La fin de mon obsession, première partie.
Parmi les tueurs
Epilogue
Je crois bien que cette fois, c'est réellement ma dernière lettre. Lettre? Non, certainement pas. Ma dernière lettre, je l'ai écrite il y a déjà bien longtemps de celà. Je dirais plus, ma dernière pensée en ce monde. Hah, je ne peux même plus parler. Ma gorge et ma bouche sont remplies de ce fluide chaud, communément appelé sang. Je n'ai même plus la force d'ouvrir les yeux. J'entends la voix de Kisame qui me supplie de lui parler, et la main de Tobi me frapper doucement le visage. Il croit que je me suis évanouie, mais c'est tout le contraire. Je pars. Je quitte cette enveloppe charnelle, c'est un départ vers le ciel... l'univers... la Lune.
La Lune, comme elle me manque, Sempai. Mais ça ne fait rien. Je sais que vous m'attendez... J'arrive...
Chapitre 1: Erreur sur la personne
Comment était-elle arrivée dans cette place froide et dénuée de toute courtoisie? Elle n'en avait aucune idée. Tout ce qu'elle savait pour l'instant, c'est qu'elle venait de se réveillée d'un profond sommeil, qu'elle était couchée sur un lit de camp qui sentait le moisi, coincé entre deux lits ayant l'air beaucoup plus confortables que le sien.
Son nom était Aradia, et elle n'était pas humaine. Elle arrivait tout droit du pays de la neige, elle avait seize ans d'âge mental, et dix-huit en physique. Elle était ce que les gens appelaient un troll, mais ils n'en avaient aucune idée.
Encore simple Genin malgré son âge, elle aspirait à devenir une grande ninja un jour. Mais le sera-t-elle vraiment? Pour commencer, elle devrait essayer de se renseigner sur les lieux où elle vient d'atterir.
Elle se redressa péniblement sur ses coudes, se secoua la tête en se frottant les yeux, et tenta de se lever debout pour ensuite retourner chez elle. À peine eut-elle le temps de mettre un pied au sol qu'elle y tomba. De tout son long sur le sol froid et humide, il lui fallu quelques longues minutes avant de se rendre compte que tous ses membres étaient ankylosés, et l'intense engourdissement de ses jambes faisait que ses pieds picotaient atrocement.
- Aaah, c'est pas vrai! s'exclama-t-elle à un interlocuteur imaginaire. Comment je vais faire pour me sortir de cette galère?
Elle se traina tant bien que mal vers une petite table de nuit où elle y trouva une brosse à cheveux et des élastiques. Malheureusement pour elle, elle ne pourrait pas rattacher ses couettes comme à l'acoutumée tant que son corps ne sera pas revenu à lui.
- Mais je vous jure, maitre Pein! C'était un accident!
- Ce sont toujours des accidents, j'en ai assez! Va t'en occuper. C'est ton problème maintenant. Je verrai plus tard ce que je ferai d'elle.
Aradia entendit des pas rapides s'éloigner, tandis que des pas plus trainants se dirigeaient vers la porte de la chambre où elle se trouvait. Il était bien évident que quelqu'un venait ici. Elle devait faire quelque chose, mais quoi?
La porte s'ouvrit, laissant entrer une lumière aveuglante dans la chambre plongée dans l'obscurité qui fit cligner les yeux d'Aradia frénétiquement. Aradia ne put voir qui venait d'entrer dans la pièce. Seule une étrange silhouette noire se découpait dans la lumière du corridor de l'autre côté. La porte se referma, et l'étranger ouvrit la lumière. Aradia cacha son visage dans ses bras et essaya de se faire le plus invisible que possible – mais ce fut un échec.
- Oh mon Dieu!
Aradia ne leva pas la tête, mais elle sentit des mains empoigner ses épaules fermement et la soulever, pour ensuite la remettre dans le lit qu'elle avait tant travailler pour quitter.
- Est-ce que tu vas bien? demanda l'étranger.
Aradia ouvrit les yeux tranquillement, question de laisser le temps à ses yeux pour s'habituer à la lumière.
L'homme assis sur le lit à sa gauche était grand, complètement vêtu de noir – même ses mains étaient gantées – et il portait un masque orange gravé en tourbillons. Aradia ouvrit la bouche afin de prononcer quelques mots que ce soit, mais rien n'en sortit.
- Attends-moi ici, lui dit-il en se levant. Je vais aller chercher tes vêtements.
