Hello ! Donc, en ce beau jour férié dont on ne peut pas profiter puisque c'est un dimanche (c'est horrible les jours fériés qui tombent les dimanches selon moi) je poste le premier chapitre de ma nouvelle fic longue.
Une fois n'est pas coutume, je n'ai aucune idée de quelle longueur elle aura, mais j'espère qu'elle durera. Cette fois-ci, je me lance dans la Drarry, j'espère que ça sera réussit. Pour la petite histoire, ceci sera une suite à mon OS « Il vaut mieux que tout reste comme avant », mais je pense sincèrement qu'on comprendra sans l'avoir lu... Enfin, je sais pas, je suis pas super avancée dans l'écriture.
Cependant, je vous conseille quand même d'aller lire mon OS avant de commencer, et surtout de me laisser une review ! Comme ça, vous pourrez vous torturez l'esprit à trouver comment je vais faire pour les mettre ensemble, et le nom de ma fic sera peut être un peu plus évident...
Pour mon rythme de publication, j'essayerais de me tenir à un chapitre toute les deux semaines, mais je suis loin de penser réussir. Tout d'abord, parce que mon bac de français approche à grand pas et que je vais quand même travailler un peu, et ensuite parce que la fin de l'année est là aussi et que, même si mes notes me garantissent un passage en terminale sans difficultés, j'ai bien envie de terminer l'année en beauté. Et pour finir, j'ai envie de prendre mon temps avec cette histoire, sans me mettre la pression pour écrire ou quoique ce soit. J'ai des idées de développement, de comment elle pourrait finir, mais je n'ai nullement l'envie de précipiter les choses. Alors si j'ai du retard dans mes publications, cela voudra seulement dire que le chapitre à suivre ne me satisfera pas et donc qu'il vous faudra attendre un peu... En échange, j'essayerais de ne pas être trop sadique dans mes fins de chapitres, histoire de pas être trop chiante... J'essayerais, hein, je promets rien !
Disclaimer : Franchement, vous croyez que Harry et Drago appartiennent à qui ? Ils ne sont malheureusement pas à moi, et ça vaut mieux pour leur santé mentale. S'ils m'appartenaient, qu'est-ce que je leur ferais pas faire... Donc, vaut peut être mieux qu'ils restent à JKR, comme ça on pourra les utiliser sans problème quand on en aura besoin.
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Survivant maltraité
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Fin d'aout 1998,
appartement d'Hermione Granger,
Londres
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« Harry ! Tu pourrais au moins faire semblant de m'écouter ! » S'écria Hermione en frappant la tête du brun à ses côtés.
« Eh ! Tu fais mal Mione ! »
« Bien fait pour toi ! Je te parle d'un sujet passionnant et toi tu bailles aux corneilles. Et dire que tu es mon meilleur ami. »
« Passionnant, passionnant... C'est vite dit Mione. Il n'y a que toi qui trouves passionnant le fait qu'on puisse peut-être arriver à contrer les effets de je ne sais quel sort par je ne sais quel moyen. »
« Justement, tu saurais quel sort et quel moyen si tu m'avais écouté. Tu n'es qu'un ingrat, je te fais l'honneur de partager avec toi mon immense savoir et toi, tu me snobes. J'y crois pas. »
« Excuse moi, Mione, je suis persuadé que ta conversation était des plus intéressantes, mais je suis plutôt inquiet à propos du rendez-vous que Kingsley m'a donné. » Fit Harry en adoptant une moue angélique pour amadouer son amie.
« Mouais... T'as de la chance que je sois gentille et te pardonne. Tu ne mérites vraiment pas mon amitié. »
« Mais bien sûr... Tu es la meilleure des meilleures amies et ton savoir est tel que je ne peux que m'incliner devant ta supériorité évidente... Eh ! Mais tu vas arrêter de me frapper oui ? » S'exclama-t-il en recevant de nouveau un coup sur la tête.
« Seulement quand tu arrêteras de dire des bêtises. »
« Mince, j'suis mal barré alors. » Se plaignit-il.
« Contente que tu t'en rendes compte. Pauvre petit Survivant maltraité. » Ajouta-t-elle, faussement compatissante et pleinement sarcastique.
