Convolutions

Auteur: Maggie Eaton

Traducteur: Aybarra

Catégorie: Angst/Romance (on pourrait presque ajouter Adventure/Action)

Résumé: quelques mois après leur mariage, Jack et Sam passent des moments difficiles.

Spoilers : saison 9 (mineurs)

Archive: Special Thanks to the creators and writers of Stargate/Stargate SG1 for lending me their wonderful characters to play in my enjoyable but profitless imagination. I'll be returning them shortly.

Note de l'auteur: réponse au Challenge 11 de ATST, en utilisant la phrase : 'Il brilla au-dessus d'eux tel un ange' et/ou le mot 'Séparation'.

Note du traducteur: alors, c'est la première fic que je traduis où il y a autant d'aventure/action... C'est une très belle fic, très longue (18 chapitres), avec beaucoup d'angst (pour diverses raisons).

Un très grand merci à Sam star et à Bibiche d'avoir eu la patience de corriger cette longue fic !^^

Je n'ai pas reçu de réponse de Maggie à mes nombreux emails. Je publie donc cette traduction sans son autorisation... j'espère qu'elle me pardonnera.

Bonne lecture !


Chapitre 1 - Drifting

Jack était assis sur le petit balcon de son appartement de Washington. C'était la fin de l'après-midi et le froid gardait sa Guinness fraîche. Le jour avait été morne pour lui et il était en colère. Soucieux. Sam n'était pas venue depuis des semaines et pire, il ne lui avait même pas manqué, apparemment. Elle était trop occupée à traverser la Porte, Dieu sait où, et à faire, Dieu sait quoi, avec Mitchell. Oh, il avait les rapports de mission. Il les avait tous lus. Ca n'empêchait pas une pointe de jalousie d'étreindre son cœur comme un étau. Ils étaient en train de s'éloigner l'un de l'autre et il ne savait pas comment prévenir cela.

Il ferma les yeux et son visage apparut instantanément. Elle souriait et courait vers lui, impatiente d'être de nouveau avec lui. Combien de temps cela faisait-il ? Il était venu la chercher à l'aéroport et l'avait fait tournoyer dans ses bras puissants. Il pouvait entendre son rire, sentir son souffle sur son cou... les vents du bonheur les entourant. Il avait même remarqué les sourires des passants alors qu'ils riaient et s'embrassaient, visiblement ravis de se revoir.

Et puis ils s'étaient disputés. Cela avait commencé comme une simple conversation, mais ça avait explosé rapidement, tourbillonnant autour d'eux comme une tornade, violente et hors de contrôle. Il ne voulait pas qu'elle renonce à la Porte des étoiles, mais qu'elle ralentisse un peu. Qu'elle prenne des congés, se détende, et peut-être même parte en vacances avec lui. Elle comprenait. Elle le voulait aussi, mais c'était difficile et il n'était plus celui qui planifiait ses missions. Elle l'avait averti de ne pas s'en mêler. Elle ne voulait pas que les gens au SGC pensent qu'il lui faisait des faveurs. Il avait compris que c'était la réponse conditionnée de la 'fille de Général' et il fit marche arrière. Ils avaient déjà discuté de cela. Tout ce qu'il voulait c'était la protéger, la garder saine et sauve, de passer le reste de sa vie avec elle. Mais elle était inflexible. Pas d'interférences. Et il avait accepté, à contrecoeur, lui donnant ce qu'elle désirait, comme toujours, ne lui disant jamais combien il avait besoin qu'elle soit là pour lui.

Il jeta un œil à sa montre. Il était sept heures du soir. Elle était probablement encore dans son labo, la tête penchée sur une technologie alien, quelle qu'elle soit. Il se leva et entra dans l'appartement, pris le téléphone de son bureau et fit le numéro du SGC.

« Ici le Général O'Neill, est-ce que le Colonel Carter est à la base ? »

« Laissez-moi vérifier, mon Général. » Il y eut un silence de mort lorsque l'appel fut mis en stand by pendant qu'il vérifiait la liste des sorties. « Le Colonel n'est pas disponible pour le moment, mon Général. Puis-je vous passer quelqu'un d'autre ? »

« Qu'en est-il du Général Landry ? »

« Il vient de partir, mon Général. »

« Passez-moi l'officier responsable. »

« A vos ordres, monsieur. » Encore du silence pendant que l'appel était transféré.

