Note à consulter impérativement avant la lecture de ladite fanfiction
(Trigger Warning : depression, suicide)
Salut.
Je me nomme Mel, a.k.a Chaussette, Chaussette-Cosmique ou Haut-De-Chausse, au choix. Mais mon identité importe peu, en réalité. Si je vous écris ici, et non sur mon propre compte que je n'utilise d'ailleurs jamais, c'est que ce que j'ai à dire concerne Laura, qui s'exprimait un peu partout sur la toile (ou l'Internet comme disent les jeunes) sous le pseudo de Loutre-Drake.
Il n'existe pas de bonne façon d'annoncer une telle chose, et je ne suis pas réputé pour ma finesse, donc je balance cash, sans pression et sans fioritures : Je poste le début de fanfiction que vous allez lire à titre posthume. Quarante pages. C'est tout et rien à,la fois. Il n'y en aura jamais plus. Laura tenait vraiment énormément à ce projet, et elle y plaçait de grands espoirs. Pourtant, elle n'a jamais pu le terminer. Elle s'est éteinte il y a quelques mois, au bel age de dix-huit ans. C'est très jeune quand on y pense.
Si je poste cette fanfiction, c'st qu'elle me l'a demandé, et j'estime qu'il est de mon devoir, en tant que bêta-lecteur et petit-ami, de participer à l'exécution de ses dernières volontés. Je lui doit bien cela.
Comme beaucoup de textes de Laura dans ses dernières années, fanfictions et oeuvres originales confondues, Le Grand Voyage aborde des thématiques de dépression, d'auto-mutilation et de suicide, récurrentes dans son art. Elle me précisait souvent que parler de la dépression et surtout la montrer provoquait en elle un simulacre de catharsis, chose que nous trouvions tous les deux encourageante. Dans la version complète, Harry devait donc progressivement faire le deuil de son parrain et re-découvrir les plaisirs d'une vie simple pour s'extirper de son marasme quotidien. Tout cela grâce aux personnages de Winnie L'Ourson, à Dumbledore, mais surtout grâce à lui-même. La fiction s'achevait par un gigantesque pique-nique symbolisant la fin de la thérapie et le retour à la vie normale. Un épilogue relatant le début de la sixième année du sorcier avait été envisagé, mais fut abandonné pour laisser à chacun le soin d'imaginer la suite. Pour Laura, quelques potentielles rechutes restaient à prévoir, vite effacées cependant par le soutien de l'entourage de l'adolescent.
Voici donc, ci-après le texte tel qu'elle me la confié, assorti de nombreuses notes de sa main, trouvées dans un dossier de travail papier correspondant au projet. Ces notes s'apparentent plutôt à des entrées de journal. Mais, je les trouve pertinentes et touchantes et je décide donc de les joindre.
Je prendrai probablement plusieurs semaines, voire quelques mois pour poster tout ça : Relire ce texte et revoir son écriture font remonter des souvenirs doux-amers teintés de douleur. Je pense avoir besoin de temps, le deuil étant un processus lent et éprouvant. Mais je suis prêt.
Si vous laissez une review, ne vous étonnez pas de voir un certain Chaussette-Cosmique vous répondre par MP, ce sera plus simple ainsi.
A une prochaine fois j'imagine.
(Rien n'est corrigé btw, j'ai tout laissé tel quel)
Le Grand Voyage
Résumé : Durant l'été après sa cinquième année, Harry va mal. Dumbledore prend alors une décision qui change complètement la vie du jeune homme. Il décide de l'éloigner pour un temps de la communauté magique et des Dursley. Dans la Forêt des Rêves Bleus, Harry fera le deuil de son parrain et découvrira les plaisirs d'une vie simple. Mais les choses sont-elles toujours si simples ?
Rating : M, mention de dépression, auto-mutilation, tentatives de suicide
Disclaimer : Le monde de Harry Potter appartient à la Sublime J. K. Rowling et l'univers Winnie l'Ourson est à A. A. Milne (même si concrètement les droits ont été cédés à Slesinger puis à Disney)... Et moi, bah j'ai rien en fait. Que les idées. Donc les idées appartiennent à Loutre-Drake... Ouais, ça en jette quand même.
