1998
Le soleil brillait sur Londres, et la neige en reflétait parfaitement la luminosité de l'astre. Les rues étaient anormalement calmes et ce fut avec un certain plaisir qu'Harry Potter se réveilla dans le silence le plus total.
Il s'étira dans son lit en étouffant un bâillement, et sourit alors que sa petite amie, Ginevra Weasley, déposait un baiser sur ses lèvres.
« Bien dormi, Mr. Potter ? » demanda-t-elle en jouant avec son nombril.
« Très bien, même, Miss Weasley. »
Il ouvrit les yeux et vit le visage de la jeune femme penché sur le sien.
« Quelque chose ne va pas ? »
« Non, rien. C'est simplement que j'aime te regarder. »
Elle l'embrassa de nouveau.
« Maman nous attend. »
« Elle a dit que nous ne devions arriver que vers dix-huit heures. Victoire doit être là. »
« Il faut aller chercher Teddy, aussi, tu sais ? »
« C'est vrai. Ce gamin est incroyable. Il a un an et on dirait qu'il ne vit que pour voir Victoire. »
Ginny sourit. Harry était absolument gaga devant son filleul, qui passait souvent la moitié de la semaine avec lui.
« Tu ne trouves pas ça étrange ? » demanda-t-elle.
« Quoi ? »
Elle se coucha contre lui et il la serra dans ses bras.
« Enfin, Teddy est tout le temps chez toi, et enfin, je sais que c'est ton filleul, mais n'empêche que… »
« On en a déjà parlé, Gin. »
« Je sais, Harry, mais enfin, je suis ta petite amie, et par le fait même, je suis un peu comme la marraine de Teddy, et… Enfin, parfois j'ai l'impression que Teddy te voit plus souvent que moi. »
« Gin, tu étudies à Poudlard. En pensionnat. En Écosse. Et je vis en appartement. À Londres. C'est normal. »
« Je sais, Harry, mais chaque fois que je viens, je dois arriver la nuit chez toi pour que Ron ne le sache pas parce que tu refuses de venir dormir avec moi au Terrier, alors que… »
« Gin, tu sais que j'aimerais beaucoup vivre avec toi. Mais Ron menace de me tuer chaque fois que tu apparais dans la cuisine le matin. Tu te rappelles la fois où j'ai dû abandonner mes cours à l'Académie pendant une semaine complète parce qu'il m'avait jeté un sortilège ? Je n'ai pas cet appartement seulement pour moi, je le partage avec mes deux meilleurs amis… »
« Justement, si je disais à Ron que je trouvais ça carrément indécent qu'il couche dans la même chambre qu'Hermione, peut-être qu'on aurait plus de chance pour qu'il accepte que je… »
« Gin, bon sang, ce n'est pas seulement Ron et Hermione ! Tu as cinq frères qui m'ont clairement fait comprendre que je ne devais rien tenter avec toi avant que nous soyons mariés, et ton père m'a carrément demandé de faire attention à ta réputation, et ta mère veut… »
« Alors marions-nous ! »
Harry s'assit dans son lit et la dévisagea un instant.
« Quoi ? »
« Tu m'as très bien entendu, Harry ! Si nous nous marions… »
« Tu ne peux pas réellement penser ça, Gin ! »
Harry s'était levé et enfilait une paire de jeans par-dessus ses caleçons.
« Tu te rends compte de ce que ça signifie ? Tu es à Poudlard, et je suis à l'Académie, et… »
« Alors pourquoi tu m'as acheté une bague ? »
Harry jeta un regard incrédule à Ginny.
« Tu as fouillé dans mes affaires ? »
Ginny eut un sourire et sortit un petit écrin bleu de sous l'oreiller.
« J'avoue que c'était une cachette astucieuse. Il fallait vraiment que je veuille savoir quel était mon cadeau de Noël pour que j'aille jusqu'à fouiller dans ton tiroir à caleçons. »
« Alors, quelle est ta réponse ? »
Ginny eut un sourire.
« À quelle question ? »
« Gin ! »
Elle éclata de rire.
« Tu ne m'as rien demandé, Harry. »
Il soupira.
« Gin, veux-tu m'épouser ? »
Ginny sourit. Elle se débarrassa des couvertures, laissant voir un ensemble de sous-vêtements de dentelle noire, puis s'approcha à genoux du bout du lit, où elle passa ses bras autour du cou de son petit ami, qui glissa ses mains autour de son bassin.
« Bien sûr, Harry. »
Harry l'entraîna dans un long baiser, puis la souleva du lit et la fit tournoyer.
« Bon sang, Potter, sors ta langue de la bouche de ma petite soeur ! »
Harry déposa sa petite amie sur le sol, mais la garda toujours dans ses bras. Il se tourna vers son meilleur ami, Ronald Weasley, qui était dans le cadre de la porte, une expression de dégoût profond étamper sur le visage.
