Chapitre I:
Dans un après-midi des plus ennuyeux, une jeune fille décida de s'installer dans l'allée principale de son lycée. C'était dans cette allée que les plus beaux cerisier en fleurs laissaient s'échapper de subtile pétales qui étaient, elles, embrassées par une légère brise printanière. Un spectacle des plus beau mais si commun, si anodin. Elle commença à déguster ce qui lui servait de repas avec pour accompagnement une musique silencieuse, un calme presque parfait si ce n'est le frottement des branches entre elles. C'était un des rares plaisirs qu'elle s'accordait, loin de la folie humaine. Celle qu'elle tente de fuir n'est autre que la folie de jeunes filles idolatrices, prêtes à tout pour acquérir un regard, un sourire, une tendre parole de cette dernière.
Ses chaussures étaient en daim de couleur marron, ses chaussettes étaient hautes et noir avec une bande blanche à leurs extrémités. Ses jambes étaient fines et bien dessinées. Sa jupe était noir tandis que sa chemise était blanche, elle portait un nœud rouge qui, lui aussi, avait une bande blanche à ses extrémités. Ce dernier était juxtaposé à une veste couleur crème. Sa chevelure châtain clair sciait à ravir à la couleur de ses yeux, qui, en somme, était très peu commun comme couleur, on pourrait la définir comme étant le reflet de la passion elle même. Son uniforme scolaire se démarquait des autres, pour cause, elle était en dernière année de lycée dans l'académie Fûka, mais surtout elle était la présidente du conseil des étudiants. Malgré son jeune âge elle semblait bien plus femme que la plupart des enseignantes, autant par sa beauté, que par son parlé voir même ses manières digne des plus grands aristocrates des siècles passés.
Cette scène pourtant si banale, qu'est de voir une jeune femme profitant d'un après-midi ensoleillé tout en dégustant son repas, ne l'était pas tellement face à ce chef-d'œuvre divin. Une quiétude s'empara de plusieurs passant face à ce spectacle.
Mais une jeune fille sema le trouble en une fraction de seconde. Elle portait des converse violettes, les même chaussettes hautes et la même jupe noir que la présidente. Cela dit, elle ne portait pas de chemise, ni même de nœud autour du cou, mais un pull couleur givre avec la veste scolaire de tout les autres étudiants, c'est à dire orange avec une pointe de crème sur les manches et dans son revers. Sa chevelure était d'un brun nuit laissant paraître des reflets bleu marine, ses yeux, eux aussi, n'avait rien d'une couleur commune, un vert qui ne ressemblait à aucun autre vert. Il était plus foncé que le péridot mais plus clair que l'émeraude, un regard que plus d'un ont désignés comme étant «le regard glacé d'une pierre précieuse encore inconnue». Un nom bien long, mais impossible à raccourcir tant cela s'accordait à son physique et sa personnalité. Sur son skateboard elle déboula sans crier gare dans l'allée - voguant à toute vitesse tel un tsunami - dans sa course, elle redonnait vie aux pétales étalées au sol, une seconde chance de danser en osmose avec leurs congénères.
- NATSUKI!
ce cri perça, non seulement, le silence mais aussi le tympan de toutes personnes se trouvant à moins de 50km de ce dernier. Le visage qui semblait si confiant de la brune se transforma en une fraction de seconde en regard terrorisé. Priant pour que la bête sauvage qui était à ses trousse n'arrive jamais! Oh grand jamais! A porter d'elle. Accélérant de plus en plus pour échapper à son assaillant créant une distance qui, pour toute personne humainement normale, était suffisante. Mais quelle erreur stupide que de croire que cette folle furieuse, aux poumons et aux cordes vocale surdéveloppées, puisse être distancée aussi facilement!
- JE TE JURE QUE TU NE PAYES RIEN POUR ATTENDRE!
Ah? Elle abandonne? Jour de chance! Merci mon dieu! A croire que le comité exécutif n'a rien d'autre à faire de sa journée... Juste une matinée d'absence et un skateboard ne devraient pas la mettre autant à cran. Franchement...
