaisir du silence, puis elle ouvrit un tiroir et en sortit un petit dossier marron. Du bout des doigts, elle retraça le nom qui s'étalait en lettre d'or. Alice Malefoy. Elle ferma les yeux. Ne voulait pas l'imaginer mais c'était trop fort. Essaya puis s'aperçut que tout devenait flou dans sa tête. Elle n'avait que trop peu de renseignement sur cette enfant.
Il n'y avait pas de mère, juste Drago. Pendant des années, les journaux en avaient parlé. Une Malefoy et c'est tout. Hermione rouvrit les yeux. Redessiner son visage à lui faisait resurgir de bien mauvais souvenirs qui bloquaient au creux de son ventre.
C'était son vieux passé qui revenait parfois la saluer.
Sa montre sonna, la porte s'ouvrit.
Elle avait redouté cet instant pendant des semaines. Elle s'était imaginée de tas de façons différentes pour l'accueillir, pour lui sembler plus forte, lui dire tu vois, tout ce que tu as fait, ça ne m'a pas touché et pourtant, lorsqu'elle se leva, elle se cogna à son regard.
Pendant quelques secondes, ils ne dirent rien.
Drago Malefoy n'avait pas changé et la petite fille était… à son image.
Alice s'arrête de respirer.
Elle regarde son père qui s'avance d'un pas et sent qu'il la pousse doucement. Elle ne veut pas. Il y a cette dame, là, au fond du bureau, protégée par un tas de paperasse, qui la dévisage. Qui ne la lâche pas du regard, qui se mord les lèvres, qui croise les doigts, qui voudrait partir, qui ne s'arrête pas, qui…
Alice expire. Elle ne salue pas. Observe. Tremble.
« Bonjour, Granger. »
Ce fut cette voix neutre, cette voix qui sonnait comme toutes les autres, qui traversa toute la pièce. Elle hocha la tête, sans trop savoir comment commencer. Il se tenait dans l'embrasure de la porte, tenant fermement sa fille par la main. Aucun des deux ne semblait vouloir bouger d'avantage et Hermione se leva de sa chaise.
Des sorciers, elle en avait vu. Des problèmes, des regrets, des remords, elle avait tout écouté, tout surmonté. Elle se souvenait des vieilles histoires sans trop y croire. Elle savait qu'au fil des années, elle s'était renforcée. À présent, il n'y avait pas de raison. Elle pouvait le voir, elle pouvait lui parler. Ce n'était qu'un homme.
Alors elle dessina un sourire sur son visage et tendit une main pour les inviter à s'asseoir sur les fauteuils qui lui faisaient face en ignorant ce sentiment qui naissait lentement en elle. Cette sorte de haine.
« Bonjour Monsieur Malefoy. Alice. »
Il lui sourit en retour en la toisant légèrement et prit place. Chacun de ses gestes se voulaient détendus mais elle n'était pas dupe. Oh, elle l'avait bien connu…
La petite fille ne le suivit et ce ne fut qu'à cet instant qu'Hermione put la voir toute entière.
Alice. Treize ans, six mois et quatre jours. Une mère inconnue et un père aux abonnés absents. Elle est couverte de bleus mais de l'intérieur. Ses petits doigts frêles sont rassemblés en poing et ses yeux, grands ouverts, ne brillent de rien. Quand on l'appelle, elle baisse la tête.
Il paraît qu'on a tous un manque à combler.
« Alice, tu ne veux pas t'asseoir ? »
Drago poussa un soupir et se retourna vers sa fille.
« S'il te plaît, viens ici. »
Il semblait extrêmement las. Et Alice ne bougea pas.
« Elle nous entend, n'est-ce pas ? Nous comprend ? demanda Hermione en fronçant les sourcils.
– Evidemment, rétorqua-t-il. Elle a quelques petits problèmes de… comportement mais elle n'est pas complètement idiote ! »
La jeune femme ignora sa réponse.