« Une raison particulière pour ta présence ici, Ron ? » demanda le Survivant.
« Hermione voulait savoir si tu pouvais lui passer ce truc Moldu qui sert à allonger ses cils. » fit-il en se tournant vers Ginny.
Elle hocha la tête et quitta les bras de Harry.
« Je vais devoir commencer à me préparer aussi. » dit-elle en sortant sa trousse de maquillage.
Elle quitta la chambre et se dirigea vers celle d'Hermione Granger, l'autre meilleure amie de Harry. Celui-ci allait la suivre lorsque Ron lui bloqua le chemin.
« Tu te souviens que Charlie a dit qu'il te mettrait dans une boîte et qu'il ferait cracher du feu à un dragon dedans si jamais tu osais poser tes grosses mains sales sur ma soeur ? »
Harry sourit.
« Bien sûr, je m'en souviens. »
« Et tu te souviens aussi que Bill a dit qu'il interdirait à Teddy de voir Victoire si… »
« Oui, Ron, je le sais. »
« Et George t'a dit qu'il t'obligerait à lui nettoyait son oreille noire si tu… »
« Je m'en souviens on ne peut mieux. »
« Et Percy a dit qu'il te lirait au complet l'Histoire de Poudlard si jamais… »
« Oui, Ron. »
« Et que j'allais t'enfoncer un balai dans le… »
« Peut-être, mais Ginny et moi sommes fiancés maintenant. »
Sur ce, Harry quitta la chambre sous le regard bouche bée de Ron.
Il entra dans la chambre que le rouquin partageait avec sa petite amie et déposa un baiser sur la joue d'Hermione.
« Joyeux Noël, Mya. »
Elle sourit.
« Ron a tenu à me donner mon cadeau de Noël avant qu'on soit chez tes parents. » fit Hermione en se tournant vers Ginny.
« Quiy'est-ce que c'est ? »
« Un joli collier rouge. Ça tombe bien, c'était la couleur de ma robe pour ce soir. Et toi ? Harry t'a donné ton cadeau ? »
« Il vient juste de le faire. »
« Qu'est-ce que c'était ? Il a été tellement discret là-dessus, je ne l'ai jamais vu aussi cachottier… »
« Je l'ai demandée en mariage. » fit Harry.
Hermione se tourna vers lui, l'air absolument outrée.
« Es-tu sérieux ? »
« Oui. »
« Excusez-moi. »
Elle se leva et quitta la chambre.
« Mya, je revenais juste… » fit la voix de Ron.
« Ton meilleur ami vient de demander ta sœur en mariage ! »
« Je sais. Je viens de téléphoner à George et il a dit qu'il allait quand même lui faire nettoyer son oreille manquante. »
« Je me fiche complètement de George ! Ta sœur, qui est encore mineure, vient de se fiancer ! »
« Hermione, je t'ai… »
« Nous sommes ensemble depuis un an, nous vivons ensemble, nous nous connaissons depuis huit ans et tu ne m'amènes au Terrier qu'une fois sur trois alors que Harry y va chaque samedi soir et une bonne partie du dimanche ! »
Les éclats de voix s'arrêtèrent, et les deux fiancés n'entendirent plus que les sanglots d'Hermione.
« Mya, je… »
« Il va falloir que tu te décides, Ron ! Je suis enceinte de deux mois et il est hors de question que cet enfant naisse si nous ne sommes pas mariés d'ici là. Mes parents reviennent d'Australie dans une semaine, alors ton excuse de ne pas pouvoir le demander à mon père ne tiendra pas longtemps. »
Ils entendirent des pas, puis la douche se fit entendre. Ron apparut à ce moment dans la chambre.
« Merci beaucoup. C'était une excellente idée de demander ma sœur en mariage, Potter. Je vais dire à George de ne pas se nettoyer son oreille pendant un mois entier avant de te la faire nettoyer. »
« Ron, Hermione est enceinte ? » fit Harry.
« De deux putains de mois. Et elle me demande de l'épouser. »
« Mais… tu l'aimes, non ? »
« Oui, mais… je ne suis pas comme toi et Gin, ou comme Bill et Fleur, ou comme Tonks et Lupin. Je ne veux pas me marier après un an et… au bon sang, je vais avoir un enfant. Pauvre gamin… »
« Arrête de dire des idioties, Ron. » le réprimanda Ginny. « Tu ferais un père extraordinaire. »
« Et pourquoi est-ce qu'il faut absolument être marié pour avoir un enfant ? »
« Parce que c'est beaucoup plus romantique. »
Ron eut un sourire et sortit sa baguette.