Sur ce, Aradia remarqua qu'elle n'était vêtu que d'une chemise de nuit blanche diaphane, mais elle s'en fichait. Depuis qu'elle s'était réveillée, tout ce qui se passait était si étrange que rien ne pouvait la déranger.
L'homme revint rapidement vers elle avec ses vêtements. En les voyant, elle ne put s'empêcher d'esquiscer un faible sourire.
- Alors, comment t'appelles-tu?
Aradia fixa l'homme dans le trou de son masque.
- Argharaa.
- Argharaa? Quel étrange nom!
Aradia se râcla la gorge. Évidement, elle avait dû dormir pendant plusieurs jours. Ses cordes vocales n'étaient plus à leur pleine capacité.
- Ar... Aradia...
L'homme se gratta le dessus de la tête d'un air penseur. Il posa les vêtements bien pliés sur le bout du lit de camp et retourna s'asseoir sur celui à la gauche d'Aradia.
- Bon matin Aradia. Je m'appelle Tobi, dit-il.
Il présenta sa main à Aradia afin de sceller leur nouvelle amitié florissante, mais elle ne put lever son bras.
- Oh, dit Tobi. Je crois que tu devras t'habiller une autre fois finalement.
Tobi prit les mains d'Aradia et l'aida à se remettre debout, l'aida à marcher un peu plus loin dans la chambre, et la fit s'asseoir sur un banc devant une vanité. Il prit enfin une sorte de kimono noir avec des dessins de nuages rouges dessus et aida Aradia à l'enfiler et l'attacher.
- Voilà. Ce serait grossier que mes amis te voient nue, étant donné que tu es la seule fille ici, tu ne penses pas?
Aradia fit «oui» de la tête, et lâcha un «merci» à peine audible.
- Viens avec moi, on va aller déjeuner. Tu dois être affamée!
Jamais marcher ne lui parut aussi difficile avant aujourd'hui. Fort heureusement, Tobi lui venait en aide. Déjà que le kimono qu'il lui avait prêté était beaucoup trop grand pour elle qu'elle devait supporter son propre poids, qui était une tâche impossible si elle avait été toute seule.
À plusieurs reprises, elle manqua perdre pied, pour au bout du compte tomber deux fois sur les genoux.
- Attends une minute, dit Tobi tandis qu'il l'aidait à se relever pour la deuxième fois. J'ai une meilleure idée.
Aradia, un bras passé autour du cou de Tobi, n'avait autre choix que de laisser Tobi faire ce qu'il avait en tête. Celui-ci mit un bras dans le haut du dos d'Aradia et son autre bras derrière ses genoux, et la leva dans ses bras.
C'était plutôt humiliant en fait, cette manière de se faire porter par un inconnu, comme si elle était une princesse en détresse. Elle était un troll, bon sang! Un troll ninja qui plus est! Avez-vous déjà vu une princesse aux cheveux noirs avec des mèches rose bonbon, des yeux gris acier à teinte jaunes, et des oreilles aussi pointues? C'est sans parler de ses dents beaucoup trop pointues pour la race Demoiselle-En-Détresse, surtout avec cette teinte de peau qui tire plus sur le verdâtre.
- Nous avons gardé toutes les choses que tu portais au moment de ton enlèvement, lui dit Tobi.
Sur ces mots, Aradia sursauta, et Tobi le ressentit, bien entendu.
- Je suis désolé.
- Pourquoi?
Ce mot était sorti de la bouche d'Aradia aussi clairement que si rien ne s'était passé.
- Parce que c'est moi qui t'ai kidnappée. C'était une erreur sur la personne si on veut. Je te raconterai tout en temps et lieux, mais sache que Tobi est un bon garçon.
Aradia commençait à se demander s'il n'était pas fou ou dangereux.
Arrivés dans ce qui semblait être une salle à manger, il n'y avait que deux personnes assises à la table. Une sorte d'androgyne blond avec un homme à l'allure d'un bossu plutôt terrifiant. Ils semblaient se disputer, mais sans se crier après. Ils ne remarquèrent même pas Tobi et Aradia entrer dans la pièce.
Tobi alla asseoir Aradia sur une chaise un peu à l'écart des deux autres, et c'était bien tant mieux pour elle. La dernière chose qu'elle souhaitait, c'était bien de se faire remarquer. Tobi étant parti leur faire à déjeuner, elle en profita pour examiner les lieux.
Premièrement, la table. Elle était en longueur avec plusieurs chaises, ce qui laissa deviner qu'ils n'étaient certainement pas les seules quatres personnes à vivre ici. Il y avait un frigidaire, un four, des comptoirs, tout ce qui se trouvait dans une salle à manger/cuisine ordinaire. Aradia commençait à penser qu'elle se faisait des idées pour rien, que ce ne devait pas être si pire que ça ici après tout.