« Bien. De toute manière, une infirmière va venir la chercher dans quelques secondes. Il est préférable qu'elle s'installe le plus rapidement possible dans sa chambre ainsi, nous pourront commencer le traitement dès demain. Mais auparavant, il est important que je parle avec vous. J'ai besoin d'obtenir un maximum d'informations concernant votre fille – son caractère, quand ses crises ont commencé, sont-elles fréquentes, qu'est-ce qu'elle fait exactement, etc. Évidemment, tout cela restera protégé par le secret médical et…
– Tu es consciente d'être totalement ridicule à me vouvoyer de cette manière depuis cinq minutes ? »
Hermione s'interrompit et pinça les lèvres :
« Excusez-moi mais nous sommes dans un hôpital psychiatre. Je suis dans l'obligation de garder mes distances avec les clients...
– Je ne suis pas un de tes clients.
– … quels qu'ils soient.
– Je t'ai pourtant connu bien plus… consentante à dire tu. »
Elle aurait voulu l'ignorer mais ne pu s'empêcher de blêmir. Un affolement se glissa au fond de son ventre. La jeune femme sentait son regard qui la déshabillait et elle eu l'impression de s'y perdre.
Oh, il avait dû s'amuser pour tout préparer. Il avait le pouvoir où qu'il aille. Le directeur de l'hôpital avait informé Hermione un mois auparavant qu'elle allait devoir s'occuper du dossier d'Alice en appuyant bien sur le fait que les Malefoy, malgré la guerre, malgré leurs erreurs, restaient une des familles les plus importantes du pays et que c'était un honneur – rien que ça – de recevoir l'héritière d'un tel nom entre leurs murs. Et Drago Malefoy l'avait désignée, elle, pour s'en occuper. Alors elle le ferait ou partirait.
Elle n'avait pas compris. Encore maintenant, face à lui, elle ne voyait pas ce qui avait pu le pousser à la choisir, elle, ses études à peine finie. À part cette espèce de plaisir malsain à la remettre face à ses échecs.
Il cherchait une raison de revenir. Il l'avait obtenu et lui souriait, avec ses souvenirs et son ton qu'elle laissait courir. Avec cette petite fille, ce bout de folie.
« Ce n'est pas vraiment l'endroit approprié. », finit-elle par marmonner.
Au même instant, la porte s'ouvrit et une petite femme rondelette apparut.
« Ah, mademoiselle Wood ! – Hermione se senti soulagée durant un court instant – Je vous attendais. Voici Alice Malefoy. Il faudrait la conduire à la chambre 329 pendant que je parle un instant à son père, s'il vous plaît.
– Oui bien sûr. »
L'infirmière se pencha et tendit gentiment une main vers la petite :
« Tu veux bien venir avec moi, Alice ? »
Alors seulement elle lève la tête.
Une masse de cheveux blonds et bouclés lui tend une main innocente. Elle ravale sa salive, cherche son père, il est là, il la regarde et elle sait, elle sait qu'il ne voulait pas, que ce n'était pas censé se passer comme ça. Qu'elle n'était qu'un prétexte, une erreur de jeunesse, de détresse. Mais on ne lui dit jamais rien.
Chez elle, le passé s'enterre.
Alors elle ne veut pas. Alors elle a peur, elle se colle au mur. Alors elle a envie de pleurer mais soudain l'autre est là, à côté ou en elle, quelle importance ! Elle est là et c'est tout ce qui compte. Et elle la pousse.
De toute façon, elle n'a rien à perdre. Ici ou ailleurs, elle s'en sortira.
Alors elle y va. Et quand la porte se referme, elle ne se retourne pas.
Drago retint un soupir de soulagement en voyant sa fille disparaître sagement. Un court instant, il avait cru que ça allait recommencer, que l'autre allait arriver. L'étincelle s'était allumée, il l'avait reconnu, puis elle avait disparue. Il se détendit avant de comprendre qu'Hermione l'avait vu aussi.
« Dédoublement de personnalité, c'est ça ? murmura-t-elle en reprenant sa place, les bras croisés.
– Bravo ! Tu as lu la première page de son dossier, chapeau ! »
Elle serra les dents :
« Malefoy. Arrête ça.
– Tiens, ce n'est plus monsieur Malefoy, madame la très chère et très respectable psychiatre ?
