CAUCHEMAR EN CUISINE


Un p'tit bonjour printanier !

Alors oui, si vous en doutez, le titre est bien emprunté à une série britannique avec le chef Gordon Ramsay dans le rôle phare.

Sinon, j'en profite pour remercier tous les lecteurs, anonymes ou non, qui me lisent, commentent, me suivent ou me mettent en favori.

Sur ce, enjoy it !


Contexte : saison 5.

Rating : K+

Format : 3 chapitres.

Genre : Humour/Amitié/Romance

Personnages : Dean/Castiel, Bobby


Spéciale dédicace à Clina09 !


Dakota du sud, Sioux Falls – Dans une casse de voiture familière...

Une chance pour le voisinage, la maison de Robert Steven Singer alias Bobby, était en lisière de la ville. Ce qui se passait donc à l'intérieur de cet édifice cossu ne risquait pas d'être entendu par des importuns. Et au vu des activités développées parfois dans ces murs, c'était bien mieux ainsi.

D'ailleurs aujourd'hui, si on se fiait aux éclats de voix qui en émergeait, il ne faisait pas bon à être dans les pièces de la demeure.

XXX

En temps normal, si on devait qualifier le propriétaire de ces lieux, on dirait que Bobby est un homme de bien, au caractère bien trempé mais le cœur sur la main. Toujours maître de lui malgré les événements dramatiques qui jalonnent son existence.

Au décès de sa femme, là où d'autres auraient pris leurs jambes à leurs cous, lui était resté et avait choisi de comprendre. C'est comme ça qu'il avait rejoint la caste très fermée des chasseurs de créatures surnaturelles, collectant toutes les données relevant du domaine du paranormal et du surnaturel. Et ce afin d'aider au mieux les victimes de telles horreurs et orienter les chasseurs dans leurs enquêtes.

C'est dans ce cadre qu'il avait rencontré John Winchester. Un homme normal dont la vie avait été bouleversée par l'assassinat peu commun de son épouse Mary. Un mari et père de famille qui avait décidé de poursuivre sans relâche le démon aux yeux jaunes responsable de ce fait. Et qui, dans sa quête, avait entraîné dans son sillage ses deux enfants en bas-âge : Dean et Sam.

Avec les années, Bobby s'était pris d'affection pour ces deux gosses livrés à eux-mêmes la majeure partie du temps. Entre déménagements constants et absence de vie sociale, Dean et Sam ne vivaient qu'en vase clos. Mis à part John, lui seul s'apparentait à un autre membre de la famille et l'amour filial qu'il leur portait lui était retourné sans que jamais aucun mot ne soit formulé de vive voix. Que ce soit au travers d'un geste plus appuyé ou d'un regard concerné. Il était le lien avec ce père aux abonnés absents. Nul doute qu'il était le père qu'ils auraient aimé avoir.

En outre, John avait éduqué ses enfants à la dure. Tout particulièrement Dean qui avait été élevé à la manière d'un marine dans le seul et unique but de veiller sur la vie de son petit frère, le contraignant à des responsabilités qui n'étaient pas les siennes. Et à son corps défendant l'aîné était devenu le père de substitution. Appliquant à la lettre les volontés de ce père quant à la protection de son cadet au-delà de la mort si il le fallait. Recherchant dans l'exemplarité de ses actes la moindre parcelle d'affection de John. Et ce jusqu'à son décès.

Souvent il avait eu des mots acerbes voire violents avec son ami John à ce sujet, prétextant que leur enfance avait été volée pour l'assouvissement d'une vengeance. Mais ce dernier avait toujours refusé de l'écouter, préférant repartir sur les routes traquer cette créature. Créature qui avait détruit peu à peu l'humanité de John, ne laissant qu'un chasseur aigri par la douleur. Après tout, Bobby n'avait jamais eu d'enfant, comment pouvait-il savoir ce qui était bon pour eux ou non ? Etait-ce mal de vouloir que ses enfants soient prêts à affronter le monde tel qu'il était?

Et aujourd'hui le résultat était là.

A cinq ans, Dean avait endossé la responsabilité de son père quant à l'éducation de son cadet.

A quinze ans, il maniait les armes et les formules latines d'exorcisme comme un expert.

A vingt ans, Dean était un chasseur hors pair et un habile menteur.

A vingt-cinq ans, Dean n'est qu'un chasseur.

Rien d'autre dans sa vie ne compte.

Pas d'amis. Trop peu de temps pour se lier.

Pas de petite-amie. Trop d'ennuis et de sentiments à craindre. Et puis si c'est pour les voir mourir, à quoi bon !

Pas de toit. A quoi ça sert puisqu'ils sont sans cesse sur les routes !

Rien qu'une Impala 67 avec des classiques de la musique rock en fond sonore, un bon pack de bières dans le coffre, et le petit Sam à ses côtés. Telle est la vie de Dean Winchester.

Jusqu'à ce qu'une nuit d'orage électrique, à son retour des Enfers, il croise son regard. Que le ciel rencontre la terre. Et là, une ère nouvelle s'ouvre.

Enfin presque.

Au plus grand désespoir de ceux qui les entourent. Que ce soit Bobby ou Sam.

Car comme de bien entendu, lorsqu'on est un Winchester, on ne peut rien faire comme tout le monde. Et quand il s'agit de Dean, n'en parlons même pas ! Là, ça atteint des sommets vertigineux.

Rien que lui faire reconnaître que c'est un être humain doté de sentiment relève d'une sinécure. Lui expliquer maintes et maintes fois qu'aimer ne sera pas forcément synonyme de souffrance et de douleur et la réplique fuse comme par automatisme « et puis quoi encore ! Tu te rappelles de Jess ? ».

