Cette fic est dans un « alterne universe » où les tortues, si elles le souhaitent, peuvent circuler désormais à la surface. Suite à la chute de Shredder, l'existence des mutants de toutes sortes est connue et assez largement acceptée. Les quatre frères sont considérés comme des héros et reçoivent même une rente de l'état pour service rendu. Mais, ces bonnes nouvelles sont le résultat d'un prix à payer. Suite à un drame, Raphael s'est éloigné de ses frères et désormais fait cavalier seul. Vivant mal la célébrité, il répond à un avis de recherche de cobaye afin de tester une injection qui annule l'Adn animal des mutants et peuvent ainsi les accorder un code 98,9% humain. Raphael sans surprise a constaté que son frère Donatello est le scientifique en chef de ce projet et travaille pour un laboratoire gouvernemental. Malgré ses mises en garde, Raphael a tenu à tester le produit et est demeuré 5 semaines en laboratoire en secret afin que Donnie s'assure de la fonctionnalité du produit. Raph est donc humain. Son premier désir est de quitter New-York et afin que ses frères ne le retrouvent pas, il demande un changement d'identité semblable à ceux offert pour la protection d'un témoin. Malgré les supplications de Donnie, Raph disparait, après lui avoir fait de nouveau promettre de ne pas parler de leur rencontre à leurs autres frères.

Raphael regardait d'un air absent l'autobus voyageur qui devait le mener à l'autre bout du pays et mettre tout derrière lui. Il se reprit à penser encore aux évènements qui s'étaient produit cinq mois plus tôt. Le combat final contre Super- Shredder.

*Flashback*

Il était lui, Léo et leur père les seuls encore debout contre le destructeur. Donnie avait filé avec Mikey, blessé assez gravement. D'un seul coup de griffe, Shredder les avaient repoussés lui et Léo à plus de 15 mètres. Raph, moins sonné que son grand frère, senti son T-Phone vibrer. Ce n'était vraiment pas le moment, mais si quelqu'un l'appelait à ce moment précis, c'était que cela devait être fichtrement urgent.

Raph flippa le rabat de son T-phone voyant que l'expéditeur du texto était Donnie. Si quelqu'un à cet instant précis n'avait pas la tête à la rigolade, cela devait être lui, en train de stopper l'hémorragie de Michelangelo. Un seul mot était inscrit :

-Fuyez !

Raph leva la tête, paniqué, voyant que Léo se relevait, sans porter attention à son T-phone, pour porter secours à leur père. Raph l'agrippa par le bras pour le tirer vers lui, les yeux fous, trop tétanisé par l'angoisse pour dire un seul mot. Léo sans comprendre lui hurlait de le lâcher et tirait dans la direction opposée à la sortie, leur survie.

Raph fit alors la seule chose à faire. D'un crochet, il envoya son chef dans les vapes. Il ramassa la forme inconsciente dans ses bras et couru vers la sortie.

Il avait à peine dépasser l'entrée principale que tout explosa. Il couvrit le corps de Léo du sien, afin d'éviter le plus possible des blessures à son frère, étant encore dans le champ d'explosion. Un bloc tomba sur lui, fracassant sa carapace et il perdit connaissance.

Il s'était réveillé à l'hôpital. Pas l'infirmerie du laboratoire de Don. Un vrai hôpital, avec de vraies infirmières qui se penchaient vers lui, sans pousser de hurlement. Il regarda les parties de son corps non bandés ou plâtrés. Il était encore une tortue, pourtant. Un mutant horrible.

Sa première question avait été où il était, car il ne pouvait croire que c'était bien vrai. Puis, voyant que personne ne semblait effrayé qu'il puisse de même parler, il questionna où était l'autre « comme lui ».

-Il n'était que légèrement blessé physiquement. Un de vos frères est venu le chercher.

Soulagé, Raph ne posa plus de questions, se laissant dorloter par des jolies femmes. Plusieurs gens important étaient venus le voir, pour le féliciter, de même que Donnie et Mikey. Mais Léo ne vint jamais. Raph demanda des nouvelles quotidiennement de Léo, étant encore en trop mauvais état pour rentrer.

-Léo…il est encore en état de choc. Mais as-tu vu les nouvelles, Raph ? Un nouvel amendement sera proposé pour la reconnaissance des droits des mutants. S'il est ratifié par deux tiers des…

-Que veux-tu dire par état de choc, Donnie ? Cela fait plus d'une semaine que je suis consciemment ici ! Tu me dis depuis qu'il est « en état de choc ». Combien de temps va durer cet « état de choc » au juste ? Est-ce que…Fearless est furieux contre moi ?

