Et oui, me revoilà avec une "petite" fiction !

Déjà, résultat des votes pour la publication : Bon, si ce chapitre est là, ça veut dire que le vote penchait pour une publication directe, même avec des risques de retard ^^ (à 5 contre 3 !). Donc, je vous assure que je ferais de mon mieux pour que les chapitres soient là à l'heure mais j'ai aussi retenu la proposition d'Ichigo qui me semble le plu viable ^^

Les chapitres ne seront plus publiés qu'une fois par semaine. Je sais que certains peinent déjà à attendre 4 jours pour un nouveau chapitre, mais ça me permettra sûrement de finir la fiction sans me mettre trop la pression, sans parler du fait que je pourrais sûrement terminer de l'écrire avant d'arriver à cours de chapitres ^^ 18 chapitres sont déjà bouclés, ce qui fait 18 semaines de publication ! C'est pas beau, ça !? ^^ Et vous n'êtes pas à l'abri d'un petit chapitre sur Living for the Devil entre temps, des OS/TS si je suis inspirée, etc :) Je vous tiendrais au courant.

Et aussi, comme vous l'avez peut être remarqué, les chapitres de cette histoire sont assez longs. Le premier chapitre approche des 7000 mots mais placer les bases de l'univers était important ^^ Les prochaines tourneront entre 5000 et 6000 mots =)

Pour parler de l'univers ... Je peux dire que c'est un univers alternatif dans un registre un peu fantastique, peut être. Et j'avoue, l'histoire me vient d'un rêve, où des vampires et des anges se battaient pour la suprémacie de leur race et je devais en faire un two-shot. Mais l'histoire a évolué et me voilà avec pas mal de chapitres et des démons à la place des vampires :p

J'ai aussi utilisé, au premier plan, des personnages dont je n'ai pas l'habitude, donc OOC possible (voire même obligatoires sur certains ! Désolée) Mais j'espère que ça ne vous dérangera pas trop ^^

Bref, restez attentifs aux détails, bonne lecture et que la force soit avec vous ! Ah et .. J'espère que ça vous plaira ^^ Ca n'est pas mon histoire la plus "traditionnelle". Et j'avais annoncé un TobiramaOCMadara, mais pour être plus précise, c'est plus un TobiramaOC/MadaraOC. Enfin, vous verrez bien :x

Comme d'habitude, les personnages ne m'appartiennent pas (à part les OC), il n'y a normalement aucun risque de spoil et je crois que c'est tout !

Bonne lecture !


La Grande Séparation était une oeuvre d'art. Une barrière monumentale, s'élevant haut dans le ciel de Konoha, coupant la ville, ainsi que le Pays du Feu en deux. Personne ne savait depuis quand elle avait été érigée, ni de quel matériau elle avait été forgée mais une chose était certaine, il était impossible de la franchir.

Le Pays du Feu était une nation prospère vivant en totale autarcie, par rapport au reste du monde, si bien que ses habitants, et même ceux qui vivaient dans d'autres pays avaient complétement oublié qu'ils n'étaient pas seuls. Ainsi, le Pays du feu était souvent représenté comme une île à part, sur laquelle des dizaines de personnes rêvaient d'aller, juste pour satisfaire leur curiosité de savoir ce qu'il pouvait bien s'y passer mais l'atteindre était impossible et ceux qui avaient essayé n'étaient jamais revenus.

La Séparation coupait ainsi l'ile de part en part et ses habitants s'étaient habitués à sa présence depuis des siècles. Certains trouvaient cette barrière magnifique, et intrigante, la photographiaient, l'admiraient mais d'autres préféraient garder leurs distances, pensant qu'elle était maudite. Mais dans l'absolu, elle faisait partie du paysage et tout le monde l'acceptait, d'une façon ou d'une autre.

Regarder ce qui se passait de l'autre côté était autorisé, et de toutes façons, il aurait été bien difficile d'empêcher la curiosité naturelle des humains mais la franchir était formellement interdit et quiconque essayait malgré les lois courait à sa propre mort.

Midori Uchiha vivait du côté Sud de la Séparation. Elle y était née, et ne la traverserait jamais. Elle savait ce qui se trouvait de l'autre côté, savait qu'elle serait morte avant d'y poser un pied et même si la curiosité la tuait, parfois, elle n'oserait jamais la franchir. Pas parce qu'elle avait peur de la mort, mais parce que son clan lui aurait fait subir bien plus que la mort pour une trahison pareille.

Son clan, les Uchiha, régissait la partie Sud du Pays. Des démons, aux pupilles mortelles, mais Midori ne les possédait pas. Parce que Midori était différente et que même son prénom avait été choisi à cause de cette différence.

Ce soir là, elle se préparait à la mission qui lui avait été confiée par Izuna Uchiha, le chef suprême du clan. Ou du moins, c'était le titre qu'il s'était donné même si les murmures, dans les couloirs, rappelaient sans cesse au dirigeant qu'il ne l'était que par intérim. Que Madara, son grand frère, reviendrait et reprendrait le trône.

Sa mission était simple. Elle consistait à approcher un groupe d'humains qui avaient l'habitude de faire passer du tabac et de l'alcool de l'autre côté de la Séparation, ce qui était strictement interdit et puni de plusieurs années d'emprisonnement. Son apparence l'aiderait à mener sa mission à bien et aucune autre personne du clan ne pourrait l'effectuer.

Parce que contrairement à ses semblables, elle ne possédait pas les yeux écarlates caractéristiques du clans mais de grands yeux verts brillants. Et pour cette raison, la jeune femme, malgré ses capacités, avait toujours été écartées des missions les plus importantes et surtout, des champs de bataille quand la guerre éclaterait de nouveau entre les Uchiha et le clan qui régissait l'autre côté de la Séparation.

