Annie's Hunger Games

Je me réveillai doucement au rythme des vagues qui entrent en contact avec le sable blanc et chaud des côtes du District 4. Pourtant, contrairement à mon habitude, je ne sortie pas immédiatement de mon lit . Non, aujourd'hui était un jour différent. Aujourd'hui c'était le jour de la Moisson.

Je déteste la Moisson. Cette journée qui nous rappelait à tous à quel point nous sommes à la merci du Capitole. Ce jour-là, je n'avais qu'une envie : restée ici sous mes couvertures à attendre que deux personnes que je côtoie tous les jours partent et ne reviennent probablement jamais. On ne sait jamais avec le hasard qui va être pigé. Serait-ce le garçon à qui j'achète les poissons qu'il va lui-même pêcher tous les matins ?Ou même ma grande sœur qui dort encore dans le lit sous le mien? Ou pire encore se sera peut-être moi.

Il me fallut user de toute ma bonne volonté pour me redresser. Assise sur mon matelas j'inspectai ma chambre d'un œil critique. J'étais entourée par trois murs et l'ouverture par laquelle je descendais quotidiennement de mon lit laisse entrevoir la commode ainsi que la coiffeuse blanche dans lesquelles on pouvait discerner de fines vagues gravées à la main. Mon lit à deux étages leur ressemblaitbeaucoup ne serait-ce pas de la quantité imposante de coquillages accrochés ici et là. Les murs, eux, étaient peints d'un bleu pâle rappelant la mer que l'on pouvait apercevoir par-delà ma lucarne .Je supposai que nous sommes choyées ma sœur et moi, peu de personnes dans le District 4 n'avaient une aussi grande chambre. Les parents de mes amis étaient habituellement des pêcheurs ou des marchands pauvres. Mes parents, eux, étaient considérés commeriches, mon père étant maire et ma mère vendant des légumes qui poussent dans notre jardin, je ne manquais jamais de quoi que ce soit. C'est pour cela qu'aujourd'hui à 17 ans mon nom n'était inscrit que cinq fois au registre.

Je me glissai doucement hors de mon lit le plus discrètement possible pour ne pas réveiller ma sœur qui dormait paisiblement sur son lit. J'enfilai mes ballerines blanches tressées, ainsi que mon short en jean préféré, puis me regardai dans le miroir. Mes cheveux foncés ondulaient de façon systématique comme toujours et descendaient jusqu'au milieu de mon dos. Ceux-ci, additionnés à mes yeux vert sombre, faisaient ressortir mon teint beige pâle et mon chandail blanc. Je n'étais pas trop mal.
Je sortis sur la pointe des pieds de la maison pour me diriger par la suite vers le sud. Les rues du District 4 sont choyées, car elles sont faites en grosses roches que l'on trouve près de la mer contrairement aux autres districts comme par exemple le district 12 où les rues sont un mélange de terre et de poussière de charbon. Non, le District 4 est chanceux. Bon, pas autant que le Capitole ni même des districts 1,2 et 3, mais, toutefois, on y vit mieux qu'environ n'importe où ailleurs dans Panem.

Je me dirigeai, donc, vers le sud. Le soleil venait à peine de se lever et peu de gens étaient sortis ou même réveillés. Je sortis des sentiers battus pour marcher dans le sable déviant une fois de temps en temps de direction, pour finalement arriver à mon sanctuaire. Un trou dissimulé entre les algues laissait entrevoir l'intérieur de ma grotte. Une fois ces algues tassées, j'y pénétrai ne laissant derrière moi aucune trace de mon passage. Je m'assis sur un banc de sable confectionné par moi-même il y a de cela plusieurs années. Fermant les yeux, j'inspirai profondément laissant mes pensées vagabonder dans mon esprit.

