Soyez les bienvenus dans cet univers chers amis ! Je me présente je suis Chijou-san et je suis comme vous pouvez le constater, l'auteure de cette fanfic. Ravie de faire votre connaissance !
Concernant cette fanfic, je vais faire une liste de choses que j'ai instauré dans mes écrits et qui me semblent importantes pour vous (attention, je vais plusieurs fois me répéter mais c'est pour que vous compreniez mieux !):
- Mes chapitres ne seront jamais en dessous des 15 000 mots (donc pour ceux qui n'aiment pas vraiment les longues lectures, j'ai essayé de faire en sorte de mettre beaucoup d'espaces dans mes écrits pour le bien de vos yeux en évitant les longs murs étouffés de mots et de fautes).
- Ne soyez par surpris lorsque le personnage principal dira "vous", "on", "nous",... dans ma fanfic, c'est comme si il vous racontait son histoire, se confiait à vous, vous posait des questions et même qu'il répond à vos questions imaginaires comme si vous étiez en contact avec lui au même moment : vous êtes omniprésents pour lui.
- J'ai ajouté des éléments repères pour éviter que vous vous perdiez en chemin =
(+) La grande ligne horizontale sépare les points de vue des deux personnages principaux (en chaque début de chapitre pour, lorsque j'introduis mon commentaire personnel, je vous dirais qui parle dans le premier point de vue et normalement si je dis "Point de vue du personnage principale 1" le prochain dans le chapitre sera celui du "personnage principal 2" et ensuite on retourne à celui du "point de vue du personnage principal 1" et ainsi de suite pour chaque ligne horizontale. Cette ligne horizontale marque aussi le début et la fin du chapitre.
(+) "[...]" signifie un changement de sujet, parfois vous verrez que je vais à la ligne pour ça mais en fait j'utilise seulement "[...]" lorsque le paragraphe me semble court et donc j'évite d'aller à la ligne pour seulement deux phrases.
(+) "~[...]~" signifie un changement de lieu/ d'espace temporel, par exemple le personnage principal vous parle lorsqu'il est au karaoké et tout à coup il se met à vous parlez en vous disant qu'il est dans un bar (ceci n'est qu'un exemple, il n'est pas abordé dans ma fic), je mettrais ce signe.
(+) Vous remarquerez des écrits en italique qui sont placés au milieu des points des vues des personnages principaux, c'est la narration.
(+) En dessous du titre des chapitres, des phrases seront entre guillemets et en gras (dans le premier chapitre il n'y en a pas) ce sont des citations des précédents chapitres qui pour moi me semble un peu comme un élément marquant du précédent chapitre.
- Je parle beaucoup de la culture japonaise (oui, je suis une fan du Japon et je fais des études de japonais donc j'ai quelques connaissances certaines !) par exemple vous verrez que les personnages principaux parlent de la rentrée au Japon, d'une cérémonie d'ouverture, de la Hanami, ect...
Et je pense que j'ai fait le tour, si vous voyez quelque chose qui vous perturbe dans ma fanfic, faites-le moi savoir pour que je puisse vous expliquer sauf si ça a été malencontreusement écrit dû à mon étourderie.
Sur ce, je vous souhait une agréable lecture et surtout un bon courage pour lire tout ça ! Point de vue d'Ichigo.
.-*"`-» Chijou-san «-´"*-.
L'enfance de deux êtres différents mais à la fois tellement similaires.
« Je suis sûre que si tu me regardais à présent, tu serais déçu. Non seulement j'ai changé mais aussi, je n'ai su te faire des excuses pour mon départ imprévu. Malgré tout, j'espère que tu te souviens de moi et même si je t'ai dit de faire le contraire de cela… En fait j'ai beau chercher des excuses, ce ne sont que de simples prétextes pour ne pas m'approcher de toi car… je suis effrayée de ton prochain comportement vis-à-vis de moi et tu le sais toi-même que je ne peux m'approcher de quelqu'un d'un geste vif. »
Kuchiki Rukia.
Il y a sept ans j'ai rencontré une jeune fille sous un arbre de cerisier, pas très loin de chez moi à environ cent pas. Je n'avais que dix ans à cette époque et elle neuf. En ce temps-là, je n'avais pas vraiment beaucoup d'amis donc je me baladais sans cesse dehors avec mes cahiers en main pour soit faire mes devoirs ou simplement lire de banals romans de divers auteurs entre la tragédie et l'aventure. Je me dégoûtais vraiment, à croire que mon dernier souffle allait bientôt venir toquer à ma porte pour m'annoncer son arrivée. A dix ans, je croyais déjà savoir tout sur l'humanité et ses multitudes éléments qui le comportaient car je suis quelqu'un d'assez sérieux et je réfléchis beaucoup plus que d'autres enfants de mon âge. Je ne suis pas prétentieux en disant cela c'est plutôt mon entourage qui me l'affirme. A l'époque, je ne fréquentais pas des gens du même niveau que moi et du même rang social inclut donc je n'abordais que des riches... Pour quelles raisons ? L'intelligence et la richesse. Voyez-vous, quand on est un surdoué et qu'on a les qualités aptes d'être un 'prince paladin' tout n'est pas très facile dans la vie et en tant que connaisseur de première classe, j'assume à cent pour cent ce que j'ose vous avouer donc inutile de me contredire je suis conscient de ce que je vous raconte. Je suis né avec, sans réellement le savoir, sans de prédiction claire et précise, sans le vouloir et surtout, sans l'avoir souhaité. Vous m'avez compris, je ne suis pas un enfant comme les autres.
La plupart du temps les enfants jouent aux jeux vidéo ou jouent au foot avec des filles ou des garçons, enfin peu importe de toute manière ils se divertissent, tandis que moi… je prends des cours de piano, de violon et mon précepteur m'apprend la bonne conduite d'un 'sage fils de noble' ordonné par mon père en personne. Me croyez-vous si je vous dis qu'au bout de mes mains je n'ai connu qu'en particulier des instruments musicaux et des affaires scolaires pour qu'au final, je sois une sorte de machine à pratiquer n'importe quelle mélodie et équation ? J'aurais tant voulu toucher de mes propres mains autres choses, ne serait-ce que pour me satisfaire en m'éloignant de ma lassitude... D'autres m'envient et d'autres me narguent et je les comprends parfaitement mais en disant tout cela je parais égoïste, mais mon existence ne l'est-elle pas autant ? Les enfants de mon âge ne pensent qu'à l'argent pour unique but de faire des folies avec mais sous cette peine, ils ne savent pas ce qui se cache derrière cette richesse manipulatrice et souillée de maléfice au point d'en rendre une drogue.
Cette richesse me donne accès pratiquement à tout ce que je désire, à toutes mes envies et à tous mes plaisirs personnels : pâtisseries, instruments, livres, voyages… mais je ne peux pas acheter ce que je souhaite réellement sans corruption c'est-à-dire les sentiments, l'amour, le temps ou encore plus, des amis... J'ai des amis, des amis qui se servent de moi malheureusement et qui sont bêtes comme leur pied. Quand je les regarde, on dirait qu'ils ont mangé un ordinateur en sortant de leur bouche des âneries comme des proverbes extravagants datant du Moyen-âge et ne pensent qu'à critiquer leur inférieur mais… n'oublions pas que nous n'avons que dix années et que nous sommes qu'encore que des enfants donc ce n'est pas la peine d'imiter nos parents et puis, j'ai l'impression qu'ils ne savent pas de quoi ils parlent car une fois demandé d'où vient cette expression, ils changent de sujet... Je ne suis pas stupide et je sais qu'il ne faut pas que je tombe dans leur piège car je sais que leur seule volonté est d'avoir une bonne réputation pour pouvoir l'acclamer à leur parent. J'ai découvert ceci en apprenant à observer mes alentours dans un grand silence, grâce à mes amis les oiseaux, et je sais que le calme et le mutisme peuvent parfois montrer des surprises surprenantes et débiles. Du premier coup d'œil, je savais que je ne devais pas les côtoyer d'ailleurs, ça prenait une tout autre tournure qui s'avérait dangereuse pour eux. J'avais bien essayé de les fracasser un peu lorsque que je les ai recroisé dans la rue quand j'avais quatorze ans mais… ils étaient tellement pathétiques avec leur air de tapette que finalement j'avais abandonné cette envie…
En parlant d'amis, j'en ai un mais ce n'est pas un humain mais un oiseau : une perruche callopsitte jaune que j'ai nommé Kon. Lorsque j'avais huit ans, j'avais fait tomber un de mes livres du balcon. J'étais assis, buvant un chocolat chaud, lisant au gré du vent avec mon œuvre de Shakespeare en main. J'en avais eu marre un moment donné alors je me suis approché de la barre limite de mon balcon en mirant le paysage à ma vu et sans vraiment m'y attendre, mon livre m'avait glissé des mains. En le récupérant dans les buissons se situant en dessous de ma galerie, j'avais découvert un oiseau assommé par mon ouvrage et c'était la première fois que je voyais cette espèce d'oiseau. Quand je les pris dans mes mains, j'avais demandé aux domestiques de me trouver un coussin et une serviette mouillé pour le nettoyer et le mettre au confort. Je n'aurais jamais imaginé qu'un simple livre aurait pu lui casser une patte. A son réveil, il s'est mis à piailler, résonnant dans toute ma chambre et ce n'est que plus tard qu'en lisant un bouquin sur les oiseaux, que cette espèce ne se nourrissait pas de graine, mais d'insecte ou de fruit et légume frais… Du coup j'ai dû demander à mes domestiques d'aller en acheter pour moi, des fruits et non des insectes : voir des insectes morts, non merci… C'est fou comment on tisse un lien d'amitié à un oiseau si rapidement rien qu'en le portant en bonne santé, pour une fois que j'avais quelque chose à faire de mes journées. Le plus surprenant c'est que cette oiseau n'est pas du Japon mais vient d'Australie donc va savoir sa présence ici mais d'après moi, il a sûrement dû être acheté... Une semaine plus tard, après avoir annoncé à mes parents que j'avais recueilli un oiseau et qu'ils ont su l'accepté comme il faut, Kon se déposait sur mon épaule à chaque début de journée et restait auprès de moi tous les jours. Certes à part répéter mes dires pour me divertir, Kon savait rester calme et sérieux comme moi… Je crois que je lui avais appris à dire 'Bonjour', 'Merci', 'Au revoir' et par erreur 'Imbécile'…Peu de temps après, j'avais appris que la propriétaire de cette perruche était notre voisine d'en face et elle nous avait demandé si nous ne l'avions pas retrouvé dans notre jardin par hasard car il s'avère que notre piscine lui était plaisant. Bizarrement quand Kon a revu son maître, il s'est échappé de mon épaule… pour voler dans ma chambre et non vers elle. Pour en conclure, j'ai dû cacher sa présence ici et même si elle n'est plus revenue le rechercher, j'avais déjà décidé de le garder… Kon est donc quelqu'un que j'apprécie, un ami qui m'est très cher et qui aime se déposer sur mon épaule pour être avec moi n'importe où et il faut avouer que l'on s'y fait à force car j'adore lui caresser la tête. C'est plutôt grâce à ce geste que Kon ne voulait plus me lâcher, un peu d'affection lui manquait apparemment.
Changeons de sujet : savez-vous ce qu'est une vie commune ? Oui, c'est vivre en harmonie comme les autres humains… Plus d'une fois dans ma vie, j'aurais tant voulu être à leur place : manger des bentos préparés par sa mère pour l'après-midi, entendre la voix de mes proches me saluer d'être rentré, parler autour d'un table de tout et de rien avec du thé bien chaud et du chocolat pour les enfants… Une vie de famille rien de plus, je ne demande que ça. C'est tellement rare de voir des gens être suivis d'un majordome, qui vous sert le thé et vous offre un plat de luxe à midi alors que les autres mangent entre eux de bons onigris. Surtout quand ce majordome est prêt à faire n'importe quoi pour vous, jusqu'à me priver de ma vie moi-même sous les ordres du grand chef… Concernant l'école, Kon venait avec moi de temps en temps et dans la classe je le laissais dans une cage mais pour sortir, je le laissais m'accompagner.
Je vous raconte ma vie mais je vous parlais d'une fille toute à l'heure et je compte continuer. Tout ce que je sais c'est que cette fille m'a sorti de ma pénombre. Je dis cette 'fille' mais en réalité, elle compte énormément pour moi et vous saurez pourquoi.
Je me souviens très bien de ce jour, il faisait tard tous les enfants jouaient et rigolaient de leur bêtise au parc sauf une, l'exception, qui pleurait à chaude larme sous un arbre de cerisier. J'étais sorti prendre l'air histoire de me changer les idées farfelues que mon père m'avait revendiqué pour mon futur. A ma main, j'avais une dizaine de papeterie concernant un tas de chose à faire dans ma prochaine vie futuriste et j'avais Kon à mon épaule, fidèle à lui-même. Je venais à peine de pénétrer au parc que déjà cette jolie jeune fille brune sous l'arbre de cerisier m'avait emportait avec elle du regard. Elle était toute seule, salie par le vent qui se mélangeait avec le sable et ses doux cheveux noirs corbeau balayés par le souffle, ne laissant aucune trace de vu de son visage. Et ces fleurs au rose éclatant qui tombaient à elle comme si elle en avait le pouvoir de les attirer une par une, ne la rendait que tout simplement sublime... L'arbre ne la consolait pas, ni la raisonnait mais la cachait de son triste sort. Elle voulait se protéger de ces enfants, de notre génération, qui lui lançaient des pierres et lui crachaient à la figure des insultes à mauvais goût. Ils lui disaient des choses horribles à propos de son physique et de son style vestimentaire mais… pourquoi ? Pourquoi elle ? En ce moment, cette fille est la plus jolie du parc, ouvrez vos yeux ! ... C'est ce qu'exprimait ma pensée en cet instant. Je ne voulais pas les entendre dire des âneries qui en retour, pouvaient bien se retourner contre eux plus tard. En vérité, ce qui m'avait le plus captivé vers elle, c'était ses larmes qui glissaient le long de son visage et qui atterrissaient en toute délicatesse sur sa magnifique corpulence. Elles refusaient de faire face au sol, un sol plutôt effrayant pour elles. Malgré les faits et gestes de ces garnements, la jolie jeune fille ne criait pas ou ne hurlait pas mais essayait de contrôler son calme et sa colère en leur disant de s'en aller tout en tremblotant. Elle qui était sans défense, sans outils de contrecoup, réussit quand même les éloigner de sa tristesse. Quand ils constatèrent qu'elle n'était pas du tout un objet amusant, ils s'en allèrent. Peu de temps après, ma demoiselle recommença à pleurer dans son coin. Mon regarde vers elle se changea d'un air abasourdi à un air accablé. Comment ne pas tomber sous son charme avec une telle aura de beauté, noyée dans la douleur… En la voyant ainsi, je me suis rapproché d'elle en aménité de manière à ne pas la brusquer. Je ne voulais pas la blesser ni la torturer voire la faire souffrir davantage mais seulement la comprendre… Disons que je voulais jouer le brave chevalier, aussi preux qu'un bataillant, qui lui tendrait la main qu'elle aurait déposé par-dessus. J'aurais tant voulu tendre ma main vers elle, ma princesse aux larmes infinies de tristesse pour la calmer… Enfin, ces dires étaient seulement une allégorie fantastique de mon imagination enfantine pour être le premier à pouvoir l'aborder sans la blesser... J'étais peut-être intelligent mais innocent de ma stupidité concernant les relations avec les filles. Malheureusement, mon premier pas fût reçu par des protestations…
- Ne m'approche pas !