Pour faire simple, Midori avait très peu de contacts avec son clan. À cause de sa différence, de sa singularité et il lui était juste impossible d'espérer un jour être intégrée.

Aborder les humains serait une tâche délicate quand même, étant donné qu'ils étaient extrêmement méfiants envers les étrangers. Dans les rues, si l'on savait écouter, on pouvait facilement entendre parler de pièges contre les démons, d'une résistance qui s'organisait pour détruire le pouvoir. La population avait faim, était affaiblie par l'avarice de ses maitres et était traitée comme du bétail, qui devait travailler, encore et encore, pour satisfaire les Uchiha.

Ainsi, certains se demandaient si la vie était la même, de l'autre côté de la Séparation, si elle était aussi difficile, et plusieurs illuminés n'avaient pas hésité à dire que si l'enfer était le Sud de Konoha, alors, le Nord était le paradis. Mais ses rumeurs ne pouvaient pas être vérifiées et personne ne risquerait sa vie pour vérifier.

Les Uchiha n'étaient pas nombreux, par rapport aux humains, une partie d'entre eux était d'ailleurs dégénéré, à cause d'un taux important de consanguinité mais ils étaient craints et ils jouaient là dessus pour imposer leur autorité. Et leur demeure, le Château, ne faisait que renforcer cette image terrible que les humains pouvaient avoir d'eux.

Le Château était une bâtisse imposante, sombre, intrigante et terrifiante. Digne des plus grands films d'horreur, elle s'élevait sur les collines de Konoha et offrait une vue imprenable sur la capitale du Pays, surtout lorsqu'on se trouvait dans l'une de ses tours vertigineuses. Midori, qui n'avait qu'un rang inférieur dans le clan, vivait dans une petite chambre au premier étage. Elle n'avait pas le loisir d'observer la vue, n'ayant qu'une meurtrière comme ouverture vers l'extérieur mais sa chambre était confortable et pratique.

Son lit avait été placé sous sa minuscule fenêtre, une petite commode contenait tous ses vêtements et elle partageait une salle de bain avec sa voisine, une cousin très éloigné du chef du clan à qui il manquait quelques capacités mentales, mais qui était fondamentalement très gentil.

Se diriger dans le Château pouvait être un calvaire, quand on ne le connaissait pas bien. Par exemple, pour en sortir, Midori devait emprunter un escalier en colimaçon qui menait au quatrième étage afin d'atteindre l'escalier principal qui descendait vers le hall d'entrée de la bâtisse. Un long détour, en somme, et qu'elle devait suivre à chaque fois qu'elle voulait se déplacer dans le château, étant donné que l'aile dans laquelle sa chambre se trouvait était isolée du reste, servant, à la base, de quartiers pour les serviteurs.

Son arrivée au rez de chaussée fut discrète mais alors qu'elle se rendait dans la grande salle à manger pour prévenir son supérieur, Hikaku Uchiha, premier général du clan, de son départ, elle fut accueillie par des regards mauvais.

Le spectacle qui s'offrait à elle pouvait paraître choquant, quand on ne connaissait pas, troublant et peut être écoeurant mais Midori n'y faisait même plus attention. La grande table de banquets avait été repoussée loin au fond de la salle et sur les tapis d'une valeur inestimable, des corps s'entremêlaient, dans une luxure sans limite.

Si les démons étaient peu nombreux, on ne pouvait pas dire que c'était à cause d'un problème dans leur système de reproduction. Au contraire, l'orgie était une de leurs activités préférées et ils s'y livraient dès que l'envie les prenait. En somme, assez souvent. Pour faire simple, leurs désirs étaient violents, animaux, et ils étaient incapables d'y résister.

Des soupirs s'élevaient dans la salle, des claquements de peau, des gémissements et, d'un coup d'oeil furtif, Midori aperçut que même Izuna s'y donnait, se faisant chevaucher par une jeune femme déchainée. Si elle avait été normale, Midori se serait jointe à la partie. Elle aurait senti son corps brûler d'envie devant une telle scène, se serait déshabillée sans pudeur, et en quelques secondes, elle aurait été avec eux, gémissant, frissonnant sous les caresses mais elle n'était pas comme ça. Midori ne ressentait pas ce genre de désirs et même si ça avait été le cas, elle aurait refusé qu'on la touche.

Sans un mot, la jeune femme se dirigea vers Hikaku, tenu à l'écart, une jeune femme à genoux devant lui et il lui indiqua d'un signe de tête qu'elle pouvait y aller. Alors Midori fit demi tour et sortit de la salle sans un regard en arrière. Elle avait senti qu'on l'avait observée, qu'on avait souhaité son départ, et s'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était de déranger.

Avant d'atteindre le centre ville, où ses cibles lui avaient donné rendez-vous, Midori devait traverser la banlieue infecte de Konoha, où régnait la violence et le crime. Les Uchiha auraient pu s'occuper d'y remettre de l'ordre, d'assurer la sécurité des humains mais ça n'était pas leur préoccupation principale. Non, les Uchiha voulaient seulement anéantir leurs ennemis et ils ne faisaient pas grand chose pour ça.

Midori le savait. Ça n'était pas en baisant toute la journée qu'ils mettraient fin à la guerre. Ou voulaient-ils seulement y mettre fin ? La jeune femme n'en avait pas la moindre idée et elle n'avait de toutes façons pas le droit d'assister aux réunions du clan.

