Cette fic a été inspirée par une autre fic appelée Love From Hell écrite par minifantôme. Bien évidemment, je n'ai pas plagiée son travail. Hysteria est peut être du même contexte mais elle détient au final sa propre intrigue. Bonne lecture.
Bien à vous,
Heibi
Chapitre 1: Le Monstre Echappé
_ Enfin terminé ! J'ai cru qu'on n'y arriverait jamais, et je meurs de faim ! s'écria Ron en sortant en trombe de la salle de classe, sa robe de sorcier virevoltant autour de lui.
_ Arrête, voyons, répondit calmement Hermione, les cours de sortilèges sont plutôt amusants. Tout ce qu'il te faut, c'est de la concentration et…
_ En tout cas, heureusement qu'on n'a pas commencé avec l'histoire de la magie, coupa le rouquin en se tournant vers Harry, sans même accorder un regard à une Hermione offusquée qu'on l'ait interrompue.
_ C'est vrai, approuva pensivement le jeune homme à la cicatrice.
Ils franchirent les portes de la Grande Salle où les quatre grandes tables étaient remplies à moitié, et ce ne furent qu'en poussant les frères Crivey qu'ils réussirent à s'asseoir de justesse entre Seamus Finnigan et Ginny Weasley. A peine assis, Ron devança sa petite sœur et attrapa un plat rempli de cuisses de poulet tandis qu'Hermione optait pour une salade. Ils mangèrent en silence, leur estomac ayant certainement trop crié famine depuis le cours de sortilèges.
_ La prochaine fois, je vais aux cuisines pour prendre de quoi tenir jusqu'au déjeuner.
_ Oui, et avec ta passion pour les sucreries, tu ne pourras bientôt plus monter sur ton balai et…
Mais Hermione n'eut, une fois de plus, pas le loisir de continuer. Neville Londubat lui coupa la parole en se laissant tomber sur le banc en soupirant. Il avait les oreilles qui fumaient et ses cheveux en pétard lui donnaient l'impression d'avoir été frappé par la foudre.
_ C'est le sortilège d'Expulsion qui t'a mis dans cet état ? s'étonna Harry.
_ Non, répondit Dean Thomas avec un soupir en s'asseyant à côté de lui. Ce sont les Serpentards.
D'un même mouvement machinal, ils se retournèrent vers la table où les élèves de la maison aux couleurs vert et argent étaient assis. Pansy Parkinson montrait Neville en riant aux larmes tandis que Montague imitait de façon exaspéré une scène incompréhensible. Vincent Crabbe et Grégory Goyle ricannaient bêtement et Malefoy arborait un sourire goguenard.
_ Ne fais pas attention, lui dit Hermione en lui tapotant le bras tout en sortant sa baguette magique. Je vais t'arranger ça.
En un clin d'œil, ses oreilles arrêtèrent de fumer, même si ses cheveux étaient toujours aussi ébouriffés. L'ambiance devenait pesante, quand tout à coup, Hermione posa sa baguette avant de lancer :
_ Mais pourquoi doit-on avoir obligatoirement quatre maisons distinctes ? Ca crée aussitôt des tensions entre tout le monde. Je ne suis pas surprise qu'il y ait tant de problèmes à la maison Serpentard, et j'ai rarement l'occasion d'en croiser qui sont gentils, sauf peut être les premières années qui deviennent rapidement méchant la plupart du temps.
_ Qu'est ce que tu peux y faire ? lança Dean Thomas d'un ton résigné. Ce n'est pas comme ci c'était nous qui les forcions à devenir méchants. Ils sont trop prétentieux, c'est leur problème.
_ Je pense qu'ils ont un bon fond, tu sais, répondit pensivement Hermione.
Elle laissa son regard errer sur la table des Serpentard, et put se rendre compte à quel point elle ne paraissait pas du tout crédible. En effet, une marée d'élèves parés de vert et d'argent déjeunaient tranquillement, mais rien que les moqueries qu'ils lançaient aux autres tables, les innombrables croche-pied qu'ils faisaient aux premières années, sans parler des regards et des sourires cruels qu'ils arboraient montraient une méchanceté sans pareille. Son regard marron balaya toute la longue table, et elle put se rendre compte qu'un seul avait remarqué son petit examen : Drago Malefoy lui lançait un regard de profond dégoût avec l'air de dire « Qu'est ce que tu as à nous regarder, sale sang-de-bourbe ? »
Hermione lui lança un regard de défi, mais fut distraite par l'arrivée du courrier. Comme d'habitude, une chouette laponne lui apporta une édition de la Gazette du Sorcier derrière laquelle elle se plongea.
