Chapter I
En ouvrant les yeux, ma première pensée fut que me réveiller seul dans un endroit que je ne connaissais pas, au beau milieu de la nuit, était une expérience que je n'espérais vivre dans ma tendre vie.
Pourtant, cela semblait bien se passer tandis que mes yeux s'habituaient à la pénombre ambiante d'un endroit qui ne ressemblait pas du tout à ma maison.
J'étais assis dans une sorte de petit local fermé. Un filament de lumière passait dans l'embrasure de la porte et me permettait de distinguer différents éléments autour de moi. Je me relevais péniblement en tentant de ne pas faire de bruit.
Ma tête était pleine de questions. Je ne me souvenais pas être venu ici de moi même, ni même d'avoir perdus connaissance. En fait je ne me rappelais de rien à part le fait d'être rentré chez moi après les cours. Et au vu de la pénombre ambiante il devait être assez tard. On devait sans doute me rechercher actuellement.
Je n'étais pas rassuré, à vrai dire je ressentais même un sentiment de crainte au fond de ma poitrine. Cela dis, rester ici à attendre que ça passe n'était peut être pas une solution forcément prometteuse. Mes parents devaient s'inquiéter de mon absence, malgré le fait que je venais d'avoir ma majorité.
Je pris donc mon courage à deux mains, après avoir préparé trois scénarios en cas d'agression, révisé dans ma tête mes vieilles techniques de self défense, placé dans ma poche un testament écris au préalable. En bref, après avoir remplis un certains nombre de conditions préparatoires pour ce genre de situation délicate.
J'ouvris doucement la porte qui émit un bref grincement. Une fois sortis du local je me retrouvai dans un sombre couloir. Dans ce qui semblait être un établissement scolaire, au vu de la succession de salle de classe. Toutes vides. J'ouvris la porte de l'une d'elle. Aucune lumière n'était allumée. Les chaises étaient toutes rangées sous les tables, et quelqu'un semblait avoir soigneusement lavé le tableau vierge. Le profond silence qui régnait contribuait à mon sentiment d'isolement. Je refermai la porte et vis la lueur d'un panneau "sortie" au fond du couloir. Soulagé, je me dirigeai vers ce dernier. J'allais peut être trouver un moyen de partir. Ça ne devrait pas être trop loi...
Un bruit sourd retentis.
Je stoppai net mon mouvement et tendis l'oreille. Le bruit semblait venir du fond du couloir dans mon dos. Un second bruit se fit rapidement entendre. La porte d'une des salles de classes s'ouvrit à la volée. Un jeune en émergea. Il semblait terrorisé et criait à l'aide. À peine dans le couloir, il se mit à courir à en perdre haleine vers l'issue la plus proche. Et j'étais sur sa route. Je n'eus pas le temps de m'écarter qu'il me bouscula violemment pour passer. Ma tête heurta le mur dans ma chute. En me redressant à moitié sonné, je vis une autre silhouette sortir de la salle de classe. Plus grande. Plus élancé. Mais cela ne diminuait pas le sentiment de puissance qui émanait de ses mouvements fluides. Il s'élança dans le couloir. Si vite que on ne distingua de lui plus qu'une ombre floue. En une fraction de seconde il était déjà sur le jeune garçon. Une lame jaillit de sa manche, et se planta dans l'épaule de sa victime. Il la retira d'un geste brusque, mais pas moins gracieux. Le corps du jeune s'écroula en silence. L'assassin resta statique quelques secondes. Ses épaules se soulevaient calmement au rythme de sa respiration. Il se tourna lentement dans ma direction. Ses longs cheveux argentés révélèrent un regard impitoyable. Je me remis sur mes jambes, encore sous le choc de ce que je venais de voir. La terreur s'emparait progressivement de moi, mais le sort de l'autre élève m'encouragea à me défendre, ou au moins essayer. Parce que soyons honnête, je ne me suis jamais battu avant, et bien que je sois doué en sport et que j'adore les films d'art martiaux, je ne pense pas que cela me soit d'une grande aide dans une situation réelle face à un homme armé. Ça risque d'être compliqué. Voir très mortel.
L'homme avançait toujours calmement. Il était plus qu'à une poignée de mètre Un filet de sang coulait le long de sa lame. Sa présence semblait envahir la pièce et peser sur mes épaules. Je restais immobile. Je tentais de calmer ma respiration haletante pour mieux réfléchir. Fuir aurait été une solution face à un individu normal, mais face à lui il en est tout autre. Il me restait donc peu d'issues. Je fis rapidement mon choix. Je m'élançai vers lui. La surprise arrêta son mouvement une fraction de seconde. Puis un large sourire apparu sur son visage et il fonça à ma rencontre en hurlant d'une voix assourdissante.