« Tu n'as pas idée d'à quel point ma vie est dure. Battu par ma meilleure amie, harcelé par tous les gens qui veulent me remercier d'avoir tué Voldemort, obligé de supporter quotidiennement la vision d'horreur de ma tortionnaire et mon meilleur ami scotchés l'un à l'autre... Eh ! Mais enfin, tu vas arrêter ? »
« Toi, tu arrêtes de dire des conneries pareilles. Tu te rends comptes que tu te plains qu'on soit en train de s'embrasser plutôt que de se crier l'un sur l'autre. Bien ce que je disais, ingrat. »
« Pff. C'est toi l'ingrate. Grâce à moi, vous êtes enfin ensembles et tout ce que tu trouves à faire pour me remercier, c'est de me frapper. »
« Je te frappe pour que tu arrêtes de dire des bêtises. Et explique-moi donc en quoi tu as contribué à la formation de notre couple ? Que je me rappelle, tu étais bourré et Fred et Georges te faisaient danser comme une vraie folle lorsque Ron et moi on s'est mis ensembles. »
« Merci de me rappeler ce moment, Mione, tu es vraiment la meilleure des amies. Qu'est-ce que j'y peux si les jumeaux avaient mis en douce triple dose d'alcool dans le punch à la fête d'anniversaire de mes dix-huit ans ? »
« Tu n'y es pour rien, t'avais juste à boire moins de punch. Et à ne pas faire confiance aux jumeaux. Au bout de toutes ces années, tu n'as toujours pas compris que c'était une règle de survie universelle ? »
« Maiseuh... Mione, tu pourrais pas compatir avec moi ? J'ai eu la honte de ma vie le lendemain en voyant les photos qu'ils avaient prises. Et je suis grandement responsable du début de votre couple : c'est parce que vous avez tout les deux failli y passer pendant la guerre et que vous y avez réchappé grâce à Moi que vous vous êtes rendus compte que vous aimiez l'autre et c'est à Ma fête d'anniversaire que vous vous l'êtes avoué. Donc, c'est grâce à moi. Tu n'as pas une idée de pourquoi Kingsley veut me voir ? »
« Bonjour le changement de sujet pas subtil, Harry... Alors non, je ne compatirais pas. La tête que tu as sur ces photos est géniale, j'en ai pris une pour la faire encadrer d'ailleurs. Ensuite, ton rôle dans cette guerre, tu en es fier quand ça t'arranges, hein ? Je ne vais rien dire sur ton influence dans la formation de mon couple, parce que j'ai le sentiment que tu risquerais de dire encore des bêtises, que je devrais encore te frapper et que si je le fais trop souvent, tu auras des marques et je finirais en prison pour atteinte à la divine personne qu'est notre Sauveur. Et non, je ne sais pas pourquoi Kingsley veut te voir. »
« Géniale comme amie, à te réjouir de mon malheur... M'en fiche, je vais faire en sorte de te voir bourrée et d'avoir des photos moi aussi. Mon rôle dans votre couple est primordial et il y a intérêt à ce que je sois le parrain de votre premier enfant... Du deuxième aussi en fait. Et du troisième. Puis, pour faire bonne mesure, du cinquième, du sixième, septième et... »
« Arrête toi tout de suite Harry, tu ne seras jamais parrain. »
« Pourquoi ? »
« Parce que tu ferais le pire parrain de la création. Je tiens à ce que mes enfants sachent reconnaître un peigne quand ils en voient un. » Se moqua la brune.
« Méchante ! Bon, tu n'as vraiment aucune idée pour Kingsley. Ça m'inquiète, je pensais que j'aurais la paix avec les politiques, une fois que je les aurais débarrassés de ce cher Voldy. »
« Harry, explique-moi pourquoi je saurais ce que te veux le Premier Ministre, hein ? Je sais que je suis douée, mais de là à lire dans les pensées des gens... »
« Mais tu sais toujours tout, tu pourrais pas savoir ça aussi ? »
« Harry... » Soupira-t-elle.
Ledit Harry secoua la tête en entendant le ton fatigué de sa meilleure amie et prit conscience – pas trop tôt selon Hermione – de la puérilité de son comportement.
« Désolé, Mione... » S'excusa-t-il « C'est juste que j'espérais avoir la paix maintenant. J'ai tué Voldemort fin mai, ça fait trois mois. Je veux juste qu'on arrête de se mêler de ma vie. »
« Je sais 'Ry, mais si tu pouvais aller faire le gosse dans le bureau de Kingsley plutôt qu'avec moi, je m'en porterais mieux. Tu sais que je dois travailler pour la rentrée. C'est dans une semaine et... »
« Je sais Mione, tu as dû me le dire dix fois depuis que je suis arrivé ce matin, tu dois travailler, être en forme, car la voie que tu as choisi est très difficile et je ferais mieux de te laisser bosser, parce que tu as mieux à faire que d'écouter mes jérémiades même si je suis sûr que tu vas réussir à merveille dans ton école étrange au but incompréhensible puisque tu es et seras toujours la meilleure. » Dit-il en se levant et en ramassant ses affaires.
