Coucou tout le monde, voici une scène coupée de l'épisode 22 de la saison 6. Entre le moment où Bones rejoint Booth dans sa chambre, et celui où elle se confie à Angela…
J'espère que ça vous plaira…
Bonne lecture
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Guéris-moi…
Booth aurait pu mourir. Allongée sur le canapé de son salon, cette réalisation me frappa de plein fouet. Booth aurait du mourir. Ce n'était pas Vincent qui aurait du décrocher ce téléphone mais Booth. C'était à lui que cette balle était destinée. Lui que Broadsky voulait tuer. Chassant cette idée, je cherchais une position confortable et fermais les yeux pour tenter de dormir un peu, mais la vision de Vincent se vidant de son sang malgré les efforts de Booth pour stopper l'hémorragie s'imposa à moi. Cependant, une autre image se superposa à elle. Celle de Booth se vidant de son sang alors que je le suppliais de rester avec moi. J'avais déjà vécue cette situation, mais cette fois, je ne parvenais pas à rationnaliser.
Booth aurait pu mourir. J'avais encore faillit le perdre. Je tentais de compartimenter mes sentiments, de les analysés de façon rationnelle, mais ça ne marchait pas. Cette fois, la raison ne m'était d'aucune utilité. J'avais les mains moites, le cœur battant et les images de la mort de Vincent me revenaient sans cesse, comme pour me rappeler à quel point j'avais été inutile et impuissante. Vincent était sous ma responsabilité et j'avais été incapable de le protéger. D'ailleurs ses dernières paroles avaient sonnées comme une accusation à mes oreilles. Il m'avait demandé de ne pas le laisser partir, mais je n'avais rien pu faire, et il était mort. Je me sentais aussi coupable que si j'avais moi-même presser la détente. Si ça avait été Booth, je serais en train de pleurer sa mort en cet instant.
A nouveau mon cœur s'emballa, et je sentis la bile envahir ma bouche. Incapable de rester là plus longtemps, je me levais d'un bond et me dirigeais précipitamment vers la chambre de Booth. J'avais besoin de le voir, de m'assurer qu'il allait bien, et tant pis si ce n'était pas logique. Ce soir, la logique n'avait pas sa place. J'avais besoin que Booth me réconforte, qu'il me dise que rien de ce qui venait d'arriver n'était ma faute. J'avais besoin de l'entendre de sa bouche. Sans frapper, j'ouvris la porte de sa chambre et me faufilais doucement dans la pièce, mais le bruit d'une arme m'arrêta net. Evidemment. Je savais que Booth ne dormait jamais que d'une oreille, et avec le bruit qu'avait fait la porte en s'ouvrant, pas étonnant qu'il se soit réveillé.
« Je suis désolée » m'excusais-je en lui montrant mes mains, le temps qu'il comprenne que je n'étais pas une menace pour lui.
« Non c'est moi qui suis désolé » s'excusa-t-il en rejetant ses couvertures pour s'asseoir sur le bord de son lit, à présent bien éveillé. « Vous avez entendu quelque chose ? » s'enquit-il sans baisser son arme, à l'affut d'une menace potentielle.
« Non » soufflais-je, culpabilisant de l'avoir inquiéter.
Soudain hésitante, je jetais un regard par-dessus mon épaule, me demandant si je ne ferais pas mieux de retourner sur le canapé, mais l'image de Vincent agonisant me rappela à l'ordre.
« Vous voulez que je range l'arme ? » demanda-t-il en constatant mon malaise.
« Oui » acquiesçais-je en entrant plus avant dans la chambre.
« D'accord. Qu'est-ce qui ne va pas ? » soupira-t-il en posant son arme sur sa table de chevet.
Devais-je tout lui dire, ou bien simplement lui parler de mes doutes à propos de Vincent ? Je ne me voyais pas lui parler de mes peurs le concernant. Je ne voulais pas qu'il culpabilise. Nous faisions un métier dangereux, lui surtout, et je l'avais toujours accepté, parce que c'était comme ça. Mais c'était avant de tomber amoureuse de mon partenaire et de le lui avoir avoué. Booth m'était devenu vital, et l'idée qu'il ne fasse plus partie de ma vie m'était insupportable. Plutôt ironique pour quelqu'un qui avait toujours affirmé que le cœur n'était qu'un muscle, et que les sentiments n'étaient qu'une montée d'endorphine et de différentes hormones qui faussaient notre jugement. Mais Booth avait bouleversé mes convictions, et je commençais à voir le monde à travers ses yeux, et je devais bien avouer que j'aimais ça. Ca me faisait peur, mais j'aimais ça.