_ Alors ? demanda Harry.
La jeune fille ne lui répondit pas. En réalité, elle était absorbée dans un article de presse très intéressant et totalement inédit.
_ Oh ça alors, dit-elle enfin.
_ Qu'est ce qui se passe ? demandèrent Harry et Ron d'une même voix.
Pour toute réponse, elle étala le journal sur la table, où ils purent voir une photo du ministre de la Magie qui adoptait un sourire crispé. Le titre de l'article lui-même était très révélateur :
Un monstre échappé : Que fait le ministère ?
Par la présente, une affaire bouleversante ébranle aujourd'hui le monde des sorciers. Une évasion d'une énorme créature du centre de recherches de Sainte-Mangouste a été signalée depuis hier soir par les sorciers qui l'étudiait. La créature, récemment découverte, n'a pas encore révélée tous ses secrets, si ce n'est sa dangereuse nature. La séduisante reportrice Rita Skeeter s'est aussitôt rendue sur place afin de se rendre compte de l'étendue des dégâts causés par la créature. Cette dernière aurait été aperçue dans les environs de Court Street Road. Le ministère a envoyé des Aurors sur place, afin d'éviter que la créature ne soit vue par la population moldue. Cependant, le Ministre de la Magie, Rufus Scrimegour, se complait à qualifier cette évasion comme « fait mineur dont il ne faut absolument pas s'inquiéter. » La créature est reconnaissable grâce à sa haute taille, se déplace sur quatre pattes, et dépourvue de poils, et possède d'énorme bras…
_ Ste Mangouste a un centre de recherche ? demanda Harry, surpris.
_ Evidemment, répondit Ron. Comment veux-tu qu'on trouve tous ces remèdes pour guérir les malades si ce n'était pas le cas ?
_ Mais une créature aussi impressionnante doit être extrêmement dangereuse, couina Hermione. Et apparemment, ce n'est pas que sa force qui est dangereuse.
_ Hein ?
_ Voyons, réfléchis, Ron ! Le centre de Recherche de Ste Mangouste doit être extrêmement sécurisé s'ils font des expériences sur de telles créatures. Je n'ose pas imaginer à quel point elle peut être dangereuse.
_ Au moins, un monstre de ce type dans la nature, Hagrid doit être sacrément content, ironisa le rouquin.
Harry consentit à éclater de rire, mais le regard d'Hermione était grave. Se replongeant dans la lecture de l'article, elle sirota son jus de citrouille avant de commenter :
_ Pour une aussi grande nouvelle, l'article est assez court. Je suppose que le Ministère prend soin à ce que l'affaire ne fasse pas les gros titres.
Mais Harry eut quand même l'occasion de constater que l'évasion de « la bête » n'avait échappé à personne dans l'école. En effet, tout le monde ne parlait plus que de ça. Les plus apeurés couraient à la bibliothèque dans l'espoir de trouver un moyen de s'en protéger, mais aucun ouvrage ne relatait une bête avec une description aussi approximative. De plus, ayant été découverte récemment, personne, pas même ceux ayant étudié la créature échappée, n'avait pu fournir de plus amples informations. Ron pensait que l'intérêt porté à la bête était totalement démesurée.
_ Et puis, on a Dumbledore avec nous, non ? disait-il. En château, on est en sécurité.
Harry avait fini par croire qu'il avait raison, et avait donc laissé Hermione seule, fébrile, à la bibliothèque. La jeune fille avait passé tellement de temps dans cet endroit, qu'elle pouvait s'y promener les yeux fermés. Elle constata d'un air agacé que le rayon des créatures magiques était amplement occupé par des adolescents apeurés, tout comme elle. Toutefois, elle réussit à se faufiler, et à emporter tout de même une impressionnante pile de livres poussiéreux qu'elle posa sur la table. Si la créature était récente, elle était peut être le fruit d'un croisement entre deux espèces. Les deux coups de la pendule la ramenèrent toutefois à la réalité : il était bientôt l'heure d'aller en cours de potions, et si elle ne se dépêchait pas, Rogue ne se gênerait pas pour enlever dix points à Gryffondor. D'un coup de baguette magique, elle fit disparaître les livres : elle les retrouverait plus tard, sur son lit dans le dortoir des filles.