« Colonel Davis. »

« Davis, c'est O'Neill. Où est SG1 ?"

« Mon Général ! Ils sont en mission, monsieur. Leur retour est prévu dans deux heures. » Jack regarda à nouveau sa montre, une touche de déception s'affichant sur son visage. « Puis-je vous aider, monsieur ? »

« Non, non. Je prenais juste des nouvelles des enfants. Tout va bien ? »

« Oui, monsieur. Pas d'indication de problème. Une mission classique de 'rencontrer et faire connaissance'. »

« Jusqu'au moment où ça tourne au vinaigre, » commenta Jack d'une voix calme, parlant d'expérience.

« Oui, monsieur, mais nous ne nous attendons à aucun problème, tout va bien pour le moment. Dois-je vous appeler à leur retour ? »

« Non, ne vous donnez pas la peine. Merci, Davis. » Il attendit sa réponse et replaça le téléphone sur son support, le tapotant de ses doigts quelques secondes avant de s'éloigner, accentuant la peine de son âme.

OoOoO

Des heures plus tard, SG1 mit les pieds sur la rampe et se dirigea vers l'infirmerie pour leur examen. Le Colonel Davis rattrapa Sam et marcha à ses côtés.

« Alors, pas de problèmes, Colonel ? »

« Non. Juste ce à quoi on s'attendait. Plutôt ennuyeux, j'en ai peur. Daniel a fait quelques progrès avec les autochtones. Mitchell et lui vous mettront au courant. »

« Bien. Toute mission sans problème est une bonne mission. »

« Oui. » Sam rit doucement. « Toujours mieux que de rentrer sur une civière ! »

« Euh, Colonel. Le Général O'Neill a appelé il y a quelques heures. »

« Pour moi ? »

« Eh bien, il a demandé après SG1. »

« A-t-il laissé un message ? »

« Non. Je lui ai dit que vous deviez revenir dans quelques heures. »

« OK. Merci, Davis. » Elle poursuivit alors que Davis s'arrêtait et regardait l'équipe s'éloigner. La cohésion entre eux n'était pas là ; il n'y avait pas de plaisanteries, pas de rires. SG1 avait changé. Ils étaient silencieux et sombres maintenant, rien à voir avec la SG1 qu'O'Neill avait dirigée. Il ressentit une pointe de remords en les regardant partir. L'ancienne SG1 leur manquait à tous, pleine de vie et de malice, mais toujours là en un éclair si vos fesses avaient besoin d'être sauvées. Ce n'était plus pareil sans O'Neill.

Daniel accéléra ses pas pour être aux côtés de Sam et marcha à son rythme. « Tout va bien, Sam ? »

Elle lui retourna un regard confus. « Bien, Daniel. Pourquoi demandez-vous ça ? »

« Pour rien. Vous sembliez juste un peu renfermée là. »

« Je crois que je n'aime pas que le Général se renseigne sur moi. »

« Il tient à vous, Sam. C'est tout. »

« Bien sûr. » Elle accéléra ses pas et s'éloigna de lui, continuant vers l'infirmerie sans un mot.

OoOoO

Son téléphone sonnait quand elle passa la porte de sa maison et elle se dépêcha de le décrocher. « Carter. »

« Salut, ma belle ! »

« Salut, Jack. »

« Tu rentres juste ? »

« Oui. En fait, je viens de franchir la porte. Tout va bien ? »

« Je pense. Tu me... manques, c'est tout. »

« Je sais. J'en suis désolée, mais on a été vraiment occupé ici et même si j'étais à Washington, tu serais au travail. »

« Les choses se sont un peu tassées, maintenant. Je rentre plus tôt. »

« C'est bien. Tu dois te reposer. »

« Je me repose mieux quand tu es là. »

« Jack... »

« Quand reviens-tu, Sam ? Une idée ? »

« Pas vraiment. Nous partons trois fois par semaine et avec les artefacts que les autres équipes ramènent... »

« Les autres équipes ? Et SG1 ? »

« Nous ne faisons plus beaucoup d'exploration. Il me semble qu'on nous a affectés à beaucoup de missions diplomatiques. » Jack choisit d'ignorer la légère accusation dans sa voix.