Après ce que je jugeai comme étant une demi-heure , je sortis de mon refuge secret. C'est peut-être la dernière fois que tu te retrouves ici Annie. Cette pensée effleura mon esprit, mais je la repoussai, préférant ne pas songer aux heures à venir. Me retournant brusquement je me heurtai à un arbre et tombai lourdement sur le sol. Déboussolée, je regardai autour de moi sans comprendre ce qui venait de se produire. J'étais venue des milliers de fois ici et il n'y avait jamais eu d'arbre à cet emplacement. Ce n'est que lorsquej'observai l'arbre que je compris qu'en fait je ne m'étais pas heurté de plein fouet à un végétal , mais plutôt à un jeune homme fort séduisant. Mes joues s'empourprèrent alors que le garçon tout aussi surpris que moi me tendait une main pour m'aider à me relever. Je pris sa main en me relevant prestement pour finalement me retrouver à deux centimètres de son visage. Le feu remonta de plus belle à mes joues alors que je détaillais minutieusement l'inconnu auquel je m'étais cognée.

Il fallait avouer qu'il était craquant. Plus grand que moi d'une demi-tête, il me regardait de ses yeux verts avec des penchants turquoise rappelant l'océan d'un air à la fois surpris et curieux. Ses cheveux cuivrés et court semblaient trempés sur ses tempes. Ce n'est qu'alors que je réalisai qu'il était couvert de sueur. Celle-ci trempait sa camisole blanche laissant transparaître un corps musclé et athlétique. Ce n'est que lorsque je remarquai une petite cicatrice rosée faisant contraste avec sa peau bronzée que le déclic se fit dans ma tête . Je venais de percuter le 65e gagnant des Hunger Games : Finnick Odair.

Ça va ? me demanda-t-il perplexe devant mon regard ahuri.

-Heu...oui excuse-moi, je ne t'avais pas vu, balbutiai-je encore ahurie devant ce bel apollon.

- Ce n'est rien, dit-il en m'offrant un sourire qui en avait déjà fait craquer des centaines, prête pour la Moisson ?

Mon esprit étant en extase totale d'avoir la chance d'être en face du plus sexy des hommes de tout pane,, entendit à peine ce qu'il venait de me dire, toutefois je réussis tout de même à répondre la même phrase que je répète inlassablement depuis près de quatre ans à chaque fois qu'on me pose cette question :

-Existe-t-il quelqu'un qui est réellement prêt pour la Moisson?

- Moi ! s'exclama-t-il en bombant le torse.

Pouf! Avec un seul mot il avait réussi à me rappeler ce que j'avais oublié ; c'est-à-dire : que lui contrairement a tous les autres jeunes n'allait pas avoir à subir le stress de savoir s'il allait être envoyé dans l'arène. Mon esprit redevint clair et je le reconsidérai soudain sous un angle totalement nouveau. Finnick Odair avait beau être un sex-symbol et l'un des plus jeunes gagnants des Hunger Games, il restait un jeune homme avec un ego surdimensionné, selon moi !
Je le regardai avec mépris et soudain il perdit son air supérieur :

- Heu…enfin...ce que je veux dire par là c'est que...

Je m'éloignai déjà :

-Ouais, c'est ça, tu es désolé et tu as un cœur en or blablabla...

- Hé ! attend !

Il commença à courir derrière moi et me rattrapa en quelques secondes. Il me prit le bras:

- Ce n'est pas ce que tu crois.

- Ah non ? répondis-je sarcastique .

- Et puis qu'est-ce que tu sais de moi au juste? lança-t-il de plus en plus en colère.

Je m'en allais répliquer, lorsque mon père sortit de nulle part en s'écriant :

- Mais qu'est-ce que c'est que tout ce boucan, et qu'est-ce que tu fais ici Annie, on t'a cherché partout tu oublies qu'aujourd'hui c'est la Moisson. Ta mère t'attend à la maison.

- Très bien, dis-je en toisant Finnick, j'y vais de ce pas.

Je m'éloignai rapidement, mais j'eus tout de même le temps d'entendre mon père donner environ le même discours à monsieur Odair. Je souris, ça ne peut faire de mal à personne de se faire traiter de la même façon que tout le monde une fois de temps en temps. Soudain, je me figeai. Pourquoi suis-je si en colère contre quelqu'un qui ne m'a absolument rien fait ?