- …
- De toute façon, je sais que si tu m'approches c'est dans le seul but de me faire du mal comme l'on fait ces enfants mal élevés. Va-t'en, ne m'oblige pas à te le répéter j'ai horreur de ça.
- Je... mais...
- Non, il n'y a pas de « mais » qui tienne, laisse-moi tranquille et j'en ferais de même.
A ce moment là, Kon a sursauté et s'est caché derrière ma tête tandis que moi, j'étais resté planté devant elle l'air de rien et invulnérable face à ses expressions péjoratives. On m'appelle souvent 'tête brûlée aux oreilles éteintes'… Non ce n'est pas parce que j'ai des cheveux oranges qui sont similaires à la flamme ni des oreilles avec interrupteur, tout simplement parce que je ne respecte que mon avis et non celui des autres… Je suis né ainsi, je ne peux pas me contredire. C'est comme une qualification de têtu... Que dis-je, je suis têtu. Me représentant comme sombre idiot de ma part à cet instant, je suis assez direct de temps en temps aussi donc j'en ai profité pour une fois car je n'avais pas envie d'en achever si rapidement. Du coup, calmement, j'ai peu à peu pénétrer dans son univers.
- Je...
- Qu'est-ce que tu ne comprends pas dans mes propos? Tu...
- J'aimerais juste savoir comment tu t'appelles. Affirma Ichigo aussitôt, en lui coupant la parole.
Je ne savais pas si c'était moi qui avait des supers pouvoirs ou alors ma simple phrase qui l'effrayait tant que ça mais, sa colère avait l'air de s'être envolée dans les airs… Donc c'était bon présage.
- Co... Comment ?
- Comment t'appelles-tu ? Déclara le roux en améliorant sa marche vers elle peu à peu.
- Je… Je te demande pardon ?
Finalement, j'avais réussi à me rapprocher d'elle. Elle sécha ses larmes et plus un mot ne sortit de sa bouche. Elle m'avait suivi du regard en me fixant étonnement, comme si c'était la première fois que quelqu'un voulait s'adresser poliment à elle. Elle essayait peut-être de m'éloigner d'elle mais j'avais refusé sans qu'elle ne le sache et puis je ne le voulais pas. Mes jambes ainsi que mes pieds refusaient eux aussi car je suis maître de mon corps et je sais que si je refuse, mon corps m'obéit au doigt et à l'œil. J'attendais assis en la regardant droit dans les yeux jusqu'à ce qu'elle me parle d'autre chose que de me faire fuir d'elle. Je n'obtins pas la réponse à ma question immédiatement. Je me suis donc mis accroupi, ai déposé les feuilles parterre, posé mon coude sur une jambe comme appui ma cuisse et laissé ma main, enroulée, s'enfoncer dans le creux fondé dans ma joue. L'autre main se baladait par terre en dessinant des motifs sur le sable. Seulement son regard m'enchantait et m'envoûtait. Nous restâmes comme ça un court instant. Elle n'avait plus peur de moi et mes cheveux ne lui faisaient aucune frayeur. Aucune insulte ne parvint à mes oreilles, que c'était agréable... Ce bruit, ce vent qui venait souffler dans mes oreilles à durée assez longue… Combien de temps ne l'avais-je pas entendu de si près ? J'ai changé mon regard d'elle vers le cerisier d'un geste vif. Les fleurs me parlaient, comme si elles avaient le pouvoir de communiquer avec moi. Ces fleurs, devant moi, m'encourageaient à ne pas laisser tomber mais à continuer de lui faire connaissance. Elles me disaient que cette personne n'est pas comme les autres. Je les ai donc écoutés avec détermination. J'avais écouté la nature et pris le relais de la conversation. Vous me diriez « Il est fou ?! », moi je vous répondrai « Non, juste déterminé. » A ce moment-là, j'ai pris une grande inspiration et me suis levé de mes deux pieds, à pas ferme. J'ai amené mes mains derrière ma tête et me suis retourné face aux divertissements.
- Remarque je suis comme toi, je n'ai pas d'amis. Dit-il l'air passif.
Et pourtant j'entamais la conversation avec un sujet quelconque et complètement aléatoire mais comme c'était le thème principal de ma présence, je voulais lui en faire part car mon petit doigt me disait qu'elle subissait autant que moi, voire beaucoup plus.
- Quel beau menteur fais-tu, tout ça n'est qu'une simple foutaise très sarcastique. Tu te ramènes dans un parc paumé avec un habit de riche et tu viens humilier une jeune fille sous sa tristesse dans le but de remuer le couteau dans la plaie. Magnifique ! Ton coup à marché, maintenant fiche moi la paix et ne fais pas l'enfant qui n'a pas d'amis.
Elle avait du caractère, de l'ironie et un certain degré de violence qui la conduisait plutôt vers une charmante insolite… En ce temps-là…
- Tu sais ta personnalité ne me dérange pas tout et au contraire, elle me plaît. Repousser les autres et rester dans la solitude... comment fais-tu ?
- … Je n'ai pas de secret, c'est seulement de l'anxiété.
- Hm… Intéressant… Se retourna-t-il.
- Qu'est-ce qu'il y a, j'ai dit quelque chose de mal ?
- Non, du tout... Dit-il en souriant à moitié.
- Ne joue pas à ce jeu là avec moi.
- Oh mais rassure-toi, nous ne jouons à aucun jeu.
- Tu te fiches de moi alors.
- Loin de là.
- Alors... alors tu veux te moquer de moi.
- J'hésite.
- Dans ce cas, va hésiter autre part.
- Non.
- … Non ? Fit-elle en fronçant les sourcils.
- Oui, non.
- Mais tu n'es qu'un... d'accord j'ai compris, tu peux continuer à te distraire avec de moi, je ne dirai plus rien. Je resterais aussi calme que l'arbre et tu verras que ça deviendra ennuyant. Dit-elle en détournant le regard.
- Donc tu me laisses parler comme bon me semble ?
- …
- Bien.
- ...
- Tu sais quoi, j'ai l'impression que l'on va bien s'entendre tous les deux.
- … Encore une chose avant de me taire définitivement, tu crois que nous serons copains comme cochon peut-être ? On dit souvent que les illusions et les rêves perturbent beaucoup la perception humaine…
- Mais ça dépend de certaine personne, par exemple moi je veux simplement discuter avec toi, sans vraiment commencer par un conflit qui n'ait pas vraiment de motif pertinent.
- Tu…Tu veux dire que...
- Je veux dire que nous pourrions peut-être commencer par une douce présentation.
- Je voulais dire... Tu ne veux pas m'agresser ?
Étrangement, j'adorais cette atmosphère qui nous liait. Le caractère était peut-être différent entre elle et moi ainsi que notre tension de conversation mais bon… j'approuvais déjà que le courant passait assez bien et même que le contact venait à se créer peu à peu. Oui vraiment, je commençais à l'admirer voire, à l'adorer.
- Pas du tout, je ne suis pas un barbare non plus. Dis-moi, on t'a déjà engagé la conversation comme ça ?
- Pas vraiment… Dit-elle en repliant ses genoux.
- Ah oui ? Dit-il en s'installant, à son aise, à côté d'elle.
- Hm..., déclara-t-elle en hochant la tête positivement, Et... et toi ?
- Moi ? Eh bien... moi non plus je n'ai pas de vrais amis à qui parler donc je m'abstiens au silence.
- Tu parles au silence ?
- Bah... Je ne le concevais pas comme ça mais... tu peux très bien le penser ou le croire ainsi. Cela te paraît un peu trop bizarre à ton goût ?
- Ah non, pas du tout.
- Ce que je veux dire c'est que je préfère me taire que de parler pour répliquer des choses inutiles.
- Je pense avoir compris en fait, je ne pensais pas du tout à ça…
- Du moment que t'as compris, je ne te contredirais pas. Affirma le roux avec un sourire au coin.
- Me poser des questions t'aies vraiment utile ?
Même en me regardant durement avec une ombre démoniaque derrière elle, sa personnalité me faisait toujours rire… Pour une fois que je me sentais vivre et voler… Voler dans la joie… Comme Kon… Non vraiment, cette rencontre est vraiment un élément clef dans ma vie.
- Je trouve que c'est plutôt jovial de connaître la réponse de suite surtout venant de quelqu'un d'autre. De plus, je suis très curieux.
- T'es assez… comment dire… ouvert d'esprit pour une première rencontre.
- Il est vrai qu'en réalité j'aurais agis autrement mais disons que, je t'admire en ce moment même donc je ne vois pas pourquoi je devrais changer de comportement. C'est comme si tu avais quelque chose de spéciale que les autres n'ont pas et moi aussi d'ailleurs.
- Comment ça ? Dit-elle en fronçant les sourcils.
- Non ce n'est pas une blague, regarde-toi.
- Oui je sais, mes habits sont tâchés de sable et je suis sale comme un animal…
- Voilà, c'est ça que je voulais te faire remarquer.
- Merci, c'est très aimable… Dit-elle en roulant des yeux.
- Oh excuse-moi, je me suis mal exprimé. Ce que je voulais te dire c'est que tu parles sans te rendre compte que certaine personne veule aborder un sujet particulier avec toi.
- Tu veux simplement savoir si j'ai des amis, ce n'est déjà pas mal pour une première réponse.
- Hm, oui aussi mais je ne te demande pas que ça mais autre chose. Seulement, tu le vois passer sous ton nez comme si tu t'en fichais ou tu n'y prêtais pas attention.
- Peut-être, de toute manière ça m'est égal désormais. Raconte ce que tu veux ou va-t-en si tu le souhaites.
- D'après mes souvenirs, je n'en ai pas la moindre intention et puis je ne l'ai jamais dit.
- Eh bien… Qu'est-ce que je fais passer sous mon nez que seul toi tu sais dans ce cas-là ?
- Je vois que tu commences à t'intéresser à ce que je dis. Bien, que penses-tu de devenir mon amie ?
Là, un sacré fouet de vent vint nous souffler sur le visage. Ce vent n'avait pas été très gentil avec nous puisque qu'avec lui, il emportait pleine de saletés comme du sable, des feuilles de buisson ou des petites pétales de cerisier… Et aussi mes feuilles… Doucement, elles sont retombées sur nous. Nos regards se sont croisés puis elle détacha en première sa vue de la mienne… Je commençais à ressentir la même chose qu'elle à cet instant, je crois que ça s'appelle l'embarras, oui c'est ça.
- A… Amie ? Pour… Pourquoi moi ? Pourquoi pas les autres enfants qui me narguent autour de nous ? Dit-elle, embrouillée.
- Tu crois vraiment que j'irais t'aborder comme ça, en disant « bonjour » et « au revoir » sans vraiment comprendre pourquoi je viens vers toi ?
- C'est assez... suspect comme technique de créer un contact.
- Lorsque je t'ai vu, des mal-élevés s'en sont pris à toi sans réelles intentions et raisons. Si tu veux, je ne les aime pas parce qu'ils ont un caractère de cochon et puis, je te préfère largement qu'à eux physiquement et moralement. Hum, enfin je veux dire tu possèdes de l'intellect contrairement à eux et tu sais te montrer noble face à des situations fracassantes. Les garnements sans cervelle ne sont pas vraiment mes passe-temps si tu vois ce que je veux dire. Dit-il, accompagné d'un clin d'œil.
Enfin ! Enfin j'eus droit à un de ses mini sourires. Finalement, j'avais réussi le challenge que je m'étais confié : imposer du bonheur et de la bonne volonté. Pourtant, je n'aurais jamais cru qu'une petite fille à la tête dure m'aurait tant fait d'effet… Serais-ce le début d'une grande relation inoubliable ?... A cette époque, c'est ce que je me suis demandé.
- C'est gentil à toi de penser ça de moi mais…
- Arrête donc d'être cruelle avec moi et sois de bonne humeur même si l'envie n'est pas présente. Dit-il en l'interrompant.
- Peut-être que finalement, tu as sûrement un bon fond mais j'en doute encore.
- Et je suis content que tu me vois de cet œil parce qu'on me trouve plutôt arrogant et trop froid… Enfin, j'ai tendance à avoir un côté glacial mais seulement quand on m'ennuie.
- Ah, vraiment ?
- Oui, mais tout dépend de l'ambiance du lieu. Ici on est calme et posé alors je le suis aussi.
- C'est vrai, tu as raison…
- Alors, je te parais toujours aussi bête et méchant que ces enfants ou devrais-je dire, ces chenapans ?
- Je ne te connais pas donc je ne devrais pas te juger si rapidement mais en tout cas, ça se voit que tu diffères largement de ces lâches.
- Largement ? C'est tout ?
- Enfin... Beaucoup plus. Déclara-t-elle en souriant.
- Alors ça veut dire que l'on peut commencer à entamer une amitié ?
- Ce n'est pas que je ne veuille pas mais… comme j'accorde une grande importance à la confiance, je me demande si avec toi ce ne sera que passager ou bien plus… Il me faut juste une affirmation comme preuve et un peu de temps si possible.
Mon habitude à moi c'est d'ébouriffer les cheveux que j'apprécie énormément en leur souriant bêtement mais avec le cœur. Peut-être que l'on ne se connaissait que très peu mais comme je vous l'ai déjà dit, c'est un grand début et autant y aller jusqu'au bout. Donc, je me suis mis à l'ébouriffer comme un père qui rencontre à nouveau son jeune fils et à lui sourire avec joie… Le plus étonnant c'est qu'elle ne s'est contentée que de détourné le regard… Et dans tout ça, Kon s'est posé sur mon épaule en bougeant plusieurs fois sa tête tout en examinant cette brune jeune fille comme si c'était quelqu'un de mystérieux.
- Le temps n'a pas son importance ici, j'aimerais être une personne à qui ta confiance vient du cœur justement. On ne se connaît pas assez et peut-être que c'est un peu trop précipité mais… je ne veux pas en aboutir là. J'ai comme l'impression d'être encré dans un livre onirique et pour enfin pouvoir réaliser que cette idée n'est qu'une foutaise, je veux avoir la certitude qu'en face de moi se trouve une preuve du contraire... J'ai tellement de mal à concrétiser ce qui se passe...
- Je... Je ne suis peut-être pas cette preuve en question tu sais...
- Mais moi je ne le sais pas non plus, nous ne le savons pas... J'aimerais juste que... enfin... veux-tu m'aider ?
- T'aider ? T'aider à accomplir... Déclara-t-elle en murmurant à soi-même, tout en étant dans une posture de réflexion.