Finalement, je lui confiais mon impuissance et ma culpabilité. Les larmes aux yeux, je lui faisais part de mes doutes concernant la personne que j'étais. Je devais forcément être mauvaise pour que Vincent me tienne pour responsable de sa mort. Je sentais le regard intense de Booth vrillé sur moi, mais je continuais malgré tout. Maintenant que j'avais commencé, je ne pouvais plus faire marche arrière. Et je réalisais que ça me faisait du bien de parler, de « vider mon sac » comme dirait Angela. Booth attrapa ma main et tenta de me rassurer, me certifiant que Vincent ne s'adressait pas à moi mais à une entité supérieure. Sceptique, je l'observais, et constatais qu'il croyait vraiment ce qu'il disait. Et je décidais de le croire. De croire que Vincent ne m'accusait pas, mais qu'il suppliait simplement qu'on lui laisse plus de temps. Il était encore si jeune, et il avait encore tant de choses à découvrir. C'était tellement injuste… Mais ça aurait pu être Booth…
« Vous pouvez… ? » m'enquis-je alors que les larmes débordaient enfin de mes yeux.
« Oui » acquiesça-t-il sans que j'aie besoin de finir ma phrase. « Je suis là pour ça » ajouta-t-il en me serrant contre lui.
Comme toujours, il me comprenait parfaitement. Le corps secoué de sanglots, je le laissais m'entraîner avec lui alors qu'il s'allongeait, me serrant contre la chaleur de son corps. Le nez enfouit dans son cou, je tentais de refouler mes larmes. Je détestais montrer mes faiblesses, même devant lui. Pourtant, je savais qu'il ne me jugerait pas, que si je croisais son regard, je n'y lirais aucunes condamnations. Juste de la tendresse et de la compréhension. Remuant légèrement, je posais mon oreille sur son cœur et l'écoutait battre. Fort et régulier. Et le soulagement m'envahit. Booth était en vie, et il était avec moi. Je ne l'avais pas perdu. Il allait bien. Nous allions bien.
« Ca aurait pu être vous…. » soufflais-je en me serrant un peu plus contre lui, comme pour me fondre en lui.
« Je sais. Vincent s'est fait tuer à ma place. C'est quelque chose avec lequel je vais devoir vivre » déclara-t-il d'une voix tendue.
Je savais qu'il avait mal interpréter mes paroles, qu'il les avait prises pour des accusations, et alors qu'habituellement, j'aurais sorti une phrase biscornue à laquelle il n'aurait rien compris, je choisis de parler avec mon cœur, comme il me l'avait appris.
« La mort de Vincent me rend très triste, et je trouve ça injuste, mais si ça avait été vous… » commençais-je, mais ma voix se brisa, et je sentis de nouvelles larmes coulées le long de mes joues, mouillant le T-shirt de Booth.
« Bones… » tenta-t-il de m'arrêter, mais je ne le laissais pas faire.
« Si ça avait été vous, j'aurais eu le cœur brisé. Et je me sens soulagée et heureuse que vous soyez là, que ce ne soit pas sur vous que Broadsky ait tiré. Est-ce que ça fait de moi un monstre ? » soufflais-je en retenant ma respiration.
Le silence se fit dans la chambre, silence que je n'osais pas rompre. L'avais-je choqué ? Etait-il déçu par mes réactions ? Avais-je eu tord de me confier à lui finalement ? Un cri de surprise m'échappa lorsque je me sentis basculée sur le dos, et avant que j'aie le temps de réagir, Booth m'écrasait de tout son poids.
« Booth ? » l'interrogeais-je d'une voix mal assurée en plongeant mon regard dans le sien.
Ce que j'y lus m'arracha un frisson, et inconsciemment, je refermais les mains sur son T-shirt, comme pour l'empêcher de s'éloigner de moi. La gorge soudain asséchée, je me passais la langue sur les lèvres pour les humidifiées, et mon souffle s'accéléra lorsque le regard de Booth s'assombrit. La force de son désir me coupa le souffle, et un gémissement s'échappa de ma gorge.
« Booth ? » l'appelais-je de nouveau.
En cet instant, j'ignorais si je voulais qu'il s'éloigne, ou au contraire qu'il mette un terme à cette danse que nous avions entamé au début de notre partenariat. Non, je savais parfaitement que je n'attendais que ça. Je pensais juste que ce n'était pas forcément le bon moment, que nos motivations pourraient bien nous faire regretter ce qui se passerait demain matin. Pourtant j'en avais tellement envie et besoin ! J'avais si souvent laissé passer ma chance, tout gâché entre nous à cause de mes peurs et de mes hésitations. Alors non, je ne l'arrêterais pas. Je n'en avais ni la force, ni l'envie.