« Alors, tu t'ennuies ? »

« Un peu, oui. Davis a dit que tu avais appelé. Tu prends des renseignements sur moi ? »

« Quoi ? Non. Je voulais juste te parler. Est-ce que tout va bien ? »

« Jack, tu n'influences pas les ordres de missions de SG1, n'est-ce pas ? »

« Sam. Je t'ai dit que je ne le ferais pas et je ne l'ai pas fait. »

« C'est juste que... »

« Tu veux que j'en parle à Landry ? »

« Non, je peux le faire moi-même. Et en plus, il parle à Mitchell, pas à moi. » Jack resta silencieux en prenant conscience de la pointe d'amertume dans sa voix.

« Mitchell ? »

« Bah, il dirige SG1, Jack. C'est toi qui l'a nommé, tu devrais le savoir. »

« Sam, tu n'étais pas là. Tu étais en zone 51 à ce moment là ! Et puis avec moi, ici. »

« C'était mon équipe, Jack. Mon commandement. »

Jack sentit ses genoux faiblir et le sol sembla onduler sous lui. Voilà. Elle le blâmait d'avoir perdu le commandement de SG1. Et elle avait raison, il avait donné le commandement à Mitchell, mais seulement parce qu'elle n'était pas là. « Sam, tu sais combien j'ai confiance en toi. Je n'aurais jamais... »

« Comment est-ce que je le saurais, Jack ? »

« Sam ! Ne sois pas ridicule ! Tu sais combien je te fais confiance ! Tu voulais avoir le département de R&D. »

« Je sais que tu m'aimes, Jack, mais je ne suis pas certaine de tes sentiments pour moi en tant que chef d'une équipe SG. »

Jack secoua la tête d'incrédulité. Il était stupéfait par ceci. Il ne s'y attendait pas, bien qu'il aurait peut-être dû. Sam avait dû lutter pour obtenir son rang dans l'armée, bataillant contre le fait d'être une femme, aussi bien que le reste ; il l'avait privé de son premier vrai commandement. Il se mit à faire les cent pas en essayant de la rassurer.

« Sam. Comment peux-tu ne pas le savoir ? Je te confierai ma vie comme à personne d'autre. Sur le terrain et n'importe où ailleurs. Tu as déjà prouvé que tu étais digne de commander, des dizaines de fois. Tu as l'expérience, l'intelligence... »

« Mais pas SG1, » l'interrompit-elle.

« Sam ! » La frustration se déversait généreusement dans sa voix, à présent, même s'il essayait de la contrôler.

« Eh bien, si tu me fais confiance et me respectes en tant qu'officier, alors je suppose que c'est entièrement de ma faute. Je n'aurais jamais dû aller en zone 51. Peut-être que je n'aurais pas dû aller à Washington non plus. »

Ca fit mal. Jack sentit sa poitrine se serrer, il la perdait et il pouvait sentir la panique monter dans sa gorge. Il n'avait pas attendu huit ans pour la perdre juste après quelques mois. Son esprit allait à toute vitesse, tentant de trouver les mots justes pour la rassurer, la ramener vers lui. Il voulait la tenir, la serrer dans ses bras et l'embrasser jusqu'à perdre conscience, lui faire comprendre. Mais elle était à Colorado Springs et lui à Washington. « Sam, je vais venir à la maison. Je serai là demain. »

« Non, Jack. Tu ne peux pas juste quitter ton boulot et tu le sais. »

« Certaines choses sont plus importantes que le boulot, Sam. Tu es plus importante. Je t'aime et quel que soit ce qui ne va pas, je veux le réparer. »

« Pas maintenant, Jack. S'il te plait, donne-moi juste un peu plus de temps. »

« Sam ! Non... »

« Je t'en prie, Jack ? »

Il y eut un long silence alors qu'il fixait le mur blanc devant lui, l'imaginant dans son esprit confus. Puis il poussa un soupir, jeta ses mains en l'air et contre son instinct, il céda. Il resterait à Washington et elle resterait à Colorado Springs. « Très bien, chérie, comme tu veux. Mais je viendrai bientôt, promis. »

« OK, Jack et merci. Bonne nuit. »

« Je t'aime, Sam. Je t'aime tellement. » Le téléphone fit un clic à son oreille et il sentit les larmes menacer de monter à ses yeux. Son cœur se brisait, éclatant en mille morceaux, lentement et douloureusement, tout ça à cause de Mitchell.

