Yep. Une nouvelle fic. Dont le début traînait dans les tiroirs de mon ordi depuis … quelques années (commence à me faire vieille moi). Je suis retombée dessus et ça m'a fait marrer. Alors j'ai décidé de la publier, en profitant honteusement au passage pour laisser tomber – momentanément – mes révisions pour les partiels (je sais, c'est maaaaaaaaaaaaaaaa. Mais, deux mots : droit constitutionnel. La théorie du mandat au droit public, la notion de représentation, le présidentialisme américain et le parlementarisme britannique, je ne sais pas qui ça passionne, mais moi ça m'emmerde.). Bon, j'ai un autre chapitre d'écrit (en une nuit, plus de 4000 mots. Je m'étonne moi-même) et un autre que j'ai commencé. Je ne sais pas encore comment ça va se finir, ni combien de chapitre il y aura. Mais je vais la finir. Si vous avez de la chance, ce sera même avant la fin du mois^^
Chapitre 1 : Erin Go Bragh
Mars.
Pas une lettre. Pas de mot griffonné à la hâte. Rien. Rien du tout. Enfin, si. Un vieux pull resté au fond d'une armoire. Et c'était tout ce qu'il restait de Sirius Black.
Ce soir-là, Erin O'Hara ne sortit pas de son lit.
« Erin? Erin? Erin! »
Lily tambourina à la porte. Je vins lui ouvrir, les cheveux défaits. Je n'étais même pas maquillée. Du Liszt s'échappait de la chaîne hi-fi. Pour quiconque me connaissant, c'était mauvais signe. Je regardais Lily sans la voir. Je lui tends un pull rouge.
« C'est tout ce qu'il a laissé. »
J'ai refermé la porte.
Trois jours plus tard, je sortis de son appartement, et fis comme si de rien n'était. La vie reprit son cours. Il ne fut plus jamais question de Sirius Black.
Mai
« Erin, tu es sûre que ça va ? »
Je me suis retournée en riant vers ma meilleure amie.
« Bien sûr. Pourquoi ça n'irait pas ? »
Lily me contempla avec un air désespéré, et compatissant à la fois.
« Je vais accoucher dans quelques mois. Sirius ne manquerait pour rien au monde la naissance de son filleul. »
Je bus une gorgée d'eau sans me départir de son sourire.
« Ça fait 2 mois. Qu'il aille se faire foutre chantonnais-je doucement. De toute façon, j'ai rendez-vous avec Christopher la semaine prochaine. »
Lily haussa un sourcil.
« Christopher ? Le Christopher? »
« Ma chérie, je ne peux tout de même pas m'abaisser à sortir avec un joueur de Quiddicth qui ne joue même pas en première Ligue ! »
Lily éclata de rire.
« Toujours aussi snob, hein ? »
« Toujours confirmais-je. Et je trouve assez déplacé de ta part de faire ce genre de remarque. »
Je ponctuai sa phrase d'un petit mouvement de tête en direction de James.
« James Potter … ma mère voulait à tout prix que je l'épouse. Très bon coup il paraît. »
Lily me décocha un coup de coude.
« Erin ! »
Je pouffais.
« C'est fou ce que tu es prude Lily. »
Je lui fis un clin d'œil.
Lily me regarda d'un air réprobateur.
« Tu as encore trop bu. »
« Boire est le seul moyen de supporter ma petite vie palpitante et ô combien minable déclamais-je. »
J'ai embrassé Lily sur la joue.
« Bon, allez, j'y vais, j'ai encore une conférence barbante à affronter avant d'aller me pieuter. »
Juillet
« … croissance à l'arrêt… »
« … EBE régressif … »
« … hyper-inflation … »
« … Programme de relance… »
Je soupirai. On ne me reprendrait plus jamais à rendre service à une collègue. Je vais tuer Ann la prochaine fois que je la verrais. Je suis stagiaire dans la section Tendance, pas dans la section Economie !