- Voïïïïïïïïïïïïïïïïïï ! »
Sans prévenir, s'élança en avant pour exécuter un coup vertical fulgurant vers ma nuque. Je me jetai à terre pour l'éviter, avant de faire une roulade maladroite pour éviter une série d'attaque en piqué. Une d'elle arracha un pan de mon uniforme scolaire. L'homme était debout et avait donc l'avantage. Je tentai de le faire tomber le balayant de la jambe mais il sauta pour se mettre hors de portée. Sans lui laisser le temps de reprendre ses appuis, je m'élançai et décrocha un coup de poing vers son visage. Il encaissa mon attaque sans problème et pris appuis sur le mur pour sauter afin de se retrouver dans mon dos. Pris de court, je fis volte face à temps pour regarder son arme sur le point de me transpercer. Trop tard pour tenter quoi que ce soit. Impuissant, je plantai mon regard dans le sien en attendant ma fin.
Qui n'arriva pas.
L'homme avait stoppé son mouvement au dernier mouvement. Ouvrant quand même une légère entaille sous mon nombril. Un picotement prononcé se fit ressentir, mais je n'avais pas le temps d'y penser. Pourquoi j'étais encore en vie ? Son sourire ne l'avait pas quitté de tout le combat comme si il avait pris du plaisir dans cet échange. Personnellement, j'ai du perdre un poumon et mon cœur quelque part derrière. L'homme élargis son sourire et parla pour la première fois.
- Voï ! Bien joué gamin ! Tu es le seul qui en a eu d'assez grosses pour réussir le test ! »
- Quoi ? »
- Tu as passé mon épreuve avec succès ! En fait, tu es le seul. »
- Quoi? »
- Dis moi, tu ne sais pas dire autre chose ? »
- Quoi? »
Il soupira et appuya sur une oreillette jusque la caché par ses cheveux. Il engagea la conversation (la pointe de sa lame encore a moitié planté dans mon ventre, et ça pique un peu).
- Lussuria ! Ma séance de recrutement est terminée ! Je rentre à la base avec la recrue ! »
- ... »
- Yosh ! Un seul à réussi ! Oui je sais ce n'est pas beaucoup sur les 40, mais ce n'était pas des flèches non plus. Bon ! Envois le transport pour nous évacuer ! »
- ...
- Le boss est en train de l'utiliser pour mang... MAIS JE M'EN FOU ! C'est plus important ici ! Tu peux me dire comment je fais pour rentrer en Italie vu qu'on est en France ?! Et il n'a pas une cuisine pour bouffer au lieu de prendre MON transport ?! Abrutis de Boss ! »
Il lâcha nerveusement l'oreillette et reporta son attention sur moi.
- Alors petit. (Apparemment il est capable de parler autrement qu'en hurlant. Bonne nouvelles pour mes tympans). Comment tu t'appelles ? »
- ... Wade. »
- Bien ! (Et bha ça aura pas duré) Le test consistait à ne pas fuir/pleurer/crier/se faire dessus devant moi. Et il semble que tu n'as fais aucune de ces choses donc ! T'es accepté ! En fait tu l'étais dès que tu m'as foncé dessus ! »
- Heu, pourquoi vous m'avez affronté alors ? »
- Parce que c'était sacrément couillu ! Et suicidaire, mais ce n'est pas grave : chez nous c'est une qualité ! »
- Ha bon ? »
- Yosh ! Aller, on se bouge ! Direction l'aéroport ! Voïïïïïï ! Commençons par sortir d'ici ! »
- Attendez, vous ne pouvez pas partir comme ça. Vous venez de tuer quelqu'un ! C'est grave ! »
- Ah ça. Il regarda le cadavre d'un air abstrait avant d'ajouter : C'est un test on ne tue pas les élèves qui échouent aux contrôles, si ? Bha là c'est pareil : je lui ai juste percé l'épaule, rien de bien méchant ! »
- Rien de bien méchant ?!»
- Yosh ! Et avant que tu ne pose la question, tous les autres sont pareils : en vie. Certes avec un, deux, parfois trois membres cassés, mais en vie. Ils seront pris en charge par les autorités bientôt. On va les prévenir. »
- Qui ça "on"? »
- Bha nous ! »
Il appuya son oreillette et attendis un instant avant de prendre la parole.
- Yosh ! Je vous signale une quarantaine de blessés !