« Assurdito. »
Il se tourna de nouveau vers Ginny et Harry, qui avaient froncé les sourcils.
« Ok, disons que je lui joue un peu la comédie. Je voulais garder ça pour moi jusqu'à ce soir, mais j'en peux plus. »
Il se leva et se mit à faire les cent pas.
« Elle m'a dit qu'elle était enceinte il y a trois semaines. J'ai été voir son père en Australie et je lui ai demandé sa main. J'ai été lui acheté la plus belle bague que j'ai trouvée et j'ai finalisé hier les papiers pour entrer en possession d'un superbe cottage en banlieue. »
Harry se tourna vers Ginny.
« Est-ce que tu veux que je fasse tout ça pour ce soir aussi ? » demanda-t-il.
Ginny sourit et secoua la tête. Harry sourit à son tour.
Hermione entra dans la pièce. Harry se leva.
« Qu'est-ce que vous diriez d'un champagne pour célébrer Noël ? » demanda-t-il.
« Apporte-moi un jus d'orange, s'il te plait. » rétorqua froidement Hermione.
« Il est un peu tôt pour le champagne, Harry… » fit Ginny en se tournant vers son petit ami.
« Donc, deux verre de jus d'orange. Ron ? »
« Le champagne est une bonne idée. »
Harry quitta la chambre et revint quelques minutes plus tard.
« Tu crois arriver à être prête pour dix-sept heures ? » demanda-t-il en donnant son verre à Ginny.
Celle-ci lui adressa un sourire. À ce moment, il y eut un craquement dans le salon.
« Harry, tu es là ? » demanda une voix.
Le jeune homme partit en courrant et se retrouva bientôt face à Andromeda Tonks, qui tenait un Teddy émerveillé dans ses bras.
« Allô mon bonhomme ! Alors, où on va ce soir ? » demanda Harry en le faisant tournoyer au bout de ses bras.
« Ayii !!! »
Harry sourit et reprit le petit gamin confortablement dans ses bras, avant de le chatouiller avec son nez. Puis, il redevint sérieux.
« Bonjour Mrs Tonks. Joyeux Noël. »
Il lui embrassa les joues. Andromeda déposa un sac sur le plancher.
« Tu as des couches et des pyjamas pour la semaine. Je reviens le chercher pour le Jour de l'An. Tu connais mon numéro de téléphone… »
« Ne vous inquiétez pas, Mrs. Tonks. »
Celle-ci sourit.
« Bien, dans ce cas, au Jour de l'An. »
Et elle transplana.
Trois heures plus tard, Harry s'approcha de Ginny et embrassa sa joue.
« Tu es ravissante. »
Elle lui sourit.
« J'imagine que je pourrais te retourner le compliment si Teddy ne venait pas d'étendre sa morve sur ta chemise. » dit-elle.
Harry jeta un regard à l'enfant qu'il tenait dans ses bras et soupira.
« Récurvite. » murmura-t-il en pointant sa baguette.
Sa chemise redevint propre. Teddy tapa dans ses mains en riant et allait rapprocher son nez de la chemise de son parrain lorsque celui-ci le prit à bout de bras et commença à courir dans la chambre en faisant des bruits de moteur.
« Avoue que faire l'avion est beaucoup plus amusant que de salir la chemise de tonton Harry, hein, bonhomme ? » dit le Survivant en se laissant tomber sur le lit.
Ginny se leva et vint le rejoindre, ralentie par ses souliers à talons aiguilles et sa robe longue.
« Tu as un don avec les enfants, Harry. » fit-elle en penchant son visage au dessus du sien.
Teddy s'était délogé des bras de son oncle et avait rampé sur le lit jusqu'au dessus de sa tête. Il s'amusait pour le moment à tirer les cheveux en bataille du jeune homme.
« Nan, seulement avec Teddy. » rétorqua Harry. « C'est un gamin facile. Je vais être nul avec celui de Ron et d'Hermione. Aïe ! Non, Teddy, pas ma nuque ! »
Ginny sourit.
« Tu oublies Victoire. »
« Victoire est amie avec Teddy, ils sont de la même graine, ce n'est pas pour ça que… Teddy ! »
Ginny sourit.
« Il faudrait penser à y aller. »
Ginny se pencha vers lui et l'embrassa. Harry posa sa main dans le cou de sa fiancée pour approfondir le baiser. Malheureusement, Teddy choisit ce moment pour tirer encore plus les cheveux de Harry. Celui-ci se sépara à contrecœur de la rouquine et prit Teddy dans ses bras.
« Très bien, Teddy, très bien. Tu as été vilain, il va donc falloir te récompenser en t'amenant chez Mamie Molly et Papi Arthur. »
« Ollie !! »
Le couple et le bambin sortirent de la chambre et se dirigèrent vers le salon, où se trouvaient Ron et Hermione, qui semblait toujours lui en vouloir. Ils transplanèrent ensemble.