- A trouver une solution de me rapprocher de toi.
- Alors, tu veux vraiment... Dit-elle, surprise.
- Véritablement vraiment vrai, inévitablement inévitable. Dit-il avec un sourire charmeur.
Elle s'est mise à me renvoyer mon sourire contre le sien, très séduisant au passage, et nous nous sommes mis dans une situation très sérieuse tout à coup.
- Essaye juste de ne pas te moquer de moi, je suis peut-être stupide mais je ne me fais pas avoir si facilement…
- Je ne t'ai jamais critiqué une seule fois depuis notre rencontre et pourtant, si tu arrives à me croire sur parole précédemment, c'est que c'est la stricte vérité.
- T'es si sûr de toi que j'ai du mal à te croire.
- Crois ce que tu veux, moi je poursuis ce que je désire.
- …
- Bon et bien je vais devoir te convaincre pour que tu puisses me donner ta confiance, c'est bien ça ?
- Tu ne trouves pas que notre rencontre avance un peu trop vite ? Se confier à quelqu'un en moins d'une demi-heure, bavarder sans changer de sujet…
- Je n'y prête vraiment pas attention, ce que je souhaite en ce moment c'est avoir un dialogue avec toi. Je suis navré que notre rencontre ne prenne pas une autre tournure et que je suis trop rapide sur les présentations mais en ce moment, j'ai vraiment envie de te connaître et te laisser m'échapper sans rien dire serait comme reprendre le cours habituel de ma vie, c'est-à-dire : majordome, école, précepteur, devoirs, musique, manger et dormir. Mais aussi, ce serait la représentation d'un grand échec.
- ...C'est difficile pour moi de donner ça sans volonté car je n'ai confiance en quiconque et je sais qu'un jour on me lâchera n'importe où et salement mais et toi, tu me la donnerais si tu étais à ma place ? J'ai tellement perdu espoir envers les autres que ma seule demande est de me noyer dans la solitude car je n'ai plus le choix.
- Sur tous mes dires, j'ai su te donner la réponse. D'après toi, que dirais-tu ?
- Pour être honnête… Enfin, c'est-à-dire que... Non, en fait je ne sais pas… Dit-elle en se grattant la tête.
- Évidemment que je te la donne, je te l'offre si tu veux et même, je serais prêt à te l'inscrire sur un papier si tu le souhaites.
Ce qui m'a beaucoup amusé lorsque j'ai dit ça c'est qu'après avoir réaliser mes mots, elle voulut exploser de joie et ça se voyait nettement. Finalement elle s'en empêcha et se contenta simplement de me sourire.
- Personnellement, je ne saurais quoi dire après ça donc je vais laisser mon sourire te donner mon accord… Et si tu veux ma confiance, il faut que tu saches me convaincre ainsi je t'écouterais avec plaisir.
J'ai relevé la tête pour admirer le ciel… Qu'il était beau ? Mouais, je n'en pensais pas moins mais bon… Disons que ce n'était pas cette pensée qui me traversait.
- Vois-tu, à l'école on m'appelle 'le monstre' : intelligent, riche et bien traité, de quoi en narguer certains. On m'envie et on m'humilie. On me déteste pour ma couleur de cheveux qui est orange et aussi parce que je suis différents des autres. Les critiques que je reçois sont « Hé carotte, retourne dans ton potager ! » ou encore « T'es tombé dans la peinture à la naissance, c'est débile ! »… Comme tu peux le remarquer, on ne m'aime pas non plus, tout comme toi pour mon style ou pour moi-même du fait que je suis trop différent... Le fait est que je suis comme toi tout simplement, rejeté de la société enfantine sans en savoir la vraie raison et je pense que c'est tout simplement parce qu'ils n'ont pas de sentiments… Même dans mon rang social, j'ai eu la grâce d'avoir des amis mais ils profitaient de la réputation de mon père… Du coup, j'ai été dans l'obligation de couper les liens avec eux et j'en suis fier encore aujourd'hui car j'ai su m'enfuir de leur piège. Je gagne de la confiance en moi peu à peu, avec dignité et bravoure. Mais bon, ce n'est toujours pas la bonne solution pour trouver d'autres amis donc aujourd'hui, j'essaye d'avancer pas à pas avec méditation. Je suis anodin, mes pas sont petits mais malgré tout, je souhaite pouvoir trouver la bonne direction qu'importe mes défauts qui m'éterniseront et me suivront à jamais.
A la fin de cette phrase, je me suis mis à contemplé le sol, comme un poète perdu dans ses pensées, les yeux rivés vers le bas refusant de faire face à l'horizon. Le vent glacial souffla dans mes oreilles me donnant le signe d'arrêter tout contact avec quiconque mis à part moi-même... Aussitôt, j'ai vu une ombre s'approcher de moi. Une douce et chaleureuse main vint se poser sur mon genou. Ma tête se redressa délicatement vers le paysage et apparu en face de moi, un jolie visage à l'allure réconfortante.
- Tu sais lorsque tu me racontes ça, j'ai eu tendance dans l'immédiat d'avoir eu la possibilité de te rencontrer bien plus tôt et même si aujourd'hui nous ne commençons qu'à créer notre avenir, je pense que nous pouvons rattraper ce peu de temps perdu mais précieux. C'est vrai que tu me ressembles un peu quand j'entends ce que tu me racontes… En écoutant ça, on peut vraiment dire que ta vie n'est pas aussi facile que la mienne, malgré ta splendeur richesse et bonne conduite.
- Si tu veux, je considère la richesse comme un élément superflu dans mon état d'esprit tout comme mon traitement… Avoir une vie sereine c'est correct mais quand t'as l'impression d'être prisonnier de ce qu'on t'a offert, alors tu ne peux pas vraiment dire que c'est une chose magnifique... Néanmoins, j'espère avoir conquis tes oreilles pour qu'on puisse aller de l'avant. Après m'avoir entendu te raconter ma vie, tu penses toujours à ne plus vouloir m'offrir ta confiance ?
- Je n'ai pas de preuve devant moi mais je veux bien essayer de te croire et puis, je dois sûrement te rendre la monnaie de ta pièce en racontant ma vie moi aussi... D'ailleurs en y repensant, je me demande qu'est-ce que tu fiches ici… Tu devrais peut-être retourner chez toi, tu ne crois pas ? Tes parents vont énormément se soucier.
Elle était du genre à pardonner et à accepter facilement, même si au fond d'elle ce n'était pas réellement son intention. Elle est aussi très rancunière, quelque chose que je n'oublierais jamais. Oui je sais, je connais beaucoup de chose sur elle. Détail par détail, croyez-moi…
- J'ai plutôt envie de rester ici… Comme mes parents sont en réunion et que normalement, ce sont les domestiques qui me gardent, j'en ai profité pour fuir dehors. J'ai fui car ce coucher de soleil magnifique m'attirait mais qu'en plus, je voulais rencontrer de nouvelle personne à qui parler. Apparemment une jeune fille aux cheveux bruns ne veut toujours pas me dire pourquoi elle pleurait tout à l'heure, je suis prêt à l'écouter pourtant. Dit-il avec compassion.
- Promets-moi de ne pas en rire ou de ne pas faire semblant de m'avoir écouté dans ce cas.
- Tu penses vraiment que je suis ce genre de personne ? J'essaye tellement de devenir proche de toi, même si tu me barres de temps en temps mon envie.
- Je suis sincèrement désolée mais je me méfie beaucoup désormais car on ne sait jamais ce qu'il peut advenir prochainement.
- Ne t'inquiète pas je te comprends et je t'en donne ma parole, promis. Dit-il, convaincu.
Je lui avais promis et j'en étais fier. Pour la première fois, je pouvais faire confiance en quelqu'un et de même pour la personne devant moi. Je ne vous l'ai pas dit mais, les promesses c'est ma spécialité… Avec elle bien sûr, à croire que je vous décris un jeu…
- En réalité, je n'ai pratiquement pas d'amis… Je ne suis pas riche ou quoi que ce soit en rapport avec la fortune, disons que je suis quelqu'un de défavorisé mais j'ai de quoi vivre. Mes parents sont montés au ciel quand j'avais l'âge de six ans, lors d'un accident de voiture alors que mon frère et moi étions chez notre grand-mère. J'étais si pressée de les voir mais cette nuit, ils se sont éteints à jamais à cause d'un chauffeur saoul. Triste et figée de cet évènement je suis restée muette pendant la moitié de mes sept ans. Heureusement que j'ai un frère et je remercie le ciel de m'avoir donné un tel cadeau que je ne chérissais pas beaucoup avant et aujourd'hui, j'essaye de l'idolâtrer comme il l'a toujours fait avec moi. A cette époque il était majeur et, c'est ainsi qu'il a commencé à me prendre sous son aile comme un second père. Nous sommes partis habiter chez nos grands-parents pendant quelque temps car ils habitaient dans un village proche de Karakura puis, mon frère s'est trouvé un travail tout en abandonnant ses études. Au départ, mes grands-parents voulaient impérativement vendre la maison de mes parents mais mon frère s'est obstiné à la garder en leur suppliant maintes fois au péril de ses économies. Finalement ils ont cédé à sa demande cependant, quelques jours plus tard ma grand-mère est partie rejoindre mes parents. Pour faire les funérailles de ma grand-mère nous avons dû vendre beaucoup de meubles et donner de notre poche mais ça n'avait pas suffit donc nous avons vendu sa maison… Le reste de l'argent a été destiné pour son mari et du coup nous n'avions rien touché car après les funérailles, mon grand-père a disparu ou peut-être s'est enfui. Nous sommes retournés habités chez nous, dans la demeure de nos parents et plus les jours passaient, plus le loyer s'élevait. Ils nous ont saisi quelques meubles mais des amis de mon frère ont commencé à l'aider. Aujourd'hui la situation se stabilise et j'espère que ça le restera. Dit-elle en respirant calmement pour reprendre son souffle et pour continuer son récit.
« Je veux te réconforter. »
- … Fit-il toujours à son écoute.
- Tu sais, cette histoire, personne d'autre ne le sais mis à part mon grand-frère. En ce moment il travaille pour nous deux pendant que chaque jour je vais à l'école et l'attends le soir pour lui raconter ma vie : je me sens comme un poids pour lui. Chaque jour, je joue toute seule dans le sable en regardant les enfants s'amuser comme nous devrions le faire. Chaque jour, je m'en vais étudier seule sur une table avec comme compagnie mes affaires scolaires qui ne peuvent communiquer avec moi. Et chaque jour, je perds un temps fou de ma vie car je ne fais que de sombrer et personne ne peut m'aider. On pourrait croire que je n'ai rien à faire dans ma vie et je le pense aussi. Un jour, lors de mes huit ans j'ai fugué et je voulais me cacher dans un endroit là où personne n'aurait pu me trouver afin d'éviter de causer encore des ennuis à ma seule famille. J'avais pris avec moi un sac à dos dans lequel j'avais mis une petite couette et une grosse peluche de lapin que mon frère m'avait offerte à mes six ans. Vers minuit j'ai ouvert la porte et je suis partie quelque part, dans un endroit inconnu. Il pleuvait et seul mon imperméable me protéger de cette pluie mais pas de ce froid. Pour éviter de me fatiguer et pour reprendre ma marche plus tard, je me suis reposée dans la grotte en dessous du toboggan de ce parc. J'ai pris ma couette et me suis allongée avec ma peluche en main… J'étais si sûre d'avoir réussi ma fuite... Je n'aurais jamais cru qu'une dizaine de minutes plus tard j'aurais entendu la voix de mon frère hurlant mon prénom sans arrêt. Disons que j'étais surprise mais à la fois embarrassée du fait qu'il ait pu me retrouvé si facilement. Je ne voulais pas sortir de cette cachette, je me sentais bien à l'abri et à l'ombre de sa présence mais la lumière de sa lampe de torche m'a éblouie les yeux et comme tout enfant découvert de leur bêtise par leur proche j'ai pris peur d'entendre sa voix m'enguirlander, seulement… il ne m'a pas disputé. Même si la pluie cachait sa sueur, les larmes de ses yeux ne l'étaient pas. Oui, mon frère a pleuré cette nuit et au lieu de me disputer il m'a serré fortement dans ses bras en m'avertissant de ne plus jamais refaire mon acte immoral. Durant cette nuit j'ai réalisé que même si on ne m'aimait pas, la seule personne qui doit me considérer n'est autre que mon frère et j'ai pris conscience aussi que ma présence lui était importante ce qui m'a donné l'ordre de ne plus jamais le faire souffrir inutilement.
- …
« Je veux te connaître. »
- Tu… Tu dois t'ennuyer, non ? M'entendre parler pendant que tu restes silencieux est soporifique n'est-ce pas? Dit-elle en souriant nerveusement tout en se touchant les oreilles.
« Je veux te réconforter, je veux te connaître, je veux être ton ami, je veux être ta lumière, je veux te faire sourire, je te veux dans mes bras, je te veux dans mon cœur, je te veux toi et personne d'autre ici. Toi qui es devant moi, je veux que tu m'aies dans ta vie. Accepte-moi au sein de ta famille pour m'aider à égayer ma tristesse aussi… » Ces groupes de mots sont les souhaits que je faisais en cet instant, ils décrivaient à la fois mon désir mais aussi une réalité. Je voulais vraiment lui tenir la main sans jamais la lâcher à partir de la jeunesse à la vieillesse.
- Non.
- No… Non ? Répéta-t-elle, surprise.
- Non, j'ai aimé ton histoire et j'aimerais en savoir davantage. Je dois avouer que c'est pratiquement incomparable vis-à-vis de mon histoire. Mon histoire est tellement médiocre à côté de la tienne, les comparer serait une insulte pour toi. Sincèrement maintenant je suis en très mauvaise posture, disons que tout de suite je ne sais pas vraiment comment réagir… … Oui je sais, c'est idiot de ma part et j'en suis navré.
- Oh, désolée, autant pour moi ce n'était pas mon intention mais je comprends tout à fait ton ressenti.
- Ah mais ne t'excuse pas, ce serait plutôt à moi de le faire. Pardonne-moi, ce que je voulais que tu saches c'est que j'ai du chagrin pour toi car tu n'as pas eu une vie facile : tes parents sont partis bien trop tôt, ton frère est ta seule famille maintenant et personne ne t'a réellement apprécié mis à part moi si on peut le dire de cette manière. Au passage, j'aimerais te présentais mes condoléances pour tes parents et j'aimerai qu'un jour, tu puisses au moins dire que tu veuilles continuer à apprécier la vie car je veux que tu t'induis dans la lumière et non t'enfouir dans la pénombre. Je t'ai écouté avec silence et intérêt, sans rire, sans te couper la parole et sans te commenter péjorativement. J'ai pris du plaisir à t'entendre parler et je n'en suis pas mécontent mais plutôt, au contraire car tu as su te confier à quelqu'un avec ton cœur, et je suis heureux que ce « quelqu'un » me représente.