Prologue - Adieu
Harry Potter, quinze ans était allongé sur son lit miteux, dans sa chambre miteuse. La maison où vivait ce jeune homme n'avait en elle-même rien d'exceptionnel. C'était une maison moldue dans un quartier moldu comme il en existe des dizaines à Londres.
Harry Potter était par contre un garçon exceptionnel. C'était un sorcier. Le survivant. Cependant, sa condition de sorcier n'avait pas que des avantages. Non, non monsieur. Pour Harry Potter, être sorcier signifiait surtout être détesté par la seule famille qui lui restait : les Dursley.
Les Dursley étaient une famille de classe moyenne typique. Mme Pétunia Dursley était femme au foyer et passait le plus clair de son temps à gâter son fils unique Dudley. Fils qui bien sûr restait des heures scotché devant le poste de télévision. Dudley avait comme de nombreux adolescents de son âge une fâcheuse tendance à grignoter, et en conséquence, il présentait un problème d'obésité et de diabète de type deux. Mr Vernon Dursley était un homme ordinaire, diabétique et obèse. On remarquera d'ailleurs une certaine similitude entre Dudley et son père. Vernon Dursley, donc, était un homme médiocre qui exerçait un emploi médiocre : vendeur de perceuses. Ceci dit, ce travail, bien que peu prestigieux assurait une vie décente à sa famille.
Les parents de Harry Potter, Lily et James avaient été assassinés par Lord Voldemort, le et je le cite « Plus grand mage noir que la Terre ai jamais connu ». Ainsi, l'enfant s'était-il retrouvé orphelin alors qu'il n'avait qu'un an. On l'avait trouvé pleurant, une vilaine plaie ouverte sur le front : la trace du mauvais sort de Voldemort. Celui-ci avait été réduit à un être à peine vivant, mais à quel prix ? Albus Dumbledore, chef de la lumière, avait donc décidé de déposer le bébé devant la porte de Vernon et Pétunia Dursley, son oncle et sa tante. On peut donc comprendre, avec la situation de la famille Dursley et la conjecture de crise, que la venue de Harry Potter aie été vue comme un poids. C'était une bouche supplémentaire à nourrir, un corps à habiller, un esprit à former... Bref les Dursley n'avaient pas été ravis du « cadeau » que leur avait fait Dumbledore.
Ce cadeau se révélait en plus être un sorcier. Oh malheur ! Dès son plus jeune âge, Harry commença à manifester des signes évidents de magie : objets qui disparaissaient, meubles qui changeaient de couleur, transplanage... Voulant le purger de cette abomination qu'était pour les Dursley la magie, Vernon le mit dans le placard sous l'escalier. On commença à confier à l'enfant quelques menus travaux dès qu'il eu quatre ans. Il devait balayer, cuisiner et même arracher les mauvaises herbes. Il fut ensuite chargé de tondre la pelouse. Puis finalement, il fit toutes les corvées qu'il y avait à faire dans la maison.
Lorsqu'il entra dans sa onzième année, l'enfant reçut sa lettre pour Poudlard. La célèbre école de sorcellerie. Effrayés par les lettres, les Dursley les brûlèrent, les broyèrent... Mais rien n'y fit. Les lettres indiquaient :
Mr Harry Potter
Dans le placard sous l'escalier
4, Privet Drive
Little Whinging
Surrey
La mention « Le placard sous l'escalier » horrifia les Dursley, qui pensaient que les sorciers allaient venir faire un scandale dans leur maison si parfaite, s'il savaient que le monstre vivait dans un placard. Ils ne savaient pas que les lettres étaient envoyées automatiquement.
Harry avait finalement reçut sa lettre et avait pu entamer sa scolarité à Poudlard. Il avait également été déplacé dans la seconde chambre de Dudley afin de ne pas attirer l'attention des sorciers sur ses conditions de vie. Oui, vous avez bien lu, Dudley avait deux chambres. Il vécu d'ailleurs comme un viol le fait d'avoir été privé de la deuxième et devint méchant, puis brutal avec son cousin Harry.
Harry était devenu ami avec Ron et Hermione. Ensemble, ils avaient empêché à Voldemort de mettre la main sur la pierre philosophale, tué un basilic, sauvé Sirius.