Un embarras profond peigna les traits de Donatello alors que Mikey sautait d'un pied à l'autre.

-Dude, ce n'est pas cela ! Tu sais, Léo étant le chef, il a dû rencontrer le maire de la ville, le chef de police, le gouverneur de l'État. Il est constamment harcelé de journalistes. Léo est en deuil et vit très mal toute cette…

-Sollicitation extérieure, compléta Donnie.

-Trop choqué pour voir son frère mais pas pour rencontrer le gratin, c'est ça ? Je lui ai quand même sauver la vie !

Plus mal à l'aise que jamais, Donnie continua :

-Tu sais, à ce propos, Raph, quand j'ai dit « Fuyez » …cela incluait Maitre Splinter. Bien entendu, je comprends que peut-être Léo étant plus près de toi, et étant pressé par le temps, sur l'adrénaline, tu as cru qu'un choix devait être fait et…

Les yeux écarquillés devant l'horrible révélation de son frère, Raph articula d'un ton incrédule :

-Léo est furieux car je l'ai choisi, lui ?

Mikey et Don se regardèrent à la dérobée mais ne dirent rien.

Levant les bras en l'air, sans se préoccuper de ses blessures, dans un geste d'emportement, il hurla :

-Cela n'a aucun sens ! Il doit comprendre ! Léo et moi étions plus près de la porte ! Il était à portée de mains. Tu as dit de fuir, sans autre détail. J'ai paré au plus urgent, Maitre Splinter était en pleine bataille, j'aurai perdu du temps, il n'aurait pas fui le combat ! Je n'aurais jamais pu assommer Maitre Splinter et le porter sur mes épaules et si je l'avais fait, qu'aurai-je fait de Léo ? Je ne pouvais pas les porter tous les deux ! Léo ne voulait pas suivre ! Aurais-je mieux fait de le laisser crever-là ?

Raph, indigné, tremblait de rage.

Donnie posa une main rassurante sur Raph.

-Non, bien sûr. Avec le temps, le chagrin de Léo s'atténuera et il comprendra.

Raph sortit de l'hôpital et alla vivre chez Casey. L'état accordait une rente viagère aux quatre frères tortus pour services rendus. Chacun des quatre recevant une somme de 50 000$ annuellement. C'était peu, mais suffisant pour qu'ils ne vivent pas dans la misère et plus qu'ils n'avaient jamais eu.

Raph apprit le tout par Donnie. On leur offrit une médaille également, mais il ne vint pas à la cérémonie. Ce n'était pas un bout de tôle qu'il voulait. Soir après soir, Raph, pouvant enfin circuler au bon lui semblait n'ayant plus à craindre de susciter la panique par son apparence ni les remontrances de Léo, écumait les bars et les clubs avec son ami Casey. L'âge de Raph étant indiscernable aux yeux humains, personne ne pouvait deviner qu'il n'avait que 17 ans et demi et de toute façon, toutes les portes s'ouvraient pour le héros du jour. Casey profitait également de cette popularité. Buvant, fumant et baisant tout son content, Raph put croire qu'il était satisfait de son sort durant le premier mois qu'il sorti de l'hôpital où il était demeuré deux semaines.

Nous étions le 20 décembre, les rues étaient illuminées en prévision de Noel, fête familiale par excellence et de plus, le lendemain était la fête du benjamin de la fratrie. Chaque frère fêtait leur anniversaire de mutation le 29 septembre, mais chacun avait également son anniversaire suivant les équinoxes et les solstices. Léo allait avoir 18 ans le 21 mars, étant considéré l'aîné. Raph fêterait le sien le 21 juin et Don, le pauvre, presque en même que leur anniversaire de mutation, le 21 septembre.

Donc, c'était l'anniversaire de Mikey et Raph fantasmait sur cet anniversaire depuis des jours. C'était l'occasion rêvé de revoir Léonardo. Il n'avait eu aucune nouvelle de lui et cette absence lui pesait. En marchant dans les rues froides de New-York, il songeait comment sans l'influence positive de Léo, il se perdait. La veille, il s'était enivré copieusement au point qu'on lui avait demandé de quitter le bar. Une bataille s'en était ensuivie et Raph était tout sauf fier de lui. Il ferait amende honorable auprès de Léo, peu importe ce qu'il fallait pour cela. Il avait besoin de lui. Bon, que pouvait-il acheter au gamin ? Il avait enfin de l'argent, du vrai, et Mikey allait enfin avoir un truc qui ne serait pas sortie d'une décharge. Certes, le pognon se faisait déjà rare. Il recevait 4000$ et des poussières mensuellement depuis le 1er novembre, jour de l'explosion. Il ne recevrait pas son prochain chèque avant le 1er janvier et il devait lui rester un peu moins de 300$. Il devait se calmer avec l'argent. Il avait beau vivre gratuitement chez Case, il devait au moins fournir de quoi payer une part. Lorsqu'il vivra de nouveau avec ce contrôlant de Léonardo, cela se règlera tout seul, pensa-t-il avec un petit sourire.