Approcher les humains fut simple, plus que ce qu'elle avait imaginé. Ils étaient méfiants mais la couleur de ses yeux avait immédiatement indiqué aux contrebandiers que Midori n'était pas un démon. Ainsi, ils la menèrent dans les catacombes de la ville où l'un d'eux expliqua à la jeune femme :

- Notre contact, de l'autre côté, aura un peu de retard. T'as l'argent ?

Midori acquiesça en sortant une liasse de billets de sa sacoche, que l'homme compta rapidement avant de la faire s'asseoir sur un petit banc, près d'un éboulement, mais d'après ce qu'elle avait pu comprendre, ils se trouvaient juste sous la Séparation.

À côté d'elle se trouvait une fillette, pas plus haute que trois pommes et celle ci, visiblement terrorisée, lui attrapa la main en souriant faiblement.

- J-je m'appelle Sakae, murmura-t-elle. Toi aussi, tu vas de l'autre côté ?
- Non, répondit Midori avec douceur. J'ai acheté du lait pour mon fils.

Le mensonge était exactement ce qu'elle avait indiqué aux contrebandiers quand elle avait pris contact avec eux. Larmoyante, elle les avait supplié de l'aider, que son enfant de cinq mois n'avait plus rien à manger et que le lait, denrée introuvable de ce côté de la Séparation, était la seule chose que le poupon pouvait avaler. Elle même n'en produisait que très peu, pas assez pour que son enfant puisse manger à sa faim, et les nourrices de Konoha prenaient beaucoup trop cher pour qu'elle puisse se les offrir à long terme. Seul le marché noir pourrait l'aider, et ainsi, l'autre côté de la ville.

D'après les informations que les Uchiha avaient obtenues à ce propos, le marché parallèle, qu'ils ne pouvaient contrôler, était très développé et si les deux côtés de la Séparation n'utilisaient pas la même monnaie, un troc était toujours possible. Konoha Sud avait toujours quelque chose à offrir, même si ça n'était jamais de la nourriture. Mais le tabac, par exemple, était très rare de l'autre côté de la Séparation et il se marchandait très cher entre les deux parties.

Deux heures furent nécessaires pour que le « contact » des passeurs apparaisse et un rocher fut déplacé dans les éboulements. Des renforts avaient été placés autour de l'ouverture, afin d'éviter la chute de roches et le trou ainsi formé était assez grand pour qu'un enfant puisse s'y faufiler. De l'autre côté, deux hommes regardaient les inconnus, à savoir la petite Sakae ainsi que Midori d'un oeil critique avant de faire signe que les échanges allaient s'effectuer.

D'abord, le chef du côté Sud passa une grande quantité de tabac, pour payer le passage de la fillette, sûrement et un d'eux agrippa Sakae pour la faire passer de l'autre côté du mur, vers sa nouvelle vie.

Midori hésita en cet instant. Devait-elle agir tout de suite ou attendre que Sakae soit hors de portée ? Midori était peut être une Uchiha, un démon mais son âme était pure et tuer une enfant ne faisait pas partie de ses envies. Au contraire, sur ce point encore, elle était différente des autres.

Alors, pour être certaine que Sakae serait en sécurité, elle attendit dix bonnes minutes, le temps que les denrées rares soient échangées par la trappe avant de glisser une main dans sa poche et appuyer sur le petit interrupteur de la télécommande qui s'y trouvait. Le signal qui permettrait à ses semblables d'intervenir pour tuer les passeur et refermer les passage.

Une intervention, même dans un endroit pareil, n'aurait pas dû prendre plus de trente secondes. Une patrouille était censée se tenir prête à intervenir, à l'entrée des tunnels pour rejoindre l'endroit où elle se trouvait, rapidement même si les catacombes étaient un labyrinthe sans fin mais personne ne vint. Et au lieu de ça, une alarme stridente se mit à sonner dans les tunnels.

Un son hyper aiguë agressa immédiatement les tympans de la jeune femme et, sentant son corps se tordre de douleur, elle posa les mains sur ses oreilles pour tenter d'atténuer ce son mais c'était déjà trop tard. Tous avaient remarqué sa réaction à l'alarme. Les humains, eux, à part la gêne provoquée par la résonance des tunnels ne craignaient pas ce son et elle le savait déjà. Ça en était terminé d'elle.

Les contrebandiers se tournèrent vers elle, la menaçant d'armes spécialement conçues pour tuer les démons de son espèce, une balle transperça son épaule droite et un poison puissant tétanisa son corps dans la seconde.

- La garce ! Bâillonnez là, mettez lui un sac sur la tête, ordonna un homme d'une voix forte.

Midori sentit son corps être soulevé avec force, on l'attacha, on l'aveugla et elle perdit connaissance, le poison commençant déjà à attaquer son système cardiaque.

Quand elle revint à elle, Midori sentait qu'elle n'était plus attachée. Elle pouvait se redresser, comme elle le voulait, mais le tapis qu'elle reconnut immédiatement en ouvrant les yeux, sonnée par les rémanences de l'alarme, la tétanisa sur place. Son bras n'avait pas été soigné, et elle avait mal.

Si elle avait été une Uchiha, une vraie, elle n'aurait pas dû avoir mal. Elle n'aurait même pas dû perdre connaissance à cause du poison et elle aurait dû pouvoir se défendre pour ne pas se faire attraper mais elle avait échoué.

Terrorisée, la jeune femme redressa la tête et se figea en croisant le regard d'Izuna, son chef de clan, installé derrière un bureau massif.