Elle courut jusqu'au grand escalier, et descendit tout en fourrant son emploi du temps dans son sac. Dans sa hâte, elle trébucha d'une marche et s'effondra de tout son long, et se heurta dans la foulée à quelqu'un qu'elle entraîna dans sa chute.
_ Aie ! Désolée ! dit précipitamment Hermione en ramassant les affaires éparpillées et mélangées avec celui qu'elle avait fait tomber.
_ Ne touche pas à mes affaires, sale Sang-De-Bourbe !
La jeune brune se figea, et sentit qu'on lui arrachait quelque chose des mains. Une main la griffa par la même occasion, et le sang tacha sa manche. Mais elle ne s'en rendit même pas compte, tant elle ne pouvait détacher ses yeux de ceux gris de Drago Malefoy qui la scrutait d'un air méprisant.
_ Drago, tu viens on va être…
Pansy Parkinson arrivait en courant. Elle se figea en apercevant Hermione.
_ Qu'est ce que tu fous là, Granger ? grogna-t-elle. T'as pas mieux à faire ?
_ Ne prends pas la peine de me parler, Parkinson, répliqua Hermione, en se levant.
Saisissant son sac, elle s'en alla vers les cachots.
_ En retard, miss Granger, dit Rogue d'une voix nonchalante, sans même la regarder. Dix points de moins pour Gryffondor.
Réprimant une grimace, elle posa ses affaires et s'assit à côté d'Harry.
_ Pourquoi tu es en retard ? demanda celui-ci.
_ Léger contretemps, fit-elle, évasive.
Mieux valait éviter de les contrarier pour si peu. Malefoy entra dans la pièce en compagnie de Pansy Parkinson. Tout le monde se retourna vers les nouveaux retardataires, mais Rogue ne dit rien, et leur demanda simplement de s'asseoir.
_ Ce n'est pas juste ! protesta Ron à voix basse.
_ Ne t'en mêle pas ! dit aussitôt Hermione. Tu sais que Rogue favorise sa propre maison.
_ Elle a raison, dit Harry en ouvrant son livre. Oublie ça.
Hermione tourna la tête et vit Malefoy lui lancer un regard méprisant. Aussitôt, elle ressentit un petit pincement au niveau de sa main. La coupure qu'il lui avait faite par inadvertance lorsqu'il lui avait arraché ses affaires n'était pas très grave, mais semblait tout de même profonde. Mme Pomfresh saurait arranger ça, certainement. Elle jeta un regard en biais au Serpentard et vit qu'il avait lui aussi remarqué la fine trace de sang qui imprégnait sa manche.
_ Ouvrez vos livres au trentième chapitre, dit Rogue en agitant sa baguette magique. Aujourd'hui votre devoir consistera à fabriquer un échantillon d'une des potions les plus complexes du monde des sorciers : L'élixir d'Hystéria. Outre le fait qu'elle prend toute un cycle pour mûrir afin que sa puissance soit décuplée, sa liste d'ingrédients est minutieuse, et la moindre faute peut causer… des dommages fâcheux.
Son regard s'attarda sur Neville qui se ratatina sur place, essayant de se cacher derrière son chaudron.
_ Il n'y a qu'une partie des ingrédients dans le cachot. Des éléments essentiels, l'alihotsy, le dard de salamandre ou encore le Voltiflor n'y figure pas, par leur rareté, et leur difficulté à être trouvées. Pendant le mois qui viendra, vous devrez partir à la recherche de vos ingrédients qui se trouvent dans la Forêt Interdite.
_ Professeur, dit Hermione en levant la main, le règlement de l'école spécifie que…
_ Bien évidemment, coupa le professeur Rogue, comme s'il n'avait pas été interrompu, le professeur Hagrid se fera un plaisir de vous escorter dans la Forêt Interdite tous ensemble aux heures libres.
Hermione sentit Harry soupirer de soulagement. Elle aussi se sentait plus rassurée si Hagrid était dans le coin. Mais tout de même, se dit-elle en se penchant sur son manuel, cette potion était, pour des élèves de leur âge, assez difficile. Il fallait y insérer des ingrédients à des moments spécifiques, surveiller le feu… Pour elle, cela ne représentait cependant pas une tâche difficile. N'avait-elle pas préparé en toute illégalité du Polynectar lors de sa deuxième année ?