Je me mis à rêver au jour de mes vingt-et-un ans. Ce jour-là, j'hériterais de ma grand-mère, et pourrais enfin quitter Londres pour un coin tranquille d'Irlande, où j'enseignerais la musique aux gamins du village. En attendant, je devais quand même faire semblant de s'intéresser à ce qui se passait. Je souris à l'inconnu à ma droite tout en pensant qu'il ne me restait plus qu'un an avant de pouvoir faire ce que je voulais.
Quelques jours plus tard, la porte de mon bureau s'ouvrit à la volée. Remus y passa la tête.
« Ça y est annonça-t-il »
Je souris, et, tranquillement, prit mon sac. Je quittai le siège de journal en compagnie de Remus. Il me prit par le bras et me regarda en souriant.
« Lily m'a chargé de te rappeler des tas des choses. »
Il fit une petite grimace.
« J'en ai oublié la moitié mais elles sont toutes du genre « ne tue pas Sirius à la minute où tu le verras ». »
Je pressai le bras de Remus avec affection.
« Ne t'inquiète pas Remus. Je ne vais pas jouer les maîtresses abandonnées et lui faire une scène au milieu de l'hôpital. Merlin merci, je crois avoir dépassé le stade de la haine profonde. Et puis, au pire, si je ne l'ai pas dépassé, il me suffit de l'imaginer baignant dans son sang après avoir été achevé à coups de batte de base-ball. »
J'avais dit cela avec délice.
« J'ai toujours eu une imagination débordante conclus-je joyeusement. »
Remus me sourit alors qu'ils arrivaient à l'hôpital.
« Peter ! m'exclamais-je. »
Je le serrai dans mes bras.
« Tu te laisses pousser la barbe ? Ça te va bien ! Alors, raconte, comment va la vie au Département de la Justice ? Combien de malfrats as-tu jeté dans leur geôle ? »
« Erin, je ne siège pas au Magenmagot, quoique tu en penses. Je ne suis qu'un petit sous-fifre qui se fait exploiter. »
« Cela sent le manque d'ambition très cher… »
Je repris mon sérieux et ajoutai à voix basse
« Si tu veux, je peux faire buter ton chef. Je connais au moins quatre personnes qui feront ça pour cent Gallions. »
Peter soupira.
« Le stress te fait dire n'importe quoi. »
Je lui adressai un sourire joyeux.
« C'est pour ça que tu vas te faire un plaisir de me prêter ta flasque de whisky ; ça va me calmer les nerfs et tu seras tranquille. »
« Hors de question ».
Je lui tirai la langue, puérile.
« Méchant. »
« Gamine rétorqua-t-il le sourire aux lèvres. »
« Alors, depuis combien de temps notre rouquine préférée veut-elle tuer son mari ? »
Remus jeta un coup d'œil à sa montre.
« Je dirais … environ trois heures. »
Je levai les yeux au ciel.
« Merlin. On va avoir besoin de beaucoup de café. Qui en veut ? »
Deux mains se levèrent aussitôt.
Cinq heures plus tard, on était toujours là.
« Voilà pourquoi je n'aurai jamais d'enfants soupirai-je. »
« Tu parles fit Remus. Tu dis ça, mais je parie ce que tu veux que dans cinq ans t'es mariée avec deux enfants. »
« Crève Lupin. Moi avec des gosses ? Plutôt mourir. »
« Chiche ? »
Je frappai dans la main tendue de Remus.
« Celui qui perd devra se baigner nu dans le lac de Poudlard déclarai-je. »
Remus ricana. Je le fixai d'un œil noir.
« Quoi ? »
« J'imagine ton calvaire rétorqua-t-il en arborant un large sourire. »
« Sadique. »
Deux heures plus tard, Peter avait la tête sur les genoux d'Erin, qui s'était elle-même endormie sur l'épaule de Remus qui s'était écroulé sur le dossier du canapé.
« On les réveille ? demanda une voix masculine. »
« Tu laisserais passer une telle occasion ? »
Un silence gêné s'ensuivit.
« J'ai compris. Je m'en occupe reprit la deuxième voix. »
« Je reviendrais demain. »
Les bruits de pas s'éloignèrent.
James se pencha et secoua gentiment Remus. Celui-ci bâilla et ouvrit un œil.