Il remarqua avec exaspération que des passants le pointait encore du regard. Mais soudain, un détail attira son attention. Sur la page couverture du journal…c'était lui. Lui, ivre mort, se chamaillant avec des portiers de club. La honte le submergea comme une douche froide et son cœur arrêta de battre un instant en songeant à Léonardo.

Léo était un fervent de l'actualité. Léo si honorable, pétrifié devant le comportement vil de son cadet. Les humains ne les distinguaient pas sans leur bandana, ne portant pas attention aux différences de tonalités de leur peau ni même à leur taille ou couleurs de yeux. Pour eux, toutes les tortues mutantes se ressemblaient. Donc, Léo, ou n'importe lequel de ses frères pouvait être pointé du doigts et accusé du comportement vil de Raphael. Il n'y aura pas d'achat pour Mikey ce soir, Raph rentra et resta claquemuré chez Casey jusqu'au jour de l'an, le temps que la nouvelle devienne désuète. Par contre, il n'était pas seul. Raphael avait maintenant une petite amie, nommée Samantha depuis peu de temps avant l'incident qui avait fait la une des journaux.

Leur relation qui ne durait que depuis trois semaines, allait déjà en dents de scie. Raphael, au départ, ne voyait aucun mal à payer des verres à ses copines. Mais le désir de cette dernière en vêtements, bijoux et autres cadeaux le lassait. Raph n'ayant jamais rien possédé et ne portant pratiquement rien sur lui, ne voyait pas l'intérêt. De plus, il s'était fixé comme objectif de s'acheter une moto et la retaper pour pouvoir rouler avec à travers tout le pays l'été venu, il ne pouvait entretenir une femme qui lui soutirait plus du quart de son revenu.

De toute façon, il était dégoûté des femmes. Elles couchaient avec lui par curiosité malsaine ou le gardait par intérêt. Il ne faisait jamais la file dans les clubs et bien que non fortuné, il possédait davantage de moyens que bien des jeunes hommes lorsqu'ils sont encore mineurs. Donc, après une ième dispute, où Samantha l'avait dénigré assez violement, ils avaient rompu, de façon plutôt cavalière et devant le refus de sa désormais ex-copine de quitter les lieux, Raph, enragé et ivre l'avait poussé dehors, la faisant tomber dans la congère la plus près.

Aussitôt, il se figea et maudit son geste impulsif. Debout, se tenait Léonardo, qui les yeux agrandis d'horreur, regardait la jeune fille ivre essayer de se relever d'elle-même alors qu'elle continuait à hurler des imprécations contre Raphael. Prestement, Léo reprit contact avec la réalité et tendit la main pour aider la pocharde à se mettre debout, de la façon la plus courtoise possible. Elle le repoussa avec rage :

-Ne me touche pas. Vous êtes tous pareils. Des bêtes ! Vous ne pensez qu'à la baise ! Vous n'êtes que des brutes et des ivrognes !

Si Raph n'aurait pas empiré son cas en bourrant de neige la bouche de la fille, il l'aurait fait, même si elle aurait dû en mourir étouffée. Accablé, il la regarda s'éloigner, tout en continuant de les abreuver d'insultes, lui et Léonardo, alors que le regard polaire de son frère se posait sur lui. Raph ouvrit la bouche, ne sachant par quel bout commencer pour se justifier.

Léo articula froidement :

-Eh bien, j'étais venu t'inviter à nous rejoindre pour le réveillon. Nous ne t'avons vu ni à l'anniversaire de Mikey, ni à Noel, hormis naturellement en page de couverture de journaux à potins. Mais je crois que c'était une mauvaise idée. Mikey et Donnie me disaient que la liberté te changerait. Que toutes ces années tes mauvaises décisions et ta colère résultaient d'un manque de choix, de possibilité, de libertés. Ton comportement nuit à l'image de notre famille et même, par ricochet à celles de tous les mutants. Comme à l'habitude, je tacherais de corriger tes erreurs et laver l'honneur de notre famille. Tu seras libre comme tu le souhaites. Je pars.

