Bonjour! Je vous propose cette petite histoire entre Lily et James, en espérant qu'elle vous plaise et que vous ayez autant de plaisir à la lire que j'en ai à l'écrire. Je ne crois pas qu'elle durera plus de quinze chapitres, mais on verra bien... Pour ce qui est de la publication, je ferai mon possible, mais je termine mon DEC (le cégep... niveau entre le secondaire et l'université, au Québec :P), donc je suis assez occupée.

Mais je vous laisse lire ce premier chapitre! N'hésitez pas à laisser des reviews, vous savez que ça fait toujours plaisir...

Bonne lecture!

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Il faisait chaud. C'était le seul constat que l'adolescente pouvait faire en ce moment. Des gouttes de sueur salée coulaient le long de ses tempes, et pourtant elle ne faisait que marcher lentement. Elle ne courait pas, ni ne faisait de marche rapide. Un pied devant l'autre, c'était tout. Et pourtant, c'était déjà difficile. Il faisait chaud, le soleil tapait et l'air était d'une humidité inégalée.

Une image de crème glacée – un énorme cornet de crème glacée au chocolat – se forma dans son esprit. Oui, sa marche en valait la peine. Et puis, au supermarché, il y aurait de l'air climatisé. Ce serait probablement trop froid après la chaleur extérieure, mais la récompense qui s'en suivrait en valait la peine. De la crème glacée… qui descend si bien dans la gorge, répandant son arôme et sa fraîcheur jusque dans l'estomac. Ce serait divin.

Le feu de circulation vira au rouge. La jeune fille s'arrêta, et regarda derrière elle. Sa sœur traînait quelques mètres plus loin, en compagnie d'un adolescent dont la forme du corps rappelait celle d'une poire, voire celle d'une pomme. Un sourire naquit sur les lèvres roses et sèches de l'adolescente et, lorsque la lumière fut verte, elle continua sa marche sans attendre les deux jeunes gens. Il faisait déjà assez chaud comme ça, se dit-elle, il n'était pas nécessaire de se coller à deux autres personnes, dont une était à la limite de l'obésité.

-Lily? Lily! Attends-nous!

La jeune fille fut obligée de s'arrêter, malgré son esprit qui lui sommait de ne pas écouter la voix aigue de sa sœur Pétunia. Toutefois, Lily était une fille bien élevée, et elle s'arrêta. Elle se permit tout de même un commentaire, puisqu'elle ne se trouvait pas à la solde de sa sœur :

-Dépêchez-vous! La ville au complet aura eu le temps de se servir avant qu'on arrive, et il n'y en aura plus pour nous. Et moi, je veux ma crème glacée! Compris?

Les deux autres rallèrent mais ne forcèrent pas l'allure. Lily, de son côté, prit son courage à deux mains et se mit à courir – pas très vite, mais à une vitesse suffisamment élevée pour distancier Pétunia et Vernon. Elle avait l'habitude de courir, mais pas dans une telle chaleur. Elle avait assez de volonté d'esprit pour s'empêcher d'arrêter et de se saucer dans la fontaine du petit centre commercial, mais une fois entrée au supermarché, elle se surprit à faire toutes les rangées, juste pour profiter de la fraîcheur. Lily marcha lentement, s'amusa à observer tous les produits qui se trouvaient sur les tablettes. Il y avait tant de différences avec les produits sorciers! L'adolescente arrivait encore à s'émouvoir en comparant les deux façons de vivre, si différentes et si identiques à la fois. Les moldus devenaient dépendants de l'électricité, au même titre que les sorciers utilisaient la magie.

Finalement, Lily arriva devant les congélateurs où la crème glacée était rangée. Elle regarda attentivement toutes les sortes, toutes les saveurs – même si elle finissait toujours par choisir le chocolat – et compara les prix et les grosseurs de paquet. Elle désirait faire une bonne affaire, et c'est pourquoi elle opta pour deux paquets de cornets sucrés au chocolat. Tant pis si Pétunia et Vernon n'étaient pas d'accord, ils n'avaient qu'à se dépêcher.

Elle paya, sortit dehors en déballant un premier cornet. La chaleur la frappa de plein fouet dès que les portes du supermarché s'ouvrirent. Il faudrait se dépêcher de rentrer à la maison, sinon les autres fonderaient. Et ça, Lily ne le désirait pas! Elle marcha donc d'un bon pas, tout en dévorant son cornet. La crème glacée fondait dans sa bouche, c'était délicieux. Et cela lui permettait de mieux supporter la chaleur.

-Lily, enfin! T'aurais pu au moins nous attendre là-bas, non?

Pétunia. Lily fronça les sourcils, et se retourna vers l'origine de la voix. Le couple était en train de traverser la rue pour la rejoindre, l'air grincheux et de mauvaise foi.

-Vous n'aviez qu'à avancer plus vite. Et puis, je ne vous ai pas vu du tout. Je pensais que vous vous étiez arrêtés en chemin.

Elle leur fit un petit sourire, du genre insolent, auquel sa sœur répondit avec enthousiasme, et Lily leur tendit le paquet qu'elle avait elle-même entamé. L'autre, elle le gardait jalousement pour plus tard. La jeune fille continua sa route, dans ses pensées. Ce que sa sœur pouvait l'énerver, avec ses grands airs! Elle ne l'avait même pas remerciée – ce qui était, selon Lily, la moindre des politesses. Mais non, rien du tout. Seulement son air blasé, et le regard perçant de Vernon, qui semblait la juger sans répit.