« James ?? Alors, ça y est ? demanda-t-il doucement pour ne pas réveiller les autres. »
James hocha la tête avec un grand sourire.
« Hurle mon grand fit Remus, magnanime. »
« JE SUIS PAPA ! »
Peter et moi nous réveillâmes en sursaut.
« Quoi ? Quoi ? Quoi ? fis-je affolée. »
« Ça y est ? On a enfin notre Cornedrue Junior ? demanda Peter surexcité. »
« Viiii jubila James. Je suis papa !! »
« Comment va Lily ? demanda Remus. »
« Plutôt bien. Crevée, évidemment. Elle s'est endormie il y a cinq minutes. »
« Tu m'étonnes commenta Remus. »
« Et le petit, il va comment ? »
A ces mots, le sourire de James s'agrandit encore davantage.
« Harry. Harry James Potter. »
Il bomba le torse.
« Ça fait très coq combattant se moqua Remus. »
James lui tira la langue.
« Gamin fut le commentaire de Remus avant de se rendormir sur le canapé. »
Août
« O'Hara ! »
J'inspirai profondément avant de se tourner vers mon chef de rubrique, le sourire aux lèvres.
« Dominic. Comment allez-vous ? »
Il agita la Gazette sous mon nez.
« Qu'est-ce que c'est que cette merde ? rugit-il. C'est quoi cette putain d'interview de Bagnold ? Je vous avais dit de faire un mix des trois dernières interview, pas d'en faire une autre ! Vous me foutez dans la merde O'Hara, une fois de plus ! »
Il me tourna le dos et s'enferma dans son bureau. Il en ressortit quelques secondes plus tard.
« Vous êtes virée ! aboya-t-il. Prenez vos affaires et cassez-vous de ce putain d'immeuble ! »
Septembre
« Tu sais quoi ? Je crois que mon karma est définitivement merdique dis-je en descendant une flûte de champagne. »
Lily lui sourit.
« Arrête de boire, tu racontes n'importe quoi rétorqua-t-elle en m'enlevant mon verre des mains. »
« Hé, mon verre ! protestai-je en essayant de le reprendre. Rends-le moi ! ajoutai-je lorsque Lily le mit dans le lave-vaisselle. »
« Nan. »
Je levai alors les yeux au ciel.
« Alors vas-y, explique-moi en quoi ma vie est si fantastique, puisque tu sembles y tenir. »
« Tu as des amis géniaux – nous – un job qui te confère pouvoir et respect, une famille aimante et soudée, et un talent fou. »
« Si tu veux. Laisse-moi reformuler ça. J'ai des amis géniaux – vous – un ex-job qui me conférait pouvoir et respect, d'où je me suis fait virer, une famille en apparence soudée et aimante, en vérité complètement éclatée et qui cache pas mal de squelettes dans ses placards, et, je te l'accorde, un certain don pour le piano qui ne me mènera nulle part étant donné que c'est et que ça restera un loisir. »
« Cynique fut le seul commentaire de Lily. »
« Tu m'adores, ne dis pas le contraire. »
« Oui, je t'adore, mais tu traverses une phase de déprime particulièrement exaspérante. Qu'est-ce qu'il faut pour que tu retrouves le moral ? Un nouveau mec ? »
« Oh non, s'il te plaît, avec le fiasco Sirius, la dernière chose que je veux, c'est un représentant de la gent masculine dans les pattes. »
Je restai songeuse quelques instants.
« Si tu veux vraiment me faire plaisir, rends-moi mon verre de champ'. »
« Crève. »
« Salope. »
« Moi aussi je t'aime. »
Janvier
« Ils se sont mariés ?? m'exclamai-je en posant violemment les assiettes en porcelaine sur la table, sous le choc. »
Lily hocha la tête et saupoudra le gâteau de sucre glace.