- Alors, tu as échoué, murmura-t-il de sa voix doucereuse. Nous t'avons envoyé à une mission simple, tu devais seulement localiser le point d'échange et tu as échoué ..
- J-j'ai appelé l'escouade, s'indigna Midori en se remettant sur ses pieds. J'ai appelé et personne n'est venu !
- Tu as eu de la chance qu'une patrouille te reconnaisse alors que les humains t'embarquaient pour te disséquer, cracha Izuna en retroussant le nez. Ça aurait été moi, je t'aurais laissé crever !
- L'escouade n'est pas intervenue ! S'exclama Midori, faisait trembler les murs autour d'eux.
- Nous n'avons reçu aucun signal, sourit le chef d'un air mauvais.
- M-mais ..
- Me traiterais-tu de menteur ? Demanda-t-il, furieux.
- N-non, mais ..
- Emmenez la, ordonna Izuna aux gardes. Montrez lui ce que me décevoir entraîne ..

Avant qu'elle ne puisse réagir, deux gardes massifs agrippèrent les bras de la jeune femme et la trainèrent en arrière avec une force sans égal. Midori connaissait ces Uchiha là, les gardes personnels d'Izuna, qui le suivaient partout où il allait, jusqu'à dans son lit et elle ne pouvait rien faire contre eux. Elle était trop faible, trop peu entraînée. Après tout, elle était une disgrâce pour son clan et elle leur était déjà reconnaissante de ne pas l'avoir tuée à la naissance.

Cependant, quand elle comprit qu'ils l'entraînaient vers les sous-sols, là où étaient enfermés les prisonniers mais surtout, là où se trouvait la salle de torture, Midori comprit qu'elle n'allait pas pouvoir s'en sortir si facilement. Elle était immortelle, bien sûre, comme tous les Uchiha mais pas invincible et même si elle vieillissait à une allure très faible par rapport aux humains, ça ne l'empêchait pas de mourir si elle recevait des blessures trop importantes. La plaie à son épaule, qui lui avait été infligée pendant la mission était minime, pour un démon mais vu qu'elle n'était pas comme les autres, même si la douleur était moindre, ses chairs étaient à vif et ne se refermaient pas assez rapidement. Et son débardeur noir était gorgé de sang.

D'abord, Midori pensa qu'on allait la jeter en prison, l'affaiblir, l'affamer mais les gardes l'installèrent sur un grand X en métal, attachèrent chacun de ses membres à des menottes solides et disparurent en une fraction de seconde. Non, ils ne voulaient pas voir ça, et Midori le comprenait.

La personne qui s'approcha ensuite noua la gorge de la jeune femme. Inabi Uchiha, le bourreau. Ce qui était étonnant, à propos d'Inabi, c'était qu'il semblait prendre un réel plaisir à torturer les prisonniers du clan. Qu'ils soient humains ou .. autre chose et il écrivait les récits de ses séances avec minutie et beaucoup de détails. Certains passages étaient d'ailleurs lus à l'heure du diner, à Izuna et ses généraux et il n'était pas rare que le chef de clan en rie de bon coeur.

Mais Midori, qui n'avait jamais vraiment écouté tout ça, tenta de se remettre les idées en place pour chercher une issue de secours. Il y avait bien plusieurs passages censés remonter à la surface mais si elle était affaiblie, si les tortures s'éternisaient, peut être n'y survivrait-elle pas.

D'un geste presque cérémonieux, Inabi ouvrit un gros livre sur un plan incliné, ce qui l'aiderait sûrement à écrire, et s'approcha d'elle avec une petite bouteille de verre et un couteau rouillé qu'il enfonça avec force à l'intérieur de sa cuisse droite.

Le hurlement de douleur que la jeune fit trembler les murs du château et plusieurs personnes se demandèrent vaguement s'il était seulement possible que ça arrive mais le silence reprit rapidement sa place ou plutôt, ce calme caractéristique quand Izuna choisissait avec soin son prochain partenaire, excité à l'idée d'enfin pouvoir se débarrasser de la bâtarde.

D'une main brusque, Inabi accola la fiole à la cuisse de la jeune femme pour en récolter le sang qui coulait avant de l'installer sur sa table et y tremper une plume ancienne.

- Midori Uchiha, lit-il tout en écrivant. Promise à mes traitements depuis sa naissance, tout comme le reste de sa famille. Le Saigneur Izuna m'avait assuré qu'un jour, son heure viendrait et la voici, attachée comme la chienne qu'elle est, soumise au traitement que je pourrais lui infliger. Sa peau douce, remarquable et représentante de son impureté attend déjà que je m'en occupe. Et j'y prendrais tellement de plaisir que ses hurlements resteront gravés dans les mémoires.

Après un sourire narquois, le bourreau reposa sa plume avec soin, tandis que Midori haletait, tentant d'ignorer sa tête qui lui tournait, ainsi que le liquide chaud qui coulait le long de sa cuisse. Impuissante devant ce qui allait se passer, la jeune femme fut secouée d'un sanglot important et ne vit pas qu'Inabi s'approchait déjà de la cheminée, d'où il extirpa une tige en fer rougeoyant dont l'extrémité représentait le symbole des Uchiha, l'éventail stylisé.

Bien sûr, le clan était particulièrement fier de ce symbole. À l'origine, il était même traditionnel que chaque enfant soit marqué, pour indiquer sa pureté et son appartenance au clan mais à présent, il ne restait qu'un Uchiha en vie qui pouvait se targuer d'avoir reçu cette marque avec honneur. Les autres marqués, eux, étaient déjà morts ou croupissaient dans une des cellules du Château. Pour faire simple, ceux qui étaient maintenant marqués portaient la honte d'avoir été torturé par Inabi, et devenaient des esclaves du clan. Et quiconque les croisait en dehors du château, en train de s'évader, avait le droit et le devoir d'abattre le fuyard.