- Merci, j'apprécie tes mots d'encouragement qui sont si bien structurés ainsi que tes paroles touchantes. Mes parents ont sûrement dû t'entendre, enfin je l'espère. Ne t'en fais pas pour ma tristesse, plus les années passes, plus elle s'en va avec. Toutefois, ma seule et unique raison de me noyer à mon triste sort et de savoir pour quelle raison je suis née, haïe de ces enfants comme nous.
- Moi je pense qu'ils sont jaloux de toi tout simplement mais qu'ils n'osent pas l'avouer, car ils sont trop timides et peureux.
- Ne dis pas n'importe quoi, même si c'est censé me rassurer, je ne vois pas en quoi je suis si spéciale.
- Bon, peut-être pas jaloux mais peut-être qu'ils veulent avoir quelque chose que toi tu possèdes et pas eux…
- Par exemple ? Ce que j'ai sur moi est ce qu'ils ne souhaiteront jamais je pense sauf s'ils sont débiles.
- Tes yeux d'améthystes.
- Mes yeux… d'améthystes ?
- Évidemment, c'est ce qui te rend spéciale. Ce violet éclatant dans tes yeux, il est tellement beau qu'ils sont jaloux de ne pas avoir si jolie une couleur dans leurs yeux C'est comme si tu possédais en toi une pierre précieux et qui justement te rend unique : tu possèdes un regard précieux, qu'importe les avis des autres tu es une personne précieuse ! Le plus fréquent est le brun mais toi, le brun ne te collerait pas. J'admets que tes yeux sont vachement plus beaux que les miens et j'en suis moi-même jaloux. Moi j'ai hérité d'yeux ambre mais j'ai toujours voulu en avoir des verts d'ailleurs.
- Ils sont si jolis que ça ? Dit-elle en fronçant les sourcils.
- Bien entendu, ils sont quasiment magnifiques, aussi magnifique que ce cerisier.
- Tu le penses vraiment ?
- Quand il s'agit de toi, tout est positif et tout est réel venant de moi. Dit-il tout en caressant la tête de Kon.
- Oh euh, dit-elle en se grattant la tête en étant gênée, ça me fait plaisir que quelqu'un pense autre chose de moi et qui découvre que je suis assez spéciale.
- C'est bien pour ça que je te demande de devenir mon amie car je sais que tu es plus que spéciale.
- Tu sais, ce n'est pas que j'hésite mais tu veux vraiment essayer d'entamer une amitié ? Nous avons pas mal de point commun je trouve mais peut-être qu'au final, nous sommes complètement opposé.
- Bien sûr que non, c'est plutôt le contraire de ce que tu viens de dire : si on continue de parler comme ça, au final on va s'en trouver pleins d'autres. Tu ne trouves pas ça excellent d'avoir des similitudes farfelues ?
- Si, pourquoi pas. Dit-elle en riant.
- Faisons un essai si tu n'es pas encore sûre.
- Hm… A bien réfléchir, « essai » serait mal entretenu. Pourquoi ne pas employer, « commençons dès maintenant » si tu es si impatient ?
- Dans ce cas, commençons dès maintenant. Dit-il en souriant.
Au fait, elle adorait coupé la parole au gens. Certes, elle ne l'a pas fait ici mais bon, je l'ai connu bien avant vous et mieux que quiconque. Elle était peut-être à l'écoute mais en même temps était très impoli en retour. C'est ce qui fait son charme après tout…
- Alors nous sommes amis désormais.
- Tout à fait. Hm… Je… Je peux te demander quelque chose qui me tient à cœur aussi ?
- Je t'écoute.
A cet instant, je lui ai tendu mes mains. Elle ne savait pas pourquoi je faisais ça d'ailleurs.
- Donne-moi ta confiance. Nous sommes pareils et nous avons une tristesse. Je voudrais que l'on partage cette expérience à deux pour pouvoir prendre confiance ensemble. Ce n'est pas la meilleure manière de te l'avouer et je n'en doute pas mais je ne suis pas très doué pour les discours… Être ami c'est bien mais si la confiance est avec nous, c'est mieux tu ne trouves pas ? Dit-il en penchant sa tête.
Elle ne m'avait pas encore répondu. Elle s'est contentée de réfléchir et de regarder le cerisier en se tournant face à lui. Ma chance d'égayé mon isolement était à deux doigts de se produire, et disons que j'étais assez perplexe de sa réaction. Par chance, mon vœu m'a été exaucé. Elle s'est retournée en étant une autre fille. Son regard affligeant s'est transformé en un regard exaltation. Elle a compris qu'il fallait qu'elle pose ses deux petites fines mains sur les miennes. Pas en les posant délicatement mais en les claquant par-dessus les miennes de façon à ce que moi et elle, nous passions un pacte.
- Je suis tout à fait d'accord avec toi. Dit-elle avec un sourire.
Je vous ai dit qu'elle avait une certaine force, non ? Même si ce n'est pas vrai ?
- Tu… T'es sûre ? Dit-il ébahi.
- Évidemment, sinon je ne t'aurais pas claqué des mains.
- Finalement, je ne m'étais pas trompé sur ton cas.
- Ah vraiment ? Ça veut dire que si j'avais dit « non » tu serais parti, c'est ça ?Dit-elle en haussant un sourcil.
- Comment ? Mais... Mais non ! Enfin pas que pour ça… Je veux dire, même si t'aurais dit non je serais resté…Bredouilla-t-il
- Ne t'inquiète pas, je plaisantais. Dit-elle en riant.
- …
Je n'avais rien su dire à ce moment car j'étais tout simplement embarrassé de ma stupide action…
- Ta réaction est bizarre… Bof, de toute façon je ne m'en attendais pas moins de toi.
- Disons plutôt que je suis surpris de voir que tu pouvais avoir de l'humour.
- Très drôle…
Elle adorait m'embêter ainsi et moi aussi. C'est fou comment on peut s'amuser si facilement… Après que je lui ai ébouriffé les cheveux pour la deuxième fois, elle broncha un petit peu puis me redonna ma main pour pouvoir continuer le dialogue.
- Repartons du fait que tu viennes à ma rencontre. C'est vrai que j'ai été un peu plus exigeante que toi et j'en suis navrée… Donc, comment t'appelles-tu ?
- Mon nom à moi c'est Kurosaki, Kurosaki Ichigo. Et toi ?
- Kuchiki Rukia, enchantée.
A ce moment-là, j'ai reçu une dizaine de coup de bec sur ma tête et c'est vrai que j'avais complètement oublié que Kon était là…
- Oh j'allais oublier, je te présente Kon, mon oiseau de compagnie. C'est une perruche callopsitte jaune, un mâle.
Et pour faire semblant que c'était lui le plus charmant de nous deux, il s'est mis à lui dire 'Bonjour' en hochant sa tête de haut en bas… Ce qui avait fortement plu Rukia car elle s'était mise à rire… On peut dire que je l'ai bien élevé... je parle de Kon.
- Il est adorable. J'adore sa coiffure, ça change des oiseaux aux crânes plats et puis il est vachement plus beau.
- Fais attention lorsque tu dis ça car Kon ne pourra pas s'empêcher d'exposer sa beauté à tout le monde, il en a lui-même conscience… En attendant, il ne manque pas d'air lui.
- Je… Je peux le voir de plus près ?
- Ah bien sûr, tu peux même lui caresser la tête si tu veux.
Je lui avais rapproché mon épaule pour qu'elle puisse être en contact avec Kon et son petit index vint dorloter sa crête en répétant plusieurs fois le mouvement de haut en bas. Comme elle a vu que ça lui plaisait beaucoup, elle s'est mise à lui caresser le dessous du cou et faut croire qu'elle s'amusait drôlement bien. Il lui avait dit deux 'Merci' je crois et, d'après moi, c'est la première fois que je voyais des étoiles dans les yeux de Rukia tellement qu'elle était épatée de sa politesse… Politesse d'orgueil plutôt…
- Il est poli et on peut dire qu'il a été traité avec affection. C'est toi qui lui as appris ces tas de mots ?
- Tout à fait, je me suis mis à l'élever comme un fidèle compagnon et on peut dire que ça a bien marché. Il est têtu de temps en temps mais il reste tout de même agréable à entendre quand personne ne parle.
- Ah, et il est charmant avec tout le monde ?
- S'il ressent le même ressenti que moi, il l'est. Disons qu'on a une sorte de connexion télépathique puisque ça fait assez longtemps que je l'élève sous mon aile.
- Vraiment, combien de temps ?
- Deux ans et il n'a pas fini de grandir. J'imagine que quand il sera grand, dit-il en caressant la tête de sa perruche, il sera aussi fainéant et agressif qu'un chat.
Ah, ce Kon… On peut vraiment dire qu'on a une connexion… Il m'a entendu dire des âneries alors il s'est mis à me becqueter la tête. J'avais une sorte de marteau-piqueur dans les cheveux et croyez moi que la seule chose que vous ressentez c'est... la douleur, à moins d'être un rocher pour y résister et le prendre à son propre jeu.
- En tout cas, c'est certain qu'il continuera à te piquer chaque fois que tu diras quelque chose de mal vis-à-vis de lui. Dit-elle en riant.
- Ça, c'est sûr… Dit-il en se frottant la tête.
- Comme il est encore petit, autant le laisser se divertir un peu sinon il risque d'en faire qu'à sa tête. Dit-elle en souriant.
Je lui ai souri pour lui renvoyer le sien puis j'ai laissé Kon dans l'arbre pour qu'il puisse faire sa petite vie à temps limité. A ce moment-là, je l'ai regardé droit dans les yeux et me suis mis face à elle… Comme si j'allais assister à la plus grande affirmation de ma vie.
- Tu peux me promettre une autre chose ?
- Si ce n'est pas tordu.
J'ai levé mon petit doigt et me suis rapproché de plus en plus d'elle que limite nos fronts se collaient… Au départ, elle m'avait regardé bizarrement en étant surprise puis inquiète… Mais bon, peu après, l'ambiance s'atténua et elle avait repris confiance.
- Faisons une promesse. Promets-moi que n'importe où nous serons nous aurons toujours ce fil qui nous lie, ce fil qui nous a permis de nous connaître et ce fil qui marque un commencement. Ne laisse jamais cette promesse s'en aller si soudainement, ne la laisse jamais derrière toi et j'en ferais de même, qu'importe les circonstances.
Quand j'ai recroisé son regarde avec le mien, étrangement je me sentais déjà en sécurité. Peut-être que la courte connaissance que nous avions fait, n'était que simple mais personne ou rien ne démontrait qu'elle était finie. Par soulagement et apaisement, elle s'est mise à me sourire… Que dieu ça faisait du bien. Elle me fit un sourire, croisa son doigt au mien.
- Donc ça signifie que tu ne veux pas me perdre… Bien, c'en est de même pour moi. Je ne vois pas pourquoi je devrais refuser d'ailleurs… J'accepte avec grand plaisir mais je compte sur toi pour ne pas la briser sinon je me ferais le plaisir de te castrer avec dignité.
- Je te l'accorde mais tu risques de ne pas de te faire ce cher « plaisir » avant un long moment.
Des fois elle faisait des menaces assez tordues et même effrayantes mais je n'en avais pas peur… Enfin, je n'y croyais pas trop. Des fois aussi, elle disait des trucs qui faisaient rougir pour un rien…
Concernant les feuilles qui étaient auparavant les miennes sont devenues des avions en papier ce jour-ci. Je lui avais dit que ma passion c'était d'en faire quand la feuille concernée ne m'était d'aucune importance. Lorsque que j'avais fini de le plier en multiple morceau, je le lui avais montré puis l'avais brandi comme un trophée… Oui, c'est ridicule mais j'étais jeune et ahuri en cette période.
- Hm, pas mal mais moi je sais faire mieux.
- Ah oui ? Dans ce cas, montre-moi.
- Pas de soucis.
Elle partit ramasser quelques-unes de mes feuilles et commença à faire de multiple pliage elle aussi. J'étais, disons… stupéfait, choqué, outré, surpris de voir ça parce qu'en moins de deux, elle avait déjà fini à faire… non pas un bateau, ni une fleur… mais une étoile ! Moi j'ai passé mon temps à faire des avions en papier et elle, du jour au lendemain, me fait découvrir une autre sorte de manipulation avec le papier. Personnellement, l'étoile était parfaitement réussite et très jolie d'ailleurs. Mentalement, je me suis dit que mon avion était mille fois dérisoire que sa magnifique étoile…
- Chapeau, moi qui croyais avoir tout vu…
- Si toi t'aimes les avions en papier, moi j'aime les étoiles. Chaque jour je les contemple et je me régale des yeux, c'est tout simplement génial et romantique !
- Les avions ne me fascinent pas mais c'est la meilleure façon d'éloigner une bêtise en l'inscrivant sur du papier tout en le faisant valser dans les airs.
Elle me sourit chaleureusement et me prit l'avion des mains. Elle regarda devant elle, faisant des va et vient de l'avion et d'un geste rapide, l'avion partit dans tous les sens vers les divertissements, atterrissant brusquement sur l'une des têtes des garnements de tout à l'heure. Il se frotta la tête et partit en courant croyant peut-être que le ciel en avait marre de lui… En tout cas, bien visé ! Le pire c'est qu'on s'est échangé un fou rire… Ridicule, exactement mais bon, le ridicule ne tue pas.
- Et dire qu'il se croyait dur, je suis déçue de voir qu'un garçon ne reste ni plus ni moins qu'un abruti…
- Y compris moi ?
- Je ne pense pas t'avoir évoqué. Dit-elle en prenant une autre feuille.
J'ai fait pareil qu'elle à ce moment-là. Une feuille était égale à soit une étoile ou soit un avion en papier... Quand nous avions fini, la première chose que j'ai faite était d'inscrire quelque chose dessus avant de le lancer. Je sortis de ma poche un beau stylo noir et écrit dessus… Secret, je vous le dirai dans peu de temps.
- Comme ça, nous serons fixés sur notre promesse. Dit-il en achevant le dernier mot.
- Moi aussi j'aimerai partager quelque chose avec toi.
- Ah ?
- J'aimerai que, même si nous ne serons plus liés dans le futur, notre lien sera le plus fort qu'il est existé entre nous. Que le temps nous change, rien ne nous séparera. Même si les décennies passent à l'allure devant nos yeux, je te promets et prouverais que tu resteras le même pour moi. Je trouverai, par tous les moyens qui existent dans ce monde, une manière de te rejoindre. Et toi, tu me le promets ?
Je lui pris l'étoile à côté d'elle et inscrit quelque chose dessus. Elle s'est mis à me sourire grandement et à fixer l'écriture une dizaine de secondes. J'avais écrit dessus « Non… je te l'ai déjà promis. » Tordu mais en même temps, rassurant.
- Et maintenant tu doutes encore de moi ? Dit-il en souriant.
- Non, du tout. Dit-elle en souriant.