« Nan mais attends, ils ont quoi, 15 ans ??? Comment est-ce qu'ils peuvent être mariés ?? »
« Ils ont 17 ans m'indiqua Lily. »
« On ne se marie pas à 17 ans !! »
« Tu ne te maries pas à 17 ans rectifia Lily. J'ai épousé James à 19 ans. »
« Mais, 17 ans !! »
Je secouai la tête, écœurée. Comment pouvait-on vouloir se marier à 17 ans ? Ça voulait dire soit un divorce rapide, soit une romance comme dans les contes de fées, avec un happy end à la noix. Ça voulait aussi dire que le seul partenaire sexuel qu'ils auraient, ce serait leur époux (se). Quelle horreur ! Je n'aurais jamais pu supporter ça ! Une petite vie plan-plan à 17 ans.
« Ne me dis pas qu'elle est enceinte, ça m'achèverait. »
« Pas pour l'instant confirma Lily. Mais ils en veulent plusieurs. Au moins quatre. »
Dégoûtée, j'enfournai un cookie aux pépites de chocolat blanc. Et après ça, on disait que j'étais dingue ??
« La famille de James est complètement malade murmurai-je la bouche pleine. »
Lily m'asséna un coup de torchon sur le mollet.
« Tais-toi, j'en fais partie. »
« Justement répliquai-je en prenant un deuxième cookie. »
Lily éclata de rire.
« T'as raison. Mais toi ma chérie, tu l'es encore plus que moi. »
Je fronçai les sourcils.
« Ah ? Et pourquoi ? »
« Tu t'es faite larguer par le mec le plus convoité de toute l'Angleterre. Tu as couché avec son rival et pire ennemi, accessoirement aussi convoité que le mec en question. Tout ça pour te retrouver célibataire, dans la cuisine de ta meilleure amie, à bouffer des cookies. »
Prise de culpabilité, je reposai le cookie que je venais de prendre.
« Toujours aussi délicate Evans. »
« Toujours. Tu viens ? »
J'attrapai mon verre de vodka-tonic, elle son gâteau, et nous nous rendîmes dans la véranda.
Mars
Ah, le retour du printemps … Je ne me souviens plus pourquoi je déteste cette saison. C'est stupide : c'est le retour des oiseaux, des petites fleurs, il fait beau sans faire trop chaud … le rêve quoi !
« Salut tout le monde ! clamai-je en entrant dans le bureau. »
Je restai figée en voyant les filles tourner autour de Margaret, en robe blanche au beau milieu de la salle.
« Alors, tu fais une grande cérémonie ou juste une petite ? »
« Et les fleurs, tu as pensé aux fleurs ? »
« Oh, moi, je connais un excellent fleuriste ! Evidemment, c'est un fleuriste moldu, ils ont une sensibilité artistique tellement plus développée ! »
« Tu as réfléchi au traiteur ? »
« Et la pièce montée ? Tu en feras une ou pas ? »
« Tu as commencé le plan de table ? Pour le mariage de ma sœur, ça a été une horreur ! On y a passé une semaine ! »
Oh. Maintenant je me souviens. La saison des mariages … Sans commentaires.
« Je crois que je vais finir par porter un tee-shirt 'Célibataire et fière de l'être' fis-je à Ellen alors que je déjeunai avec elle. »
Elle agita sa cigarette juste sous mon nez.
« Ma chérie, si tu veux choper un mec, ce n'est vraiment pas le meilleur moyen. »
« Qui t'a dit que je voulais en choper un ? »
Elle parut déconcertée quelques secondes – avant de revenir à l'attaque.
« Tu vas avoir 21 ans Erin. Tu n'as pas eu de relation sérieuse depuis que Sirius t'a plaquée. Et ça va faire bientôt un an ! Qu'est-ce que tu attends pour sortir et rencontrer des gens, tomber amoureuse, te marier et avoir des enfants ? »
« Le fait que ça me débecte d'avoir une vie aussi plan-plan me semble une très bonne raison. »
Elle soupira.
« Tu es irrécupérable. »
« Je sais. Café ? »
« Maman, tu ne peux pas me faire ça ! »
Maman me tournait le dos et arrangeait le bouquet de lilas qu'elle venait de cueillir.