« Mon école étrange est une école qui va me faire prendre des cours passionnants sur les différents sortilèges qui existent, leurs moyens de guérisons, la façon de créer un sort selon son but, les... »
« Oui, c'est bien ce que je disais Mione, c'est étrange et incompréhensible pour les pauvres gens comme moi. » S'esclaffa-t-il.
Hermione se leva et fit semblant de vouloir le frapper en criant après lui alors qu'il s'enfuyait en riant de l'appartement qu'elle occupait depuis quelques semaines.
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Dans la cuisine du Square Grimaud, Harry attrapa la lettre du Ministère et la relu une énième fois, tentant de deviner ce que lui voulait Kingsley. Un « entretien ministériel ». Rien que le mot lui donnait envie de monter dans sa chambre, s'enfouir sous sa couette et ne pas sortir pour y aller.
Il sentait que ce n'était pas bon pour lui. Toutes les idées que les Ministres avaient eu et où il apparaissait n'étaient jamais bonnes pour lui.
En fait, si ça ne tenait qu'à lui, il se retirerait dans un lieu calme et éloigné – très éloigné, du genre grotte en Sibérie ou maison dans le fin fond de l'Australie; ça, ça lui semblait assez éloigné – où les hiboux ne pourraient pas le trouver et où il ne recevrait donc aucune lettre pour un « entretien ministériel ». Entretien où il n'avait aucune envie d'aller, mais où il irait quand même puisqu'il était Harry Potter - le Survivant, le Sauveur, l'Élu, Le-Garçon-Qui-A-Tué-Celui-Dont-On-Ne-Devait-Pas-Prononcer-Le-Nom ou un tas d'autres surnoms tous plus idiots les uns que les autres (quoique Harry avouait une légère préférence pour le dernier ; il avait le temps de disparaître en courant avant qu'on ait fini de le prononcer) - et qu'on attendait de lui qu'il soit super ami avec les Ministres qui allaient remettre le monde en place maintenant que l'autre tyran avait passé la baguette à gauche.
Harry cherchait donc ce qui faisait que Kingsley - récemment promu Ministre, puisqu'on avait besoin de quelqu'un avec un cerveau un minimum rempli pour remettre en marche le Ministère autrefois un peu trop corrompu - lui demandait d'aller le voir. Durant les trois mois passés depuis la chute du Lord, il avait déjà reçu toutes les distinctions possibles, et il doutait qu'on en ait créé une nouvelle juste pour lui, et avait paru à assez de fêtes données en son honneur pour espérer qu'on lui foute la paix quelques semaines. Quelques mois, dans ses grands élans
La seule idée qui venait à Harry, c'était que Kingsley devait avoir besoin de lui. Il avait fait parti de l'Ordre et savait que tout ce qu'Harry souhaitait, c'était être tranquille. Donc, pour sortir Harry du clame relatif dans lequel il vivait ces derniers temps, il devait avoir besoin de son aide. C'était quelque chose dont Harry n'avait vraiment pas envie ; aider. Il considérait qu'il en avait assez fait en tuant Voldemort, et il apprécierait qu'on désigne d'autres bonnes poires pour aider le Ministère. Malheureusement, c'était lui l'idole du monde sorcier. Pour son plus grand bonheur, bien sûr.
Harry replia la lettre et jeta à peine un regard à la cuisine vide avant d'aller chercher son manteau. Le seul moyen de savoir ce qui l'attendait, c'était d'aller à ce foutu entretien. Il avait toujours le droit de refuser ce qui lui serait demandé... Enfin, il espérait l'avoir.
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Il transplana directement dans le hall du Ministère. Immédiatement, il baissa la tête et arrangea ses cheveux pour qu'ils lui tombent devant les yeux. L'avantage d'avoir une crinière indomptable comme la sienne, c'était qu'elle pouvait tout de même cacher sa cicatrice bien trop reconnaissable quand il en avait besoin.
Il frissonna légèrement lorsque quelqu'un le frôla. Il sortait peu ces derniers temps. Sortir l'obligeait à se camoufler pour ne pas être reconnu. Sans vouloir faire preuve de fausse modestie, il fallait avouer qu'une sortie de sa part créait un vent de folie. Il avait cessé de compter le nombre de personnes qui se jetaient sur lui lorsque deux sœurs jumelles (les cinquante et unième et cinquante deuxième) l'avaient fait en tentant de lui voler une mèche de cheveux... et son T-shirt. Ça l'avait sérieusement fait flipper.
Suivant le mouvement de la foule, il se dirigea vers les ascenseurs sans se faire remarquer. Écrasé par un homme de près de deux mètres de haut, il réussit à grand peine à appuyer sur le bouton pour monter à l'étage du Premier Ministre.