Et là, j'ai lancé mon avion et l'ai laissé partir où il voulait. Qui l'aurait cru si j'avais inscrit dessus « J'ai rencontré une étoile d'onyx qui m'a illuminé et maintenant, je ne veux plus la quitter.» …Vous ? Eh bien, vous avez eu raison… C'est à cet instant précis que le cours de ma vie avait repris sa marche… Enfin… non, peu importe de toute manière en ce moment même quand je vous parle d'elle, il ne l'est plus…
Nous étions dans deux écoles différentes mais rien ne changeait nos rencontres. Tous les jours j'allais au parc sous cet arbre que nous avions baptisé 'Cerisier d'amitié'. Nous parlons de tout et de rien : nos journées, nos passe-temps, nos couleurs favorites… Nos rigolades ainsi que notre gaieté étaient tellement immenses que l'on ne se rendait pas compte du temps qui filait devant nos yeux. On faisait tout le temps des choses que d'autres enfants ne faisaient pas. Par exemple, on venait au parc avec des crayons et des feuilles pour dessiner n'importe quoi mais qui nous faisait rire ou encore on ramenait des ficelles pour dire qu'on était lié et que ce bout de ficelle était aussi dure que l'acier. Bien entendu, l'activité 'Étoile et avion en papier' était prévu… Bon d'accord, c'est ridicule de se ramener avec un bout de ficelle mais c'est ce qui nous différenciait de ces chenapans. Que les autres vous regardez faire des choses biscornues étaient leur problème mais, ce que je sais c'est que quand vous êtes à côté de la personne qui vous redonne le sourire, les critiques s'en vont loin de vous laissant place aux rire. Oh oui, croyez-moi je pense que c'était la seule chose que je voulais qui disparaisse de ma vie.
Kon aussi a vécu cet instant précieux avec moi. Il lui a fallu à peu près une semaine et demie pour pouvoir l'apprendre à prononcer nos prénoms. Je pense qu'à force de l'avoir nourri, il a dû grossir car je sentais mon épaule plus rabaissé que d'habitude. Bon en tout cas, ma technique a marché et maintenant il sait dire 'Ichigo' et Rukia', pas mal hein.
~[…]~
Cela faisait environ six mois qu'on se connaissait. Peut-être pas par cœur mais on pouvait s'identifier facilement. Six mois de pur allégresse et six mois de changement de vie. Je ne savais pas si j'éprouvais de l'amour ou juste de l'amitié car je savais que quand j'étais très heureux mon cœur tournait dans tous les sens mais aussi quand j'avais peur. A cet instant, c'était l'euphorie qui me comblait... Des fois, je me dis que l'amour est un sentiment que je ne connaîtrais jamais. J'ai beau poser la question à mes domestiques mais elles répondaient toujours de la même sorte ou les mêmes choses : « C'est une chose comme les autres. » ou « Tu es trop petit pour comprendre. » Je le savais moi-même que c'était des réponses qui avaient pour but de m'en éloigner. Je pense qu'elles ne voulaient pas me le dire car elles en avaient la fainéantise tout simplement... Mon majordome, le meilleur confident qui existe au monde, me l'a dit d'une manière assez compliquée… Je crois bien qu'il avait dit : « Si tu y crois, alors l'amour viendra tout seul. »… Ouais, et bien j'ai un bon bout de chemin à faire pour pouvoir la comprendre encore… Je me demande ce que prennent les adultes avant de parler car ils emploient des phrases philosophiques qui peuvent se dire avec légèretés, sans trop de détails et courtement dites…
Je me rappelle d'un autre jour aussi, c'est le jour qui m'a le plus marqué on va dire… Il se situait environ… trois mois après notre rencontre. Oui, ce jour était aussi magique que l'autre. Ce n'était pas le soir par contre, mais l'après-midi. C'était pendant le week-end, avec un soleil qui nous picotait le dos de chaleur. C'était surtout très désagréable pour moi parce que je hais le soleil. La raison est que je préfère la nuit au soleil, voilà tout. Donc je disais, ce jour m'avait marqué…
Je n'avais pas emmené Kon car il voulait dormir… Une perruche flemmarde… A cette époque j'étais toujours vêtu d'une chemise blanche avec un nœud papillon noir et par-dessus, une veste marron qui s'assortissait à mon pantalon… Un beau petit gentleman diriez-vous… Même l'été, j'avais le devoir de garder un pantalon et non un short. Si vous savez ce qu'on endure quand on est le fils d'un certain riche et renommé… La vie est si nulle que j'en décris moi-même cette souffrance… Bref, passons… Concernant ce nœud papillon noir et affreux, je l'avais enlevé car il ne me servait pas à grand-chose… Donc, je me promenais dans le parc comme à mon habitude et j'ai eu peur d'un coup. Normalement, Rukia était toujours la première à arriver sous l'arbre et bien avant moi d'ailleurs et pourtant... cse n'était pas le cas ici. Je me suis dit qu'elle était peut-être malade ou bien qu'elle faisait ses devoirs… Au final, je me suis allongé sous l'arbre à l'ombre du soleil. J'ai croisé mes mains derrière ma tête pour en faire un coussin et j'ai superposé mes jambes. Je fixais drôlement bien le cerisier à vrai dire pour que soudainement, je m'assoupisse. J'ai dû fermer les yeux deux minutes et quand je les ai rouverts, une petite tête familière est apparue au-dessus de moi. Elle m'avait plutôt plus fait peur qu'autre chose. Mon âme est ressortit de mon corps sous l'effet de peur… Oui, ce n'était vraiment pas très malin. Vous l'auriez deviné, cette petite tête n'était autre que celle de Rukia. Bizarrement, elle était plutôt loin au-dessus de moi. A ce que je sache, on ne rétrécit pas durant un jour de séparation… Je ne la voyais pas très bien à cause du rayon de soleil qu'elle a laissé échapper, mais je reconnaissais quand même cette petite silhouette. En réalité, elle était perchée sur l'arbre ou plutôt, elle faisait le cochon pendu à l'aide d'une branche qui m'avait l'air très solide. Enfin, cochon pendu je ne pense pas mais seulement ses deux jambes s'agrippaient fortement à la branche mais appelons ça le cochon mi-pendu. Après m'avoir fait peur, elle m'avait inquiété. Je vous jure, je ne sais pas combien de fois elle m'a fait ce coup mais je vous promets, celle-là était la dernière. Je me suis levé précipitamment pour lui tirer les oreilles.
- Ichigo ! Houhou, t'es réveillé ? Dit-elle en riant.
- Ru… Rukia ! Que fais-tu perchée ici ? Tu n'as pas peur de te faire mal ? Dit-il craintif.
- Pas le moindre du monde ! Je me sens comme un oiseau, libre ! Dit-elle toute contente.
- En plus d'être petite, tu es fragile… Redescends !
- Je suis bien ici, viens me rejoindre.
- Non, redescends ! Viens me saluer au moins !
- Mais regarde, je vole !
- Où vois-tu des ailes sur toi, bon sang !
Ce qui était rassurant avec elle ici c'était qu'elle se fichait totalement de ma tête. Bien entendu, c'est ironique. Premièrement, comment peut-on voler accroché à une branche et deuxièmement… Depuis quand volons-nous, nous les êtres humains ?
- Ruk… Attention ! Cria-t-il.
Elle s'est mise à tendre les bras pour faire des ailes puis elle a commencé à gigoter de gauche à droite et dans tous les sens aussi. Elle faisait des hauts et des bas de ses bras me faisant sauter sur place. Tandis qu'elle rigoler de son ânerie, elle me faisait perdre le contrôle de moi-même. J'ai tendu les bras vers elle en l'incitant de sauter vers moi et non vers le sol. J'étais plutôt prêt à prendre les dégâts à sa place pourtant. Je ne sais pas pourquoi les gens ne me prennent jamais au sérieux quand je dis ça…
- Saute.
- Quoi ? Dit-elle en s'arrêtant de rire.
- Saute, je te rattraperai.
- Mais non, tu vas te faire mal à cause de moi.
- S'il te plaît fais-moi ce plaisir, ne t'écrases pas au sol mais sur moi. Dit-t-il calmement.
- Ce plaisir ? Non mais tu délires, tu veux souffrir à ce point ? Êtes-vous fasciné par le masochiste mon cher ami ?
- Ne dis pas n'importe quoi !
- Pourquoi ne veux-tu pas me rejoindre, c'est plutôt amusant tu ne trouves pas ?
- En ce moment même je suis inquiet de ta situation, et je n'ai pas du tout envie d'être pendu comme un cochon.
- C'est plutôt marrant, tu ne trouves pas ?
Elle était aussi adorable qu'elle était têtue… Oui, un vrai fil à retordre…
- Arrête de dire des bêtises! Si tu te casses quelque chose, ce sera en partie de ma faute et je ne veux pas que cela arrive !
- Oh je vois, monsieur ne veut pas devenir complice de ma bêtise ! Dit-elle avec un grand sourire.
- Mais non, tu n'as pas compris ! Je ne veux pas que tu te blesses à cause de moi car je suis présent devant toi. Dit-il en se tapant le front.
- C'est gentil de ta part mais, j'aimerai rester encore un peu comme ça. Dit-elle en lui souriant de plus belle.
- Rukia, ma patience à des limites... Redescends tout de suite ! Dit-il d'un ton vexé et très sérieux.
- D'accord, écarte-toi dans ce cas. Dit-elle en riant.
- Non ! Saute vers moi !
- Non !
- Hngh… Non ?!
- Oui, non !
- Je m'en fiche, saute vers moi !
- Non !
- Si !
- Non c'est non, Ichigo ! T'es bête ou tu le fais exprès ?
- N'essaye pas de changer de sujet… Si moi je dis « si » alors tu sautes vers moi, un point c'est tout !
- Bon d'accord mais, t'es sûr ? Je pourrais te faire très mal qui sait, d'autant plus que je suis toute sale. Je suis tombée dans le sable tout à l'heure. Dit-elle en hésitant.
- Si je te le demande c'est que je le veux, forcément… Qu'importe dans quelle saleté tu es, je te rattraperai coûte que coûte. Dit-il en se calmant.
- Non, je ne veux pas te salir alors pousses-toi !
- … Bon très bien, je m'éloigne.
- Merci. Dit-elle en soupirant d'aise.
Elle a pris une grande inspiration, s'était étirée les bras puis s'est laissée tombée comme une plume vers le sol avec courage… Mon dieu, c'était vraiment la fille la plus petite et la plus audacieuse que je n'avais jamais rencontré… Détrompez-vous, je ne l'ai pas laissé tomber comme une feuille d'automne tremblante au sol… A vrai dire, quand je me suis mis à deux ou trois mètres d'elle pour m'éloigner, j'ai précipitamment couru vers elle… Pour la rattraper bien sûr, je ne vais pas laisser une si jolie princesse gâcher son si beau physique aux yeux d'ange. Donc, je l'ai rattrapé comme un brave jeune homme mais…en l'attrapant dans son envol, je suis tombé en arrière juste après parce que j'ai trébuché sur un bout de bois… un stupide bout de bois qui mérite d'être retiré des autres. Je me suis éclaté le dos sur l'herbe mais je n'ai rien eu par chance. Le poids de Rukia s'est renforcé sur moi me donnant encore plus d'altération... J'ai l'air cruel quand je dis ça, mes excuses… J'ai serré les dents et me suis relevé doucement en l'emmenant dans mon geste avec moi. J'étais assis avec elle, entourée par mes bras et elle, elle était assise entre mes jambes en train de se cacher dans mon torse… Quand elle remonta sa tête jusqu'à la mienne… Elle m'a regardé furieusement et m'a mis un petit coup de tête… Oui, c'était douloureux et c'est pour ça que je m'étais frotter le front.
- Non mais qu'est-ce que je t'ai dit à toi juste avant ?! T'es vraiment un crétin !
Disons que je ne l'avais pas écouté… Avec un large sourire de satisfaction, je lui avais ébouriffé les cheveux.
- Je suis rassuré que tu n'es rien eu…
- …
- Tu vas bien ?
Et là, j'ai collé mon front au sien, je ne sais pas pourquoi d'ailleurs, puis j'ai inspecté sa température pour voir si elle était chaude ou pas… Au départ non mais d'un coup, elle est devenue chaude… Ah oui, je l'avais fait rougir aussic'est peut-être pour ça.
- Ou… Oui, oui, ne t'inquiètes pas.
- Tant mieux, je suis plus que soulagé maintenant.
- Désolée…
- Ah non, tu n'as pas besoin de t'excuser et au contraire je te l'interdis.
- Si, je suis vraiment navrée… En plus de t'avoir fait mal, j'ai tâché tes si beaux vêtements et tu vas te faire gronder par ma faute… Dit-elle en baissant sa tête.
- Hep, regarde-moi.
Je ne sais pas par quel procédé, miraculeusement détesté par moi, j'arrive à la rendre triste mais je hais ça chez moi… Je n'aime pas rendre triste mon entourage et ça me fend le cœur quand je l'aperçois ainsi… Elle avait la tête baissée et ne voulait pas la relever juste pour me voir. Peut-être qu'elle avait peur que je l'enguirlande ou que je ne lui adresse plus la parole… Ma foi, elle se trompait quand même sur toute la ligne. Pour la rassurer, j'ai passé un doigt sous son menton et lui ai relevé la tête grâce à ça… Malgré tout, elle évitait toujours mon regard.
- Non…
- Rukia, ce n'est pas grave, je ne vais pas me fâché.
- …
- Promis.
- …
Je pense que je vais vous le dire et le redire mais, elle est vraiment têtue quand même… Selon moi, la meilleure façon de lui dire que je n'étais pas fâché c'était de sourire à sa place… Je l'ai donc serré plus fort, front sur front, contre moi puis je me suis mis à sourire à pleine dent tout en ricanant… Rouge pivoine, c'est la couleur qui était apparue sur son visage.
- Allez Rukia, souris un peu.
- Mais…
- Je t'ai dit que ce n'était pas grave, mes parents ne sont pas si méchants que ça. J'ai juste à dire que je suis tombé dans le sable…
- Excuse-moi, je ferais attention la prochaine fois que je retombe sur toi… D'autant plus que c'est toi qui a voulu me rattraper…
- Beuh au moins t'es encore intacte et en bonne santé.
- Oui, c'est vrai. Dit-elle en souriant.
- Bon puisque t'es là, qu'est-ce qu'on fait ?
- Peut-être qu'on devrait rentrer chez moi histoire de se nettoyer.
En effet, elle était toute sale : sa robe était toute tachée de tâche marron et d'herbes, ses cheveux partaient dans tous les sens avec quelques feuilles dessus puis du sable faisait des pansements sur son visage… A part ça, aucune égratignure donc tout allait bien. Moi aussi j'étais couvert de souillures mais moins qu'elle. Je lui ai pris la main et nous sommes partis nous nettoyer dans sa maison. Oui, elle m'avait déjà invité chez elle parce qu'elle voulait me présenter à son frère mais il n'était pas là ce jour-là. Elle avait inséré les clefs dans serrure et avait brandi son bras pour m'accueillir dans sa demeure. Je lui ai pris la main et nous somme rentrés ensemble chez elle. Certes sa maison n'était pas en très bonne état mais ça m'était égal. Ce n'étais pas un deux étages mais une simple maison suffisante pour seulement deux personnes. Nous nous sommes dirigés vers la salle de bain pour nous mouiller la tête car il faisait chaud, nous nettoyer à l'aide de mouchoir pour nos tâches et nous sécher avec ses deux serviettes. Quand j'avais fini avec la serviette, je me suis retourné vers Rukia qui avait plutôt du mal à se nettoyer correctement car elle ne voyait pas très bien le miroir au-dessus du lavabo, même avec l'aide de la chaise en bas de celui-ci. Du coup, je lui avais proposé mon aide pour le faire à sa place.
