GÉNÉRIQUE

(IMAGES EN NOIR ET BLANC)

Une femme âgée (environ 80 ans) marche à l'aide d'une canne dans une cave sombre. Elle s'arrête près des fûts de chêne, en ouvre un et y introduit une substance.

Une voix d'homme l'appelle depuis le haut des marches.

VOIX

Maman, tu viens ? C'est l'heure d'écouter Radio Londres.

Un sourire se dessine sur le visage ridé. Elle referme le fût et s'en va rejoindre son fils.

En fond sonore, la radio crépite : « Ici Londres. Les Français parlent aux Français. Tout d'abord quelques messages personnels. Les sanglots longs des violons de l'automne, je répète, les sanglots longs des violons de l'automne, blessent mon cœur d'une langueur monotone, je répète, blessent mon cœur d'une langueur monotone. »

La caméra zoome arrière jusqu'à ce qu'on lise un écriteau sur l'avant de la maison.

« CHAMPAGNES COUDERC FILS ».

On retrouve cette femme âgée, quelques jours plus tard, voûtée, avec sa canne pour l'aider à marcher, épuisée de l'avoir fait, qui se rend malgré tout devant les fûts. Elle choisit celui de la cuvée 1944. Sur une petite table face aux fûts, elle dépose des éprouvettes et des ingrédients. Elle mélange les ingrédients au contenu des éprouvettes puis remue longuement afin de donner une apparence homogène au contenu. Une fois le mélange parfaitement obtenu, elle monte difficilement sur un tabouret, ouvre le clapet sur le dessus du fût qu'elle a choisi et insère ce qu'elle vient de fabriquer. Puis au moment de redescendre du tabouret, elle entend une voix allemande crier :

SOLDAT ALLEMAND

Frau Couderc, wo sind Sie ? Wir sollen Sie mit uns mitnehmen.

(VOST =Madame Couderc, où êtes-vous ? Nous devons vous emmener avec nous.)

Elle trébuche et tombe aux pieds du tabouret. Un soldat Allemand vient la relever et l'emmène avec lui sans aucun ménagement.


Aux environs de Londres, de nos jours…

(Intérieur Jour. Petit château Anglais. Une cour à l'ancienne où sont garées des Rolls'Royce, des Jaguars, des Bentley, des Porsche. Les femmes sont élégantes et les hommes distingués).

Emma et Steed participent à un gala de bienfaisance organisé par Lord Hamilton, une connaissance d'Emma. Lequel se précipite sur elle dès son arrivée.

LORD HAMILTON

Emma, très chère, quel bonheur de vous revoir.

EMMA

Lord Hamilton, laissez-moi vous présenter mon ami, John Steed.

LORD HAMILTON , dédaigneux

J'ai beaucoup entendu parler de vous, monsieur Steed.

STEED , tout sourire

En bien, je l'espère.

LORD HAMILTON, se tournant vers Emma

Savez-vous que votre ami ici présent a eu l'outrecuidance de séduire ma nièce par alliance ? Et juste après l'avoir séduite, il l'a éconduite.

EMMA, amusée

Quel âge avait votre nièce ?

LORD HAMILTON

22 ans. Et votre ami en avait presque 50 ! Vous devriez vous méfier de lui, ma chère. Cet homme est un vaurien.

EMMA, de plus en plus amusée

Je sais bien, my Lord. Mais soyez assuré que je ne crains absolument rien avec lui. Je suis immunisée contre son charme.

STEED

Il ne me reste plus qu'à aller séduire d'autres ravissantes jeunes femmes, dont je vois là-bas quelques spécimens attractifs. Si vous voulez bien m'excuser, Lord Hamilton, Emma…

Il fait mine de s'en aller sous le regard carrément outré du vieux Lord, quand Emma, pleurant presque de rire, le retient par le bras.

EMMA

Pas si vite, vilain garnement. Vous me laisseriez seule subir les assauts d'autres séducteurs dans votre genre ?

STEED

Cruel dilemme. Mais en bon chevalier servant que je suis, je vous sauverai, Milady. Je pourfendrai ces vautours attirés par votre délicate chair ferme et, disons-le, délicieusement appétissante. Ne pensez-vous pas, my Lord ?