- Alors, Midori, sourit Inabi en s'approchant, je t'explique ce que nous allons faire, tous les deux. D'abord, nous allons cautériser cette vilaine blessure, parce que je ne veux pas que tu te vides de ton sang tout de suite. Et puis, après, je vais te marquer et tu m'indiqueras où tu veux la marque. Au moins, comme ça, tu pourras dire que tu fais partie des Uchiha.

Avant qu'elle ne puisse enregistrer ce qu'il venait de dire, la tête lui tournant, Midori se mordit la lèvre inférieur pour éviter de crier à nouveau tandis que son tourmenteur appliquait le fer sur la plaie à sa cuisse, stoppant ainsi l'hémorragie et il releva les yeux vers elle, attendant patiemment qu'elle choisisse une partie de son corps.

- Plus vite ! Pressa-t-il. Le fer refroidit !

Remarquant qu'elle était trop choquée pour parler, il retourna auprès de la cheminée afin de réchauffer son instrument et en profita ensuite pour arracher les vêtements de la jeune femme en lui faisant remarquer qu'elle n'en aurait plus besoin.

Pendant ce temps, Midori tentait d'imaginer sur quelle partie de son corps le marquage serait le moins douloureux. Quelque chose de charnu, peut être, comme ses fesses, ou ses cuisses mais il y avait peu de chances pour qu'Inabi accepte, étant donné que ces parties étaient plus difficiles d'accès, vue sa position.

- Oh ! Je sais ! Sourit le tortionnaire alors que Midori sursautait. Tu as toujours les cicatrices, n'est ce pas ?

La question était purement rhétorique mais la jeune femme gémit de peur en comprenant de quoi il voulait parler. Oui, elle les avait toujours, et jamais elle ne pourrait l'oublier.

D'une main assurée, Inabi tira sur un levier, près de son bureau et celui ci déclencha un mécanisme. Les menottes de Midori se déboitèrent du X, la croix de métal s'écarta de plusieurs mètres pour aller se positionner contre un mur, laissant ainsi le champ libre au tortionnaire, et alors que Midori pensait qu'elle allait tomber, ses forces l'abandonnant peu à peu, des chaines descendirent du plafond et Inabi y accrocha la jeune femme via des cadenas solides.

Fondamentalement, sa position n'avait pas changé mais Midori se sentait plus exposée encore. Contre le X en métal, elle avait pu reposer son dos, pour tenter de garder un peu de forces mais là, seules les chaines la maintenaient debout et ses épaules, ses hanches, son corps entier étaient étirés d'une manière très inconfortable.

Sifflotant un air léger, Inabi sortit son fer du brasier de la cheminée, contourna Midori avec lenteur et s'extasia presque sur les deux cicatrices au niveau des omoplates de la jeune femme. Oh, il connaissait, ces cicatrices, pour une raison simple. Il était celui qui les lui avait infligées.

- Tu n'étais qu'une enfant, sourit-il en frôlant sa peau éreintée du bout des doigts. Je m'en souviens parfaitement. Ton père avait voulu le cacher mais ces ailes immondes sont apparues. Le signe de ta bâtardise.

Les paupières closes, Midori tenta de se débattre mais c'était inutile. La douleur revenait, peu à peu, comme ses souvenirs et c'était peut être la pire des tortures. Le jour où elle avait perdu ce qui comptait le plus pour elle.

- Tu sais ce qu'Izuna a fait des plumes ? Demanda Inabi, narquois. Il en a fait un oreiller ! Et il dort dessus tous les soirs !
- S-stop .. supplia Midori.
- Rien de tel que des plumes d'ange pour dormir, m'a-t-il dit. Et bientôt, nous aurons tous ce privilège ..

Avant que la jeune femme ne puisse ajouter quoique ce soit, Inabi appliqua le fer entre les cicatrices dans son dos et appuya de toutes ses forces sur le fer pour que le marquage soit brut, violent, indélébile.

Midori aurait voulu hurler, pour évacuer la douleur, les souvenirs mais elle n'en avait plus la force. Ce courage qui l'avait accompagnée depuis ce jour terrible où elle avait perdu ses ailes venaient de l'abandonner, et ainsi, sa volonté de se battre. Elle n'était plus qu'un être sans âme, sans but alors que précédemment, elle aurait aimé être reconnue par les siens, appréciée, même si parfois, elle les dénigrait.

À présent, elle n'était plus rien.

Son sang coula lentement le long de sa colonne vertébrale et un hoquet la secoua tandis qu'Inabi observait son œuvre avec fierté. Jamais il n'avait vu quelque chose d'aussi beau, mais il ne s'était pas attendu à ce qui allait suivre. Personne n'aurait pu s'y attendre.

Au niveau de ses cicatrices, la peau de Midori commença par se tendre, comme si une aiguille appuyait dessus pour la traverser, puis elle se déchira, déclenchant ainsi une pluie de sang sur le bourreau qui s'écarta vivement en voyant deux ailes sombres s'étendre devant lui. Les ailes d'un démon, assurément, et personne au Château n'avait un jour pensé que Midori puisse les développer. Elle n'était qu'une bâtarde et n'était pas digne d'un tel cadeau.

Ces ailes là ne possédaient pas de plumes. Larges, d'une envergure impressionnante, on pouvait facilement les comparer à celles d'une chauve-souris. Agrémentées d'une griffe acérée à leur extrémité, il était facile, pour les habitués, de les utiliser comme des armes mortelles.