-Où ? Raph était trop atterré pour dire quelque chose d'autre

-Je pars en service militaire dans quelques semaines. Enfin, je dois auparavant aller suivre une formation spéciale. Je ne serai pas de retour avant 30 mois, au moins. Je ne veux pas t'en dire davantage.

-Léo, c'est de la folie ! Tu n'as jamais tenu une arme à feu de ta vie et tu n'as que 17 ans ! Tu peux faire autre chose, non ? Pourquoi ne pas étudier à l'université ?

-Je préfère apprendre à servir mon pays que de boire et m'envoyer des filles, Raphael. Adieu.

Et Raph était demeuré, les pieds dans la neige et le cœur en miette. Il n'avait plus reparlé ni revu aucun de ses frères jusqu'à l'annonce dans le journal paru au début de mars.

On cherchait un ou des mutants pour tester un produit supposé changer le code génétique et transformer les mutants en humains. Raph ne souhaitait plus rien de plus que l'incognito à nouveau. Sa carapace lui semblant la chose la plus lourde et encombrante du monde depuis les dernières semaines. Malgré que la liste de ses amantes s'allongeât, il ne souhaitait rien de plus que de demeurer dans l'ombre et loin, très loin de New York. Malgré la ratification de l'amendement, certains États du sud avaient été plus récalcitrants à accepter des mutants vivants librement parmi eux, mais Raphael souhaitait ne plus vivre dans une cité lui rappelant chaque jour son passé et partir à l'autre bout du pays, dans un environnement aussi aride que son cœur. Humain, son acceptation serait plus rapide et fondu dans la populace, il ne sera plus jamais un embarras pour personne. En admettant que l'antidote ne fonctionnait pas, Raph n'en n'avait rien à branler de crever là. De plus, le cobaye était rémunéré d'un salaire très alléchant. Raphael brûlant la chandelle par les deux bouts et sa rente de même, vivait d'expédients avec Casey depuis quelques jours. Le père de celui-ci menaçait de même de mettre le mutant dehors, s'il ne pouvait payer. Il devait presque entièrement son chèque qu'il avait perçu deux jours plus tôt. Il devait vraiment se trouver un travail, mais à 17 ans, sans diplôme, ni étude, ni permis ni quoique ce soit, c'était impossible ou presque. Il aurait pu lécher les bottes du gouvernement pour cela, mais ce n'était pas son genre. Plus celui de Léo qui, pour avoir monté aussi rapidement des échelons, avaient dû rouler de la carapace.

Le 4 mars, à 9 heures, il se trouva donc devant le laboratoire de Chelona Industries. On lui expliqua la procédure, qu'il subira des tests durant une semaine et qu'il devrait demeurer sous observation six semaines ensuite en tout temps. Raph haussa les épaules. Cela faisait près de deux mois sans se soucier de l'argent et de plus avec la compensation monétaire qui allait avec, Raph pourrait quitter la côte est sans trop de problème.

On l'installa dans un appartement immense où tout était prévu pour son bien-être, même des installations de musculation et on lui fit choisir ce qu'il voulait manger durant cet internement.

Après trois jours de tests sur sa santé physique et mentale, le chat sorti du sac et Donnie fit son apparition.

-Je savais que tu serais volontaire. Ne t'inquiète pas, ce n'est pas un piège, ajouta prestement Don, voyant Raph esquisser un mouvement vif pour quitter. Ce produit fonctionne. Je l'ai testé sur un sujet auparavant et aux dernières nouvelles, il allait très bien. Par contre, la transformation est tellement douloureuse que je crois que nous allons maintenir le protocole du coma artificiel. En fait, la transformation s'échelonne sur plusieurs jours…Léo est demeuré dans le coma trois semaines et…

Un cri de rage et d'indignation l'interrompit :

-Léo ?Tu as fait subir cela à Léo en premier ? Léo a été ton cobaye pour un produit non-testé ? Tu sais que cela aurait pu mal finir ? Tu as toi-même mis notre frère en danger ! Pourquoi ne pas te l'avoir injecté à toi-même, génie ?

-Raphael, je dois superviser avec mes collègues ces mutations. Lorsque la routine sera établie, je prendrais la décision que je jugerais la bonne et un de mes collègues m'assistera. Léonardo a pris sa décision également, de son libre-arbitre.

-Mais, il va bien ? Il n'est pas supposé être dans l'armée ou un truc comme cela ?