- Besoin d'aide ?
- Une très grande aide alors. Je suis tellement petite que je n'arrive pas à atteindre le robinet. Normalement c'est mon frère qui me porte sur ses épaules pour que je puisse voir le miroir mais comme il n'est pas là et que tu n'es assez fort pour me porter... Dit-elle en souriant.
- Et pourquoi je ne pourrais pas ? Je n'ai jamais dit que je n'avais pas de force dans les épaules.
- Ta corpulence est quasi incomparable face à celle de mon grand-frère… Regarde par toi-même.
- Eh bien, c'est ce qu'on va voir.
Têtu ! Je vous ai dit que j'étais aussi têtu qu'elle donc il est fort logique que je ne l'ai pas écouté et que je l'ai prise sur mes épaules de mon pleins grès. D'ailleurs, elle s'est mise à gigoter dans tous les sens voulant me faire perdre l'équilibre… Quelque chose qui rassure énormément…C'est de l'ironie.
- Tu tiens le coup ?
- Oui, rassure-toi. Maintenant nettoie-moi ce visage.
- Je vais tomber !
- Arrête de bouger dans tous les sens, je n'arrive pas à contrôler mon équilibre correctement !
- Laisse-moi redescendre, on va tomber !
- N'y compte pas.
- Je sens vraiment que l'on va s'éclater la face parterre !
- A force de penser ça, moi aussi ! Argh, arrête de t'agiter ! Ça n'en vaut vraiment pas la peine !
- Dans ce cas, rapproche-toi encore un peu plus de l'évier.
- Je ne peux pas.
- Quoi « tu ne peux pas » ?
- C'est simple, je bouge, je tombe. Dit-il en tremblant des jambes.
- Mais je suis trop loin !
- Eh bien essaye de grandir entre-temps, ça nous fera gagner de l'espace !
- Tu crois vraiment que l'on gagne des centimètres comme ça en si peu de temps ?! Et puis... Atte…Attention… Attention, Ichigo.
- Ne bouge pas !
- Atten… Argh !
Et voilà, ma petite fantaisie de héros s'est achevée ici… A l'époque, je n'avais pas encore conscience que j'étais aussi musclé qu'un moucheron… Bref, passons… Du coup, on est tombé comme deux gros sacs à patate l'un sur l'autre… Je ne sais pas pourquoi mais juste après notre chute, on ne s'est pas arrêté de rire alors qu'on s'était bien fracassé le dos.
- Comment voulais-tu tenir si longtemps avec moi sur tes épaules, t'es réellement inconscient de tes actes. Dit-elle en riant de plus belle.
- J'ai compris la leçon et je pense que je vais m'en tenir là en laissant ton frère prendre le relais.
- Oui en effet et, je pense aussi que tu devrais apprendre à écouter.
- Mais je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas pu tenir un peu plus longtemps, c'est vrai en vain, je suis un garçon.
- Un garçon, où ça ?
- Bah là, devant toi. Déclara-t-il avec un sourire.
- En tout cas, je vois tout sauf ça devant moi.
- … Merci pour cette superbe blague, c'était très drôle.
- D'accord, d'accord je m'excuse. Mais je te le dis, c'est parce que tu es tout simplement bête et que tu ne réfléchis pas assez avant d'agir, voilà la raison de ton manque d'équilibre, n'est-ce pas ? Dit-elle avec un grand sourire.
Une veine est apparue sur mon front mais je ne montrai pas que j'étais vexé face à cette remarque qui n'avait guère l'intention de me plaire. Je lui ai pris sa serviette de ses mains et l'ai nettoyé ses saletés qui se trouvaient sur ses joues. Elle était vraiment petite quand même… Enfin, je n'avais qu'une tête et demi de plus qu'elle à cette époque. Après avoir fini de la nettoyer, j'ai séché ses cheveux avec ce que j'avais dans les mains et pour conclure, je lui ai ébouriffé ses cheveux… Elle ne disait rien quand je lui faisais ça, au contraire elle adorait.
- Alors, ça ne fait pas du bien de se sentir un peu plus propre ? Dit-il en souriant.
- Oh que oui, j'ai l'impression de respirer à nouveau… Dis Ichigo, tu veux bien t'asseoir sur la chaise ?
- Ah, euh… pourquoi ? Je vais très bien, ne t'inquiète pas.
- Ce n'est pas ça… tu verras par toi-même.
- Je sens un sale coup venir de toi…
- Promis, je ne te fais rien de mal.
- Ah ouais ? Dit-il en haussant un sourcil l'air suspicieux.
- Mais c'est vrai en plus.
- …
- Je te promets que je ne te ferais rien qui puisse te dégrader, ça te convient mieux ?
- Eh bien voilà ! Tu vois quand tu le veux, tu le peux. Dit-il en souriant.
Je ne pensais pas à des choses violentes provenant d'elle puisqu'elle ne ferait pas de mal à une mouche, elle était beaucoup trop timide… Mais j'ai parlé beaucoup trop vite ici parce qu'elle m'avait tiré les oreilles très affreusement fort qu'on aurait dit qu'elle voulait en faire de la purée… Vous imaginez vous, une purée aux oreilles d'un roux ? Oui ça ne semble pas très comestible, en effet… Je ne saurais vous dire le nombre de fois que j'ai dit « Aïe ». Je me suis donc assis sur sa chaise et j'ai croisé mes bras. Je l'ai regardé en haussant d'un sourcil tout en serrant mes dents, à croire que j'étais déjà prêt à subir les dégâts. Je me suis demandé « A quoi bon pouvait-elle penser ? ». J'ai senti, soudainement, ses deux fines et douces mains compressées devant mes yeux… Je n'ai pas réagis à l'instant même, je n'ai réagis que juste après…
- Pour te récompenser de m'avoir récupéré comme un bouquet de mariage, je vais te montrer ma gratitude avec ça.
- Tu pourrais peut-être me laisser choisir mon prix, tu ne trouves pas ?
- Bien sûr que non.
- Meuh pourquoi ?
- Arrête de faire la vache, c'est moi qui décide.
- En plus d'être petite, tu es d'un égoïsme ! Mais où va le monde…
- Mais… Mais qu'est-ce que tu me baves ? Arrête de parler, tu risques de te contredire toi-même.
- Hep, c'est faux ! Je ne dis que la véri…
A ce moment précis, j'ai commencé à ne plus sentir, à ne plus avoir de contact avec ma bouche la laissant entrouverte et paralysée. Disons que son action m'avait plutôt troublé. Pour me faire taire et pour me remercier, elle m'avait donné un baiser sur le front. Pour la première fois devant elle, j'ai rougis. Le sang m'est monté aux joues à très grande allure et mes yeux se sont figés. Elle a ensuite enlevé ses mains pour me redonner la vue. Elle s'est mise à sourire puis à rire par la suite. Je me suis touché le front, tout doucement puis je l'ai frotté de la même manière. Elle m'a ébouriffé à son tour mes cheveux avec ses deux mains et non une seule, comme moi je le fais. Oui, elle pouvait être très timide mais en même temps, très ouverte... Je vous jure, cette fille m'épatera tous les jours.
La séance de nettoyage finie, on a entendu des clefs rentrées dans la serrure de la porte d'entrée donc on a cessé nos gamineries pour voir de qui s'agissait-il… Bien sûr, j'étais le seul ignorant à croire que ce n'était pas son frère… Elle s'est mise sur la pointe des pieds pour lui ouvrir et quand il est apparu, elle s'est jetée sur lui. Il lui a ébouriffé les cheveux puis l'a mis instinctivement sur ses épaules. C'est aussi ce jour où j'ai rencontré son frère, c'était la toute première fois que je le voyais si réel… Je crois qu'il revenait du travail puisqu'il avait un débardeur blanc bien taché, des bottes de chantiers, des gants jaunes, un pantalon à ampleur noir et un bandana sur la tête. Ne parlons pas de sa sueur, on voyait bien qu'il avait travaillé dur.
- Regarde, c'est lui Ichigo. Dit-elle en le pointant du doigt.
- Hé, on ne pointe pas les gens comme ça ! Combien de fois devrais-je te le répéter ? …Waouh, il est tout minuscule comme toi !
Il a déposé Rukia à terre, s'est approché de moi, a enlevé ses gants puis a posé sa main sur ma tête. Ce n'était pas un geste pour m'enfoncer au sol mais seulement pour m'ébouriffer les cheveux. Il s'est mis à la même hauteur que moi puis m'a tendu sa main avec un grand sourire… Je me souviens qu'il était d'une grande gentillesse à cette époque… Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, j'ai l'impression qu'il me hait en ce moment.
- Salut petit bonhomme moi c'est Byakuya, comme tu peux le voir je suis le grand frère de Rukia. Je te présente mes excuses pour l'état crasseuse de cette minuscule baraque mais vois-tu, nous ne sommes peut-être pas du même rang mais au moins, je sais faire preuve de noblesse tout en t'accueillant chaleureusement dans notre demeure.
- Ce n'est pas grave, moi-même étant de sang noble, je pense que je peux fermer les yeux sur ce petit souci qui ne me semble guère très catastrophique.
- Hm, c'est gentil à toi et je t'en remercie. Tu sais qu'à peine en te voyant, j'ai su que t'étais quelqu'un d'appréciable et je n'ai pas eu tort... Et toi, le fameux mystérieux chevalier aux cheveux d'oranges de ma petite sœur, comment t'appelles-tu ?
- … Byakuya, t'es bête où t'es bête ? Je viens te de le dire.
- Rho, mais c'est juste pour vérifier si c'est vrai.
- Fameux… mystérieux chevalier aux cheveux d'oranges ? Ah… Dit-il, étonné.
- Je t'avais dit de ne pas l'appeler comme ça. « Oh mais non, ça lui va très bien ! », tu parles c'est totalement ridicule.
- Tu ne trouves pas que ça lui colle bien franchement, et puis tu n'arrêtes pas de le surnommer comme ça alors comment veux-tu que je sache son prénom au complet. Dit-il en riant.
- Disons que t'as plutôt revisité son prénom, alors non ce n'est pas moi qui le surnomme ainsi.
Moi ? Qu'est-ce que je faisais en attendant ? Je les regardais sans rien faire, intéressant non ?
- Hum, désolé, vous êtes tellement rigolos ensemble que je n'ai pas pu m'empêcher d'en faire une image sarcastique.
- Ignore-le, il n'a pas de cerveau.
- Oh, euh ce n'est pas grave tu sais.
- Bien sûr que si voyons. Déclara-t-elle en croisant les bras.
- Hé, tu veux dormir avec les chiens dehors?
Tel frère, tel sœur… Les menaces tordues sont générées de famille dans celle-ci je pense.
- Tu vas avoir une crampe, fait attention.
- Une crampe ?
- Ta main, tu comptes la lui serrer quand ?
- Ah, exact ! Désolé... Houlà, ça en fait des excuses dis-donc… Passons, revenons à notre sujet, comment t'appelles-tu ?
- Je m'appelle Kurosaki Ichigo. Dit le roux en lui serrant la main.
- Le Kurosaki des Kurosaki ! Celui qui n'habite pas très loin de chez nous ?
- Oui, mais seul mon père est connu. Je ne reste qu'invisible à la télévision donc j'aimerai bien que tu me considères comme quelqu'un de stable que vous croisez dans les rues, pas comme si j'étais une célébrité et ça m'embêterais beaucoup d'être vu comme tel.
- Ton père est celui qui possède la chaîne télévision 'Gotei TV', non ?
- Oui… c'est ça. Les gens du coin ne me connaissent pas vraiment donc garde ça pour toi.
- Entendu, j'en ferais de tel. Bah dis-donc, je ne croyais pas que ton petit-ami était déjà célèbre à sa naissance.
- Ce n'est pas mon petit-ami, crétin ! Cria-t-elle en serrant son poing fortement.
- Je plaisante, je plaisante ! Calme-toi. En tout cas, c'est un plaisir de rencontrer l'ami de Rukia. Je compte sur toi pour prendre soin d'elle sinon je risque de devenir méchant. Dit Byakuya avec un clin d'œil.
- Eh bien… pas de problème, tu n'as pas à t'inquiéter pour ça. Dit-il en se grattant la tête.
Après ça, il nous a entraînés dehors pour nous acheter une glace. Il n'avait pas besoin de me poser des questions puisqu'il savait déjà ce que je représentais pour Rukia… Enfin bon, je l'ai peut-être caché à Rukia mais ce n'était pas vraiment un bon sujet qu'elle devrait savoir car je hais moi-même ça en moi… Que la réputation de mon père est cruelle… On avait discuté jusqu'au chemin du retour de chez eux. D'ailleurs, c'est là où j'ai su que Byakuya avait fait partit d'un certain gang dangereux au lycée comme quoi, si quelqu'un avait l'audace de toucher à sa sœur, ça serait l'hôpital illico presto. C'est plutôt rassurant d'un autre côté, comme ça au moins je sais que Rukia sera toujours en sécurité que ce soit avec mon aide ou avec son frère… Peut-être pas à l'époque mais lorsque je vous parle, c'est beaucoup plus réaliste. Pour conclure, cette journée m'était aussi belle que toutes les autres mais disons que celle-là était plus que prodigieuse : elle était fantastique.
~[…]~
Six mois après notre rencontre le malheur est tombé sur moi, vint le jour qui chamboula ma vie. Le jour que je maudis tant, le jour qui se transforma en un cauchemar machiavélique. J'aurais tant voulu que l'on continu à se voir le plus longtemps possible, qu'on aille au même collège ensemble puis s'en suit du lycée et à la fac peut-être que nos chemins se sépareront et qu'ils se retrouveront à nouveaux un peu plus tard... Le destin décida de ça autrement. Elle m'avait annoncé cette calamité en venant au parc avec un mouchoir en main. Elle n'était pas couverte de larmes mais juste un nez qui reniflait de temps en temps pour montrer qu'elle avait pleuré avant de venir à ma rencontre. J'étais sous notre arbre, allongé, avec Kon à mes côtés qui se promener autour de moi. J'étais tellement fatigué de cette chaleur immonde et piquante. Elle s'était assise à côté de moi et s'est mise à prendre la parole en remontant ses genoux à elle.
- Ichigo, j'ai une bonne et une mauvaise nouvelle à t'annoncer.
- Qu'est-ce que… Avant toute chose, pourquoi pleures-tu ?
- Je ne pleure pas, je coule du nez.
