Chapitre 1 : Un départ difficile

Les premiers rayons du soleil venaient à peine de toucher la demeure du "Terrier" en ce premier septembre. La nature était si calme que le moindre petit chuchotement aurait pu briser ce silence parfait. Les oiseaux dormaient toujours et le coq n'avait pas encore chanté. Seul quatre personnes, vivant au "Terrier", étaient debout et finissaient tranquillement leur petit-déjeuner. Les jumeaux Weasley, Fred et George, s'amusaient à inventer toutes sortes d'idées saugrenues pour alimenter leur magasin, sous le regard amusé d'Arthur Weasley.

- Et si on inventait des céréales sauteuses, dit Fred en regardant son propre bol de céréales. Les céréales sauteraient dans le bol à chaque fois qu'on ouvre le paquet et elles pourraient même sauter dans la bouche ! Jusqu'à ce qu'on les croque.

- Ouais, ça pourrait marcher ! approuva George. Mais que dirais-tu de céréales à bombardement ? Lorsqu'elles sont dans le bol, tu as tant de minutes pour les manger avant qu'elles n'explosent. Et tu peux même t'en servir pour attaquer ton frère.

George jeta une poignet de céréales sur son frère mais la réaction de leur mère ne se fit pas attendre.

- On ne joue pas avec la nourriture !

- Désolé, 'man, s'excusèrent les jumeaux avant de transplaner en rigolant.

- Bon, je vais aller réveiller les enfants, dit Molly en débarrassant les bols des jumeaux.

- D'accord, dit son mari en dépliant la Gazette du Sorcier qu'il commença à lire.

- Mes trésors ! Il est temps de se lever ! dit doucement Mrs Weasley à l'entrebâillement de la porte.

La chambre était complètement plongée dans le noir. Un son étouffé sorti du fond de la chambre et Molly devina que c'était Ron qui essayait de parler.

- On arrive... bafouilla-t-il avant de retomber dans le sommeil.

Molly referma délicatement la porte et abandonna l'idée de réveiller tout de suite les garçons. Elle se dirigea donc vers la chambre des filles en espérant avoir plus de chance avec elles. Arrivée près de la chambre, elle sourit en entendant les jeunes demoiselles papoter avec une grande avidité. Décidément, les filles étaient très matinales par rapport à ces fainéants de garçons. On pouvait entendre les jeunes filles rigolaient à travers la porte. Apparemment, elles parlaient de Ron et de ses amours.

- Lavande n'a pas arrêté de lui envoyer des hiboux pendant toutes les vacances, expliqua Ginny à Hermione. Je crois qu'elle est toujours amoureuse de lui. Mais ce que je n'arrive pas à comprendre c'est pourquoi est-elle amoureuse de lui !!!

Hermione éclata de rire.

- Non, c'est vrai ! continua Ginny. On peut pas dire que Lavande soit le genre de fille qui ait des problèmes pour rencontrer des garçons. Alors pourquoi s'abaisse-t-elle à Ron ?

- Eh bien, je crois que quand deux personnes sont attirées l'une envers l'autre, la question de la beauté ou même du rang social ne se pose plus.

Ginny avait du mal à croire à ce que venait de dire Hermione mais cette dernière enchaîna :

- Et comment a réagi ton frère en voyant toutes ces lettres ?

- Eh bien... Il ne veut pas l'avouer mais je crois qu'il était très flatté qu'une fille dans son genre s'intéresse autant à lui. Il lui a donc répondu. Mais en même temps, il n'avait pas trop le choix. Elle lui envoyait pratiquement un hibou par jour.

Les filles se moquèrent un moment du couple Ron/Lavande. Hermione décida au bout d'un moment de changer de conversation.

- Et comment, ça se passe avec Harry ?

- Parfaitement bien, répondit Ginny avec un énorme sourire.

- Je suis contente pour toi. Et pour lui aussi. Il méritait le bonheur de trouver un fille aussi génial que toi.

Ginny rougit légèrement. Hermione, quant à elle, était plongée dans ses pensées. Toutes ses amies avaient un petit ami ou en avait eu un. Elle, elle n'avait jamais eu de relation amoureuse (elle ne considérait pas Viktor Krum comme un petit ami puisqu'il ne s'était jamais rien passé). C'est vrai qu'elle n'y avait jamais vraiment pensé, elle préférait se concentrer dans ses études et se plonger dans les livres. Mais elle allait avoir 17 ans dans un peu moins de trois semaines et à cet âge-là, comme toutes les filles normalement constituées, on s'intéresse aux garçons. De plus, elle était devenu un jeune fille tout à fait charmante. Elle avait grandi de quelques centimètres ce qui lui avait donné une jolie silhouette élancée avec des courbes généreuses. A force d'utiliser un sort pour apprivoiser ses cheveux, ceux-ci étaient devenus un peu moins ébouriffés. Et pour finir, elle commençait à apprécier de se maquiller mais pas trop ! Seulement, un léger coup de crayon noir sous les yeux pour les faire ressortir et c'était parfait. Une question de Ginny la fit sortir de ses pensées.