L'homme qui le collait totalement contre un des côtés de l'appareil le regarda d'un air soupçonneux, comme s'il ne croyait pas qu'un gamin de moins de vingt ans - et échevelé comme si un oiseau avait fait son nid sur sa tête - puisse avoir accès au bureau du Premier Ministre.
Alors que l'ascenseur s'enfonçait dans le sous-sol de Londres, des gens en sortaient et Harry réussit à s'extirper de son coin de l'élévateur pour respirer avant de mourir d'asphyxie. Il se plaça devant les battants en voyant qu'il s'approchait de son but. L'appareil eut brusquement une secousse et s'immobilisa.
Quelques minutes passèrent dans le silence, chacun regardant son voisin comme s'il détenait la clé qui ferait redémarrer le mécanisme magique, puis une femme âgée située à sa droite se mit à paniquer. Elle tituba et s'accrocha au bras d'Harry pour ne pas tomber. Toujours suspendue au brun, elle commença à parler d'une voix nerveuse et laissa échapper qu'elle était claustrophobe. L'homme de deux mètres fusilla Harry du regard et attrapa la femme pour la forcer à s'asseoir et à respirer tranquillement.
Harry se recula en se demandant que faire quand une nouvelle secousse eut lieu et remit l'ascenseur en marche. Le soupir de soulagement de la vieille femme dût s'entendre jusque le fin fond du Sahara.
tranquillement.
Harry leva la tête et regarda les chiffres défiler, approchant rapidement de l'étage où il allait. La femme, voyant arriver la fin de son supplice, se calma et se releva, puis regarda étrangement les gens présents dans la cabine. Son regard tomba sur Harry et elle fronça les yeux en le voyant.
Harry baissa ensuite la tête lorsque le panneau au dessus de la porte arriva sur l'étage où était Kingsley. Il s'avança vers les portes qui commençaient à s'ouvrir quand la femme face à lui ouvrit de grands yeux en reconnaissant la marque sur son front, désormais dévoilée car ses cheveux avaient glissé quand il avait levé la tête.
« C'est Harry Potter ! » S'écria-t-elle, hystérique.
Aussitôt, tous les gens présents se tournèrent d'un seul bloc vers lui.
Harry laissa tomber ses bonnes manières et poussa la femme qui était sur son chemin. Il sauta hors de l'appareil dès que les portes le lui permirent et partit en courant comme une flèche dans les couloirs alors que les autres se mettaient à le suivre.
Sans connaître l'étage, il tourna au premier virage qu'il trouva, manquant de s'étaler la tête la première sur la luxueuse moquette, mais se rattrapa au dernier moment, et se précipita dans une pièce sur sa gauche. D'un geste vif, il sortit sa baguette et jeta un Collaporta, espérant que ça suffirait à les stopper le temps que le service de sécurité les arrête.
Il appuya sa tête contre la porte et poussa un soupir de désespoir. Serait-ce toujours ainsi ? Ne pouvait-il pas juste vivre comme un citoyen normal ? Derrière le battant de bois, il entendit des pas et se dit que les gens devaient être passés, que dans quelques minutes il pourrait sortir. Puis les pas revirent vers lui et s'arrêtèrent près de la porte.
« Quelqu'un l'a vu entrer ici ! » S'exclama un homme.
« Allez-y, je veux le voir ! » Réclama un autre.
« Vous croyez que je pourrais avoir une photo dédicacée ? C'est pour mes petits-enfants ! » Dit une femme qu'il reconnu comme la claustrophobe de l'ascenseur.
Il soupira de nouveau et se tourna vers la pièce, se sentant vraiment ravi en constatant que c'était un bureau vide. Il n'imaginait pas la honte s'il s'était réfugié dans un bureau où quelqu'un était présent et qu'il avait dû s'expliquer. Ou s'il était tombé sur un bureau occupé par des fonctionnaires très occupés...
Fred et Georges lui avait raconté la fois où ils avaient dû venir pour régler un problème quelconque avec leur magasin et qu'ils étaient rentrés dans le bureau de la personne qu'ils devaient voir sans frapper et sans être annoncés puisque la secrétaire était absente. Ils avaient retrouvé la secrétaire, qui avait visiblement autre chose que des clients à gérer pour son patron.
Mais bon, Harry n'était pas sûr de devoir faire entièrement confiance aux récits des jumeaux. Il leur arrivait d'en rajouter un peu de temps à autre... Voire très souvent.
Sortant de ses pensées, Harry se rendit compte que le bruit de l'autre côté de la porte s'était calmé et qu'on criait désormais son nom.
« C'est bon Harry ! Tu peux sortir ! » S'écria une voix qu'il reconnu.