Indépendamment de la volonté de Mirodi, ces ailes battirent les alentours, comme si elles cherchaient à libérer sa propriétaire de cette situation désespérée mais cela n'eut qu'un effet, celui de mettre un bazar pas possible dans toute la pièce, à cause des puissantes rafales de vent qu'elles provoquaient.

Et, pour la maitriser sur le champ, Inabi se dirigea vers une armoire en fer, sur le côté, en sortit une seringue qu'il planta dans la fesses droite de Midori pour lui injecter ce qu'elle contenait. Immédiatement, les ailes furent réduites en un tas de cendres ardentes, consumant lentement ce sur quoi elles s'étaient dissipées mais Inabi se hâta de débarrasser les instruments les plus sensibles.

- Et bien, sourit-il en reprenant son calme, tu es pleine de surprise, tu le sais, ça ?

Peu consciente de ce qui venait de se passer, Midori soupira lentement, les paupières lourdes en laissant son corps s'affaisser un peu plus tandis que, de son côté, le bourreau se pressait d'écrire son récit avec un amusement non feint.

- Le sérum t'empêchera de les utiliser pendant plusieurs heures, indiqua-t-il. En attendant, nous allons nous amuser un peu.

Sans perdre son sourire, alors que Midori tentait de reprendre son souffle, l'esprit embrumé, Inabi s'approcha d'elle avec un fouet, se plaça derrière elle pour commencer à la frapper sans retenir ses forces. Et il était de notoriété publique que les Uchiha possédaient une puissance de frappe supérieur aux humains.

Midori comprenait. Dans un sens, elle s'était attendue à ce traitement toute sa vie et savait que la moindre erreur, même si ça n'était pas de sa faute, entrainerait ce genre de comportement. Izuna l'avait haïe, sans raison, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. D'abord comme les autres, quand elle avait développé ses premières ailes, signe qu'elle n'était pas une Uchiha. Pas totalement, du moins. Puis, de plus en plus sans vraiment de raison. Plus elle tentait de se faire petite, de ne pas se faire remarquer et plus Izuna la traitait comme une ennemie.

Mais, tant que Madara avait été au pouvoir, il n'était rien arrivé à la jeune femme. Madara avait été un chef de clan puissant, terrifiant, parfois mais juste dans ses actes et malgré ce qu'elle fut, il ne la dénigra jamais. Il ne l'abaissa jamais au rang d'animal comme ça avait parfois été le cas et même s'il n'avait jamais été particulièrement gentil avec elle, un jour, il lui avait adressé un sourire.

Midori n'oublierait jamais ce jour là. Elle venait d'atteindre sa majorité. Contrairement aux humains, celle ci arrivait quand un Uchiha atteignait l'âge de vingt-cinq ans et, en général, une petite fête était organisée pour marquer l'événement. Mais Midori n'avait pas eu le droit à la sienne, était restée seule dans sa chambre à relire l'Histoire du clan. Mais alors qu'elle ne s'y attendait plus, Madara était venu toquer à sa porte et l'avait regardée un long moment avant de lui souhaiter un bon anniversaire. Jamais Midori n'aurait imaginé que son chef de clan lui ferait cet honneur, mais avant qu'elle ne puisse répondre, Madara lui avait souri et s'était détourné pour retourner à ses occupations.

À présent, cependant, Midori approchait les trente-cinq ans, même si elle gardait les même traits qu'à ses vingt-cinq ans et, dans un sens, il était agréable de penser qu'elle ne vieillirait jamais. Que le temps n'aurait jamais d'emprise sur son corps et qu'elle n'aurait jamais ces rides immondes que les humains développaient quand ils prenaient de l'âge.

Mais elle garderait des cicatrices de ce jour où Inabi s'amusa à la battre. Si elle n'en mourrait pas, du moins, et rien était moins sûr.

- Elle ne gémit pas sous les coups mais je vois parfaitement son regard s'éteindre, peu à peu. Et sa peau qui se déchire sous mon fouet est un spectacle formidable. Savoir que je fais couler le sang d'une bâtarde aussi facilement, sans qu'elle ne se débatte me donne envie de faire durer la scène et je laisse l'honneur au Saigneur Izuna de s'amuser avec elle avant de l'achever. Elle ne mérite pas mieux, racontait-il.

Suivant ses mots, Inabi s'assura que Mirodi était bien attachée avant de trottiner en direction de la sortie alors que la jeune femme essayait de rassembler ses esprits.

Se plonger dans des souvenirs agréables l'avait aidée à ignorer la douleur et l'humiliation mais elle savait qu'avec Izuna, ça serait une autre paire de manche. Celui ci était d'un sadisme sans retenue et l'exprimait tellement facilement qu'il pouvait en être terrifiant. Au moins autant qu'Inabi.

Un froid se répandit autour de Midori quand elle sentit qu'Izuna arrivait, de son pas conquérant. Il avait cette aura caractéristique et Midori s'en doutait, il n'était pas du genre à retenir ses coups quand il voulait se défouler.

- I-Izuna, pitié, supplia-t-elle.

Mais ces deux mots ne déclenchèrent qu'un sourire à son vis à vis. Il s'approcha d'elle avec lenteur, aboya à Inabi d'écrire avec détails tout ce qu'il allait faire et regarda un instant autour de lui.

- Tu me demandes pitié ? Réellement, Midori ? Soupira Izuna en attrapant une pince. Tu crois vraiment que j'aurais pitié de la bâtarde que tu es … ? J'attends d'en finir avec toi depuis tellement d'années, tu sais, mais j'ai fait une promesse, il y a longtemps et je ne pouvais la briser ..

D'un geste violent, il lui heurta la mâchoire avec la prince et Midori sentit immédiatement son sang jaillir dans sa bouche.