« Mais si ma chérie, tu verras, tu t'en sortiras très bien m'assura-t-elle sans me regarder. »
« Le bal des débutantes ! Pourquoi est-ce que tu t'obstines à me gâcher la vie ? »
« Erin ! Ne sois pas insolente ! J'essaye de t'aider ! »
« Mais je ne veux pas que tu m'aides ! »
« Je te remercie fit-elle avec raideur. Après tous les efforts que j'ai faits, voilà ce que j'ai en récompense. »
Je soupirai.
« T'es chiante quand même. »
Elle se retourna pour me faire face.
« Erin Katie Colum O'Hara, ne sois pas grossière ! Je t'ai élevée mieux que ça que je sache ! »
« Mais, Maman … »
« A ton âge me coupa-t-elle, j'étais mariée et Thomas était déjà né. J'ai toléré que tu vives avec Sirius, bien que vous ne soyez pas mariés, mais reconnais-le chérie, votre relation a été un échec. Je ne veux pas que tu subisses un tel affront une deuxième fois. Je suis parfaitement au courant de tes frasques poursuivit-elle. Honnêtement ma chérie, coucher avec Christopher Rich était la pire chose que tu pouvais faire fit-elle d'un ton badin. J'essaye de sauver ta réputation. Tu iras au bal des débutantes acheva-t-elle d'un ton définitif. »
« Maman a raison fit Thomas en entrant dans le hall. »
Il l'embrassa sur la joue.
« T'es grillée Erin. »
« Comme si ça avait la moindre importance ! m'indignais-je. »
« Ça en a ! protesta Maman. Même si tu ne rencontres pas l'amour de ta vie, au moins les mauvaises langues se tairont. »
Je levai les yeux au ciel.
« Tu restes dormir ? s'enquit-elle »
« Non. J'ai du boulot fis-je sèchement. »
Bosser à Sorcière Hebdo a de grands avantages – le salaire particulièrement élevé, des cosmétiques à moitié prix et des fringues gratuites. Mais ça a aussi pas mal d'inconvénients.
« O'Hara ! »
Je sortis dans le couloir.
« Boss ? »
Il me fit signe d'entrer.
« Un sujet sur le mariage du siècle, ça vous tente ? »
« J'imagine que j'ai pas trop le choix soupirai-je. »
« Effectivement. Mais vous êtes de loin ma meilleure journaliste, et un sujet comme ça peut vous permettre de déménager au Herald Tribune, ce qui, je m'en doute, vous attire plus que de parler chaque mois d'infidélités et de célébrités insipide. »
Touché.
« Je prends. C'est qui ? »
« La crème de la crème dit-il avec un accent français nullissime. Lorelei McGill et Sirius Black. »
Oh merde. Dans quoi est-ce que je me suis fourrée ?
En rentrant chez moi, j'ai décroché le téléphone aussi sec. Lily. J'avais besoin de Lily.
« Allô ? fit sa voix joyeuse à l'autre bout du fil. »
« J'ai un problème. »
« Quel genre de problème ? »
« Le genre énorme et insurmontable. Je peux venir ? »
Son silence gêné me fit aussitôt comprendre.
« Sirius est là ? »
« Oui. »
« Je n'aurais jamais cru dire ça un jour, mais tant mieux. Je dois lui parler. J'arrive. »
10 minutes plus tard, je débarquai chez les Potter. Lily me serra rapidement dans ses bras, James déposa un baiser sur ma joue et un verre dans ma main.
« L'abîme pas trop me recommanda-t-il. »
Avec un sourire forcé, je me suis tournée vers le troisième individu présent dans la salle. Sirius Black. J'avais oublié à quel point il était beau. Des grands yeux gris, un air désinvolte, un sourire ravageur.
« Salut Sirius. »
« Erin. »
« Félicitations pour ton mariage. »
« Comment tu l'as su ? demande-t-il, surpris. J'en ai parlé à Lily et Cornedrue seulement aujourd'hui. »
« Lorelei t'a dit que votre mariage serait couvert par un article de Sorcière Hebdo ? »
« Oui, elle m'en a vaguement parlé. »
« Devine qui va s'occuper de l'article ? dis-je dans une piètre tentative d'humour. »
Son visage se décomposa. Il chancela et James le fit s'asseoir en me lançant un regard se reproche. C'est bon, c'est pas comme si c'était ma faute non plus !