Avec prudence, il ouvrit la porte et sortit juste sa tête.
« Kingsley ? » Demanda-t-il.
Balayant les alentours du regard, à l'affût du moindre signe annonçant un hystérique près à se jeter sur lui, il reconnu le noir, entouré d'une demie douzaine d'hommes de la sécurité.
« Tu peux sortir, on les a fait partir. »
« Merci. » Soupira Harry en quittant entièrement la pièce vide.
« De rien. J'aurais dû envoyer quelqu'un te chercher en bas, ça aurait évité ce genre de désagréments. » Lui sourit son interlocuteur « Allez, viens avec moi. »
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Kingsley le fit pénétrer dans une pièce sobrement décorée et l'invita à prendre place dans un siège situé en face du bureau. Harry s'assit et fixa calmement le Ministre. Il l'avait peut être sauvé des hordes en furie, mais le brun n'oubliait pas ce pourquoi il était venu. Face à lui, le noir parut mal à l'aise.
« Tu veux boire quelque chose ? » Demanda-t-il pour briser le silence.
Toujours silencieux, Harry secoua négativement la tête. Kingsley se trémoussa sur son fauteuil, l'impassibilité d'Harry l'embarrassant. Harry prit peur en voyant cela. Jamais il n'aurait ne serait ce qu'imaginé voir Kingsley se trémousser. C'était mauvais signe. Très, très, très mauvais signe.
Déjà que s'être fait coursé dans les couloirs le mettait moyennement de bonne humeur, ce qui semblait l'attendre lui donnait juste envie de se lever, de faire demi-tour et d'aller s'enfermer chez lui en utilisant tous les sorts qu'il pourrait trouver dans la bibliothèque des Black pour être certain que le Ministère ne pourrait pas l'atteindre avant une bonne décennie.
Harry vit Kingsley se servir lui-même à boire et avaler cul-sec un verre qui semblait être autre chose que de l'eau.
« Tu te doutes que je ne t'ai pas appelé juste pour faire la conversation Harry... »
Nous y voilà. Harry se contenta de continuer à fixer Kingsley en affichant un air imperturbable et déconcertant.
« J'aurais... Quelque chose à te demander. »
L'homme se trémoussa de plus belle, semblant attendre à tout prix une réaction qui ne venait pas.
« Je... Tu comprends bien que cela ne me plait pas plus qu'à toi, mais dans ta position comme dans la mienne, il faut parfois faire des concessions... Je suis certain que tu comprends ça tout de même. »
Harry esquissa un sourire sans joie. Des concessions. Kingsley se moquait de lui, n'est-ce pas ?
« Euh... Sais-tu ce que sont devenus les Malefoy, Harry ? Pas le père, il est désormais à Azkaban tout le monde le sait, mais sa femme et son fils, Narcissa et Drago. »
À nouveau, Harry secoua la tête de façon négative. Ce qui était arrivé à Drago et Narcissa Malefoy ? À vrai dire, il s'en fichait. Ce petit con et sa mère pourrait bien crever la gueule ouverte qu'il ne s'en attristerait pas une seconde.
« Bon... Alors, tu dois te dire qu'ils étaient tout deux des Mangemorts. »
Encore une fois, Kingsley sembla attendre une réponse qui ne vint pas. Prenant cela pour une affirmation, il continua.
« Hum... Donc, tu as en partie raison. Drago a bien été marqué. C'est une longue histoire, que très peu de personnes connaissent et qui doit rester secrète. Il t'expliquera, mais.. »
« Il m'expliquera ? » Coupa Harry calmement.
Kingsley eut un brusque sursaut en entendant enfin la voix du brun.
« Oui... C'est de cela dont je voulais te parler. Nous.. Je... Enfin, les personnes au courant de cette affaire ont pensé à toi. »
« Pourquoi faire ? »
« Hum... Et bien... Comme je te l'ai dit, le cas Malefoy est compliqué, mais sache que le Ministère ne lui tient pas rigueur de son erreur de jeunesse. Les actions qu'il a accomplies par la suite font que son innocence n'est plus à prouver. Les Malefoy, puisque la guerre est finie, ont voulu revenir habiter dans leur demeure et voudraient pouvoir se promener comme des citoyens normaux. Cependant, comme je l'ai expliqué précédemment, leur histoire doit rester inconnue du public... Du moins pendant un certain temps. Le Ministère peut publiquement déclarer leur innocence, mais cela ne suffira pas. Tu connais la société, elle aura besoin de personnes à lyncher pour cette guerre qui a bien trop coûté. Il est évident que cela retombera sur la famille Malefoy. Sauf... » Kingsley trembla un peu et se servit un autre verre pour se donner du courage « Sauf si tu t'engages auprès d'eux. »
« M'engager ? » Demanda le brun, dont la voix restait calme alors que ses yeux flamboyaient de colère, faisant frissonner Kingsley qui en était à se maudire pour avoir accepté ce poste et ses responsabilités et qui aurait donné n'importe quoi pour être en ce moment n'importe où sur Terre, tant que ce n'était pas face à un Harry Potter en colère.