- Mais, t'es triste… Les autres enfants t'ont encore charrié c'est ça ? Tu veux que…
- Non ce n'est pas ça, tu n'y es pas du tout. Aucun truc de ce genre ne s'est produit… Le fait est que je suis triste à cause de ses nouvelles, c'est tout. Dit-elle en l'interrompant.
- Dis-moi la bonne d'abord dans ces cas-là, histoire de me rassurer d'avance.
Elle avait pas mal hésité tout de même, ce qui me tracasser autant qu'elle. Finalement, elle céda à mes paroles.
- D'accord… La bonne c'est que mon frère à trouver un nouveau travail qui est dans la police en tant que débutant. Il est payé beaucoup plus que d'habitude, un salaire plus convenable pour nous mais peut-être que par la suite, il sera augmenté. Des policiers passaient au bord du chantier de Byakuya et puis d'un coup, ils ont couru vers l'immeuble en construction. Il m'a dit qu'il regardait l'action au départ puis constata qu'un voleur y pénétrait dedans avec une mallette pas mal remplis. Connaissant l'immeuble comme ses doigts de la main et pour faire en sorte de se faire récompenser s'il l'attrapait, il s'est mis à sa poursuite sans être vu par ces policiers. Apparemment il était caché derrière un pilier et, il l'aurait fait peur en faisant tomber une rangée de barre de fer à côté de lui pour détourner son intention. Le voleur s'est mis à paniquer comme une fillette et a tiré dans tous les côtés jusqu'à en avoir la recharge vide. Byakuya en a profité pour lui tordre la main ainsi que le bras puis l'a immobilisé à terre… Bon après la mallette rendue, il s'est fait conversé jusqu'à en arriver à l'offre de policier.
Je me suis redressé et m'apprêtais à lui dire mes gratitudes avant que mon nœud papillon ne m'étouffe. Kon s'était déposé sur mon épaule et avait salué Rukia en la prononçant, ce qui lui donna un petit sourire.
- Je ne... hum, hum... Je ne sais pas quoi te dire à part mes félicitations. Bah, c'est un bon début. Oh, je sais ! Pourquoi je ne lui offrirai pas du chocolat pour le récompenser ? Il aime bien ça, non ?
- Il préférerait que tu viennes lui dire ça en personne je pense.Dit-elle en riant calmement.
- Je préfère rester là pour l'instant. C'est une très bonne nouvelle alors pourquoi pleures-tu encore... Depuis que nous nous sommes rencontrés tes larmes n'étaient plus sur ton visage. Peut-être que t'es émue par cette offre ?
- Merci d'essayer de me réconforter mais je ne peux pas accepter ce que tu viens de dire, les mots qui résonnent dans ma tête refusent de l'admettre.
- Affirme-moi que ce n'est pas des larmes d'affliction et je ne répondrais plus de manière si réconfortante.
- Ce n'est pas ça, c'est juste que la première nouvelle s'enchaîne avec la deuxième. Dit-elle en essayant de calmer sa colère.
- C'est-à-dire ? Je ne comprends pas très bien ce que tu tentes de me dire.
- C'est simple, s'il accepte ce fil disparaîtra pendant très longtemps.
- Je ne te suis pas vraiment enfin du moins, même si j'essaye de comprendre je ne vois pas où tu veux en venir. Quel est le rapport avec le fil est le nouveau salaire de ton frère ? Dit-il perdu.
Je dois admettre que je suis intelligent mais je me comporte de façon très stupide des fois ou même régulièrement mais pas en présence de personnes que je n'espérais pas voir.
- Mais il n'y a pas à comprendre quoi que ce soit.Hurla-t-elle. Ce n'est pas ici son travail justement c'est ça la mauvaise nouvelle. Comment ne peux-tu pas comprendre un tel détail si facile à décoder.
J'ai sursauté de consternation d'un coup, tout comme Kon : comme le dirait la plupart d'entre vous, nous étions sur le derrière. S'en que je le veuille ses larmes réapparurent. Je m'en suis énormément voulu de l'avoir fait pleurer à ce moment précis. Moi qui étais dit réconfortant, c'est raté... Et pour une fois, j'ai remercié Kon de m'avoir picoté la tête. Je lui tendis un autre mouchoir car le sien était déjà rempli, puis elle m'a remercié et a continué son moulin à parole.
- Je m'excuse de ne pas t'avoir suivi le long de la conversation, je sais que je suis ignoble mais pardonne-moi. Je suis idiot et malpoli et je le sais…
- Ne dis pas ça, c'est complètement faux. Je… Tu n'y es pour rien, c'est juste que la mauvaise nouvelle détint déjà sur moi. Et puis ce n'est rien, tu ne pouvais pas le savoir de toute façon. Dit-elle en le rassurant.
- … Mais j'aimerais savoir au moins où se situe son travail car tu t'opposes à me le dire.
- Je pense qu'il est préférable que tu ne le saches pas… Ce serait beaucoup trop… Enfin… Non, laisse tomber…
- Certes il a un nouveau travail, certes il gagne plus et je suis content mais j'aimerai au moins prendre connaissance de ce lieu. Si tu dis que ce fil disparaîtra, ça veut tout dire ! C'est peut-être un endroit loin mais aussi, un endroit proche mais interdit par toi-même. Tu ne veux plus que l'on se voie ?
- Non, non et non Ichigo ! N'invente pas des étapes de vie comme si c'était limpide ! En plus de dire des conneries, tu ne prends pas la peine de réfléchir.
- Désolé…
- No… Non c'est moi la fautive, ne t'excuses pas c'est plutôt à moi d'être navrée… Rho, reprend toi Rukia ! Évite de crier pour n'importe quoi, dit-elle en se tapotant les joues, ce que je veux de te dire c'est qu'on risque de ne plus se revoir pendant un long moment. Imagine si tu ne te souviens plus de moi...
Elle avait répété mainte fois son geste tout en se parlant à soi-même, se donnant l'ordre d'arrêter de penser à des moments péjoratifs. Calmement je lui pris les mains pour qu'elle cesse cet acte idiot et sans la brusquer, je les ai déposées contre soi. Je lui ai frotté les joues avec douceur à l'aide des mes mains pour soigner ses traces rouges de paume de main et pour la rassurer, et lui ai offert un sourire. Je voulais surtout l'apaiser.
- Soyons francs Rukia, on est amis pas vrai ? Tu peux me faire confiance. Même si tu t'en vas habiter de l'autre côté du monde, je garderai souvenirs de toi. Tu n'es pas chimérique à mes yeux et encore moins invisible. Comment peux-tu penser ça de moi ? Moi ça me fait peur quand tu me dis ça car j'ai l'impression que c'est toi qui veux t'enfuir de moi.
- C'est déjà difficile pour moi d'y repenser alors si je venais à te le dire je risque de m'effondrer totalement.
- Écoute-moi, je ferais en sorte que ta présence sera à côté de moi. Ton visage, ton sourire, ton rire et ta bonne humeur me surviendront à chaque fois que je serais triste. Je me donnerais des illusions pour remplacer ma haine en échange de toi. Je te demande de bien m'écouter simplement. Ton lien avec moi est beaucoup plus fort que celui que j'ai en ce moment avec n'importe qui. Au cours de mon plus jeune âge, jamais personne ne m'a été si confiante et ouverte avec moi. Même mes parents ne sont pas si fidèles avec moi alors que toi, tu peux tout me dire et inversement. Je ne veux pas penser au pire et encore moins au fait que tu ne sois plus à mes côtés. Alors dis le moi, où se situe l'endroit où s'en va travailler ton frère ? Je ne suis pas inquiet mais seulement trop curieux. Je ne suis pas inconscient de mes actes mais seulement effrayé. Si demain je devais passer devant ta maison et que je ne t'y trouve plus, je serais le garçon le plus misérable. Misérable dans le sens où je n'aurai pas eu l'audace de te retenir ici. Déclara-t-il en enlevant ses mains de ses joues.
- Tu... Tu veux me garder ici ?
- J'aimerais tellement… mais seulement si tu le désires. Je ne vais pas te forcer à prendre une direction que tu ne voudrais pas ou à choisir dans quoi te lancer. Si à l'instant même, je n'ai le droit qu'à un seul souhait alors ce serait celui de savoir où tu comptes te trouver désormais.
Aussitôt, je lui ai pris sa main et l'ai collé contre la mienne, ne voulant pas la lâcher ni aujourd'hui et ni demain si j'en avais eu la possibilité.
- Je... Je ne sais pas si je dois réellement te le dévoiler. Si jamais tu saurais où ce trouve cet endroit, tu risquerais peut-être de souhaiter venir vers moi.
- Est-ce un vilain défaut de vouloir rester auprès de toi ? Ou tout simplement... est-ce une requête de ta part ? Dans ce cas, je ne vois pas pourquoi je devrais m'y opposer.
- Je... Ce n'est pas vraiment ce que je voulais dire... Enfin...
- Tu sais Rukia, tu es vraiment importante pour moi. J'accepterai toutes les peines que tu m'affligerais car venant de toi, je sais que je peux être le seule remède qui puisse t'aider à guérir de cette solitude qui te suit depuis tant d'année en me l'appropriant avec toi. Ne me donne pas l'apparence d'un être faible et désespéré qui ait besoin de ta présence au risque de sombrer éternellement. Je suis devenu mature bien avant l'âge des autres alors si je dois savoir à quel sentiment je dois me confronter, je lui ferais face.
- J'ai juste peur de ta réaction Ichigo, pas d'autres choses. Je ne veux surtout pas que tu accumules des éléments de ma part qui peuvent te choquer et tu sais que je m'en voudrais. Ça ne valorise ni moi et ni toi et tu en as pertinemment conscience. Dit-elle en retenant ses larmes, avec une voix peinant à s'exprimer.
- Par conséquent évite de vouloir m'oublier et j'éviterai de réagir comme un cafardeux crétin. Dit-il durement en la forçant à le regarder droit dans les yeux, des yeux gelant et effrayant.
Elle s'est mise à regarder le sol pour effacer tout contact avec mes yeux sans vouloir me mirer de nouveau, apeurée par mon attitude. Dans le bref moment que j'ai pu observer, je pense qu'elle avait plutôt réfléchi avant de vouloir me répondre. J'ai hésité à vouloir la croire un moment donné mais je me suis dit qu'elle ne ferait jamais de coup vache quand il s'agissait de quelque chose de sérieux...
- A Osaka. Dit-elle en tremblant des lèvres.
- Et c'est si dur de me dire ça ?
- Non mais je te l'ai dit, j'avais peur de ta réaction. Tu... Tu m'effraies lorsque tu persistes ! Tu... tu veux savoir immédiatement, tu… tu me sors des raisons et des mots doux pour que je puisse céder à ton caprice et tu me prends la main en ne voulant plus la libérer de la tienne pour que je te révèle quelque chose ! Je ne sais pas quoi faire dans ce genre de situation alors j'ai peur ! Fit-elle en le regardant de nouveau avec un air accablé.
Ici, oui ici, c'est quand j'ai réalisé que je partais trop loin. Je n'avais réellement pas conscience que je pouvais être aussi têtu au point d'en terroriser Rukia. C'est aussi ici que je voulais repartir de zéro et regretter ce que je lui avais fait subir juste pour savoir où elle allait habiter.
- Dis-moi Rukia... tu n'as plus confiance en moi ?Affirma-t-il en déposant un baiser sur sa main.
Lorsque j'ai relevé ma tête en espérant que mon geste puise l'apaiser quelque temps, je l'ai vu me regarder en brillant des yeux, rougissant de cet acte charmeur. Dieu qu'elle était magnifique à vouloir retenir ses larmes devant moi mais... une goutte perla, puis une deuxième et ainsi de suite jusqu'à ce que ces gouttes se transformèrent en une coulée de liquide, scintillant et envoûtant, emplit de tristesse.
- Bien sûr que si voyons, pourquoi n'aurais-je plus confiance en toi...
- Alors pourquoi deviens-tu désagréable avec moi ? Ne m'oublie pas si rapidement. J'existe et je ferai en sorte d'exister encore et encore, rien que pour te déplaire. Fit le roux en esquissant un micro sourire.
- Eh bien, sache que tout ça est loin de me déplaire pour un être séduisant comme toi. Dit-elle en renvoyant son sourire.
- Je préfère ton sourire à tes larmes.
Je lui ai lâché sa main pour qu'elle puisse en prendre possession de nouveau puis on s'est mis à s'installer paisiblement face à chacun en voulant reprendre une discussion normale et habituelle de tous les jours. Malgré quelques difficultés, nous avons quand même réussi à reprendre un agréable contact.
- Ce que je voulais te faire comprendre Ichigo, c'est que les gens changent tout comme la nature. Regarde, aujourd'hui comme tu peux le constater il n'y a plus aucune fleur de cerisier... Les voici parties et remplacées par de simples feuilles aux couleurs d'une élégante mélancolie d'un quelconque automne... ça me rend triste quand je m'aperçois de cette réalité du temps. Attesta la jeune fille tout en prenant un de ces feuilles, traînant dans les parages.
- Dois-je te rappeler que je ne représente pas « les gens » mais simplement, moi ? « Gens » est un bien mauvais mot pour généraliser des personnes de la même catégorie. « Moi » par contre signifie que je ne suis pas un de ces chenapans qui te lançaient des cailloux, je ne suis pas un de ces nobles qui vient embêter une roturière, ni une célébrité qui humilie une inconnue… Je suis Kurosaki Ichigo, ton ami.
- Eh bien moi je suis Kuchiki Rukia, ton ami aussi.
- Voilà, parfait.
Elle s'est mise à me sourire tendrement, tout en regardant le sol avec ses genoux remontés vers elle. Kon vint se poser sur son épaule et ensemble, se sont mis à communiquer jovialement par des caresses. Il était donc évidant que ces moments de purs bonheurs n'allaient pas éternellement rester ainsi dorénavant... Je m'en suis toujours voulu depuis cette époque... Voulu de ne pas m'être préparé à ce genre de situation. Rien que le fait de me remémorer cette belle époque me contracte le cœur.
- Dis Ichigo... Tout à l'heure tu m'as dit que ton seul souhait dans l'immédiat était de savoir où je serais maintenant. Est-ce qu'à mon tour j'ai le droit de te demander une faveur ? Déclara-t-elle en lui tendant Kon par le dos de sa main.
- Bien entendu que tu en as le droit, je ne vois pas pourquoi tu n'en aurais pas. Ce que je fais tu peux très bien le faire. Dit-il en souriant.
- Je dois t'avouer que ce qui vient de se passer ne passe pas très bien encore en moi et j'aimerais justement que l'on achève le coup de grâce.
- Le coup de grâce ? Tu veux dire... là maintenant, se séparer ? Fit-il avec des yeux inquiets.
- Devenons réalistes à présent, tu sais que je suis aussi bornée que toi et que nous n'arriverons jamais à conclure ce qu'on ose se dire. Il est donc préférable de profiter de ces derniers instants tout en oubliant notre malheur. Moi, toi et Kon... Cet arbre, ce parc et ce magnifique coucher de soleil... Tous ensembles.
- Dans ce cas, je suis tout à toi. Demande moi tout ce que tu souhaites et je te l'exaucerai. Tout ce que tu voudras sera tout ce que je consentirai.