Quand elle se rendit compte de la présence d'une tiers personne, elle bascula brutalement avant de terminer sa course dans l'un des buissons, buisson qui était drôlement confortable. La jeune femme qui buvait dès à présent son thé ne put retenir un léger mais néanmoins audible rire. Natsuki se releva assez rapidement et dévisageât cruellement celle qui riait de son malheur.
-C'est pas très sympa de rire du malheur des autres.
-Excuse moi dans ce cas, un sourire vint clôturer ces douces paroles qui, étrangement, firent rougir l'accidentée.
-Hum... elle prit son skateboard afin de terminer sa course jusqu'à l'établissement.
-Natsuki, c'est bien ça?
-Ça dépend. C'est pour quoi?
-Je suis Fujino Shizu...
-Je sais déjà qui tu es.
-Oh. Moi je ne sais pas qui tu es, mais, cela dit, j'aimerais réparer ce tord.
-Pourquoi est-ce que tu me parles exactement?
-Dois-je avoir une quelconque raison pour cela?
-Je suppose que non...
-Bien dans ce cas, voudrais-tu une tasse de thé? Puisque tu ne m'as pas l'air blessée.
-Je vais bien et non merci. Je ne me vois pas prendre le thé tranquillement tout en sachant que cette folle de Suzushiro me poursuit.
-Ara, c'est parce qu'il est interdit de faire du skateboard dans l'enceinte de l'établissement. Suzushiro-san ne fait que son devoir.
-Possible, mais je ne perdrais pas, pour autant, mon temps avec toi, elle tourna alors les talons laissant une Shizuru bien perplexe et stupéfaite par cette rencontre des plus surprenante.
-Voilà quelque chose de tout à fait plaisant. Natsuki...
Quand sonna le début des cours, Natsuki ne put retenir un terrible bâillement.
-Le cours n'a même pas commencé et tu bâilles déjà? Franchement, Natsuki tu ne changeras jamais...
-Oi! C'est pas de ma faute si restée assise à écouter quelqu'un parler n'est pas mon fort. Après tout qui s'intéresse à la vie de tel ou tel personne? C'est pas comme si j'allais les rencontrer, parce que premièrement ils sont mort et deuxièmement ils avaient tous un ego sur-dimensionnés donc ils mourraient tous bien jeunes. Et tout ça de façon inutile... Rien que d'y penser j'ai envie de...
S'en suivit un terrible bâillement et un énorme bruit. Le cahier que tenait en main le professeur d'histoire claqua froidement sur le haut de la tête de Natsuki.
-Désolé, c'est tous les gens qui sont morts de façon «inutile» qui se sont manifestés dans mon bras!
La blessée caressa délicatement le haut de sa tête, une larme au coin de l'œil.
-Bien tout le monde! Le cours débute alors tous à vos places! Vu qu'aujourd'hui nous avons une invitée très particulière j'aimerais que tout le monde l'applaudisse!
Tous étaient étonnés par cette annonce, du moins quelques secondes.
-KUGA NATSUKI s'est ENFIN décidé à venir en cours! Applaudissez là bien fort je vous prie!
-Hey! C'est pas comme si je venais jamais!
-Ah oui? Comment je m'appelle alors?
-Sérieusement?... Ben euh... Su...Sugu...Suguru...Mo...ou Mido... Suguru Modiro!
-Suguira Midori! SUGUIRA MIDORI!
-Ça va, ça va! C'est pas la peine de hurler... C'est pas comme si vous aviez fait quelque chose d'extraordinaire dans la vie non plus...
-Pourquoi tu retiens le noms de personne connues maintenant?
-Seulement les plus notables...
Cette fois-ci Natsuki ne reçut non pas, un coup de cahier, ni même une craie en pleine figure.. Non cette fois-ci c'était plus...Gros et plus... Lourd... Bien plus gros et plus lourd que les deux réunis.
-Non...Mais... tenta d'articuler notre héroïne au souffle littéralement couper.
