J'en fais un recueil mais les OS peuvent se lire indépendamment !
Cet OS a été écrit dans la cadre de la 100° Nuit du FoF. Il fallait rédiger un OS en une heure sur le thème "contrainte" et y placer : chaos, gorgonzola, peluche, vison, allée. Celui-là est rated M !
Clairement, ce n'était pas la meilleure de leurs idées. La pensée avait effleuré Chris pendant qu'il nouait la corde autour des poignets de Victor avec pour seul éclairage une ampoule qui semblait prête à rendre l'âme d'une minute à l'autre, et cela s'était confirmé quand il avait tenté d'encercler le torse de Victor alors qu'ils avaient à peine un mètre pour se déplacer. Chris avait arrêté de souffler « aïe » chaque fois que son coude frappait une étagère, à la place, il murmurait « chuuut » quand les équipements tremblaient contre le mur. Victor s'était mis à rire dès qu'il avait viré son t-shirt : le froid métallique des armoires, ou de la poignet de porte, lui chatouillait les côtes. Et quand bien même Chris avait réussi à le tourner, à faire en sorte que son dos puisse s'appuyer contre des serpillières à la place, Victor devait trouver la situation en elle-même tordante puisque ses rires continuaient à intervenir régulièrement.
« C'est pas possible, ça va être le chaos..
-De un : et alors ? De deux : si tu voulais faire demi-tour, il fallait le dire avant que je termine tous les nœuds. Pas moyen que j'ai fait ça pour rien.
-On a plus que trente minutes, t'en as conscience ?
-Y a des ciseaux si jamais on doit se dépêcher. Il n'y a qu'un seul mot qui m'arrêtera, et tu le connais très bien. »
Victor acquiesça, et Chris lui offrit un dernier sourire avant de lui bander les yeux. Finalement, Victor n'aurait pas eu besoin des cordes pour rester immobile tant l'espace était contigu. Chris lui-même avait peu de manœuvres, mais c'était surtout la contrainte du temps qui persistait dans un coin de sa tête. Leur compétition commençait dans moins d'une heure, et tandis que la plupart des patineurs s'échauffait ou prenait le temps d'une sieste, Victor et Chris s'étaient enfermés dans un placard près des vestiaires.
Quoique Victor aimait bouger, se rappela Chris dès qu'il commença à toucher ses hanches. Il senti les frémissements courir sur la peau du russe quand il s'agenouilla devant lui – tout ce que Victor pouvait en savoir, c'étaient aux mouvements descendants et au bruit quand Chris se cogna la tête contre un balai. Il rattrapa le manche d'une main, et essaya de le pousser contre le mur – et qu'il y reste.
« Tic tac, commenta Victor.
-Chuut. On va t'entendre.
-Est-ce que ce serait vraiment une mauvaise chose ?
-On peut jouer à ça une prochaine fois, mais essayons déjà de.. faire quelque chose... avec la situation actuelle. »
Alors Chris accéléra le rythme. Une fois situé à bonne hauteur, il se retrouvait en terrain plus connu. Il se concentra sur le souffle de Victor qui s'activait au fur et à mesure que celui-ci se faisait plus silencieux et moins malicieux, il essayait de retenir les jambes de Victor qui se faisaient tremblantes – et qu'il aurait voulu attacher aussi, s'ils avaient eu plus de place et plus de temps – et il -
« Gorgonzola ! »
- s'arrêta net, cherchant dans la lumière basse ce qu'il se passait. Il remarqua l'étagère tomber que lorsqu'il était trop tard – bien que, finalement, Chris doutait qu'ils auraient pu y échapper. Il rattrapa Victor contre lui, se tournant pour protéger son dos nu du fer qui leur tombait dessus. Quelques dossiers tombèrent à côté, mais c'était principalement des peluches et même un manteau en vison qui leur tombèrent dessus.
« Ouch, déclara simplement Chris alors que Victor grognait contre son épaule.
-Ouch, en effet, répéta une voix qu'ils reconnurent aussitôt. »
Chris et Victor relevèrent la tête d'un mouvement pour apercevoir Georgi juste derrière la porte grande ouverte. Bien sûr, ils avaient fait tellement de boucan que cela avait dû inquiéter n'importe qui passant dans les environs.
« Je veux même pas savoir, continua Georgi avec une pointe d'amusement dans la voix, ranger tout et soyez à l'heure. »
Ce n'était pas une de leur plus grande réussite, clairement. Mais tandis qu'ils observaient en silence Georgi repartir dans l'allée, ils se dirent que ça aurait pu être pire.