« Oui... Je.. Nous.. Enfin... Il faudrait que tu ailles vivre chez eux. » Lâcha alors le noir.
Les mains d'Harry se crispèrent sur les accoudoirs.
« Vous voulez que j'aille vivre chez le fils d'un Mangemort qui s'est amusé à me pourrir la vie pendant les six années que j'ai passées à Poudlard ? Chez un homme qui insultait mes amis à chaque fois qu'il les croisait ? Avez-vous la moindre idée du nombre de fois où j'ai vu Hermione se retenir de pleurer quand il la traitait de Sang-de-Bourbe ? De combien de fois j'ai dû retenir Ron de se jeter sur lui et lui détruire sa petite tête de fils-à-papa, alors que je voulais faire exactement la même chose ? Vous voulez que je fasse cela ? Juste parce que vous avez besoin de moi ? Kingsley, malgré tout le respect que je vous dois, allez vous faire foutre. Je ne le ferais pas. Ni pour vous, ni pour les sorciers, ni pour lui, ni pour personne. Me suis-je bien fait comprendre ? »
Face à lui, Kingsley déglutit faiblement. Harry ne le savait pas, mais il était plutôt effrayant quand il s'y mettait.
« Harry... » Se reprit le Ministre « Je.. Je comprends ta colère. Je comprends que tu ne veuilles pas. Mais... Écoute, à ta place, je ferais la même chose. Cette idée n'est pas la mienne, je ne la juge pas parfaite... Cependant, elle est la meilleure que l'on ait. Il ne s'agit pas juste de toi, de Drago Malefoy et d'une vieille querelle d'adolescent, même si pas si vieille que ça. Tu n'as peut être que dix-huit ans, mais tu es plus adulte que de nombreux adultes. Alors réfléchis à tout ça. La société a besoin d'être guidée. Elle a besoin qu'on lui montre que, pour se sortir de cette guerre, il ne faut pas se mettre à haïr des gens dont le seul tord est d'être né dans la mauvaise famille, mais accepter et commencer à refaire nos vies avec ces gens. Je ne te demande pas de te sacrifier encore une fois. Tu l'as déjà bien assez fait. Je te demande de réfléchir à tout ça. Tu as grandis dans un monde en guerre, tu as grandis dans une guerre dont tu étais le héros. Tu as perdu ton enfance avec cette guerre Harry, une guerre créée par le racisme le plus virulent qui soit. Veux-tu réellement que les enfants qui naissent, maintenant que la guerre est passée, soient élevés dans la haine de gens comme les Malefoy, qui ont souffert dans cette guerre, mais qui sont vus comme coupables à cause de leur filiation ? Réfléchis à ça Harry. Réfléchis-y avant de me donner une réponse définitive. »
Harry secoua encore une fois la tête, laissant apparaître un sourire amusé.
« Y réfléchir ? C'est déjà tout fait. J'ai assez donné au monde, qu'il se débrouille seul maintenant Kingsley. Je veux juste vivre tranquillement. » Dit-il en se relevant.
« Harry... » Soupira Kingsley « Je ne pense pas pouvoir comprendre à quel point cette guerre t'a touché, ni à quel point nous devons t'être reconnaissants pour ce que tu as fait. Je pense que personne ne le peut, sauf peut être Hermione et Ron, parce qu'ils te connaissent mieux que quiconque et étaient avec toi tout le temps... Mais s'il y a une chose que je peux comprendre, c'est que désormais, tu veuilles vivre. Tu veux pouvoir sortir dans la rue sans que l'on se jette sur toi pour t'arracher une mèche de cheveux, une dédicace... ou ton T-shirt. » Ajouta-t-il en laissant transparaître une touche d'amusement « Alors réfléchis tout de même à ma proposition. Pas par rapport au monde, mais à toi. Songes que le Ministère te doit beaucoup, et que si tu acceptes il te devra encore plus. Songes qu'il sera bien plus enclin à accepter tes demandes si tu fais semblant d'être leur nouvelle marionnette médiatique. Le Ministère est pourri jusque la moelle, tires-en avantage. Je sais que ce qui t'importe, ce n'est pas toi, mais les autres. Ceux qui te sont chers. Alors, utilise cet avantage pour eux. De plus... Si les gens se jettent sur toi, ils ne le feront jamais sur un Malefoy. Même si tu te promènes avec lui. Ça peut parfois être utile de se balader avec un grand méchant Harry. Songes-y sérieusement, prend ton temps, puis reviens me voir. »
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D'un pas précipité, Harry sorti du Ministère et transplana immédiatement.