_ Mais Monsieur, tenta Seamus, si ces ingrédients sont difficiles à trouver, comment voulez-vous que nous…
_ L'art des potions ne se limite pas uniquement à tournoyer un chaudron fumant, Monsieur Finnigan, coupa sèchement Rogue, elle inclut également la recherche des ingrédients et la rigueur. Bien sur, si j'entends que certains de vous tentent de jouer les « héros » dans la Forêt Interdite…
Son regard s'arrêta cette fois sur Harry qui ne cilla pas. Hermione poussa un long soupir, et quand Rogue retourna à son bureau, elle se leva et allait déjà à l'armoire à ingrédients. La réserve ne serait certainement pas ouverte et à leur disposition, elle devait donc prévoir les ingrédients nécessaires jusqu'au prochain cours de potions. Tout le monde se bouscula bientôt jusqu'à l'armoire, jusqu'à ce que Rogue ordonne le silence.
Arrivée la première, Hermione se servait quand brusquement, Pansy Parkinson la poussa violemment sur le côté.
_ Fais la queue, comme tout le monde, répliqua Hermione.
_ Comment oses-tu m'adresser la parole, sale…
_ Ca suffit maintenant, dit brusquement Ron.
Hermione n'insista pas. Elle n'en valait vraiment pas la peine. Hâtivement, elle termina de prendre ce dont elle avait besoin et revint devant son chaudron qu'elle alluma d'un coup de baguette magique. Le cours se termina sans incident notable, si ce n'était que tous durent ensorceler les lourds flacons dans lesquels ils avaient glissés leur potion pour que celle-ci continue à bouillir malgré tout. Par précaution, la Gryffondor préféra aider Neville, qui quant à lui était si tendu que sa baguette qui tremblait aurait pu causer, comme disait Rogue, des « dommages fâcheux ».
_ Un devoir de botanique, un en métamorphose, un Charme de Réjouissance à maîtriser, et maintenant il faut s'occuper de cette fichue potion, grommela Ron en marchant d'un pas furibond dans les couloirs.
Hermione ne répondit pas, son pouce caressant la coupure qu'elle s'était faite.
_ Où est ce que tu as eu ça ? demanda Harry en remarquant la plaie.
_ Rien d'important, assura-t-elle, je suis juste tombée. Ne m'attendez pas, je vais voir Madame Pomfresh pour arranger ça.
_ D'accord, n'oublie pas que Hagrid nous a demandé de le retrouver devant sa cabane pour le cours.
La jeune fille acquiesça, puis monta les marches deux à deux avant d'atteindre l'infirmerie, à bout de souffle. Madame Pomfresh était en train d'agiter sa baguette magique sur des rideaux qui semblaient réticents à vouloir s'élever dans les airs.
_ Mais allez, enfin, voyons. Je n'aurais jamais dû en commander dans cette boutique mal famée…
Elle fit une nouvelle tentative. Les lourds rideaux s'élevèrent péniblement de quelques centimètres, mais retombèrent par la suite lamentablement.
_ Voulez-vous de l'aide ? proposa gentiment Hermione en arrivant à sa hauteur.
_ Ma foi, ce n'est pas de refus, répondit l'infirmière. Mais je crois que ces rideaux sont ensorcelés.
Posant son sac, la jeune fille tira sa baguette, et, les yeux rivés sur les rideaux.
_ Wingardium Levio…
_ Attention !
Soudain, sans qu'elle ne comprit pourquoi, les rideaux s'enflammèrent. Aussitôt, Madame Pomfresh les éteignit.
_ Je… Je ne comprends pas, balbutia Hermione en mettant la main devant sa bouche, je suis vraiment désolée, vraiment…
Elle regarda sa baguette, puis se rendit compte avec horreur qu'elle vibrait horriblement. La raison en était, en réalité, très simple : ce n'était pas sa baguette, mais celle de Drago Malefoy. Dans la hâte de s'éloigner de lui au plus vite, elle avait saisi une des deux baguettes par terre, mais l'arrivée de Pansy Parkinson l'avait distraite. Aucune surprise qu'elle ne fasse pas ce qu'on lui disait : elle résistait à toute personne, sauf bien sur à son maître.