-Ça va pas de sauter sur moi comme ça! Y a agression physique envers un élève là!
-Tu n'auras qu'à allée te plaindre à ces gens «célèbres» que tu sembles connaître!
Suguira Midori n'était pas un simple professeur. Tout aussi forte et énergique qu'un adolescent en pleine puberté, elle fit une prise de judo à Natsuki qui se retrouva à terre sans rien comprendre. Une fois sa prise relâchée, la blessée se releva avec difficulté et mit sa table en place, tandis que Suguira-sensei continua le cours comme si tout ceci était dans l'ordre naturel des choses. Sa camarade de classe regardait avec lassitude la scène qui n'avait plus rien de surprenant face aux deux caractères fort qu'arborait fièrement et son professeur et sa camarade.
-Dis Natsuki, pourquoi tu n'étais pas là ce matin?
-J'avais des choses à faire.
-Du genre dormir?
-Entre autre! Pourquoi cet interrogatoire Mai?
-Parce que je m'inquiète pour toi, tu ne vas pas décrocher ton diplôme ou même avoir une vie convenable si tu continues comme ça.
-Euh... Mai...?
-Je sais... J'agis encore comme si j'étais ta mère, mais je m'inquiète vraiment pour toi.
-Je sais, merci Mai.
Une craie mis un terme à la conversation, Suguira-sensei visa à la perfection le front de Natsuki.
-NON MAIS ÇA VA PAS? Hors d'elle Natsuki ne put s'empêcher de foncer tête baissée sur son professeur, Mai la retint tant bien que mal.
-Lâche moi Mai! Elle va finir par me tuer avant la fin du cours si je l'a tue pas avant!
-Calme toi Natsuki!
-Oui calme toi Natsuki, pourquoi tant de haine? Dit le professeur sur un ton faussement outré par tant de violence.
-Regarde! Elle se fout de moi! Lâche moi!
-Mooooh! Natsuki plus de mayo!
La phrase choque que personnes ne compris sauf l'intéressée. Natsuki s'assied alors comme si rien ne s'était passé, elle arbora un visage neutre. Ouvrant même son cahier et sa trousse pour écrire. Une scène bien étrange, l'impression même d'être face à une scène de théâtre, voir pire... Une aliénée qu'on avait menacée de lui retirer ses drogues si jamais elle n'obéissait pas. Même le professeur n'y croyait pas ses yeux, elle bafouilla quelques mots incompréhensible avant de reprendre son cours.
La sonnerie vint libérer Natsuki de son joug. Elle s'empressa de quitter les lieux mais une foule l'empêcha de passer et de savourer pleinement sa liberté. Une jeune femme, entourée de ses groupies, attendait devant la salle de classe, les cris strident forcèrent Natsuki à mettre ses mains sur ses oreilles tandis que la jeune présidente s'avança vers celle qu'elle avait rencontrée quelques heures plus tôt.
-Kuga Natsuki, classe 2.2, 16ans, 1.60cm, 47kg, groupe sanguin A, mensuration 82,57,83 née le 15 Août. C'est bien ça?
A cet instant personne n'aurait pu décrire le visage de Natsuki, elle semblait surprise et horrifiée.
-Mais... ONT DONNE PAS DE DÉTAILS AUSSI PERSONNEL A TUE TÊTE DEVANT TOUT LE MONDE!
-Ara,Natsuki crie beaucoup... Je voulais juste vérifiée si mes informations étaient correctes.
-Mais... Mais...!
-Je suppose qu'elles le sont vu ta réaction. Natsuki agrippa le bras de la présidente la forçant ainsi à la suivre loin de la foule.
-Natsuki est si brutale, elle pourrait être plus douce avec moi quand même. Elle ne put retenir un rougissement face à la voix sensuelle qu'avait prit sa captive. Ce qui n'échappa pas à Shizuru.
-Natsuki serait-elle sous mon charme aussi? dit-elle en arborant un sourire taquin, ce qui n'était pas du goût de celle qu'on taquinait.