Kingsley lui faisait quoi là ? Sois un gentil garçon et tu auras un cadeau. C'était ça le nouveau deal, il faisait ce que voulait le Ministère juste parce qu'on lui promettait monts et merveilles ? Par Merlin, n'avait-on pas envoyé Kingsley au Ministère justement pour arrêter ce genre de manœuvre pour manipuler l'opinion publique ?
Harry se laissa tomber sur l'un des bancs du parc où il s'était réfugié. Peut être devrait-il couper tout lien avec les sorciers ? Au moins, chez les moldus, on ne se jetait pas sur lui à chaque coin de rue. Au pire, il avait le droit aux œillades plus que suggestives des femmes qui, selon Ginny la psychologue, "trouvaient son air négligé et son regard séducteur plus qu'appétissants".
Au moins, si celles là voulaient lui prendre son T-shirt, elles auraient une raison autre que le fait qu'il ait tué un homme.
En quoi les gens trouvaient-ils cela extraordinaire ? Harry avait tué un homme. Certes, il n'avait pas lui-même lancé le sort, mais le résultat était le même. Certes, il n'était pas délibérément assassin, mais il devait quand même vivre avec le dernier regard effrayé de Lord Voldemort devant sa mort sur la conscience.
Harry s'était fait meurtrier.
Et pour cela, on l'acclamait. On se jetait sur lui. On voulait ses photos, ses dédicaces. On voulait son T-shirt.
Il lui arrivait de faire des cauchemars dans lesquels il revoyait ce moment fatidique. À chaque fois, il se réveillait en sursaut et courait vomir. C'était la seule chose que ça lui inspirait lui.
Le monde était euphorique, il l'avait sauvé. Lui était dégoûté, il avait tué.
Tous ne voyaient que la façade heureuse de Harry. Celle qu'il avait construite pendant des années, celle qu'il laissait voir.
Personne ne voyait que derrière, il y avait un homme. Il n'était qu'un homme. Quelqu'un avec ses peurs, ses envies et sa vie. Quelqu'un de faible. Quelqu'un qui avait vécu, pendant sept années, une guerre dans laquelle on l'avait enrôlé contre sa volonté.
Oui, il avait tué. Il était un héros. Il était une idole.
Mais il était aussi une personne.
Avec ses doutes et ses faiblesses. Ce que personne ne remarquait.
Harry ferma les yeux. Seul. Il était seul. Désespérément seul. Oui, il avait Ron et Hermione. Oui, il avait les Weasley. Oui, il avait le monde sorcier. Tous feraient n'importe quoi pour lui.
Pourtant il était seul. Personne ne pouvait réellement comprendre. S'engager dans quelque chose qu'on voudrait fuir. S'engager dans une guerre, alors qu'on a déjà trop perdu. Personne ne comprenait ce qu'il ressentait. Tous compatissaient, mais personne ne comprenait.
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« Monsieur. » Chuchota une voix près de son oreille.
Harry grogna sans bouger.
« Monsieur ? Monsieur, réveille-toi ! »
Il ouvrit les yeux subitement. Et poussa un cri en tombant du banc.
Allongé sur le dos, il posa une main sur son cœur qui battait à la chamade et respira un bon coup avant de regarder la cause de sa peur.
Un garçon d'environ huit ans se tenait debout à côté de lui et le dévisageait étrangement. De nouveau, Harry respira en tentant d'oublier que ce gosse l'avait fait crier comme une fillette lorsqu'il s'était réveillé et avait vu son visage à moins de dix centimètres du sien.
« Oui, qu'est-ce qu'il y a, petit ? » Demanda finalement Harry, lorsqu'il eut reprit une respiration normale.
« Je suis pas petit ! » S'énerva-t-il « Et la nuit va bientôt tomber, alors tu dois rentrer chez toi Monsieur. »
« Merci de m'avoir réveillé alors. » Dit Harry en voyant qu'en effet, le soleil commençait à baisser « Mais dit moi petit, ta Maman elle ne t'a pas dit de ne pas parler aux inconnus ? »
« Je suis pas petit ! Je fais déjà de la magie moi ! J'irais bientôt à Poudlard ! » S'écria-t-il avant de poser une main sur sa bouche et d'ouvrir de grands yeux.
« Oh, tu es un sorcier alors ? » Comprit Harry.
