J'ai toujours imaginé que la relation entre les jumeaux et Ginny était spéciale. J'espère que cela vous plaira.
Disclaimer: Évidemment, rien de tout ceci ne m'appartient.


Elle était agenouillée sur le sol de sa chambre, les cheveux en bataille, les joues ruisselants de larmes, et les bras beaucoup trop rouges. Ses pleurs cessèrent d'être étouffés lorsqu'elle croisa le regard de George, qui, aussitôt, se jeta près d'elle sans un mot.

Il lui attrapa doucement les poignets, l'empêchant de s'arracher la peau encore plus. Ses avant-bras étaient marqués par de longues égratignures, qui, à quelques endroits, avaient déjà commencées à laisser perler quelques gouttes de sang.

-Calme-toi, Ginny. Calme-toi…, murmura t'il, alors qu'elle se débattait pour reprendre le contrôle sur ses mouvements.

-Il est en moi. Il est dans ma tête. Dans ma peau, il… Il est là, il va revenir, il me l'a dit, il…

George sentit son cœur se briser alors que la voix paniquée de sa petite sœur se défaisait un peu plus à chaque mot. Il la sentait trembler contre lui. Il levait le regard vers Fred, qui, paralysé dans l'encadrement de la porte, regardait la scène.

Doucement, il posa sa main sur sa nuque trempée de sueur. Elle pleurait maintenant à chaudes larmes, et murmurait des paroles qu'il ne voulait pas entendre. Il la serra un peu plus contre elle, et, désireux d'étouffer la panique qui le prenait alors qu'il voyait dans quel état était réduite sa Ginny, sa si forte Ginny, il entreprit de chantonner une mélodie que sa mère lui chantait, il y avait de cela si longtemps…

-Ici tes rêves seront doux… Ici, tu peux sourire, ici tu peux dormir…, murmura-t-il à son oreille.

Leur mère s'entêtait à dire qu'ils devaient l'emmener à Sainte-Mangouste. Apparemment, il n'était pas normal pour une jeune fille de l'âge de Ginny d'ainsi se refermer sur elle-même. Mais il n'était pas non plus normal pour une jeune fille de son âge d'être possédé par un fou furieux, pas plus qu'il n'était normal qu'elle ait déjà frôler la mort de trop près à son âge.

Mais dans les quelques rires qu'elle avait laissés échapper depuis le début de l'été, George reconnaissait encore sa sœur. Il comprenait. Elle n'était pas cinglée. Elle était simplement effrayée.

Elle se calma peu à peu, se laissant glisser dans les bras de son frère, s'accrochant à lui de toute la force de ces petites mains. Son regard ambré encore noyé de larmes était maintenant figé sur son visage.

Il continua de chanter lorsqu'il la souleva du sol, ne cessa pas lorsqu'il traversa le couloir, ni lorsqu'ils entrèrent dans la chambre qu'il partageait avec son jumeau. Doucement, il la déposa dans son propre lit, et remonta les couvertures sur elle, alors que ces paupières s'étaient fermées dans l'attente du matin. Il ne cessa de chanter que lorsqu'il eût déposé un baiser sur son front.

-Je le déteste, souffla Fred, derrière lui.

Alors qu'il regardait la menue figure étendue devant lui, l'image de la rayonnante petite Ginny s'imposa dans son esprit. Celle qui les suivait partout depuis qu'elle avait l'âge de marcher, et qui avait pleuré des heures et des jours lorsqu'ils l'avaient quittée pour aller vers Poudlard. Celle qui avait apprit à voler par elle-même alors qu'elle n'avait même pas huit ans, et qui déjà, surpassait Percy et Ron. Celle qui les suivait dans leurs aventures démentes, et qui se faisait punir presque aussi souvent qu'eux. La seule qui les différenciait toujours, Fred et lui. L'intrépide petite Ginny, leur petite Ginny, sa petite Ginny, était brisée.

George hocha la tête. Du haut de ses 14 ans, il venait de se jurer de faire tout ce qu'il pourrait pour venger sa petite sœur, dusse-t-il y perdre la vie.