Trois semaines plus tard, il était de nouveau assis sur son balcon, en train de penser à Sam et comment ils s'éloignaient l'un de l'autre. Il l'appelait tous les jours, mais ça ne semblait pas aider. Il semblait qu'il ne pourrait pas quitter Washington, mais qu'il soit damné s'il laissait cela continuer. Il devait trouver un moyen de sortir de ça, Sam était sa vie, son salut, son bonheur et il n'allait pas la perdre parce qu'il avait nommé un pilote talentueux aux commandes de SG1 pour le récompenser de leur avoir sauvé la vie. Ce n'était pas bien. Tout cela était une erreur et il devait réparer cela rapidement.

La sonnette de la porte résonna et il se glissa à l'intérieur, posant la bouteille sur la table. Il jeta un œil à sa montre et contre toute raison, il espéra que c'était Sam. Et puis la réalité reprit sa place. Elle ne sonnerait pas, elle ouvrirait simplement la porte avec sa clé.

Il ouvrit la porte à une jeune femme attirante vêtue d'un joli tailleur. Elle souriait amicalement alors qu'il l'étudiait. « Général Jack O'Neill ? »

« Oui, c'est moi. »

« Alors ceci est pour vous, monsieur. Signez là, s'il vous plait. » Elle sortit un petit écritoire à pince pour qu'il signe et quand il le lui redonna, elle lui tendit l'enveloppe.

« Merci. » Il dit les mots distraitement en fermant la porte et s'assit sur une chaise. L'enveloppe n'était pas une surprise, il recevait des documents par courrier régulièrement, mais alors qu'il la déchirait, il remarqua que celle-ci venait de Colorado Springs.

Il s'adossa sur la chaise et sortit le document. Une feuille tomba sur le sol et il se pencha pour la ramasser. La tenant devant lui, il se rendit compte que c'était l'écriture familière de Sam et posa le document et lut les mots.

« Jack,

J'espère que tu pourras me pardonner pour ceci.

Je pense que c'est pour le mieux.

Je suis désolée.

Sam. »

Il posa la note sur la table et reprit les pages imprimées, lisant lentement les mots en haut de la page. C'était un document officiel et un froncement d'inquiétude creusa les rides de son front.

Samantha Carter O'Neill

Vs

John J. O'Neill

Ses mains se mirent à trembler et les mots devinrent flous alors qu'il s'efforçait de donner un sens à quelque chose qui ne pourrait jamais en avoir pour lui. Est-ce qu'elle voulait le divorce ? Il passa en revue les pages rapidement et ses yeux s'attardèrent sur les mots 'séparation légale'.

« Merde, Carter ! » Il cracha les mots d'un ton dégoûté et jeta les feuilles à travers la pièce en se levant de la chaise, en fureur. Il traversa la pièce, prit le téléphone et appela son numéro, mais raccrocha avant que ça ne sonne, puis appela son supérieur et demanda un congé pour raison familiale.

Une heure plus tard, il avait fait ses bagages et était prêt à partir. Il s'arrêta et réunit les feuilles insultantes et les fourra dans la poche extérieure de son sac. Il jeta un coup d'œil à la pièce. L'influence de Sam se voyait partout et le peu de temps qu'ils avaient passés ici ensemble avait gravé son souvenir dans chaque fissure. Il se retourna vers la porte et l'ouvrit, marmonnant en sortant. « Pas cette fois, Carter. Jusqu'à ce que la mort nous sépare, tu te rappelles ? Tu ne te débarrasseras pas de moi aussi facilement ! » Il éteignit la lumière et se dirigea vers l'aéroport, il serait à Colorado Springs dans quelques heures et cette fois il ne céderait pas. Cette fois, il se battrait pour ce qu'il voulait.