Lisant l'acceptation dans mon regard, Booth se baissa lentement vers moi, comme s'il s'attendait à chaque instant à ce que je ne l'arrête, que je ne sois encore une fois la voix de la raison, mais pas cette fois. Cette nuit, je n'étais plus le docteur Tempérance Brennan, je n'étais qu'une femme blessée qui se trouvait là où elle le désirait. Dans les bras de l'homme qu'elle aimait au-delà de toutes raisons. Durant un long moment, nous restâmes à nous fixés, dialoguant silencieusement, comme il nous arrivait si souvent de le faire. Puis Booth abolit les derniers centimètres qui nous séparaient, et ses lèvres effleurèrent les miennes, me faisant délicieusement frissonnée. Me rapprochant de lui, je passais une main derrière sa nuque, savourant la texture de sa peau, et l'encourageais à approfondir son baiser, ce qu'il fit avec plaisir.
Il poursuivit ses effleurements, sans oser mêler sa langue à la mienne. Offerte, je savourais la douceur de ses caresses, fière du pouvoir que je semblais détenir sur lui à en croire les râles qui s'échappaient de sa gorge. Un soupir de contentement m'échappa, et j'entrouvris les lèvres, pour l'encourager à m'embrasser pleinement. Éperdue, ravagée par les sensations que ce simple baiser fit naître en moi, je me cramponnais aux épaules de Booth, et l'embrassais à perdre haleine, m'enivrant de sa douceur, de sa chaleur, de sa force. Je me frottais sensuellement contre son torse puissant dans l'espoir d'apaiser le feu qui me consumait. Nous nous laissions complètement aller, oublieux de l'endroit où nous nous trouvions et pourquoi nous nous y trouvions.
Frémissante, je me laissais envahir par les sensations que les baisers et les caresses de Booth faisaient naître en moi. Je n'étais pas novice en matière de sexe, au contraire, je pouvais me targuer d'être une pointure dans le domaine, comme dans tout ce que j'entreprenais, pourtant, je n'arrivais pas à me souvenir avoir jamais éprouver ce feu d'artifices de sensations. Pour la première fois, l'expression « faire l'amour » prenait tout son sens, et je me fis la promesse de m'excuser auprès d'Angela pour m'être moquée d'elle. Un gémissement plus fort que les autres m'échappa lorsque les mains habiles de Booth entrèrent en contact avec ma peau, et j'attirais son visage à moi, m'emparant de ses lèvres qui s'étaient égarées dans mon cou.
Je sentis sa chaleur, m'enivrais de son odeur et je dus me faire violence pour juguler la force qui me poussait vers lui. Je ne voulais pas que nous allions trop vite, mais faire durer les choses aussi longtemps que possible pour savourer chaque instant de notre première fois.
« Bones… » gémit Booth d'une voix rendue rauque par le désir.
Eperdue, je m'emparais de nouveau de ses lèvres, et nous échangeâmes un baiser encore plus passionné que les précédents. Nous étions comme possédés. Incapables de nous maîtriser, nos mains partaient à la découverte du corps de l'autre, couvrant chaque centimètres de peau découvertes, et rapidement nous fûmes tout les deux nus. Un soupir de plaisir s'échappa de nos gorges lorsque nos peaux entrèrent en contact, et nos regards s'encrèrent l'un à l'autre. Puis nos lèvres se rencontrèrent en un baiser fougueux, et nos deux corps ondulèrent au même rythme de plus en plus rapide. Le plaisir explosa littéralement en moi, me donnant l'impression de me désintégrée, et quelques secondes plus tard, j'entendis Booth atteindre son plaisir à son tour, se répandant en moi.
Haletante, je me laissais retomber contre le matelas, les yeux fermés pour mieux savourés ce qui venait de se passer. Booth et moi avions enfin franchis la limite que nous nous étions imposés, et je constatais que je n'avais pas de regrets, et que je n'en aurais pas. Et tout ce que j'espérais, c'était qu'il n'en aurait pas non plus, parce que je venais de prendre conscience d'une chose capitale. Plus jamais je ne pourrais me passer de ses bras autour de moi, de la saveur si particulière de sa peau, et des sensations que lui seul était capable de me faire ressentir. Impossible. Sans un mot, il roula sur le côté et pour mon plus grand plaisir, m'attira à lui, me calant contre son torse.
Lorsque le plaisir reflua, les souvenirs m'assaillirent de nouveau, et je me sentais légèrement honteuse de me sentir si bien alors que Vincent était mort. Pourtant, je ne parvenais pas à me sentir coupable. Lasse, je fermais les yeux, et posant une main sur le cœur de Booth, je m'endormais, un sourire heureux et paisible sur les lèvres. La dernière chose dont j'eus conscience avant de sombrer, fut la douceur des lèvres de Booth contre mon front, et du son de sa voix, même si je ne compris pas ce qu'il venait de me dire. Je lui poserais la question demain…
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J'hésite à écrire une suite à cet OS, donc ça va dépendre de vous. Comme c'est la première fois que j'écris sur Bones, c'est à vous de décider. Si ça vous a plu, j'écrirais une suite qui se situerais du POV de Booth, sinon je laisses ça comme ça…
Bisous et n'oubliez pas le commentaire….