Une fois arrivée chez elle, Lily se dépêcha de mettre la crème glacée au congélateur, mais elle suspendit son geste, voyant les ice-packs si attirants. Elle eut un sourire mauvais et les sortit tous, avec le paquet de cornets. Elle prit une boîte à lunch qu'elle utilisait quand elle était petite, fourra le tout à l'intérieur, se dépêcha d'aller chercher son livre dans sa chambre et ressortit de la maison. Ainsi, elle aurait la paix. La sainte paix.

Un parc était situé à moins de trois coins de rue de chez elle, et c'est là que Lily se dirigeait, son livre et sa petite boîte à lunch à la main. Elle se trouva un petit coin sous un saule pleureur – son arbre préféré – et s'assit à même le sol.

Son esprit revint à Poudlard, au magnifique parc de Poudlard, où elle se sentait chez elle. Il ne lui restait qu'une année à faire en cet établissement, et elle appréhendait déjà la fin. À la prochaine rentrée, elle ne prendrait pas le Poudlard Express, elle ne gravirait pas les marches de pierre du château pour pénétrer la salle commune des Gryffondor, cachée derrière le portrait de la Grosse Dame…

Lily déposa son livre et s'appuya contre le tronc de l'arbre. Rien qu'à l'idée que son séjour à Poudlard s'achevait, la nostalgie la gagna. Elle ferma les yeux et se laissa emporter par ses souvenirs, par les images qui refaisaient surface, comme des saumons remontant le courant.

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-Evans?

Une voix masculine. Elle la connaissait, Lily en était certaine. Mais d'où? Elle était plus jeune que celle de son père, beaucoup plus mélodieuse que celle de Vernon… alors qui? Elle était trop bien dans les ténèbres environnantes pour ouvrir les yeux. Il lui faudrait deviner, alors.

-Lily Evans!

La voix se faisait plus insistante, plus forte. Il voulait vraiment la réveiller, ou quoi? Ah oui… il l'avait déjà fait, se rappela Lily.

-Réveille-toi, Evans!

Ce ton de voix. Poudlard. Oh, par Merlin! Elle savait de qui il s'agissait. Mais que faisait-il là? Là, dans sa ville, sous son arbre? Il avait fallu que, parmi toutes ses connaissances, elle tombe sur lui! Si au moins cela avait été Rogue… Elle aurait pu tout simplement l'ignorer – c'est d'ailleurs ce qu'ils faisaient mutuellement depuis un peu plus d'un an, depuis qu'il l'avait sauvagement insultée. Devant James Potter et ses Maraudeurs. Foutu Potter.

Lily ouvra ses yeux et se leva d'un coup.

-Qu'est-ce que tu fais là, exactement, Potter? Si tu t'es perdu et que tu cherches ton manoir, il est très loin d'ici.

Le James Potter en question sourit de toutes ses dents blanches. Il avait l'air heureux et à la fois anxieux. Il se dandinait sur un pied puis sur l'autre. Pas du tout son genre, se dit Lily.

-Alors? aboya la jeune fille.

Elle n'appréciait pas James Potter, et ne ferait aucun effort pour le cacher – et de toute façon, c'était inutile : tout Poudlard savait pertinemment que Lily Evans détestait James Potter.

-En fait, euh… Mon père m'a envoyé ici pour le reste de l'été – il est en voyage avec ma mère, alors…

Lily ne comprenait pas. Pourquoi venait-il chez elle? Ne pouvait-il pas choisir une autre ville? Un autre pays, et tant qu'à y être, un autre continent? À moins que… Non! Non… il ne pouvait pas… avoir choisi le Surrey justement parce qu'elle s'y trouvait?

Car, autant qu'il était bien établi que la jeune Evans détestait Potter, tous les élèves de Poudlard étaient au courant que James était fou d'amour pour Lily, et ce depuis longtemps. Il lui avait demandé à de nombreuses reprises – beaucoup trop, selon Lily – si elle voulait sortir avec lui. Et à chaque fois, perdant davantage patience à chaque nouvelle demande, Lily avait refusé net. Pas question, jamais, jamais, tu m'entends, Potter? Parfois, quand la chose devenait nécessaire, Lily le giflait. Mais jamais, au grand jamais, James Potter ne s'était découragé.

La voix tant détestée se remit à parler, ramenant la pauvre Lily à la réalité :

-On va habiter chez ma grande tante… Tu sais, la vieille dame qui habite la maison au coin du parc? Elle s'est retirée parmi les moldus, termina-t-il sur une note plus mélodramatique, en hochant lentement de la tête.

Lily ne le prit pas. Elle ramassa son livre et sa boîte à lunch d'un geste rageur.

-Génial pour la grande tante, fit-elle d'un ton platonique.

Elle allait partir quand un détail attira son attention :

-On?

James eut un sourire en coin. Il aimait quand elle se mêlait de ses affaires à lui : au moins, elle lui accordait un peu de sa précieuse attention.

-Sirius arrive demain.

Et pour toute réponse, Lily poussa un grognement. Elle qui pensait pouvoir avoir la paix pendant la dernière partie de ses vacances.