-Bon qu'est-ce que tu veux? Pourquoi tu as fais des recherches sur moi?
-Je t'avais dis que je voulais remédier à mon ignorance.
-Et je t'avais dis que je ne voulais pas perdre mon temps avec toi.
-Ara, Natsuki est bien froide et cruelle avec moi... Aurais-je fais quelque chose de mal pour attiser ta colère...? sa voix laissait transparaître la tristesse, elle mit alors ses mains sur son visage puis commença à sangloter.
-Oi! Pleurs pas! Désolée, désolée je voulais pas te rendre triste en disant ça! Allez souris!
-Vrai...Vraiment?
-Oui! Regarde!HA HA HA! Je rigole moi! Alors rigole aussi! HA HA HA! elle savait qu'elle devait paraître bien stupide mais surtout elle savait qu'en temps normale elle aurait laissée tout autre personne pleurer, surtout pour si peu!
-D'accord. Shizuru affichait déjà un de ses plus beau sourire, ce qui fit vite déchanter la brune.
-Je rêve ou tu faisais exprès de pleurer?
-Plait-il?
-Ok... Bon sur-ce j'y vais.
-Attends Natsuki! Shizuru attrapa la manche de la brune la forçant ainsi à lui faire face.
-Quoi encore?
-Je suis désolée si je t'ai énervée... C'est juste que j'aimerais vraiment apprendre à te connaître.
Son regard appuyait ses paroles. Il paraissait brûlant de conviction, c'était ce qu'elle voulait, c'était ce qu'elle aurait.
-Shizuru-sama? Les deux protagoniste firent face à l'irruption de la trouble-fête.
-Que faites-vous...Là...
Elle s'aperçut que les deux jeunes filles se tenaient dorénavant la main. Suite à son irruption Shizuru laissa glisser inconsciemment sa main sur celle de Natsuki, quand cette dernière remarqua la main de la présidente sur la sienne, elle la retira et s'en alla sans regarder en arrière.
-Ara Tomoe. En quoi puis-je t'être utile?
La soirée s'annonçait douce, le soleil commençait à décliner, mais Natsuki continuait de slalomer entre boutiques et voitures afin d'atteindre son repère. Elle ne cherchait pas à rentrée chez elle mais bien à atteindre un immeuble encore en construction, à cette heure-ci les employés devaient tous être chez eux. Enfin arrivée à destination elle monta dans l'immeuble et s'installa sur une poutre encore vide de cloison, elle aimait cette sensation de vide tout autour d'elle. La perte de sa famille l'avait rendue solitaire, elle préférait se recroqueviller sur elle-même plutôt que de laisser une chose aussi stupide que l'attachement la détruire à nouveau. Mais son moment de paix ne put durer suite à la présence d'un couple qui avait décidé de faire de cet immeuble vide le lieu de leur prochain câlin. Natsuki décida de quitter les lieux, elle reviendrait ici un autre jour, un jour où ils ne seront pas! Elle se faufilât entre planches et poutres pour atteindre discrètement la sortie quand elle reconnue l'uniforme de la jeune fille. Elle portait l'uniforme scolaire de Fûka.
L'uniforme qu'elle porte...Mais c'est... Non! Mais elle a quel âge cette gamine pour être au collège et venir dans ce genre d'endroit avec un mec plus vieux?
Elle décida par la suite de suivre ces deux amants afin de savoir ce qu'une jeune collégienne pouvait faire avec un homme d'environ 20ans. Non, elle voulait savoir ce qu'un homme de 20ans faisait avec une collégienne! Quand les choses commencèrent à être plus équivoque Natsuki eut un choix fatidique à faire.
Bon soit je fuis, soit je vomis, soit j'explose de rire... Une solution sur trois me garantie de vivre si jamais je reste là. Aaaah... Quelle horreur j'ai vue la langue! J'ai vue la langue! Faut vraiment que je parte d'ici!
Une fois arrivée chez elle, Natsuki prit une douche bien mérité et un repas baigné de mayonnaise.