Sirius. Le parrain de Harry. Le meilleur ami de James Potter. Son témoin de mariage. Un blagueur. Un homme génial.
On avait dit à Harry que Sirius Black avait trahi ses parents et les avait livrés à Voldemort. Mais c'était faux. C'était Peter Pettigrow, un autre ami, le traître.
Puis la quatrième année était arrivée. Et avec elle son lot de problèmes. Le Tournoi des trois sorciers avait eu lieu. Chaque école en lice, c'est-à-dire Poudlard, Beauxbâtons et Durmstrang, devait présenter un champion, âgé de dix-sept ans afin qu'il défende les couleurs de leur école au cours d'épreuves éprouvantes. Harry avait été désigné champion de Poudlard par la coupe de Feu, artefact magique très puissant. À quatorze ans. Mais Sirius était là. Il était là lorsque les autres élèves l'avaient humilié. Il était là pour l'aider dans ses recherches. Il l'avait réconforté. Et c'était agréable. Et c'était bien. Grâce à Sirius il avait presque réussi à surmonter la mort de Cédric Diggory, l'autre Champion de Poudlard. Il avait crié au monde sorcier que Voldemort était de retour.
Puis la cinquième. Les détraqueurs. Le froid. Les sarcasmes de Dudley. Puis ses cris face aux créatures. Harry avait paniqué et jeté le sortilège du Patronus aux deux gardiens d'Azkaban. La prison des sorciers. Azkaban. La prison qui vous retirait toute joie. Harry avait bien cru y être envoyé. Il y avait eu la lettre. Qui lui annonçait que quelqu'un allait venir détruire sa baguette en bois de houx, plume de phœnix de trente sept centimètres et demi. Finalement il avait été ramené au quartier général de l'ordre du Phoenix et avait revu Sirius. Il avait profité de sa chaleur et de son réconfort. Il avait été assigné à comparaître au ministère de la Magie pour usage de magie en face d'un moldu. Dumbledore l'avait défendu et il était ressortit. Libre. Et avec sa baguette.
Mais la sous-secrétaire d'état du ministre, Mme Dolores Ombrage était devenu la grande Inquisitrice de Poudlard. Elle avait ordre de discréditer Harry et Dumbledore, de sorte que personne ne croie au retour de Voldemort. Harry avait supporté sans broncher les retenues, les « Je ne dois pas dire de mensonges » écrits avec son propre sang. Il pouvait compter sur Sirius à toute heure du jour ou de la nuit. Mais il y avait eu le cauchemar. Un faux cauchemar où Voldemort torturait Sirius. Comme un Gryffondor impulsif, Harry s'était précipité au ministère sans même prendre la peine de vérifier la véracité de ce qu'il avait vu. Lui et les amis qui l'avaient accompagné avaient été interceptés par les mangemorts. L'ordre du Phoenix était venu les secourir. Sirius avait prit un sort en pleine poitrine.
En ce début de Juillet, Harry Potter quinze ans, allongé sur son lit miteux, dans sa chambre miteuse, revoyait Sirius passer à travers le voile du département des mystères. En larmes, il se répétait une énième fois que c'était de sa faute, et qu'il était un monstre. Il prit pour la énième fois son vieux morceau de miroir sous la vieille latte de parquet branlante et se coupa. C'était libérateur. Après tout, il méritait de souffrir. Il se coupa profondément l'avant bras droit à plusieurs reprises. Il se recroquevilla ensuite derrière son lit en serrant son bras blessé contre lui, se mordant les lèvres pour ne pas hurler de douleur.
Il ne mangeait plus depuis plusieurs jours et son Oncle et sa Tante ne l'appelaient même plus. Ils semblaient avoir oublié sa présence. Harry ne ressentait même plus la faim. Il ne ressentait plus la douleur physique.
Le dernier jour du mois de Juillet, le jour de son seizième anniversaire, Harry Potter se dit qu'il ne méritait pas de vivre. Il prit son morceau de miroir de sous la latte de parquet branlante et se taillada les deux poignets, bien profondément et à la verticale. Il écrivit ensuite un mot sur un morceau de parchemin.
« Adieu »
Il s'allongea ensuite sur le sol de sa chambre et ferma les yeux.