Tobi revint quelques minutes plus tard avec deux assiettes remplies d'oeufs au bacon. Aradia eut toute la misère du monde à manger, non seulement dû au fait qu'elle ne pouvait bouger à sa guise, mais plus parce que les deux autres l'intimidaient beaucoup. Ils portaient tous les deux un kimono comme celui que Tobi lui avait mis sur le dos avant de sortir.
- Tobi, chuchota-t-elle. Où sommes-nous? Et qui sont-ils?
- Je ne peux pas te dire où nous sommes, sinon Tobi serait puni, et Tobi est un bon garçon. Celui-là – il pointa l'affreux – c'est Sasori. Il vient du pays du sable. Il me fait peur, je crois qu'il me hait. Et l'autre, c'est Deidara-sempai. Je l'aime beaucoup, mais je crois qu'il déteste Tobi aussi.
- Pourquoi te détestent-ils?
Tobi baissa la tête.
- Parce que Tobi est très gaffeur et pose beaucoup de questions.
Aradia éprouva de la sympathie pour le pauvre Tobi, puis tourna son attention à nouveau vers Sasori et Deidara.
- Ce sont des Genins aussi?
Tobi se mit à rire.
- Tu ne trouveras aucun Genin ici. Ce sont tous des nukenin.
Aradia ne put cacher son expression d'extrême étonnement.
- Ce sont tous des criminels de rang S. Essayes de ne pas te les mettre à dos, d'accord?
Aradia acquieça d'un signe de tête avant que Tobi ne suggère de retourner à la chambre avant que les autres arrivent. Il ne la sentait pas prête à les affronter.
De retour à la chambre, Tobi aida Aradia à se dévêtir – tout en respectant son intimité – et à remettre ses vêtements. Un corset brun pâle en peau d'animal grossier, une jupe en fourrure rougeâtre, des bottes noires et des gants sans doigts, faits dans le même matériau que son corset. Aradia remit son sac de kunais et de shurikens sur sa cuisse droite et son bandeau protecteur autour de sa taille. Elle se dirigea ensuite vers le miroir où était posée la brosse et refit ses couettes, se maquilla un peu (lèvres et paupières noires), et ça y est, elle était prête pour la journée.
- Tu es très mignonne, Aradia-chan. Allons voir le maitre, je crois que tu y es prête. Il va pouvoir t'assigner une équipe pour les missions.
- Moi? Remplir des missions... de ninjas?
Tobi acquieça d'un signe de tête plutôt lent avant de lui dire de le suivre.
Ils se mirent à remonter la couloir en sens inverse. Ils marchèrent pendant cinq bonne minutes avant d'entrer dans une pièce plongée dans la pénombre.
- C'est toi Tobi?
- Oui, Pein-sama. Tobi est venu avec la prisonnière.
Aradia n'aimait pas tellement l'idée d'être la prisonnière d'une bande de criminels. Cette image la terrorisait.
- J'ai décidé ce que j'allais faire d'elle, renchérit Pein.
Aradia se mit à trembler de toutes les parties de son corps. Que pouvait-il bien faire d'elle? La perspective d'être la proie de cette bande d'hommes assoiffés de sang et de meurtres était beaucoup moins rose que celle de la prisonnière.
Tobi déposa une main rassurante sur l'épaule de la jeune troll afin d'apaiser ses appréhensions, mais ce que déclara Pein était certainement pire que trente-sept coups de couteau dans le ventre.
- Comme elle est trop au courant de notre organisation, elle sera confinée au ménage entier du repère à chaque jours, elle ne pourra pas sortir, elle si elle manque de respect à l'un des membres de l'Akatsuki ou si elle refuse un ordre...
Aradia déglutit.
- ... Ah, la luxure, dit-il. Nous ne sommes que de pauvres hommes après tout, des humains... Des animaux, nous devons nourrir nos bas instincts... Elle deviendra donc l'esclave sexuelle de tous les membres.
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Pein a donc décidé de la laisser en vie, ET de la garder avec eux. N'est-ce pas là une chance inouïe pour elle? Non. Absolument pas. Esclave sexuelle d'hommes dangereux, prêts à tout pour accomplir leurs sales besognes... Aradia a intérêt à bien se tenir si elle ne veut pas en arriver là! Prochain chapitre: Ce que je sais faire!