LORD HAMILTON

Monsieur Steed, si ce n'était pour Emma, je vous ferais jeter dehors. Vos manières sont épouvantables.

Et le vieux Lord, toujours aussi outré, les abandonne à…leur fou rire naissant.

STEED, imitant le Lord

Vos manières sont épouvantables, monsieur Steed. Emma, franchement, vous êtes amie avec ce vestige de l'époque Victorienne ?

EMMA, riant de plus belle

John, soyez gentil, arrêtez le massacre ! C'était un ami de mon père.

STEED

Alors en ce cas…

Les enchères commencent par un lot de vases Ming. Steed et Emma essaient de retrouver leur sérieux en ce concentrant sur la vente et en buvant du champagne.

EMMA, murmurant à l'oreille de Steed

Vous souhaitez acheter quelque chose en particulier ?

STEED, murmurant à l'oreille d'Emma

Je n'ai pas lu le programme. Des choses intéressantes ?

EMMA, toujours murmurant

Je pense qu'un lot devrait attirer votre convoitise.

STEED

On vous a mise en vente ?

Emma se met à pouffer discrètement et manque de recracher son champagne.

EMMA

Soyez un peu sérieux !

Elle se colle quasiment à lui et les enchères continuent.

COMMISSAIRE PRISEUR

Voici le lot numéro 5 : une caisse de champagne millésimé 1944, de la maison « Champagnes Couderc Fils ». Ce champagne est une pièce unique dont l'histoire est directement rattachée à l'Histoire de France. La mise à prix pour la caisse de 6 bouteilles de ce millésime exceptionnel est de 1000 £.

L'enchère démarre et Steed, cette fois bien concentré, surenchérit. Les prix flambent vite, Lord Hamilton ayant décidé de jouer contre Steed.

STEED

Je propose 20 000 £. Lord Hamilton, vous dites mieux ?

LORD HAMILTON

25 000 £ et n'ayez pas l'audace de proposer davantage car vous vous ruineriez, monsieur Steed.

STEED, souriant

30 000 £.

Emma lui secoue le bras. Il se tourne vers elle.

EMMA, chuchotant

Auriez-vous perdu la tête ?

STEED

Je nous fais plaisir tout en servant une noble cause, non ? Allons, Emma, ne vous en faites pas. J'ai de quoi payer jusqu'à 100 000. Au-delà, mon banquier va faire un infarctus.

COMMISSAIRE PRISEUR

30 000 £, une fois… 30 000 £ deux fois…Lord Hamilton ?

Le Lord fait signe de la tête.

COMMISSAIRE PRISEUR

30 000 £ trois fois. La caisse de champagne est adjugée à Monsieur Steed. Avec nos remerciements, monsieur


MILLÉSIME MORTEL

Maison de Steed, plus tard dans la soirée.

(Intérieur nuit).

Emma et Steed se rendent dans le salon commun dès leur arrivée, Steed portant sa précieuse caisse qu'il dépose près du bar.

STEED

Et si nous goûtions ce champagne exceptionnel ?

EMMA

Vu le prix qu'il vous a coûté, vous ne préférez pas le mettre dans un coffre-fort ?

STEED

Certainement pas ! Tout ce que je possède comme biens est à la disposition de tous. L'argent qui dort ne sert à personne sinon aux banquiers. L'argent doit servir à vivre le mieux possible, Emma. Sans quoi, il servirait à quoi d'en avoir ? Posséder les choses c'est en profiter, pas les garder cachées.

Il ouvre la caisse, en sort une bouteille qu'il dépose sur la table du salon.

EMMA

Les années ne vous ont pas rendues plus sage.

STEED

Les années m'ont au contraire permis de comprendre qu'il m'en restait de moins en moins à vivre et que je ne devais rien gaspiller. Savourer chaque petit bonheur quotidien, c'est ça la sagesse.

EMMA

Avec Lord Hamilton, vous avez fait montre de cette immense sagesse, c'est certain.

STEED

Il m'a agressé !