« Tu déconnes ? souffle Sirius en fermant les yeux
« J'aurais bien aimé. »
Sirius inspire profondément et rouvre les yeux.
« Finalement, c'est pas plus mal. Au moins, je te connais, je sais que tu laisseras ta rancœur de côté et que tu seras objective. »
« Ma rancœur ? me suis-je étouffée. Tu te fous de moi ? Après plus d'un an ? Tu te surestimes Black. »
« Ce n'est pas sûr que Lore apprécie murmure-t-il »
« Alors ne lui dis pas fis-je en haussant les épaules. »
« J'ai pas envie de lui mentir. »
« Mentir sur quoi ? Notre pseudo-relation ? Franchement, c'était tellement pitoyable que je préfère faire comme si rien n'était arrivé. »
« Tu ne disais pas ça à l'époque. »
« Je t'aimais. A l'époque ai-je sèchement rétorqué. »
« Ok, stop. Ça suffit déclare Lily. On arrête les hostilités et chacun rentre chez soi. »
« Je suis chez moi mon cœur fait remarquer James. »
Lily regarde James comme s'il était demeuré et soupire, préférant ne pas relever.
« Alors, comment est-ce que vous vous êtes rencontrés ? demandai-je avec un large sourire. »
Interview préliminaire. Chez eux. Dans leur immense salon dans leur immense baraque. Un salon jaune clair, très chaleureux, et qui s'accordait parfaitement à la couleur de la chevelure de Lorelei McGill. Je l'ai détestée à la seconde où je l'ai vue. Vraiment. Et ça n'a rien à voir avec le fait qu'elle soit fiancée à mon ex. C'est le type même de la fille de bonne famille : longs cheveux blonds, peau impeccable, manucure parfaite, vêtements classiques mais néanmoins indécemment chers, jambes fines et interminables. Bref, la fille idéale, celle que toutes les filles veulent être et que tous les mecs veulent. Et dont toutes les mères rêvent pour leur fils. Je parie qu'elle est allée à son bal de débutantes et qu'elle y a eu un succès fou.
« Et bien, en fait, c'était quand … il y a environ 2 ans, c'est ça mon cœur ? a-t-elle fait en se tournant vers Sirius. »
« Mon cœur » ? J'ai lutté contre un fou-rire qui menaçait sérieusement de pointer. Hum. Rester professionnelle. Sirius confirma d'un signe de tête.
« Donc, il y a deux ans, on s'est rencontrés dans un bar. Sirius avait une copine à l'époque, mais rien de sérieux, et quand, 6 mois plus tard, ils se sont séparés, il m'a recontactée. Et nous voilà, un an et demi plus tard ! conclut-elle joyeusement. »
« 6 mois ? demandais-je pour confirmation. »
« Exactement. »
« Très bien. »
J'ai pris des notes, posé des questions, et je suis restée très professionnelle, tout au long de l'entretien. Enfin, je me suis levée pour prendre congé.
« Chéri, tu veux bien raccompagner Miss O'Hara ? J'ai du travail a-t-elle fait en l'embrassant sur la joue. »
Je l'ai remerciée encore une fois, gardant mon sourire plaqué sur le visage. Dès qu'elle a disparu, je me suis approché de lui et l'ai giflé de toutes mes forces.
« 6 mois ? ai-je sifflé, furieuse. Tu te fous de moi Black ? »
Il s'est frotté la joue, a haussé les épaules et a dit
« Je suppose que je le mérite. »
« Un peu que tu le mérites ! me suis-je exclamée en haussant le ton. Va te faire foutre ! »
J'ai ramassé mes affaires et je suis partie aussi vite que ma dignité me le permettait.
« 6 mois ! Cet enfoiré de fils de pute m'a trompée pendant 6 mois ! Je le déteste ! ai-je hurlé. »
Ellen passa un bras autour de mes épaules. Je bouillonnais littéralement de rage. Quel connard. Non seulement il m'avait trompée, mais en plus je n'avais rien vu. Rien détecté, rien soupçonné. Que dalle. Le vide intersidéral. C-O-N-N-A-R-D.