- Mais tu as échoué, souffla-t-il. Tu n'as pas été à la hauteur de ce qu'on attendait de toi. Du coup, maintenant, je peux enfin me débarrasser de toi ..

Avant qu'elle ne puisse comprendre ce qu'il faisait, Izuna attrapa une de ses mains grâce à sa grosse pince et brisa plusieurs de ses os comme ça. Les craquements résonnèrent légèrement dans la pièce, et Midori sentit ses muscles se contracter sous la douleur.

Inconsciemment, ce bruit lui rappela le moment où Inabi lui avait arraché ses ailes. Ses ailes d'ange, au plumage blanc immaculé. Elle se souvenait qu'Inabi lui avait injecté un sérum afin de les faire apparaître avant de les bloquer avec plusieurs étaux, les déboiter, les arracher. Les quatre os qui reliaient ses ailes à son dos avaient ensuite était brisés alors qu'il les extirpait de ses chairs.

Sa seconde main fut brisée de la même façon et tandis que Midori se demandait quand son corps allait lâcher prise, rien arriva et en rouvrant les yeux, elle remarqua qu'Izuna changeait déjà d'instrument. Que cherchait-il, exactement ? Une pointe, peut être, qu'il s'amuserait à enfoncer dans son corps? Un des tasers qui lui enverrait des décharges électriques importantes ? Des poisons, qui ralentirait le fonctionnement de son organisme jusqu'à ce qu'elle ne puisse plus respirer ?

Sans ciller, cependant, Izuna attrapa une hache aux fil fin et aiguisé, s'approcha de Mirodi en testant le tranchant de l'arme et esquissa un geste pour l'abattre sur le ventre de la jeune femme sans pour autant la toucher.

Mais au moins, il avait enfin obtenu ce qu'il attendait. Un cri de peur, accompagné de tremblements violents tandis que Midori tentait d'arracher ses entraves, ne réussissant qu'à se blesser les poignets et les chevilles à cause des fers. Il n'avait voulu que ça, depuis le début. L'entendre hurler alors qu'elle penserait qu'elle allait y passer, voir la peur la décomposer.

Finalement, pour continuer son oeuvre, il s'empara d'un martinet tout simple et la regarda un instant en faisant tournoyer son arme entre ses doigts.

- Maintenant que je te vois dans cette tenue, murmura-t-il en la regardant de haut en bas, je comprends mieux certaines choses. Tu es bonne, pour ce que tu es et si tu ne me dégoûtais pas, je t'aurais baisée, ici et maintenant. Mais ...

D'un air nonchalant, l'homme passa plusieurs fois les doigts entre les lanières de cuir noué de son arme, avant d'indiquer à Inabi d'utiliser le seau d'eau posé non loin. Rapidement, le bourreau s'exécuta et attrapa le seau pour le vider sur Midori. Le liquide était glacé et mordit sa peau avec violence alors que la jeune femme tentait de se recroqueviller sur elle même. Mais avant qu'elle ne puisse se préparer, elle les sentit. Les lamelles de cuir claquant contre sa peau humide, déjà rougie par le sang qu'elle avait perdu. Sur son dos, ses fesses, ses cuisses, son ventre, et même son visage. Et plus elle hurlait, supportant de moins en moins la douleur, l'humiliation, la situation, plus Izuna était violent et y mettait des forces jusqu'à ce que finalement, il se lasse de cette occupation.

D'un geste de la main, il ordonna à Inabi de détacher leur prisonnière et, en évitant de la toucher directement pour ne pas se salir, Izuna plaqua Midori sur le bureau, violemment. Comprenant ce qui allait suivre, la jeune femme tenta de se défendre, en vain et Inabi, suivant les ordres de son supérieur, agrippa les épaules de Midori pour la maintenir sur le bureau tandis qu'Izuna lui donnait un nouveau coup sur les fesses, l'intimant au silence.

- Débats toi, fais moi ce plaisir, Midori, cracha-t-il. Tu n'en auras que plus mal ..

Avec lenteur, Izuna choisit avec soin l'instrument qu'il allait utiliser pour cette prochaine scène et se dirigea vers le mur où étaient accrochés tous les outils de torture pour attraper un sabre qui servait habituellement à achever les prisonniers. En se rapprochant de la jeune femme, il dégaina l'arme, pour en poser la pointe sur la nuque de Midori et celle ci pria tous les dieux qu'elle connaissait pour qu'il l'achève sur l'instant. Mais Izuna éclata de rire, d'un air de fou, balança l'arme sur le coté et la pénétra avec l'extrémité du fourreau de l'arme d'un geste brutal.

Le cri qu'elle lâcha glaça le sang d'Inabi dans ses veines. Il adorait peut être torturer les prisonniers des Uchiha, y prenait un plaisir malsain mais ça, c'était toute autre chose. Izuna ne mesurait aucun de ses gestes, enfonçant à un rythme irrégulier le plus de longueur qu'il pouvait dans la matrice de la jeune femme. Ca n'était plus de la torture, mais de la cruauté, tout simplement. Et Midori pleurait, toutes les larmes de son corps. Pas parce qu'elle avait mal, ni parce qu'Izuna était en train de la violer, même indirectement, mais parce qu'elle n'avait jamais pensé qu'ils iraient jusque là avec elle.

Voulant intensifier le geste, Izuna se pencha un peu au dessus de Midori pour lui agripper la nuque d'une main implacable et enfonça le fourreau encore plus loin en elle, déclenchant une cascade de sang sur les cuisses de la jeune femme, jusqu'à ce qu'elle perde connaissance.

Déçu, comme un enfant qui n'aurait pas eu le jouet qu'il avait demandé, Izuna envoya son arme sur le côté.