EMMA

Vous avez bafoué l'honneur de sa famille en séduisant sa nièce.

STEED

Je n'ai jamais eu d'aventure avec une fille de 22 ans, du moins pas après mes 40 ans ! Et toutes les femmes que j'ai supposément séduites étaient volontaires.

EMMA

Je vous crois, John. Cependant, il est possible que la nièce du Lord ait eu le béguin pour vous et que vous l'ayez repoussée. Non ?

STEED

Est-ce réellement important ?

EMMA

Non, vous avez raison. Mais vous m'avez fait bien rire, vilain garnement.

STEED

Alors j'ai rempli ma mission du jour. Et à chaque mission réussie, que faisons-nous ?

EMMA

Nous dégustons une coupe de champagne.

STEED

De l'avantage de suivre scrupuleusement toutes les règles instaurées dans cette maison. Bon, je pense qu'elle est suffisamment reposée désormais.

Il va ouvrir la bouteille avec d'infinies précautions. Mais le bouchon saute plus vite que prévu, faisant couler un peu du breuvage en dehors des coupes. Ainsi que sur le pantalon de Steed.

EMMA, riant

Finalement, vous l'avez ouverte trop vite.

STEED, penaud

Reste à souhaiter qu'il soit bon.

Il tend une coupe à Emma et prend la sienne. Puis ils trinquent ensemble, tout en dégustant les premières gorgées.

EMMA

J'avoue que…il est parfait.

STEED

Il mérite le prix que je l'ai payé, alors ?

EMMA

Sans aller jusques là, mais oui, il est plutôt exceptionnel.

Elle termine sa première coupe sous le regard ravi de Steed et rajoute :

EMMA

Il a un arrière-goût de…je ne sais trop quoi…

STEED

Reviens-y, peut-être ?

EMMA

Certainement aussi, mais non, je pensais à quelque chose d'autre, un fond de mystère teinté de grande souffrance, tel un champagne qui fut laborieux à élaborer.

Il remplit leurs coupes de nouveau et étudie le breuvage.

STEED

Les bulles sont à peine perceptibles et toutefois bien présentes sous le palais. La robe légèrement ambrée lui confère une saveur unique. Sans doute élevé en fût de chêne à partir de cépages de Pinot Noir, de Chardonnay, de Pinot Meunier et probablement d'Arbanne.

EMMA

Je sens d'autres substances en plus de celles que vous venez d'énoncer. Peut-être du Petit Meslier que l'on retrouve dans ce léger goût d'agrumes.

Steed garde une gorgée en bouche, la faisant tourner sous sa langue afin d'en saisir la moindre subtilité.

STEED

Votre palais s'est sacrément affiné avec le temps. Je ne perçois pas ces notes d'agrumes.

EMMA

En revanche, ils n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère sur la chaptalisation et le dosage des sulfites.

STEED, étonné

Combien de coupes de champagne avez-vous bues chez Lord Hamilton ?

EMMA, s'asseyant

Une seule.

STEED

Seriez-vous déjà saoule ?

EMMA, essayant de se redresser

Je ne suis pas saoule…pas le moins du monde. Mais ce champagne est très alcoolisé.

STEED, déconcerté

Ou bien ai-je un problème latent d'alcoolisme, ou bien vous ne savez plus boire, Emma.

EMMA, vidant sa coupe d'une traite

Je…sais…boire…(Hic)

Elle s'arrête de parler et tente de se lever. Sa tête tourne et elle s'écroule sur le fauteuil. En panique soudaine, elle essaie d'expliquer à un Steed inquiet ce qui lui arrive.

EMMA

Je ne peux plus me lever, John. Qu'est-ce que j'ai ? Et qui est cette femme derrière vous ?

(On voit la vieille femme de 1944 apparaître dans la fenêtre derrière Steed. Incrustation d'images)

STEED, totalement perdu

Quelle femme ?

EMMA

Elle me sourit. Elle est âgée et voûtée et elle me parle en Français. Vous ne la voyez pas ? John, aidez-moi, elle veut…

STEED

Quoi, Emma ?