- Tu serais prêt à m'obéir au doigt et à l'œil s'il le fallait ?
- Pas le moindre du monde je ne refuserai pour emplir ton bonheur, qu'importe la condition, je le ferais coûte que coûte.
- Il n'y a pas très longtemps, j'ai fabriqué un bracelet en papier quand j'attendais Byakuya pour manger. Je suis partie faire un tour dehors et j'ai comme l'impression de l'avoir perdu autour de cet arbre. Tu veux bien m'aider à le retrouver ?
- Il est de comment ?
- Il est tout blanc, aucune autre couleur ne le cache et prend la forme d'un poignet.
- Il devrait être retrouvé de manière assez rapide dans ces cas-là.
- Bon et bien comme il a l'air d'être facile à retrouver, commençons les fouilles. Tu iras à droite et moi à gauche. Regarde en l'air au cas où si les autres enfants ne l'auraient pas lancé dans les branches pour le piéger définitivement... On ne sait jamais à quoi s'attendre ici.
- Entendu.
Au départ, je n'avais pas conscience à quoi rimait tout ça. Je lui avais bel et bien obéis donc je me suis mis à chercher à droite en regardant partout que ce soit à terre ou droit devant moi. Malheureusement, on ne l'avait jamais trouvé à terre donc pour l'écouter une deuxième fois, j'ai pris le choix de fixer le ciel comme elle me la demandé… Là non plus je ne l'ai pas aperçu. Quand j'ai retourné mon regard vers le tronc d'arbre, un blanc étincelant m'avait ébloui les yeux en m'attirant vers le bas de celui-ci. Croyant que c'était lui, je me suis baissé à sa hauteur puis soudainement, l'ai retiré de la terre qui l'entourait. Bizarrement, je me suis demandé comment un bracelet pouvait être carré… non seulement il était carré mais aussi, il se dépliait.
En réalité, il n'y avait jamais eu de bracelet ou quoique ce soit de ce genre car c'était tout simplement une sorte de lettre qu'elle m'avait laissé grâce à sa sournoiserie. A ma grande stupeur, j'ai fait le tour de l'arbre mais trop tard… Rukia était déjà partie loin de moi sans que je ne le sache. Il était pertinemment inutile de lui courir après ou de chercher dans le parc car je sais qu'elle ne reviendra plus sur ses pas. Même Kon s'était fait pris au piège... Pourquoi l'ai-je écouté ! C'est ce que je me répète chaque fois que je me remémore ce passage. D'abord choqué, je suis devenu immobile pendant quelques secondes… Je n'avais donc plus le choix que de m'asseoir tranquillement et de lire cette chère lettre sans bruits, seul le son de ma voix qui résonne psychiquement dans ma tête en avait le droit. Même Kon était soumis à ma raison de me taire.
A toi, mon fidèle ami Ichigo.
Je sais que je fais preuve d'égoïsme et de lâcheté mais je n'en avais en aucun cas l'intention de te le dire ainsi. A la fois têtu mais aussi sourd de ma voix, je ne peux que t'écrire une lettre pour que tu puisses comprendre mes intentions désormais.
Ce que tu dois comprendre et réaliser c'est que mon frère et moi comptions nous installer à Osaka et sûrement définitivement. En plus d'être débutant policier, il va monter de grade en grade car il a appris à adorer ce métier de plus il compte se trouver une nouvelle vie là-bas. Quant à moi… je vivrais une nouvelle vie dans un nouvel endroit tout comme lui. Ce n'est pas que je ne veuille plus te voir mais, je n'ai plus le choix ni le droit de reculer en arrière, mon destin a été tracé depuis peu mais aussi est irrévocable. Ce que je vais t'écrire est probablement cruel mais nous ne reviendront peut-être pas. Tu devrais le savoir, seul mon frère est en pouvoir d'en décider de telle sorte alors souhaite avec moi que ce que je t'écris n'est qu'éphémère.
Sache que ces six mois ont été les plus belles passions que m'a apportées la vie, mes sourires, mes sentiments et la lumière dans mes yeux a été retrouvé grâce à ton aide. Je ne pourrais jamais les oublier et encore moins les effacer de ma mémoire. Aucun mot de notre existence ne pourrait décrire mes sincères remerciements envers toi. Six mois c'est court, certes, mais je l'ai ressenti autrement. Ne les oublie jamais comme moi je le ferais.
Je n'ai pas écrit tout ça pour que tu gardes en tête notre rencontre et loin de là mais, oublie-moi. Je n'oublierais jamais ce que nous avons vécus ensemble mais je veux que toi tu oublies à quoi je ressemble et à quoi je ressemblerai.
Pourquoi ? Me demanderais-tu.
Tout simplement parce que nous ne sommes pas fait pour vivre dans le même espace car la distance nous en empêchera alors autant y aller de main forte et d'abandonner dès maintenant. Continuer à croire à notre situation serait usé de nos espoirs et je ne veux pas que nous l'utilisions pour quelque chose qui n'apportera rien. Réalise-le Ichigo, nos statuts le sont également, nous sommes encrés dans un conte féerique, là où la logique est évidente : une personne comme moi n'est pas apte à pouvoir te toucher et même si tu m'as offert ce privilège, n'importe qui aurait pu l'avoir si une autre personne était à ma place ce jour-là, lors de notre rencontre au parc.
Pardonne-moi.
Ouvre-moi tes bras et enlace ma mélancolie et dans ce cas moi je t'ouvrirais mes bras pour enlacer ton accord.
Même si je ne suis plus là, aie beaucoup plus confiance en toi, tu n'es pas seul Ichigo et jamais tu le seras car je sais que tu sauras faire le pas bien avant moi. Fais-toi plein d'amis, rigole avec eux, mange des bentos avec eux, joue avec eux… sourit avec eux. Promet-le moi.
Encore une chose.
Le seul indice que je puisse te donner concernant cette lettre c'est qu'elle ne révèle pas que des écrits malsains et malhonnêtes, mais cache tout autre chose que tu découvriras au fil du temps.
Si tu n'arrives pas à savoir ce que je me permets de sous-entendre alors je te l'écrit : à toi mon fameux mystérieux chevalier aux cheveux oranges...
Et je n'ai jamais eu la fin de cette phrase. Disons qu'elle était déchirée à cette fin de page. Voilà pourquoi je décris ce jour maudit : j'ai eu droit à une sacrée journée, à de mauvaises nouvelles et un abandon… Une bonne recette de mélancolie. Finalement, je suis resté allongé sous notre arbre en mettant mon bras par-dessus mes yeux afin de sommeiller tranquillement. Kon s'était même poser sur mon torse pour rester lui-même immobile car il ne comprenait pas pourquoi nous agissions ainsi, elle et moi… Je ne pleurais pas mais j'étais triste donc j'agressais des gens sans avoir de raison particulière. Je me suis longuement demandé pourquoi la lettre n'était pas en forme d'étoile, de un, et de deux… Que pouvait bien-t-il se passer pour que je ne puisse connaître la fin qui me perturbe autant… Même aujourd'hui, je me fracasse la tête pour cette fin de phrase. A la fin de la journée, j'ai plié la lettre en avion et ai écrit quelque chose dessus. Encore une fois, j'ai écrit ce que m'avait traversé l'esprit : « J'ai rencontré une étoile d'onyx et maintenant, elle m'a quitté. »
J'espérais une unique chance qu'elle reste encore un peu avec moi avant de partir, ne serait-ce que deux ou trois heures voir plus... Une unique chance ruinée après tant d'effort d'espoir. Elle a déménagé trois jours après notre conversation car cela faisait trois jours que je la suivais derrière les murs de chez elle. Pendant ces trois jours, elle ne m'avait plus considéré comme un ami mais comme un inconnu de cette ville. Pourtant... je veux dire, même ma main ne voulait pas se tendre vers Rukia tellement que ces mots étaient intenses. Maintenant c'est trop tard elle est déjà partie, je ne peux plus la retenir…
Depuis ce jour-là, je n'ai plus eu aucune nouvelle d'elle. C'est fou comment elle hante mes pensées et mes rêves, mes rêves qui se transformaient en cauchemars des fois. Rukia refaisait surface chaque fois que je prononçais son nom à haute voix ou dans ma tête. Elle y restait un certain temps puis disparaissait mais revenait soudainement. Tout cela en était trop, je n'en pouvais plus de vivre comme ça. Souffrir comme ceci était l'une des meilleures façons d'être torturé mentalement. Mon cœur se déchirait peu à peu et ma tête perdait de soi-même elle aussi. L'espoir de la revoir s'anéantit… Son visage, son sourire, son rire et sa bonne humeur s'effacèrent en même temps que nos instants passés.
~[…]~
Sept ans se sont écoulés et j'ai changé. Les gens changent, effectivement. Récemment j'étais un délinquant, enfin un rebelle mais mes parents ne disaient rien à propos de mon passe-temps. Ceux que j'inquiétais le plus n'étaient autres que mes deux petites sœurs… Et dire que je suis en règle de les protéger et non de me démolir, quel grand-frère ignoble suis-je. J'ai donc arrêté de me battre dans ces circonstances dramatiques et familiales car mes sœurs en avaient marres que je me retrouvais à l'hôpital, elles en ont carrément pleuré. Pourtant, je m'étais mis dans ma tête que je ne ferais pleurer plus personne d'autre. Malheureusement, je n'y arrive pas…
Je me suis fait des amis aussi, de très bons amis en qui je peux compter et sur qui je peux toujours me confier. Le seul problème dans ce cercle fraternel et amical, c'est moi, car je me suis englouti dans l'obscurité. Je ne parle pas énormément étant donné que je ne sais pas m'exprimer avec un sujet de conversation pertinent afin de prolonger un dialogue pour qu'il dure au-delà de deux minutes, contrairement à mon passé où là je savais faire subsister le temps des paroles. J'ai une personnalité de froideur innée et je ne sais pas comment la faire fondre mais d'un côté j'ai envie de la préserver : cette personnalité fige les provocations de rires débiles qui sont en moi vu que je suis quelqu'un d'assez dur à faire rire. J'ai grandis de partout que ce soit intérieurement que physiquement, mes petits pas dont je vous ai parlé sont maintenant devenus de grands pas qui écrasent désormais ceux de mon enfance en un nouveau destin.
Je fais des actions insensées et immorales pour la société apparemment : je fume et me battais mais ne me drogue pas. Il faut que vous sachiez que je ne suis pas quelqu'un qui ait besoin de se procurer de la nicotine toutes les heures ou vingt fois par jour, je fume uniquement selon mon ressenti c'est-à-dire quand je suis triste, stressé, embarrassé, et quand j'ai besoin de tuer le temps... Mes parents le savent parfaitement, ainsi que mes petites sœurs, mais ne disent toujours rien car je suis extrêmement têtu et seul mon opinion peut créer un impact dans ma raison. Personnellement la mort ne me fait pas peur et là vous vous demandez pourquoi je parle de mort subitement et moi, je vous répondrai parce que forcément fumer amène à une fin toxique n'est-ce pas ? Certainement. Je ne m'atténue pas mais répond franc aux personnes trop prétentieuse. Je respecte tout de même la loi qui interdit l'alcool aux mineurs : approuvez-le vous aussi, si les jeunes de treize ans se saoulent c'est exclusivement parce qu'ils trouvent sa viril et mature mais ce qu'ils ne comprennent pas c'est qu'ils souillent leur cerveau de bêtises plus qu'autres choses… Je n'ai jamais tenté la prohibition car je sais me l'interdire enfin du moins, aujourd'hui, mais il m'a bien fallu du temps pour accepter cette procédure.
Je suis moi-même comme vous et moi, nous savons qui nous sommes. Les gens me trouvent gentil car je ne veux pas qu'ils prennent tout à ma place lorsqu'il s'agit d'une erreur de ma part. Gentil, moi ? Détrompez-vous, je suis le plus misérable des hommes de cette planète : mes sentiments sont impassibles, mon cœur est vide, mon caractère est opaque, ma présence est tannante et ma vie est spectrale depuis ma naissance… mais… mais… mais on a su m'aimer ainsi. Elle a su m'aimer ainsi, aimer mes défauts et adorer ma compagnie. Si un jour je devrais la recroiser dans un lieu aléatoire de ce cosmos, je lui coudrais un fil rouge qui me permettrait de la retrouver tout en l'attachant à son petit doigt, je l'attacherais si fort qu'elle devinera ce que j'ai pu ressentir sans sa présence… je veux tout simplement lier mes particules à les siennes pour pouvoir la ressentir qu'importe l'endroit où elle se situe pour ne pas m'inquiéter… Alors, fondateur du temps et de l'espace, bâtisseur de l'horloge terrestre qui s'écoule sans arrêt, créateur de la destiné de mon enfance, redonnez-la-moi.
Je vous rassure, je ne suis pas fou mais seulement confus de ce que je deviens de jours en jours. Je ne dis pas qu'elle a été mon espérance de vie et même encore à ce jour mais c'est la seule personne qui connaît tout de moi. C'est la première personne à qui j'ai donné mon vrai sourire et à qui j'ai touché les plus belles mains.
Sept ans se sont écoulés et on m'a récompensé en m'offrant l'une des plus belle surprise de mon existence. Sept ans se sont écoulés et je la retrouve enfin, de nouveau de mes côtés, mais avec une légère différence… une différence dont son importance est aussi imperceptible que le superflu, je pense même que ça lui donne un côté plus radieux. Je retrouve toujours en elle cette lumière dans ses yeux qui m'a éclairé et qui m'éclaire encore une fois. Je ne sais plus comment agir devant elle et je ne sais plus comment lui dire et lui montrer à qu'elle point elle m'a manqué. Je veux l'affecter mais je ne peux pas car, j'en suis incapable. Et moi qui suis dit froid et têtu, mauvais et soporifique, je me fais terrasser facilement par elle, Kuchiki Rukia…
Je suis sûr que vous n'aviez pas compris le sous-entendu de mes paroles pourtant, c'est très simple à comprendre. D'après vous, quand un garçon est prêt à risquer pour une fille, à la protéger jusqu'à son dernier souffle et à l'écouter avec confiance, à quoi faites-vous référence ?
À de l'admiration ? Ne plaisantez pas avec moi. À de l'amitié ? Vous êtes bien trop généralistes. À rien ? Essayez encore.
Vous ne savez pas ? Tant pis, moi je le sais.
Toutefois mes pensées me disent que je devrais diminuer le suspens… Depuis mon enfance, depuis sa rencontre, depuis son départ, depuis son retour et depuis que je puisse rester auprès d'elle…
J'aime cette personne.
« Si je te dis que tu es devenue plus qu'un simple souvenir, me croirais-tu ? Tout ce que je peux te dire c'est que j'ai mon cœur en main et j'ai hâte de te l'offrir. »
Kurosaki Ichigo.
A suivre.
J'espère vous avoir conquis par ce premier chapitre ! Laissez-moi une trace de vous et à bientôt !
.-*"`-» Chijou-san «-´"*-.