– Oh, tais-toi ! »
Hermione referma brusquement un tiroir avec l'espoir idiot que ce soit suffisant à la calmer. Après tout, elle avait étudié des années pour apprendre à se contrôler quels que soient les mots et les gestes qu'on pouvait lui lancer. Mais lui arrivait, la bouche en cœur, faisait remonter quelques bribes du passé et elle replongeait dans son jeu aussitôt.
« Pourquoi tu me fais ça, Malefoy ?
– T'ai-je fais quoique ce soit, récemment, Granger ?
– Il y a de tas de très bons psychiatres dans cet hôpital.
– Je n'en doute pas, vu les prix d'entrée. Mais je ne veux pas d'un très bon psychiatre. Je n'ai confiance qu'en ceux que je connais déjà. Et je ne pouvais pas prendre le risque de donner Alice à n'importe qui. Tu as beau me reprocher de nombreuses choses, je sais que tu ne parleras pas. Tu as un sens de l'honneur qui m'a toujours complètement dépassé.
– Oh, ça j'ai pu le remarquer. L'honneur, ce n'est pas vraiment un sentiment que tu portes dans le cœur, hein. »
Il haussa les épaules et détourna les yeux :
« Tu voulais parler d'Alice, me semble-t-il ?
– Je…
– Alors voilà : je ne peux plus l'assumer. Ma mère devient folle, je crois qu'elle la déteste, soit-dit en passant, mon père n'est jamais là et moi… je suis fatigué. J'ai d'autres problèmes à régler. Un dédoublement de personnalité, tu sais ce que c'est, Granger ? Alice ne se contrôle plus. Un instant elle est assise tranquillement et quelques secondes plus tard, elle pleure, s'étouffe, serre ses mains jusqu'à se faire saigner et crie de toutes ses forces. Parce qu'elle essaie de résister. Et nous, nous sommes planté là à la regarder faire, et nous ne pouvons absolument rien faire. Souvent, elle essaie de s'enfuir. Elle brise des objets, ouvre les tiroirs. Ça ne l'avance à rien, et puis ça finit par passer.
– Depuis combien de temps ?
– Depuis ses huit ans.
– Sans raison ? Du jour au lendemain ? »
Drago cligna des yeux :
« Oui. »
Il y eu un silence. Puis Hermione secoua lentement la tête sans le lâcher du regard :
« Je ne te crois pas.
– C'est ton droit... »
Un accent de douceur vint entourer les derniers mots du jeune homme et elle frissonna. Ne répondit pas.
« Granger.
– Quoi ?
– Je ne veux rien te faire. Je veux juste que tu arranges sa maladie. C'est une patiente comme une autre. Elle n'est pas moi.
– Je sais.
– Mais ?
– Mais c'est ta fille…, lâcha-t-elle. La tienne toute entière. »
Et à peine avait-elle terminé qu'elle sentit qu'elle avait été trop loin. Le regard de Drago changea. En quelques secondes, il retrouva son masque glacé avec lequel il était arrivé.
« Ainsi tu regrettes encore. »
Elle eu un sursaut d'affolement.
« Je ne vois pas de quoi tu parles.
– Si, bien sûr que tu le vois, Granger. Tu aurais voulu qu'elle soit… à ton image. Ta fille, la tienne toute entière. Celle que tu aurais pu… aurait dû avoir. Ce n'est pas très professionnel ! »
Elle eut brusquement envie de le tuer. D'écorcher cet air supérieur de son visage, de faire saigner ses paroles hautaines.
« Vous voulez du professionnel, monsieur Malefoy ? Eh bien, continuons à parler de votre fille !
– Granger, ma petite Granger…
– Est-ce que sa mère présentait déjà quelques troubles de la personnalité ? Où quelqu'un d'autre dans la famille ?
– Aucune idée. »
Hermione marqua un ton d'arrêt et leva un sourcil :
« Comment ça, aucune idée ? »
Drago plissa les yeux et répéta calmement :
« Je n'ai aucune idée si la mère d'Alice était folle ou pas. Je serai bien allé lui demander, là, mais je ne sais pas du tout ce qu'elle a bien pu devenir – si ça se trouve elle est morte, ou… Non, sincèrement, Granger, c'est une question à laquelle je ne peux pas répondre.