En passant le seuil de ma porte, ma mère m'attendait effectivement me couvrant de reproche comme quoi je devrais être plus comme ma sœur qui elle avait déjà fini de se préparer et dînait paisiblement dans la salle à manger. Combien de temps avais-je été partie? Un coup d'œil à l'horloge murale pour me faire comprendre qu'il ne me restait que qu'une heure avant le tirage.
Ma mère m'assis sur une chaise et commença à brosser mes cheveux en débitant son habituel discours dans lequel elle parle de sa tristesse si moi ou ma sœur étions pigées, mais la chance nous est plus que favorable. Une fois mes cheveux démêlés, elle me fit revêtir une robe blanche légère arrivant à la mi-cuisse. Pour compléter le tableau ma mère plaça quelques roses trémières blanches dans mes cheveux qui venaient rappeler la présence de cette fleur sur le fin bracelet en or que je portais au poignet.
Une fois placée devant le miroir, il fallait se rendre à l'évidence. J'étais adorable. Me retournant pour regarder l'heure j'entraperçus mon père sur le pas de la porte qui nous attendaient. C'était le signal, c'est l'heure.

Comme dans chaque district la place publique où se déroule la Moisson est l'endroit le plus beau du district, le notre doit son charme aux routes et aux magasins en pierres pâles qui contrastent avec les divers aliments de toutes sortes de couleurs. Pourtant, c'est dans ce lieu magnifique que la plus horrible des traditions se perpétue depuis déjà 70 ans et ce à chaque année. Bien sûr , je parle de la Moisson.

Après avoir réinscrit mon nom au registre je me plaçai dans la foule de jeunes de mon âge, envoyant de légers signes de mains lorsque quelqu'un que je connaissais croisait mon regard mais sans plus. Lorsque deux heures tapa tous les regards se tournèrent vers l'estrade, qui soutient quatre fauteuils, un podium ainsi que deux boules de cristal. Une pour les filles, l'autre pour les garçons. Mon père sied sur l'un des sièges au côté Eurydice Collet, l'hôtesse habillée d'un costume bleu corail qui réfère à la couleur de son visage qu'elle a vraisemblablement peint en bleu pour l'occasion et comme si ce n'était pas assez elle abordait une coiffe rappelant un poisson. Comme si elle voulait que personne n'oublie de quel district elle est l'hôtesse, assis à ses côtés Mags, une vielle et frêle charmante dame, ainsi que Finnick, les deux seuls gagnants encore vivants des Hunger Games dans le district 4. Ce dernier semblait chercher quelqu'un des yeux dans la foule . Surement sa dernière conquête me dit une petite voix dans ma tête. Je soupirai d'agacement. Puis, je compris . J'étais dure envers lui, car je stressais à cause du tirage. Je baissai les yeux honteux de ma façon d'avoir agi. La prochaine fois que je le croiserai je m'excuserai me dis-je alors. C'est en regardant mes pieds que je remarquai que mes mains tremblaient violemment. Je tentai de ne rien laissez paraître. En relevant la tête , je remarquai quela vidéo annuelle racontant l'histoire de la révolte du district 13 jouait. Ça signifiait que mon père et Eurydice avaient chacun divulguer leurs textes sans que je m'en aperçoive. Je lançai un regard aux alentours . Non, personne ne m'avait vu, tant mieux. Je reportai mon attention à Eurydice qui se dirigeait maintenant vers la boule des filles. Elle pigea le nom. Retourna au podium. Ouvrit le papier et lut le nom qui se trouvait à l'intérieur à voix haute. Ce n'était pas quelqu'un que je côtoyais régulièrement à qui j'allais devoir faire mes adieux . Non, c'était pire. C'était moi.


BOUM ! fin du premier chapitre on s'en était attendu ,mais bon elle reste brutale.

DONC , on se revoit au prochain chapitre :) xxx -mé