D'accord Bobby lui-même s'y est cassé les dents mais il ne désespère pas. Et il se dit qu'un jour, tout ce que Dean cache de peur de passer pour un être faible cédera sous l'impulsion de la bonne personne. Et il se peut qu'elle soit déjà là. Parmi eux. Il faudrait juste que Dean regarde dans la bonne direction.

Car depuis quelque mois, les fils Winchester ont élu domicile chez lui, Bobby Singer.

Bien que surpris par ce choix au départ, celui-ci se doit de reconnaître que les avoir auprès de lui en ces moments difficiles lui réchauffe le cœur. Même si cela n'empêche ni les recherches dans des reliques poussiéreuses, ni les chasses aux quatre coins du pays de se poursuivre. La guerre contre le monde des ténèbres étant une lutte intemporelle.

Et puis la présence de Castiel dans sa maison apporte une touche d'étrangeté et d'originalité à la situation. Attaché à la personne de Dean depuis qu'il l'a tiré de la perdition, ce dernier veille sur lui comme sur la prunelle de ses yeux, s'attirant les foudres de celui-ci qui n'accepte pas qu'on pénètre si facilement son espace vital.

Combien de fois n'a-t-il pas surpris le regard céruléen de l'ange sur la personne de Dean ? Combien de fois a-t-il noté que Dean s'attardait sur les traits de Castiel lorsqu'il pensait ne pas être vu ? Que dire de ces piques constantes à l'égard d'un ange millénaire qui ne saisit pas la totalité des références culturelles du XXème siècle ou alors de ce surnom dont il l'a affublé. Sans parler de sa réaction épidermique lorsque Castiel a révélé à Sam qu'il avait « un lien plus profond avec lui ».

Tous ces petits détails qui ne trompent pas sur la nature d'un lien qui se crée et se noue entre deux protagonistes qui s'ignorent encore. Se pourrait-il qu'enfin les flèches de Cupidon aient atteint leur but ?

Pour la première fois depuis qu'il les connaît, Bobby reprend espoir. Tout n'est peut-être pas perdu pour ce gamin qu'il a vu grandir bien trop vite à son goût. Gosse trop tôt plongé dans la brutalité d'un monde où la vie ne tient qu'à un fil.

Evidemment il a fallu un moment pour que Dean accepte sa présence à leurs côtés. Mais après un temps d'adaptation, l'ange a fini par faire ses preuves et a trouvé sa place au sein de leur petite communauté.

Et lorsque Dean se décide un jour à apprendre à Castiel ce qu'est la vie de manière concrète, il se dit que la roue vient de tourner.

Ce qui nous ramène aux cris qui s'échappent de la maison à intervalle régulier.

XXX

Une heure…

Il s'était absenté une SEULE petite heure…

Et un capharnaüm sans nom régnait dans son logis à son retour.

Le regard noir, la casquette vissée sur la tête, les mains le démangeant fortement à l'idée d'étriper le responsable de ce carnage, Bobby remonta les traces blanches qui étaient disséminées un peu partout au rez-de-chaussée. Quoi ou qui que ce soit, il ne donnait pas cher de sa peau au monstre ou à la chose qui s'était rendu coupable d'un tel désordre dans ses bouquins et dans ses affaires en général !

Certes il n'était pas un fervent adepte du nettoyage mais bon sang de bois, un peu de respect que diable !

Contenant tant bien que mal la rage qui s'infiltrait dans ses veines, il longea à pas de velours le couloir menant du salon vers la cuisine. Avec discrétion, il attrapa sa batte de base-ball qui traînait dans un coin et s'en arma.

Pas un seul instant il n'imagina ce qui suivit.

Debout au milieu de ce qui fut un jour une pièce dénommée cuisine : l'aîné des Winchester et son ange gardien. Méconnaissables.

Mortifié, il en lâcha sa batte qui tomba à terre dans un bruit sourd ce qui fit réagir les deux hommes qui se tournèrent dans un bel ensemble coordonné.

Imperturbable, Dean lui lança un vague « salut Bobby ! Déjà de retour ? » et s'en retourna à ses travaux manuels. Seul Castiel sentit l'air s'électrifier autour d'eux et le fixa, attendant l'orage qui s'annonçait dans les prunelles sombres du vieux chasseur.

La minute suivante, ce dernier aboya à leur intention :

- Dean c'est quoi ce putain de bordel ?

Le susnommé se crispa à l'entente de ces mots et lorgna en direction de son père adoptif. Il ouvrait déjà la bouche pour s'exprimer lorsqu'il fut coupé dans son élan par Bobby qui visiblement n'en avait pas terminé avec lui, pardon avec eux.

- Peu importe ce que vous vouliez faire, je ne veux même pas le savoir ! brailla-t-il. Mais je vous préviens, quand je reviens, il y a intérêt à ce que tout brille. Plus une seule trace. C'est bien clair ? Non mais c'est pas possible d'avoir des nigauds pareils.

Toujours en bougonnant, il quitta la pièce et partit en claquant la porte d'entrée qui vibra sur ses gonds.

Dans la cuisine, encore sous le choc, Dean et Castiel se dévisageaient, incapables de prononcer le moindre mot. Une seule question dans leur regard : « qu'a-t-on fait de mal ? ».

A suivre…


Voilà.

Oui, je sais j'ai coupé à ce moment bien précis mais que voulez-vous ça me tentait beaucoup trop !

Notez dans vos tablettes qu'on se retrouve semaine prochaine pour la deuxième partie soit le 02 avril 2015.

Au plaisir de vous lire

Marianclea