« Vi. Toi aussi Monsieur ? »
« Oui. Mais qu'est-ce que tu fais là si tu es un sorcier ? »
« Mon Papa il est moldu, alors il m'emmène ici. On venait souvent avec Maman. Maintenant, Maman elle est morte. Y a des méchants Mangemorts qui l'ont tuée. Mais Papa dit qu'elle reste toujours avec moi, pour veiller sur moi et voir comment je serais fort à Poudlard. Moi, je serais fort comme Harry Potter ! » Fit-il fièrement « Et je tuerais tous les Mangemorts qui restent et tous ceux qui sont méchants comme eux ! »
Harry cligna des yeux. Tuer... Ce gosse n'avait même pas dix ans, et il voulait déjà tuer. Doucement, il fit s'asseoir le petit sur ses genoux.
« Écoute moi bien, moi aussi j'ai perdu ma Maman... »
« Des méchants Mangemorts aussi ? »
« Oui, quelque chose comme ça... Mais il y a une chose que je sais, c'est que ta Maman, comme la mienne, elle ne veut pas que tu fasses quelque chose pour qu'elle soit fière de toi. Ce qu'elle veut, c'est que tu sois heureux. Il y a des métiers qui existent, qui te permettront de poursuivre les méchants pour les mettre en prison, si c'est ce que tu veux faire. Mais il ne faut pas les tuer, parce que, même si ce sont des méchants, tu iras en prison et tu ne seras pas heureux. Et si tu n'es pas heureux, alors ta Maman ne sera pas heureuse, là où elle est. »
« Je dois pas tuer les méchants qui restent ? » Demanda naïvement l'enfant.
« Non. Ce que tu dois faire, c'est vivre ta vie et profiter de ton Papa, parce que lui il est encore en vie. Il ne faut pas oublier ta Maman, mais il faut être heureux, même sans elle, même sans tuer les méchants. D'accord ? »
« Vi. D'accord. » Acquiesça le plus jeune en secouant la tête avec vigueur.
« Bien, tu sais où est ton Papa ? »
« Vi, il arrive là bas, tu vois Monsieur ? » Demanda-t-il en montrant une direction « Il est allé chercher des éclairs au chocolat pour ce soir. C'est mon dessert préféré. »
« Bien. Alors va le retrouver. Va manger ton éclair. »
« D'accord... »
L'enfant descendit des genoux d'Harry et commença à partir. Au bout de quelques pas, il fit demi-tour et revint voir le brun.
« Dit Monsieur... »
« Oui ? » L'encouragea Harry.
« Comment tu t'appelles Monsieur ? »
« Harry. »
« D'accord Monsieur Harry. Merci. » Dit-il avant de poser sa bouche sur la joue du brun.
Harry le regarda partir en courant vers son père en affichant un sourire triste. Même pas dix ans et déjà la vengeance dans le crâne... Lorsque le jeune atteignit son père et se tourna vers lui en lui faisant coucou de la main, Harry se releva et partit dans la direction opposée.
Sans lui, ce gosse aurait passé des années avec cette même idée en tête. Combien étaient encore comme lui, orphelins et voulant rendre leurs parents fiers par le meurtre ? Combien étaient prêt, par naïveté, à retomber dans un massacre vengeur ?
C'était un cycle sans fin qui commencerait par là. Pour se venger, on blâmerait des innocents. Les innocents apprendraient donc à leurs enfants que ceux qui les blâmaient étaient méchants. Les enfants éduqués le penseraient toute leur vie, se comportant de façon agressive face à eux, engrangeant de nouveaux combats...
Harry s'arrêta au beau milieu d'une rue en prenant conscience de ses pensées. Putain de Gryffondor qu'il était. À cause de ce gosse, de son envie de rendre fier son père vivant et sa mère décédée, et de tous les autres gamins orphelins qui pensaient comme lui, il allait accepter cette foutue idée.
0O0
Je sais, je sais... J'avais dit que je mettrais pas trop de fins sadiques... Mais c'est pas sadique ça enfin ! C'est juste euh... Une jolie façon de finir le début ! Comment ça que je suis pas claire ? Comment ça ? Je vous enquiquine tous ! Et j'arrêterais pas !
Enfin *Prend ses grands yeux de chien battu* un gentil lecteur pourrait-il me laisser une review ?
Allez, une review et je vous laisse le droit d'aller jouer au gentil gosse orphelin qui fait des bisoux à Harry ! Si vous préférez lui coller une baffe pour qu'il accepte d'aller aider Drago, vous pouvez le faire aussi, mais dans ce cas je vous interdit de me traiter de sadique...
Audace, qui veut des reviews pour connaître vos premières impressions sur ce début !