_ Ce n'est pas grave, je m'apprêtais à les jeter, de toute manière, fit l'infirmière d'un ton conciliant. Cela fait bien deux heures que je m'acharne à les accrocher, ils doivent être ensorcelés… Que faites-vous ici, miss Granger ?
Hermione lui montra sa main où la coupure avait saigné encore un peu.
_ Ce n'est rien, un peu d'essence de dictame et il n'y aura plus rien dans quelques secondes, répondit Madame Pomfresh.
Quelques minutes après, la jeune fille sortait de l'infirmerie, une main guérie, le ventre tiraillé. Quelle idiote d'avoir pris par mégarde la baguette de Malefoy. Il ne s'en était lui-même pas rendu compte, certainement. Distraitement, elle sortit la baguette de la poche de sa robe et la regarda pensivement. Le bois d'aubépine était très lisse et brillant. Il lui sembla presque que le propriétaire en prenait grand soin. Fronçant les sourcils, elle essaya de se rappeler la dernière fois où elle avait nettoyé sa baguette. Jamais, certainement. Mais elle avait du mal à voir le jeune Serpentard aussi attentionné envers des choses aussi… futiles ? Alors qu'il était un vrai glaçon tranchant quand il parlait.
Perdue dans ses pensées, elle traversa le parc à toute vitesse, la classe se trouvant déjà à l'orée de la Forêt Interdite.
_ Eh ! Attendez, dit-elle en trébuchant, gênée par son sac alourdi par le philtre d'Hystéria du Professeur Rogue.
Ils ne l'entendirent pas, et lorsqu'elle arriva à l'entrée de la forêt interdite, ils avaient disparu depuis déjà bien longtemps. Néanmoins, elle s'engagea dans la forêt, serrant son sac contre sa poitrine de peur que son précieux flacon ne se brise sous l'impact des énormes souches d'arbres jaillissants de tous les côtés. Essoufflée, elle marcha, marcha, marcha… jusqu'à s'enfoncer un peu trop loin dans la forêt. Elle s'en rendit compte lorsque le feuillage des arbres ne laissait quasiment plus passer la lumière du jour, et que la forêt s'était emplie d'une brume humide et inquiétante.
_ Il y a quelqu'un ? demanda Hermione en s'arrêtant.
Ils ne pouvaient pas être aussi éloignés, décida-t-elle en tournant les talons. Mais tout à coup, un craquement derrière elle la fit sursauter. Quelque part, dans la brume, quelqu'un approchait.
_ Vous êtes là, dit la jeune fille en s'avançant prudemment.
Son pied glissa soudain dans une substance visqueuse. Elle baissa les yeux et fronça les sourcils. C'était vert, gluant, qui ne lui rappelait rien. Le craquement reprit, et, dans un réflexe, elle sortit sa baguette magique avant de se rappeler que ce n'était pas la sienne. La baguette avait déjà protesté lorsqu'elle avait tenté de l'utiliser. Nul besoin de l'endommager davantage au risque d'énerver encore plus son propriétaire qui ne manquerait pas de l'être lorsqu'elle viendrait à sa rencontre. Mais la personne approchait toujours. La personne… ou la chose…
_ Maintenant, mettez-vous par groupes de deux. Les Croups viennent souvent ici à cette période de l'année, dit une voix étouffée par la brume derrière elle.
_ Hagrid, elles sont dangereuses, ces créatures ?
_ Ne t'en fais pas, Dean, elles ne feraient pas de mal à une mouche.
_ Ce doit être une chimère ou un loup-garou si on se réfère à votre notion de danger, dit la voix de Malefoy.
_ Toi, tu la… Hermione ? Que fais-tu ici ?
L'interpellée rougit en voyant tous les regards de la classe rivés sur elle, et se tortilla nerveusement les mains en faisant la grimace.
_ Je… je voulais vous suivre, mais je crois que je suis partie un peu trop loin, dit-elle, confuse.
_ Ce n'est pas grave, l'important, c'est que tout aille bien, dit Hagrid. C'est dangereux, mine de rien, dans ces recoins-ci. Allez, que tout le monde me suive, ils sont tout près, vous allez voir.
Hermione laissa la classe passer devant et se retourna pour voir l'endroit où elle pensait avoir vu quelque chose. Mais il n'y avait plus rien.