- Et toi, alors ? Quand est-ce que tu te décides à avoir un petit ami ?

- Quoi ?

- Ca fait longtemps qu'on se connaît et je ne t'ai jamais vu avec un gars. Pourtant, je suis persuadée que si tu le voulais, tu aurais tout les mecs de Poudlard à tes pieds !

- Quoi ? répéta Hermione.

- C'est vrai, je t'assure. Dans le train du retour, en juin de cette année, j'ai entendu un Serdaigle dans le couloir qui disait que s'il en avait le courage et s'il savait que tu ne refuserais pas, il t'inviterait à sortir.

- Mais... bafouilla Hermione de plus en plus mal à l'aise.

La conversation fut coupée par la présence de Mrs Weasley qui venait d'entrer dans la chambre. Hermione en fut soulagée et la remercia par un grand sourire.

- Désolée de vous déranger mais le petit-déjeuner est prêt, dit timidement Molly.

- On arrive, répondit Ginny avant de se retourner vers Hermione.

Hermione, qui ne voulait plus parler d'amour avec Ginny, se leva précipitamment.

- Je suis morte de faim, dit-elle en jetant un regard furtif à Ginny qui la regardait d'un oeil noir.

Une heure plus tard, après avoir mangé et s'être lavées et habillées, Ginny et Hermione commencèrent à s'impatienter et décidèrent d'aller réveiller les garçons qui n'avaient toujours pas pointé le bout de leur nez. Pour cela, elles avaient décidé de faire le plus de bruits possible. Elles montèrent donc les escaliers d'un pas lourd et entrèrent dans la chambre comme des furies.

- Dépêchez-vous, bande de fainéants ! On va être en retard à cause de vous !

- Nous, on est levées depuis un peu plus d'une heure alors réveillez-vous !

Harry avait légèrement sursauté lorsque les filles étaient entrées subitement. Mais Ron avait eu tellement peur qu'il était tombé de son lit en maudissant les filles de l'avoir extirpé d'un si beau rêve.

- Vous êtes malade ! cria Ron. Ca va pas la tête de nous avoir réveillé comme ça !

Il était rouge de colère. Il n'aimait déjà pas être réveillé en temps normal mais de cette manière brutale comme celle-là, encore moins. Il en voulait tellement aux filles qu'il quitta furieusement la chambre en tapant des pieds et il glissa sur une de ses chaussette qui traînait par terre. Les filles étaient scandalisées de sa réaction mais elle exquicèrent un sourire lorsqu'il tomba. Il se releva tant bien que mal, rouge de honte cette fois-ci, et sortit prendre son petit-déjeuner qui l'attendait depuis plus d'une heure sur la table de la cuisine. Harry essaya de détendre l'atmosphère après cette première péripétie de la journée :

- Laissez, les filles. Il s'est levé du pied gauche.

Ron et Harry eurent juste le temps d'avaler une tartine grillée pleine de confiture. Ils s'habillèrent en vitesse et vérifièrent qu'ils n'avaient rien oublié. Au bout d'une heure, ils étaient enfin prêt ! Arthur se chargea de mettre les valises de tout le monde dans le coffre de la voiture qu'il avait loué pour l'occasion. Bien entendu, un sortilège adéquate lui permit de caser toutes les valises à l'intérieur et permit d'installer confortablement les quatre adolescents à l'arrière de la voiture sans être serré comme des bœufs. Personne n'avait décidé de parler. Seul Molly t'empestait contre Ron pour les avoir retardé en oubliant son balai dans sa chambre. Après que l'atmosphère se soit détendue, Hermione leur annonça à tous une très bonne nouvelle.

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de vous le dire ce matin à cause de deux personnes dont je ne prononcerais pas le nom...

Hermione regarda les deux garçons avec insistance avant de continuer à parler.

- ... Mais j'ai été nommé préfète-en-chef, conclut Hermione.

Tout le monde la félicita. Harry et Ginny étaient vraiment ravis pour elle. Une seule personne ne disait rien...

- Pfff !! On s'en doutait, tu sais, s'exclama Ron, décidément mal luné. La meilleure élève de l'école était obligatoirement promue à ce poste. C'était évident !

- Ron ! Si c'est pour gâcher le bonheur des autres, tu peux sortir de la voiture tout de suite, répliqua Ginny.

Ron était un peu jaloux d'Hermione. Même s'il savait que ça allait être elle qui serait préfet-en-chef, il avait toujours eu un espoir d'être choisi. Dumbledore l'avait bien nommé préfet en cinquième année alors qu'il ne s'y attendait pas alors pourquoi pas...

La route était parfaitement dégagée et ils ne mirent que deux heures pour atteindre la gare de King's Cross à Londres. A leur arrivé, ils se précipitèrent tous à l'extérieur. Les filles partaient d'un côté chercher les chariots tandis que les garçons sortaient les valises du coffre. Une fois toutes les valises installées, ils coururent à l'intérieur de la gare poussant les passagers moldus qui les regardaient d'un oeil mauvais. Ils traversèrent un à un la barrière de la voie 9 et 10 et se retrouvèrent sur le quai de la voie 9 3/4, le train prêt à partir.