La soirée se passa très bien. Harry n'argumenta presque pas avec Teddy pour que celui-ci mange ses canneberges en purée, et George et Charlie lui avaient seulement jeté un sortilège de Jambencoton lorsqu'il avait embrassé Ginny sous le gui.
Ils étaient maintenant dans le salon, et Teddy s'amusait avec le stade de Quidditch miniature qu'il venait de recevoir de la part de son parrain. Fleur était assise avec lui, à côté de Ginny, qui tenait une petite Victoire endormie contre elle, et Hermione venait de quitter la pièce pour la salle de bain.
Mr. Weasley prit une enveloppe dans ses mains.
« Harry, c'est pour toi. De la part de Ginny. Wingardium Leviosa. »
L'enveloppe se dirigea vers lui et il l'attrapa. Ginny s'était tournée vers lui alors que Mr. Weasley prenait un autre cadeau, cette fois-ci destiné à Charlie.
Harry ouvrit l'enveloppe et sourit en voyant le bonhomme de neige que Ginny avait dessiné sur la carte fait maison – la jeune fille avait tenu à dessiner elle-même ses cartes –. Puis, il ouvrit la carte et fronça les sourcils. Ginny avait tracé, de sa fine écriture, trois seuls mots.
Joyeux Noël, Papa.
Il se leva et se dirigea vers Mr. Weasley.
« Excusez-moi, Monsieur. Je crois que Ginny a inversé nos cartes en les mettant dans les enveloppes… »
Arthur Weasley jeta un coup d'œil à la carte, puis sourit et serra Harry dans ses bras.
« Mes félicitations, Harry. »
« Mr. Weasley, je crois que vous ne comprenez pas, il y a… »
« Qu'est-ce que Papa ne comprend pas ? » demanda George en se levant et en allant lire la carte par-dessus l'épaule de son père. « Oh putain ! »
« Que se passe-t-il ? » demanda Bill.
« Ginny est enceinte. »
Harry perdit toutes ses couleurs et se tourna vers Ginny.
« Tu… ? »
Elle lui sourit.
« Surprise ! » murmura-t-elle.
Harry poussa Percy, qui s'était approché de lui pour le féliciter, et se laissa tomber sur le sol, entraînant Ginny dans un doux baiser qui aurait pu durer une éternité si Ron ne s'était pas levé.
« Hermione et moi aurions aussi une annonce importante à vous faire, si… Ah, Hermione ! »
La jeune femme venait d'arriver dans le salon, les joues perlées de larmes.
« Ron, je… »
Ron se dirigea vers elle et lui prit la main.
« Hermione et moi allons déménager dans un cottage dans une semaine. »
Il y eut des cris de surprise, mais Ron les fit taire d'une main.
« Il n'y a pas que ça. »
« Ron, s'il te plait… »
Ron sortit de la poche arrière de son pantalon un boîtier rouge, puis mit un genou à terre.
« Hermione, veux-tu m'épouser ? »
Ses pleurs se transformèrent en sanglot, et Hermione hocha fébrilement la tête.
« Mais bien sûr, Ron ! Avais-tu seulement besoin de le demander ? »
Ron sourit et se leva. Il l'embrassa, lui glissant la bague au doigt alors que des applaudissements fusaient de partout. Mais Ron les fit de nouveau taire.
« Ce n'est pas tout… »
« Ron, non… »
« La nouvelle la plus importante que nous avons à vous annoncer, » dit-il en posant sa main sur le ventre de sa fiancée, « c'est que nous allons avoir un enfant. »
Il y eut de nouvelles exclamations, mais cette fois-ci, ce fut Hermione qui les fit taire en se tournant vers Ron.
« Ron, c'est ce que j'essaie de te dire depuis tout à l'heure… Je… je crois que j'ai perdu le bébé… Nous devons absolument nous rendre à Ste-Mangouste… »
On aurait dit qu'une tonne de pierre tombait sur le dos de Ron.
« Quoi ? Mais je… »
Bill se leva et posa une main sur l'épaule de son frère.
« Prenez vos manteaux, je vais aller vous reconduire. Transplaner dans ton état serait beaucoup trop dangereux, Hermione. »
Et ils quittèrent la pièce dans le silence général. Harry jeta un regard à Ginny.
« Je t'aime. Et je l'aime aussi. Et j'aimerais qu'il s'appelle James. »
Ginny hocha la tête.
« Je t'aime. Et je l'aime aussi. Et si c'est une fille, j'aimerais qu'elle s'appelle Lily. »
Harry sourit et l'embrassa de nouveau.