-Oui, unité spéciale d'élite. Mais Léo va bien. Le service de protection des témoins lui a assuré une nouvelle identité. Avec une nouvelle apparence et un nouveau nom, des papiers légaux, il est désormais invisible. Léo supporte mal l'attention et surtout médiatique.

-Il a voulu…se dissocier de moi, c'est cela ?

-Non, Raph, cela n'a rien à voir.

Plongé dans ses pensées, il n'écouta plus un mot de ce que lui dit Donnie concernant la procédure. Oui, Léo avait voulu devenir humain pour ne plus rien avoir de commun avec lui, Raphael, le bestial mutant. C'était évident. Puis, il grogna agressivement :

-Fais-le ! Mais je veux comme Léo une nouvelle identité et tous les papiers en règle pour faire ma vie loin d'ici. J'ai besoin d'argent aussi Donnie. Les 6000$ de l'annonce ne me suffissent pas. J'en veux 12 000$ Et je veux surtout, surtout, ne pas ressembler à Léo.

-Tu ne ressembleras pas à Léo. Nous avons de nos mutations acquis différentes caractéristiques de Maitre Splinter. Par exemple, Léonardo a ses cheveux, je présume, et sa taille. Ce que je n'arrive pas à comprendre est qu'il n'est pas du tout asiatique comme le révélait ses yeux bleus, En fait…

-La ferme et fais ton boulot.

Raph ne voulait pas savoir à quoi Léo ressemblait car il ne supportait plus de penser à lui. « Je paris qu'il est toujours aussi beau gosse, le veinard » fut la dernière pensée cohérente de Raphael.

Il se réveilla, la vision brouillée, la bouche sèche, ayant mal partout, Donnie à son chevet, tenant un dossier en main.

-Et alors ? Comment te sens-tu ?

-Comme un lendemain de veille…et une raclée. Cela fait combien de temps que je suis inconscient ?

-28 jours.

Raph porta les mains à son visage, y découvrant une mâchoire carrée à la texture râpeuse.

-Oui, tu vas enfin pouvoir te raser toi-même.

-Miroir.

Donnie lui tendit et Raph vit un visage profondément antipathique le scruter en retour. Ce n'était pas qu'il était laid et la vue sur son corps lui semblait confirmer que cette partie du moins correspondait aux standards de beauté chez les humains. Mais son visage, il ne l'aimait pas, malgré la lueur familière des yeux verts. « Bah ! se dit-il, cela va avec le reste, je ne suis qu'un sale con inutile ».

-Tu n'as pas l'air content, Raph. Quoique malgré qu'il soit très beau, Léo non plus ne semblait pas content. Je ne vois pas pourquoi. Vous êtes tous les deux réussis, quoique…

-Rien à foutre de Fearless. Donne-moi les papiers et mon pognon.

En soupirant, Donnie lui tendit une enveloppe. A l'intérieur se trouvait des papiers au nom de Raph Harrison, né le 21 juin, mais trois années plus tard, un permis de conduire, une carte de crédit et un diplôme de génie mécanique.

-Waouh !Don, tu exagères !

-Pas vraiment, non. Selon ton expérience, tu peux atteindre ce niveau. Tu pourras donc te trouver un travail assez rapidement. Conjointement à ta rente, tu devrais t'en sortir. Nous t'avons vieilli car de toute évidence, Sensei s'est trompé. Tu sembles plus âgé que Léo. Ainsi dans moins de trois mois, tu seras complètement majeur. Là-dessus, je voudrais te garder encore un mois ici au labo pour…

-Pas question, je mange un vrai repas, je prends une douche et je file d'ici.

Quoique Donnie fit, Raph voulu partir, mais il fit promettre de ne jamais dire à âme qui vive qu'il était désormais humain. Avant de partir, Donnie voulu lui faire porter une marque au poignet. Cette scarification devait identifiée les mutants même sous apparence humaine. L'amendement avait stipulé que la reproduction dans un but d'enfantement inter espèce était prohibée pour le moment et cette marque était dans ce but, mais également en cas que Raphael, inconscient et blessé mortellement ne puisse expliquer son état particulier afin que les bons soins lui soient accordés.

Raphael refusa net cette « marque de la honte » et partit, avec argent et papiers.

*Fin flash back*

Et Raphael avait pris le premier autobus en direction du Nevada, ne jetant pas un regard aux gratte-ciels qui disparaissaient de l'horizon derrière lui. Il n'avait pas l'intention d'y revenir, jamais. Il y revient pourtant un peu plus de trois ans plus tard, en septembre.