« Putain, je suis vraiment trop conne ai-je murmuré. »
« Erin, tu l'aimais, tu lui faisais confiance. Ne te blâme pas de n'avoir rien vu. C'est un salaud de fils de pute, c'est tout. Laisse tomber. »
« Hors de question ! »
« Erin, tu dois faire un putain d'article sur son mariage ! Tu tiens à te venger ? Ok, mais ne le fais surtout pas dans ton article. Je t'en supplie. Fais ça pour moi. Garde ta dignité, joue la reine des glaces. S'il te plaît. »
« Je vais lui botter le cul à cet enfoiré ! »
« Non, Erin, arrête ! Tu veux te venger ? Recontacte Chris. Il t'aime bien, non ? Sortir avec toi ne le dérangera pas, surtout si tu lui expliques que c'est pour te venger de Black. Rends cet enfoiré jaloux, et passe à autre chose. »
Très franchement, je ne demandais rien de mieux. J'avais réussi à l'éviter pendant un an, et j'aurais continué s'il n'avait pas décidé de se marier. Pardonner n'était pas dans ma nature, ce que je pouvais faire de mieux, c'était de l'oublier. De me réveiller un matin et de me dire « Ah, tiens, c'est vrai, je suis sortie avec Sirius Black. » Et pour ça, j'avais besoin de temps. Ou d'un mec. J'aimais bien Chris. Il était drôle, mignon, et c'était un Dieu au lit. En plus, il jouait chez les Falcons.
« Ok. Je l'appellerais. Mais les mecs sont de putains de salauds. »
« Bienvenue dans le monde merveilleux des adultes fit Ellen, délicieusement cynique. »
« C'est ton amie ? ai-je demandé à Lily quelques jours plus tard. »
« Qui ça ? demanda-t-elle, pas dupe. »
« Lorelei. »
« Pourquoi tu l'appelles par son prénom ? s'étonna-t-elle. »
« Parce qu'elle en a un ? »
« C'est surprenant venant de toi, je m'attendais plutôt à quelque chose comme « la pute qui s'envoie en l'air avec mon ex ». »
« J'adore la haute opinion que tu as de moi Lils. »
« Arrête, tu n'as jamais pardonné Sirius de t'avoir quittée. »
« J'aurais pu, si je n'avais pas appris qu'il me trompait par-dessus la marché. »
Elle se tourna vers moi, les yeux exorbités.
« C'est vrai ? »
« Oui. Et crois-moi, entendre ça de la bouche de sa fiancée n'est pas vraiment la façon dont j'aurais voulu l'apprendre. Elle pensait qu'il était célibataire, je ne peux rien lui reprocher à elle. »
« Je rêve maugréa Lily. Bordel de merde ! »
Je la regardai, choquée. Lily ne dit habituellement jamais de gros mots. C'est moi qui m'en charge. Elle est trop bien élevée pour ça. J'ai vainement tenté de la corrompre.
« Je vais lui en toucher deux mots ajouta-t-elle. »
« Hors de question. C'est entre lui et moi. Ne t'inquiète pas, je vais me venger. J'ai un tête-à-tête avec lui demain. Et un rendez-vous avec Chris juste avant ajoutai-je avec un sourire malicieux. »
« Erin ! Tu sais ce qui va arriver s'ils se croisent ? s'alarma Lily. »
« Ils se battront, et Chris va lui foutre une branlée. Et, après, pendant toute la durée de l'entretien, Sirius va nous imaginer en train de nous envoyer en l'air sur mon bureau. Mon plan est tout simplement génial, je sais. Pas besoin de me féliciter. »
« Tu es machiavélique. Tu aurais dû aller à Serpentard. »
« J'adore le vert ai-je simplement commenté. »
Erin Go Bragh : c'est du gaélique, ça veut dire, plus ou moins l'Irlande survivra. Ou Irlande pour toujours. Enfin, vous voyez l'idée.