Elle le regarde, désemparée et ferme les yeux. Quand elle les réouvre, elle est prise de convulsions. Steed vient illico près d'elle et fait de son mieux pour la calmer.

STEED

Emma, tout va bien, je suis là.

EMMA

John…

STEED

Restez avec moi, Emma. Regardez-moi, ça va aller.

Elle essaye de faire ce qu'il demande, mais renonce finalement pour sombrer dans un sommeil comateux.

Il la soulève et la porte dans ses bras jusqu'à sa propre chambre. Celle d'Emma étant plus éloignée du salon. De là il téléphone aux secours. Quand une ambulance arrive, il explique les symptômes d'Emma et monte dans l'ambulance avec elle. Son visage est grave, presque défait. Il tient la main d'Emma, espérant qu'elle reprenne conscience.

Mais Emma est déjà partie rejoindre la vieille femme qui l'appelait.

(À partir de maintenant, les dialogues se feront en Anglais et en Français, VOST possible)

EMMA

Who the hell are you?

(Qui donc êtes-vous ?)

MME COUDERC

Thérèse Couderc. Du champagne du même nom.

EMMA

What do you want ?

(Que voulez-vous ?)

MME COUDERC

Je veux que vous expiiez vos fautes. Comme toutes les catins de votre genre.

EMMA

I don't understand. What is it all about?

(Je ne comprends pas. De quoi est-il question ?)

MME COUDERC

Vous ne comprenez pas ? Je vais vous expliquer. J'ai tout mon temps désormais. Vous, beaucoup moins. J'ai empoisonné l'ultime millésime de notre production familiale. Il n'y avait plus de famille. Vous pensez sûrement que je suis une vieille folle mais demandez-vous ce que vous auriez fait à ma place quand les SS ont pris mon fils et ses amis et les ont pendus sans procès sur la place du village. Quand ils m'ont laissée mourir après m'avoir torturée pendant des semaines. Ils ont fui comme des lâches à l'arrivée des troupes alliées mais il était trop tard pour nous tous. Nous qui faisions partie de la Résistance. 18 personnes sur 37 sont mortes entre le 5 et le 7 juin 1944, chez nous, à Boursault. Je fus l'ultime victime de cette barbarie née d'une félonie ignoble.

EMMA

I'm sorry to ask you that but…are you a ghost?

(Je suis navrée de vous demander ça mais…êtes-vous un fantôme ?)

MME COUDERC, riant

Je suis le résidu inconnu que vous avez trouvé en buvant notre champagne.

EMMA

So, I assume I must have drunk far too much.

(J'en déduis donc que j'ai dû beaucoup trop boire.)

MME COUDERC

Vous êtes comme toutes les autres à ne jamais accepter la réalité telle que vous la percevez, à toujours vouloir chercher une explication logique à votre problème. Vous n'avez pas trop bu ou juste assez pour être empoisonnée. La première coupe doit vous donner envie d'en boire une seconde. Et la seconde vous sera fatale. Je ne vais pas vous mentir, vous êtes condamnée. Je devais me venger pour avoir trop souffert. Je ne suis pas folle au sens premier du terme. J'ai de l'éducation. J'étais l'institutrice du village, vous savez ? Je parle Anglais parce que ma mère était née à Bristol. Je comprends l'Allemand pour des raisons évidentes. Et j'ai des compétences naturelles en sciences. Sans moi, mon défunt mari n'aurait jamais pu produire autre chose que du champagne de piètre qualité. Il est mort l'an dernier, tué par des Allemands alors qu'il tentait d'empoisonner un bataillon situé à Epernay. Je ne suis pas folle ou atteinte de démence sénile. Regardez-moi, ai-je l'air de n'avoir que 65 ans ?

EMMA

You look more over 80, to be true.

(Vous avez l'air d'avoir plus de 80 ans, pour être franche)

MME COUDERC

Je suis usée. Trop de souffrances voûtent le corps et abiment le cœur. Je ne veux que justice pour ma famille. Je veux que plus aucun homme ne soit victime des manigances féminines. Si vous êtes malade aujourd'hui c'est que vous êtes coupable.