- ... »
- J'n'ai pas le temps, localisez le signal ! »
Il enleva son oreillette et la posa sur le sol. Il rengaina l'épée dans sa manche et commença à s'avancer vers la sortie en me faisant signe de le suivre. Voyant que je ne le suivais pas il s'arrêta.
- Alors, t'as perdus l'usage de tes jambes petit ?! »
Je ne comprenais pas tout à la situation. Tout allait trop vite pour moi. Une partie de moi me disait de le suivre, mais ce n'étais pas possible. Mes parents m'attendaient à la maison et ils devaient s'inquiéter. Et puis je ne pouvais tour simplement pas interrompre ma scolarité. Un sentiment de stress m'envahis face à cette situation inhabituelle. L'homme sembla remarquer mon trouble et revint vers moi.
- Qu'est ce qui se passe ? »
Sa voix était calme. Non ce n'était pas le bon qualificatif, elle était retenue. Je ne savais pas si c'était utile de le lui exposer mes réflexions. Il s'en moquera peut être et j'eus un frisson à l'idée d'un second affrontement.
- Dépêche toi, on n'a pas toute la journée ! »
Son ton me fit sursauter. De toute façon il fallait que je parle, autant en finir tout de suite.
- Je peux connaître votre nom ? »
Cette requête sembla le surprendre. Remarque il ne s'était pas présenté (malpolie). Après ce bref instant, il brandit sa lame, son regard scrutant l'horizon (ou plutôt le fond du couloir dans l'instant présent) et déclama fièrement :
- Voïïïï ! Oui c'est vrai que je ne me suis pas présenté ! tu m'en excusera, mes manières se dégradent depuis peu ! Il prit une inspiration avant de reprendre : Tu as devant toi l'un des plus grands épéistes de ce monde, et l'un des membres de l'organisation indépendante de la famille Vongola : Squalo ! Capitaine de la Varia !
Je ne savais pas ce qui était le plus dingue entre le fait que je ne comprenais rien a ce qu'il disait ou le fait que je trouvais ça cool. En même temps il avait mis du sien dans la prestation. Bruyante et incompréhensible certes, mais tout de même classe. Ouch. Il fallait que j'arrête de trouver des compliments à ce type en combi en cuir noir et que je me concentre. Je secouai la tête pour reprendre un peu mes esprits et pris une profonde inspiration avant de commencer.
- Ecoutez monsieur Squalo, je... »
- Squalo seulement ça ira. »
- D'accord, Squalo Je ne peux pas vous suivre. J'ai ... »
- Pourquoi ? »
- J'allais vous le dire. »
- Hm, soit. Continue je t'écoute »
Son sourire avait quitté son visage pour laisser place a un air fermé. Il me regarda fixement. Ce qui me déstabilisa un peu, mais je repris la parole.
- Je ne peux pas partir, ma famille et mes amis vont s'inquiéter si ce n'est déjà pas le cas. Ils sont importants pour moi. Je ne peux pas les laisser. J'ai besoin d'eux. Et puis je ne sais pas où vous voulez m'amener. Je ne comprends rien a ce que vous dites sur les Vongola et Varia. Je ne suis pas bon à grand chose. J'ai des projets pour ma vie, et ils ne consiste pas a tout abandonner pour quelque chose dont je ne sais rien. Pour tout ça je ne veux et ne peux pas vous suivre. »
J'avais parlé d'une seule traite, et lâché tout ce que je pensais sur le coup. C'était peut être pas bien formulé, mais je m'en moquais un peu. Maintenant j'attendais la réaction de mon interlocuteur, qui n'avait pas bougé d'un cil depuis que j'ai commencé à parler. Comme si il analysait ce qu'il venait d'entendre. Quelques longues secondes passèrent ainsi avant qu'il ne parle.
- C'est très noble de penser à tes êtres chers. Et surtout de dire ce genre de chose dans ta situation. Cela confirme que ton acceptation n'était pas une erreur ou un coup de chance. »
- Mais je n'a... »
Il me coupa pour ajouter :
- C'est pourquoi t'as requête a été entendu. Et rejetée. »
Trop rapide pour que je puisse réagir, il s'élança vers moi dans son cri particulier. J'eus juste le temps de voir le coup venir et d'entendre :
- Bienvenue dans la Mafia, Wade ! »
Et tout devint noir.
oOoOo
Coucou ! Et merci d'avoir pris le temps de lire le premier chapitre de ma toute première fiction :)
J'espère qu'il vous aura plus, et dans ce cas (ou le contraire) vous pouvez me dire ce que vous en pensez dans les commentaires :)
C'est un plaisir de vous lire et de pouvoir m'améliorer grâce a vous
Sur ce, encore merci et à bientôt !
Jojo Sense ~