– Mais… tu as bien son nom ?
– Non.
– Comment ça, non ? Tu te fous de moi ? »
Il haussa machinalement les épaules sans répondre.
« Malefoy !
– J'ai dis : non. »
Puis il fouilla quelques secondes dans sa poche et finit par en sortir un paquet de cigarette qu'il leva à la hauteur de son visage :
« Tu permets ? »
Elle eu envie de lui dire que non, que c'était interdit de fumer dans un hôpital mais à la place, elle hocha furieusement la tête et lui tendit sa tasse où un reste de café noir flottait.
« Tu n'es pas mariée ? demanda-t-il une fois sa cigarette allumée.
– Ce ne sont pas tes affaires.
– Non, évidemment que tu ne l'es pas. Suis-je bête. La célèbre Hermione Granger qui se serait mariée, ça aurait fait le tour des journaux, je n'aurai pas pu le louper ! »
Il aspira une longue bouffée puis se leva de sa chaise et se rapprocha dangereusement de la jeune femme :
« Pourquoi ?
– De quoi ?
– Pourquoi ne t'es-tu pas mariée ?
– Et toi ? »
Drago eu un petit rire acide :
« J'ai eu Alice. Mais toi, qu'est-ce que tu as fais après la guerre ? Trois ans en France puis des études en psychiatrie. Et le reste de ta vie ? Qu'est-ce qui suit ? Je me suis demandé ce que tu pouvais devenir, tu sais. Je me suis demandé comment tu allais, ce que tu faisais. Et puis j'ai vu ton nom sur la liste de l'hôpital et je me suis dis… que ça ne nous ferait pas de mal.
– Arrête, s'il te plaît. »
Sa voix était devenue désespérée. Il glissa une main sur sa joue, comme une caresse, et la sentit trembler sous sa peau brûlante. Effleurant du bout des lèvres son oreille, il murmura :
« Te souviens-tu de nos années lumières, de notre innocence, de notre inconstance ?
– Non…
– Ne mens pas, amour. Tu as été folle de moi et tu te hais de ça. »
Elle le repoussa brusquement et se leva précipitamment de sa chaise, les joues rougies, les yeux brillants. Elle s'agrippa à son bureau, contourna Drago avant d'atteindre la porte. Elle sentait l'angoisse qui revenait. Elle n'était pas prête. Elle ne s'était jamais remise de quoique ce soit, elle avait juste prit soin de l'enfermer dans un coin de son esprit avec l'espoir d'oublier. Mais ça n'avait pas marché.
« Je veux que tu partes d'ici, Malefoy, déclara-t-elle en faisant l'impossible pour paraître naturelle. Tout de suite. »
Lentement, il laissa retomber son bras. Tandis qu'il rajustait sa cape, le regard d'Hermione croisa une dernière fois le sien. Il eu un sourire amer :
« On se reverra bientôt, Granger. Il faudrait que tu apprennes à saluer tes morts, je te jure que ça fait du bien, à la fin.
– Je suis entourée de morts, siffla-t-elle. Je n'ai connu que ça, je n'ai vécu qu'avec ça et tu n'as pas le droit, tu comprends ? Pas le droit de revenir comme ça. Ta famille est pourrie jusqu'à la moelle et ta fille… mais que veux-tu que je fasse d'elle, on ne peut pas la voir sans te reconnaître et je… »
Elle s'arrêta brusquement et ravala mots acerbes ainsi que sa futile colère.
« Je ne te pensais pas si faible, Granger. »
D'une main, elle ouvrit la porte.
Drago esquissa un geste, mimant un chapeau imaginaire, et s'inclina sans la lâcher du regard :
« Mais je ne doute pas qu'Alice te fascinera. Tu as toujours aimé ça, les secrets de famille… »
Et voilà pour le premier chapitre !
J'attends vos avis avec impatience. Déçus ? Pas déçus ? Je peux continuer ?
Bref, une petite review chers gens ?
Le prochain chapitre... bientôt !
Bisous
Ana'
