Salut les copains ! J'ai retrouvé ça, ça traînait depuis 614516 ans sur mon PC... je crois sincèrement que ça n'a jamais été fait. Là, vous avez du Dramione sauce western. Et oui : FF le voulait, tulus l'a fait.

Mes autres fics c'est un peu le désert car je suis en deuxième année de BTS, exams bientôt, et un boulot fou. Donc je sais, je vous ai abandonné, mais cela dû t il me prendre la vie entière je terminerais ces Gr#^ùuez de fictions.

En espérant que vous trouverez le concept original et l'histoire prenante,

bonne lecture,

Tulus.


L'Étoile du Mexique

chapitre 1


La ville est déserte, ou du moins c'est ce que l'on essaye de lui faire croire. Elle lance un regard dédaigneux au saloon, et crache en direction de la prison. Une prostituée, depuis le balcon d'un hôtel, fume une cigarette. Sur la route sableuse, un chaparral soulève de la poussière sur son passage. L'aridité du Mexique fait couler quelques gouttelettes de sueur le long des tempes de la jeune femme. Elle réajuste son chapeau sur sa tête, et coince une mèche de cheveux derrière son oreille. Au loin, le croque mort finit de clouer un cercueil, et le bruit du marteau qui enfonce les clous rouillés dans le bois clair résonne jusqu'à elle.

Dans le saloon, tout le monde s'est tu. Les hommes à la peau ridée par le soleil ont reposé leurs verres d'alcool sur la table devant laquelle ils sont assis, le pianiste garde ses mains en équilibre au-dessus des touches noires et blanches et les parties de cartes sont laissées en suspens. Quelqu'un, accoudé au bar, chuchote au barman.

- Quel bandit ?

Il n'est pas d'ici, lui. En essuyant ses paumes moites sur son tablier, le tenancier se penche par-dessus le comptoir.

- C'est Cuchillada.

L'homme hausse un sourcil perplexe. Jamais entendu parler.

- Combien ?

- Mille dollars. Mort ou vif.

Il acquiesce d'une moue connaisseuse. Intéressant. Il dépose une pièce devant le barman, et se dirige vers les portes à battant. Sans sortir du saloon, il jette un coup d'œil à l'extérieur, quarante paires d'yeux fixées sur son dos. Un vieillard serre la main de son voisin : « Un dollar qu'il se fait tuer du premier coup s'il l'affronte en duel ». L'Etranger risque un regard panoramique. Sur son cheval, un cavalier s'éloigne. La chaleur réverbérée par la terre brouille la silhouette, qui finit par disparaître. Quelques secondes après la complète évaporation du bandit, une marée de gamins sort des maisons en bois et l'animation du Black Jack Saloon reprend avec entrain. L'Etranger repart vers le comptoir en faisant claquer les talons de ses bottes.

- Un whisky.


La nuit tombe sur la ville. Quelques étoiles et une lune à moitié pleine se détachent dans le ciel noir. L'Etranger, attablé devant un steak et des pommes de terre, dîne au saloon. Devant lui, un grand moustachu apparait sur l'estrade.

- Mesdames et Messieurs, bonsoir ! Pour vous accompagner dans votre soirée, Hermione, l'étoile du Mexique, va vous interpréter Moon River. Un tonnerre d'applaudissements !

Quelques sifflements se font entendre, puis les deux tentures rouges au fond de la scène s'écartent. Une femme, de dos, brille dans sa robe de paillettes dorées. Une jambe crème dépasse de la fente du tissu, aguicheuse. L'Étranger lève les yeux de son assiette, reluque la cambrure des reins de la chanteuse, puis redescend vers son plat. La viande est délicieuse.

Une voix à la fois profonde et douce s'élève. La jeune femme se retourne vers son public, accompagnée du piano. Une boucle de cheveux châtains s'échappe de son chignon. Les habitants la scrute, avides et charmés en même temps. Hermione balance ses hanches jusqu'au bord de l'estrade.

- Oh Moon River, Oh Moon River.

Elle passe un doigt nonchalant sur sa lèvre inférieure, puis pointe de son ongle vernis un bougre dans l'obscurité de la salle en continuant de chanter juste pour lui. Toutes les lumières concentrées vers la scène se reflètent dans ses yeux marron et sur ses lèvres peintes. Elle ondule des hanches en s'approchant du bord de la scène, se baisse, laissant apercevoir son décolleté, et envoie un baiser de sa main gantée de rouge. Le pianiste lui fait un clin d'œil, et accélère le rythme. La serveuse apporte un pichet de vin à l'Étranger. Elle s'arrête un instant près de la table, et jauge la femme d'un regard appréciateur, les mains dans les poches de son tablier.

- Sacrée voix, n'est-ce pas ? Nous avons deux fois plus de clients depuis qu'elle est là.

L'homme jette un regard distrait à l'Étoile du Mexique, puis reporte son attention sur son plat, terminé, dont il sauce le fond avec un gros morceau de pain.

- Le plus étonnant, c'est que c'est notre institutrice. Mais comme la ville ne la paye pas pour enseigner aux gamins, elle gagne de quoi vivre en travaillant ici le soir.

L'Étranger arque un de ses sourcils, mais ne dit rien. La serveuse, sans se départir de sa bonne humeur, débarrasse sa table crasseuse et lui propose une part de tarte en dessert –acceptée avec un vague hochement de tête. Seul, il se cale dans sa chaise et se tourne vers la scène. Mais elle ne s'y trouve plus : une main posée sur le piano acajou, l'autre sur sa taille, Hermione et sa voix de diva enivrent les derniers pensionnaires sobres du saloon.