- Mets la en cellule, ordonna-t-il au bourreau, et préviens moi quand elle reprendra connaissance.
- Bien, mon Saigneur.
- Et fais en sorte qu'elle ne crève pas avant, compris ?

Inabi acquiesça en s'inclinant devant son chef de clan et Izuna sortit de la cave, visiblement insatisfait.

Sans attendre, le bourreau lâcha le corps de Midori, qui tomba de manière flasque sur le sol de pierre et en l'attrapant par la tignasse, il la traina jusqu'à une des cellules dans la pièce voisine où deux corps étaient en pleine décomposition. L'odeur était d'ailleurs tellement forte que Midori reprit connaissance sur le champ mais, incapable de bouger et paralysée par la douleur, il fut impossible pour Inabi de remarquer ce fait. Et puis, si elle retrouvait un peu de forces, l'amusement d'Izuna augmenterait et ça lui promettait sûrement une belle récompense.

Après avoir enfermé la prisonnière dans sa cellule, le bourreau repartit en sifflant un air léger et Midori entrouvrit lentement les paupières pour regarder autour d'elle. Un corps était juste à côté de sa tête, et elle le reconnut comme étant un humain qui avait été fait prisonnier deux semaines auparavant par une des patrouilles alors qu'il tentait de réunir des partisans pour la résistance.

Tentant de se retenir de vomir, la jeune femme se blottit sur elle même, pour poser le front contre ses genoux et attendre que le temps passe. Que pouvait-elle faire d'autre ? Jamais elle ne pourrait sortir de cet endroit et il y avait peu de chance pour qu'elle passe la nuit. Son corps meurtri n'avait jamais paru en aussi mauvais état, même quand plusieurs Uchiha l'avaient tabassée sans raison et qu'elle avait passé trois jours au lit à tenter de s'en remettre.

Ce qui la surprenait le plus, dans tout ça, était ses ailes d'Uchiha. Elles s'étaient manifestées pour la première fois de sa vie alors qu'elle avait toujours pensé qu'elle n'en avait pas hérité mais il était difficile de comprendre pourquoi maintenant, alors qu'elle était enfermée. Plusieurs situations beaucoup moins incertaines auraient été plus faciles à gérer si elles avaient fait leur apparition plus tôt mais alors qu'elle était là, désespéré, voilà qu'elles apparaissaient.

Peut être était-ce parce qu'elle n'avait plus aucun autre espoir. Ses ailes pourraient-elles la sauver ? Ou au moins l'éloigner de cet enfer ?

Pendant trois heures, elle tenta de monter un plan mais il n'y avait rien à faire, pour elle. Son coeur ne se remettrait jamais d'un traitement pareil. Mais au moment où elle allait fermer les yeux une dernière fois, pour ne plus jamais les rouvrir, une aura réconfortante l'entoura avec douceur et une main douce caressa sa joue.

- Pardonne moi, Midori, murmura une voix tendre.

Une cape épaisse fut posée sur son corps blessé et une aiguille s'enfonça dans sa carotide. Elle sentit un liquide prendre possession de ses veines mais avant qu'elle ne puisse se redresser, ses mains brisées contre son ventre, la présence avait disparue et il ne restait plus rien à voir. Seul son compagnon de chambre était encore visible et Mirodi soupira longuement en fermant les yeux.

Quoique cet inconnu puisse lui avoir injecté, ça semblait lui redonner quelques forces. Au moins assez pour qu'elle puisse se lever, enfiler avec précautions la cape pour cacher sa nudité et ses ailes se déployèrent. Contrairement à leur première manifestation, c'était beaucoup moins douloureux, plus naturel, dans un sens. Et maintenant qu'elle avait l'esprit clair, libérée de toute cette souffrance, la suite lui paraissait évidente.

Grâce aux griffes de ses ailes puissantes, Midori agrippa les deux barreaux de la meurtrière qui aérait la cellule, les arracha avec force mais elle hésita. Son sang bouillonnait dans ses veines alors qu'elle se retenait d'aller retrouver Izuna pour le tuer, violemment. Ses instincts les plus primaires tentaient de prendre le dessus, dans son esprit mais elle les repoussa en secouant la tête. Et au moment où la porte de la pièce s'ouvrait à la volée sur un Inabi ébahi qu'elle puisse se tenir sur ses pieds, Midori se précipita dans l'ouverture qu'elle avait crée, s'aidant de ses ailes pour se donner une impulsion assez importante et s'envola au dessus des banlieues de Konoha.

Naturellement, et instinctivement, ses ailes la portaient au dessus de la ville, suivant les courants d'air favorables et elles la dirigèrent vers la Séparation. Peut être, se disait-elle, pourrait-elle se cacher la bas, passer la Séparation et trouver un trou de souris où elle pourrait se soigner, d'abord, et vivre si personne ne venait l'embêter.

D'un coup d'ailes, elle prit de l'altitude, jusqu'à passer au dessus de la Séparation, mais au moment même où la grille passa sous son corps, Midori sentit ses forces faiblir. Le sérum cessait de faire effet, se dit-elle d'abord mais non, c'était toute autre chose. Une alarme se déclencha, le même genre que celle des contrebandiers, et un coup de feu résonna autour d'elle. Sa vision était troublée par une lumière intense, contrastant avec l'obscurité habituelle qui régnait au Sud de la Séparation, et elle ne put éviter le filet lesté qui vint la paralyser, et elle tomba lourdement sur un sol aux pavés droits et propres.

La dernière chose qu'elle vit, avant de perdre connaissance, fut le visage étonné de la petite Sakae.