Disclaimer : Severus Snape appartient à J.K.R. ; seuls Alistair et ses amis du dix-neuvième parallèle sont à moi.

Rating : K+

Pairing : Severus Snape - OC

Correctrice : Fantomette34


Voilà ma nouvelle fic. C'est plus un recueil d'OS qu'une vraie histoire à chapitres, bien qu'il y ait un fil rouge, rouge comme notre cher Minotaure Alistair.

Bonne lecture !


Apparences

...

Albus Dumbledore, Directeur de Poudlard et chef de l'Ordre du Phénix avait, une fois de plus, récupéré son espion Severus dans un état lamentable, suite à une aimable discussion avec Voldychou. (Si, si, aimable, sinon il aurait été ramassé à la petite cuillère.)

Quoi qu'il en soit et pour une fois bien inspiré, le vieil homme avait enjoint le Maître des Potions de prendre une semaine de repos et de préférence, hors des îles britanniques.

"Pourquoi n'iriez-vous pas passer quelques jours en France, chez votre ami Alistair ?" avait suggéré le citron givré * au Professeur à peine convalescent.

Severus n'avait pas dit oui. Il n'avait pas dit non non plus. Considérant cela, Albus prépara la valise du sombre Professeur d'un claquement de doigt, transforma ses robes en vêtements moldus, lui fourra d'autorité un Portoloin dans la main et l'homme et ses bagages se retrouvèrent dans une impasse du dix-neuvième arrondissement de Paris, à proximité du Parc de la Villette. A quelques mètres d'un troquet poétiquement nommé "Bar des Louchébems".

Se souvenant qu'Alistair lui en avait parlé comme de son Q.G. personnel, il y alla...

.

Le café semblait hors du temps et de son évolution qui avait vu le quartier se transformer depuis la fin des Halles. Pas du genre Germinal, quand même ; plutôt du style de la chanson portée par la voix de François Hadji-Lazaro. **

Severus entra. Peu de monde à l'intérieur. Que des humains apparemment "normaux". Derrière son comptoir le proprio, un homme aux cheveux blancs, lui jeta à peine un coup d'oeil et retourna à ses affaires, à savoir la lecture de l'Echo du Turfiste.

Sans se démonter, le Potionniste fit quelques pas dans la salle et s'arrêta devant l'un des clients assis, absorbé par sa propre lecture.

"Alistair ?!" fit-il d'une voix sourde, ne souhaitant pas attirer l'attention.

Raté ! L'interpellé leva les yeux et là.

"HEY, SEEEEEV !" gronda une voix de tonnerre.

La seconde d'après, le sérieux Professeur de Poudlard avait décollé du sol, enlacé dans une étreinte qui aurait fait cracher ses poumons à Hagrid lui-même.

.

Ils retrouvèrent bien vite la station assise.

"Mais pourquoi tu ne m'as pas prévenu que tu venais ?

- Dumbledore." se contenta de répliquer Severus.

Alistair sourit, à peine surpris. On pouvait s'attendre à tout et à n'importe quoi de la part du Vieux Citronné, surtout n'importe quoi. C'était sa marque de fabrique. Sauf que là, le Minotaure sentait qu'il avait ses raisons d'expédier le Maître des Potions sur son territoire.

"T'as une tête de Zombie fraîchement déterré.

- Merci du compliment.

- Sérieux, Sev. Tu ferais peur à ma mère, et c'est pas peu dire... T'es aussi gras qu'un rayon de vélo, ton teint est un subtil mélange de celui d'un type atteint de Dragoncelle et d'un cachet d'aspirine moldu et ton moral a l'air de squatter le dernier sous-sol de chez Barjow et Beurk.

- C'est à peu près ça.

- Eh bien, ça va changer ! A partir de maintenant, régime !

- Tu crois ?

- ... Grossissant, je précise. A base de boeuf Mironton du patron qui est une pure merveille, à ce qu'il parait. Le fait que je sois végétarien m'empêche de vérifier par moi-même."

Et ta moitié bovine ne te permettrait pas de manger la chair d'un de tes semblables, pensa le Maître des Potions. Au delà de ton apparence, tu es à tout jamais un être mi-homme, mi-taureau.

D'ailleurs, en parlant d'apparence...

"Tu utilises un Glamour, Al ?

- Hmm... Oui ! Une variante. Le sort ArturoBrachetti. Très efficace."

Puis Alistair s'arrêta de parler, semblant réaliser une chose.

"Mais pas tant que ça puisque tu as su deviner qui j'étais ! Comment as-tu fait ?

- Facile ! Déjà, il n'y avait que quatre hommes dans la salle, ça réduisait les possibilités.

- Ensuite, steuplé !

- Tu étais le seul à lire la page des sports du journal, le Rugby, plus précisément.

- Ça aurait pu n'être qu'une coïncidence. Des tas de Français sont fans du ballon ovale.

- Certes. Mais il doit y en avoir peu qui chialent devant les résultats de l'équipe d'Angleterre qui s'est pris une raclée cinquante-trois à douze. J'ai pu lire le grand titre à l'envers.

- Damned ! Trahi par mon patriotisme sportif.

- Ne te blame pas. Il y avait d'autres indices. Comme l'identité de l'homme dont tu as pris l'apparence. Casque d'or, le Rugbyman des années soixante-dix. On en revient toujours à l'Ovalie.

- J'admets, ça fait beaucoup de coïncidences.

- Alistair ! T'es d'encore plus mauvaise foi que moi, ce que je croyais impossible. Et de toute façon, j'aurais deviné qui tu étais même sans toutes ces indications.

- Comment ?!

- Le sort ArturoBrachetti est très efficace, soit, mais il ne modifie pas la morphologie de celui qui l'utilise... ni sa taille.

Tu ne pourras jamais passer pour Philippe Bouvard, mon vieux !"

Severus n'ajouta rien de plus. Alistair, un instant déstabilisé, partit soudain dans un rire homérique qui fit trembler les vitres du troquet.

"Ma taille ! Oh Merlin... Ma...taille.", s'écroula le Minotaure, le souffle perdu.

Et il souleva à nouveau ses deux mètres trente, faisant paraître la salle du bar beaucoup plus petite qu'elle ne l'était en réalité.


* Il faisait très froid, ce jour-là.

Les louchébems : les bouchers, en argot.

** Dans la salle du bar-tabac de la rue des Martyrs, chanson du groupe Les garçons bouchers.

Jean-Pierre Rives, rugbyman des années soixante-dix, était surnommé Casque d'or à cause de ses cheveux blonds.