EMMA

I didn't do anything. I mean, being divorced is no crime nowadays. I'm single now and not even engaged in any love affair. My only struggle is to claim for justice when innocent people are killed. I'm within the law in England. Some kind of spy.

(Je n'ai rien fait de mal. Je veux dire qu'être divorcée n'est pas un crime de nos jours. Je suis célibataire et même pas engagée dans une histoire d'amour. Mon seul combat et de réclamer justice pour les innocents assassinés. Je suis du côté de la loi en Angleterre. Une sorte d'espionne.)

MME COUDERC

Une nouvelle Mata Hari ? Laissez-moi rire ! Les espionnes sont pires que tout. Elles séduisent pour parvenir à remplir leurs missions. Et je sais de quoi je parle. Combien d'hommes avez-vous séduits sans jamais rien ressentir pour eux ? Combien ont fait les frais de vos missions ? Qui que vous serviez, quelles que soient les nobles causes que vous défendiez, vous demeurez une manipulatrice et il est temps que cela cesse. Il vous reste 48h pour trouver une solution ou mourir. Si, entre temps, vous me prouvez que vous n'êtes pas si mauvaise, je vous aiderai un peu à vous mettre sur la voie de la guérison.

EMMA, voyant l'image de Mme Couderc disparaître

Wait, Madame Couderc, please wait. I need more intel…

(Attendez, Mme Couderc, s'il vous plait, attendez. Il me faut de plus amples informations…)

Chambre d'hôpital. Londres.

(Intérieur nuit)

Mais las, Emma se réveille partiellement dans un lit d'hôpital, Steed lui tenant toujours la main.

STEED, souriant

Hey, vous êtes de retour.

EMMA, difficilement

Couderc. Mère. Boursault…en France.

STEED

Que voulez-vous, Emma ?

EMMA

Allez-y. Aide. Aidez-moi. Mourir…48h.

STEED, pâle

Vous allez mourir dans 48h ?

Elle acquiesce de la tête et sombre de nouveau. Un médecin accourt.

MÉDECIN

Monsieur, les résultats des analyses sanguines de votre amie nous sont parvenus. Une substance inconnue empoisonne son sang. Son organisme va lutter pendant un certain temps, provoquant de fortes fièvres et prolongeant son coma. Pour l'heure, nous ne savons que faire car nous ne savons pas ce qu'il nous faut chercher.

STEED

Elle dit qu'elle va mourir dans 48h. Confirmez-vous ?

MÉDECIN

Tout dépend de ses anticorps, mais je crains qu'elle ait raison.

STEED

Peut-elle être déjà victime d'hallucinations ?

MÉDECIN

À ce stade, tout est possible.

Le médecin se gratte le cuir chevelu, manifestement gêné.

STEED

Autre chose ?

MÉDECIN

Nous devons penser à prévenir ses proches, monsieur. Savez-vous qui contacter ?

STEED

Je le ferai en temps et en heure.

MÉDECIN

Monsieur Steed, je ne veux pas vous alarmer mais nous n'avons aucune idée de comment sauver votre amie puisque nous ignorons ce qui la tue.

STEED

Je m'occupe de cette partie et vous, pendant ce temps, faites tout le nécessaire pour la maintenir en vie et lui éviter de souffrir. Saurez-vous faire ça ?

MÉDECIN

Oui, monsieur.

Le médecin quitte la chambre, laissant Steed seul auprès d'Emma. Il se penche vers elle et lui souffle, tout contre la joue :

STEED

Tiens bon, Emma. D'accord ? Je vais aller enquêter là où tu m'as dit. J'ignore ce que je cherche mais je vais trouver. Pour toi. Toi et moi avons encore tellement de choses à faire et à vivre ensemble. Je ne peux pas envisager de te perdre. Plus maintenant. Jamais. Alors accroche-toi.

Puis il lui donne un baiser léger sur la joue avant de lui murmurer un mot à l'oreille. Il se recule ensuite, la regarde, le visage fermé, et la laisse reposer.

On le voit monter d'un pas rigide et ferme dans sa voiture et s'en aller.

TBC...